mardi 20 décembre 2005

Question de... languette

Je n'ai pas d'affection particulière pour les mots de la langue française qui se terminent en « ette » ; ce sont généralement des diminutifs et, pour tout dire, je préfère « les vraies choses » à leurs diminutifs respectifs.
Toutes les calculettes, causettes, trempettes, et autres branlettes ne sont souvent pour moi que des agaçe... J'aime bien la sapinette et la racinette, cependant, surtout en été, dans une guinguette...
Certains Québécois utilisent, pour désigner un sous-vêtement masculin (il se répand de plus en plus pour désigner l'équivalent féminin), un terme dont j'ai horreur et que vous ne m'entendrez jamais prononcer... ni même écrire (du moins dans cette acceptation). Durant des années, je ne l'entendais que dans la bouche de Québécois venant d'une certaine région du territoire ; cela permettait d'identifier immédiatement la provenance de la personne qui le prononçait et c'était amusant... Or de plus en plus, on utilise ce terme dans le milieu de la couture, de la mode, des médias... J'ai bien prévenu mes amis que si jamais je les entendais prononcer ce mot pour désigner la pièce de vêtement en question, c'en était fini de notre amitié. Et s'il m'arrivait dans un dîner en ville ou une soirée mondaine d'entendre quelqu'un le prononcer, ce serait sans appel : cette personne serait inscrite à jamais sur ma liste noire.
À la lecture de ces lignes, les Québécois auront sans doute compris assez vite quel est ce terme à proscrire ; pour les Européens, surtout si vous êtes amateurs de bandes dessinées, pensez au personnage féminin du duo créé par Willy Vandersteen...
Comme la langue française est vivante et que, conséquemment, elle évolue, elle ne cesse de nous offrir des mots nouveaux qui ne sont pas toujours des plus heureuses trouvailles. Tiens, si nous faisions un jeu ; je vous propose une devinette : qui peut me dire le sens exact du mot « touillette » ?
Réponse demain.

15 commentaires:

Beo a dit…

Petit brassage? ;-D De l'expression touiller pour brasser la fondue...

Alcib a dit…

On voit bien que Béo est en Suisse : elle pense tout de suite à la fondue :o) Miam ! Je la comprends ;o)
Réponse demain...

Alcib a dit…

Au Québec, en cette saison, on parlerait normalement de « la neige fondue » ; mais ce n'est pas le cas cet hiver (tiens, c'est aujourd'hui que l'hiver commence, en principe), la neige s'accroche, au grand bonheur des sportifs et au malheur des automobilistes plus ou moins sportifs et des piétons qui se font écraser sous les roues des camions des déneigeurs...

Anonyme a dit…

Souvent à la télé française quand des québécois sont interviewés, il y a du sous titrage, car :
1er : votre accent qu'on adore est si prononcé parfois qu'il mange un peu les mots
2e : vous avez du vocabulaire qui nous est totalement inconnu !
La preuve avec cette touillette !

Alcib a dit…

Quand les mots sont mangés, c'est souvent parce que le locuteur est trop gourmand : il ne prend pas le temps de mastiquer ses aliments :o) C'est alors un problème d'articulation, qui est plutôt molle chez un très grand nombre de Québécois (je ne me ferai pas d'amis, ici ;o) Même chez les acteurs et animateurs de radio et de télévision, les communicateurs professionnels, en somme, l'articulation a parfois des défaillances (de plus en plus, je trouve, maintenant que tout le monde communique et que tous communiquent « simplement », de façon naturelle - comme s'il était « naturel » de s'adresser à deux cent mille auditeurs à la fois).
Comme les Québécois sont gentils et toujours prêts à sourire, certaines syllabes passent dans le sourire et on ne les entend pas ;o) Mais la France a ses articulations molles aussi ; je défie quiconque de comprendre un PPDA, par exemple, s'il ne le connaît pas...
Vous aussi, vous avez du vocabulaire qui nous est inconnu et il faut dire que parfois c'est assez drôle... Mais pour le terme « touillette », ce n'est pas le bon exemple du vocabulaire québécois, car on ne le connaît pas ici...

khoyot a dit…

De ce côté-ci de l'Atlantique, et du côté de Quiévrain où je me trouve, en Belgique donc, la "touillette" désigne l'ustensile en plastique qui permet de faire fondre le sucre dans son café. Ce n'est pas une cuiller à proprement parlé puisqu'il s'agit d'une spatule plate et fine dont le bout est creusé. L'appellation a été communément donnée à cet objet puisqu'il permet de mélanger (donc de "touiller") son café. Je ne sais cependant si a description est limpide mais je tâcherai de trouver ou de prendre une photo de l'objet, au cas où...

Alcib a dit…

Je n'ai pas eu l'occasion, lors de mon dernier séjour en Belgique, d'entendre le mot « touillette », ni de remarquer ce que tu nous décris, mais ta description est très claire, Khoyot. Il faudrait cependant que je revienne voir sur place...
Merci de la participation. Réponse... dans quelques heures ;o)

Anonyme a dit…

Euuuh... Touillette..? C'est pas ce qui reste dans les bobettes des tapettes une fois qu'elles ont fini leur branlette..?

Alcib a dit…

Bel effort, « Tapette » ! Mais si tu as bien lu tout l'article, tu sais que tu risques de te retrouver sur ma liste noire ?
Merci de ta participation et... meilleure chance la prochaine fois ;o)

Beo a dit…

Donc le mot proscrit c'est pas bobette? Lol!

Les Pitous a dit…

S'il est proscrit, il ne faut pas l'employer, beo... (comme "béotien"?)
Mais je suis content d'avoir la réponse de l'énigme - j'avais pourtant croisé ce mot dans des textes en principe voués à Eros - il va sans dire que le dit mot sied mal aux choses de l'amour et évoque irrémédiablement l'ustensile ménager.
Quant à la touillette qui semble t'obséder depuis quelque temps, je souscris totalement à l'acception donnée par Khoyot: la touillette désigne la même chose en France.
Toutefois, on pourrait envisager un autre sens: en effet on appelle - me semble-t-il - "touille" une anti-sèche en argot des écoliers (bas-normands?). La touillette pourrait en être la version miniature.

V.

Alcib a dit…

Oui, Béo, c'est le mot proscrit ; comme il fallait bien qu'on le sache, je ne vais pas t'inscrire tout de suite sur ma liste noire. Mais ne t'avise pas de le répéter en ma présence ;o))

Pitous V : vraiment ? touille et Éros ont quelque chose en commun ? C'est vrai qu'Éros a traîné un peu partout... Mais si j'associe volontiers la gastronomie et l'amour, je n'ai pas trop le goût des ustensiles de cuisine dans les moments érotiques. Pour tout dire, je ne suis pas fétichiste et n'ai aucun intérêt pour les accessoires pour suppléer ce que les corps peuvent si bien faire...
Ne crois pas que je sois obsédé par la touillette ; je viens de découvrir l'existence de ce mot et je me demandais s'il était assez répandu pour qu'on en connaisse la signification.
Je ne connaissais pas non plus l'utilisation de la « touille » comme anti-sèche (est-ce le moment de préciser que j'étais un écolier modèle et que jamais je n'aurais utilisé des trucs pareils ? ;o)

Beo a dit…

J'ai pas pu résister et je profite pour dire que je préfère ce mot proscrit au terme culotte... voilà c'est dit!

Sinon dans ma région on utilisait plus le terme de: sleepin, joli à l'oreille mais oh combien anglicisme hein? lol

Alcib a dit…

Je dois dire que je préfère encore le mot « culotte », du moins quand il désigne ce qu'il doit désigner, et non pas pas ce qu'on devrait appeler « pantalon ».
Quand j'étais enfant, c'est-à-dire : avant d'apprendre à connaître l'usage de tous les « slips », « boxers », etc., je crois qu'autour de moi, tout le monde employait le terme « caleçon » à toutes les sauces, quelle que soit la forme du sous-vêtement en question...
Ça me rappelle cette blague au sujet du général de Gaulle disant : « Il faut aller au fond des choses ! Et les choses étant ce qu'elles sont... » ; or quelqu'un avait compris : « Il faut aller au fond des choses ! Et les choses étant ce caleçon... »

Beo a dit…

Oui on disait caleçon aussi mais pour les gars! :-D