samedi 26 novembre 2005

Exercice de diction : prononciation du « f »...


Il fait froid... Et pourtant, nous ne sommes encore qu'en novembre ! Si nous nous plaignons quand le mercure descend à peine sous le point de congélation, que dirons-nous en janvier quand les grands froids seront la norme et qu'avec l'effet du vent, nous aurons la sensation qu'il fait moins trente-cinq ou moins quarante degrés Celsius ? C'est psychosomatique, on dirait : ces premiers signes du froid, combinés au triste spectacle des arbres nus, squelettiques, nous font anticiper ce que risque d'être l'hiver.... En fait, nous souffrons trois fois plutôt qu'une. D'abord, nous souffrons du froid léger que nous connaissons en ce moment ; nous anticipons ensuite les froids à venir et, lorsqu'ils seront là, nous en souffrirons encore, comme si c'était pour la première fois...


La grande Colette, de la fenêtre de son appartement du Palais royal, aimait observer la vie, la ville et ses passants. Il faut dire qu'en raison d'un problème à la hanche, gauche ou droite, elle devait passer une bonne partie de son temps allongée ; elle s'était fait installer une table pour continuer d'écrire, même au lit. Lorsque Colette y habitait, le Palais royal n'avait pas encore dans sa cour ces colonnes de Buren... J'imagine qu'elle aurait préféré cette vue.

Colette nous propose un petit exercice de prononciation du « f », sous le signe du froid ; voici quelques lignes tirées de Paris de ma fenêtre, fenêtre qui s'ouvrait alors sur le Palais royal :

Il fait froid. Ces deux f, vous les lisez dans la double bouffée d'haleine qui sort des bouches. Ce sont ces deux mots qui se voient de loin. « Fait froid... » si une minorité heureuse se tient au chaud, elle subit la règle, elle ne peut se dérober à la pensée du froid, à sa réalité, au souci de ceux qui souffrent du froid.

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