Il y a quelques jours, notre collège Olivier m'a tendu... une perche ou un piège (peu importe) en me refilant un questionnaire auquel je n'avais pas encore répondu (il faut dire que le 22 janvier, je lui avais demandé de se prêter au jeu des « 7 fois 7 ») ; j'avais promis que je me soumettrais à ce nouveau jeu qui consiste à énoncer six (6) faits aléatoires à mon sujet et... de passer la main à cinq (5) autres collègues. Voici donc mes six énoncés :
1 - Je suis le septième garçon de la famille : est-ce que cela fait de moi quelqu'un qui aurait un don particulier ? Certains voudront voir en moi un être marqué, un « élu », quelqu'un qui pourrait faire des miracles (je me demande bien lesquels... quoique...) D'autres diront qu'il faudrait pour cela que je sois le septième enfant, mais j'ai des soeurs qui ont eu la mauvaise idée de naître entre mes frères et moi. Tant pis ! ou tant mieux !
2 - Je suis quelqu'un qui aime la calme, la tranquillité, le silence ; j'aime rester chez moi et je pourrais y rester des jours sans sortir, sans même mettre en marche la radio ou la télévision. Cependant, lorsqu'il s'agit de produire un travail ou de jouer un rôle dans la vie active, je veux voir bouger les choses. Autant je suis calme et patient chez moi, autant je peux devenir impatient dès que je vais dans des bureaux ou dès que je sors dans la rue. Sur le trottoir, je suis quelqu'un de bien discipliné ; je marche à droite et en ligne droite ; je m'attends bien sûr à ce que les autres en fassent autant. Rien ne me met hors de moi comme ces gens qui n'ont pas l'air de savoir où ils vont, qui occupent tout le trottoir comme s'ils étaient seuls dans un champ avec leurs moutons. Et ceux (je remarque que sont souvent des « celles ») qui marchent à quatre ou cinq de front et, quand on les rencontre, on devrait marcher dans la rue pour leur laisser le trottoir, ce à quoi je me refuse : je reste là où je suis ; elles devront donc s'organiser pour me contourner, sauf qu'elles m'auront forcément ralenti dans ma marche vers... la gloire.
3 - Il m'arrive de passer de longues heures à rêvasser, à lire, à écrire ou à faire diverses choses inutiles, sans but précis. D'autre part, dès qu'il s'agit de produire des résultats, même si je n'ai pas toujours de bonnes méthodes de travail, je suis souvent plus efficace que bien des collègues qui se disent bien organisés. Je me considère donc comme un « artiste », un « rêveur » qui voudrait n'avoir que cela à faire dans la vie, mais il suffit que je fasse partie d'un comité, d'une équipe, pour qu'on me confie des responsabilités dont je voudrais bien pouvoir me passer.
4 - J'ai souvent été invité à la télévision pour parler de mon travail et de certains aspects de la vie socio-économique (on m'a souvent dit que l'on m'invitait parce que j'inspirais confiance et que j'étais rassurant pour les téléspectateurs à qui je donnais des trucs pratiques et parfois des conseils personnalisés). Mon employeur m'a toujours donné carte blanche à chaque fois que j'ai eu l'occasion de m'adresser au public, que ce soit au cours de conférences ou d'émissions de radio ou de télévision. Il y a quatre ans, toutefois, un nouveau directeur général est arrivé et il a vite été très clair que lui seul était compétent et que tout le monde autour de lui était imbécile. Or, quelques jours après son arrivée, on m'a invité à participer encore à une émission à la télévision de Radio-Canada ; bien entendu, j'en ai parlé à mon patron, pour la forme. Celui-ci était tout à fait d'accord pour que j'accepte l'invitation, mais il avait décidé qu'il profiterait de l'occasion pour se faire connaître des gens de la télévision et qu'il m'accompagnerait à cette entrevue, profitant de sa présence en coulisses pour établir des contacts. Or, quand nous sommes arrivés au studio de télévision, il était clair que j'étais l'invité et personne ne s'est occupé de lui ; il a dû se contenter de promener seul son gros nombril dans les couloirs en attendant la fin de l'enregistrement. Je crois que sa frustration n'a rien fait pour créer entre nous des rapports cordiaux, surtout que j'ai du mal à faire semblant d'être aimable dès que quelqu'un a perdu mon respect.
5 - J'ai étudié l'italien à l'université et pourtant je n'ai encore jamais mis les pieds en Italie et, sauf dans de brèves conversations sur Internet, je n'ai pratiquement jamais l'occasion de le parler.
6 - Il y a quelques années, alors que je revenais d'une soirée en famille et que je prenais place sur la banquette arrière de la voiture de ma plus jeune soeur, notre voiture a été violemment percutée à l'arrière par une voiture taxi. Sauf quelques douleurs au dos et au cou, ma soeur et son ami, qui prenaient place à l'avant, n'ont pas été blessés. Moi qui étais à l'arrière, j'ai reçu sur la tête le verre de la lunette arrrière et je me suis cogné le visage sur l'appui-tête du siège avant : j'avais le visage qui pissait littéralement le sang et tout le monde était convaincu que j'étais sérieusement blessé. Quant à moi j'étais assez choqué, mais je me savais vivant... Le plus cocasse de la situation, c'est que le chauffeur de taxi qui avait embouti et complètement démolli notre voiture reconnaissait s'être endormi au volant et n'avoir pas vu le feu rouge ; il s'agissait d'un beau jeune jeune Portugais de 25 ans qui, voyant le sang sur moi s'est jeté à mes pieds devant la portière et me prenant les genoux dans ses bras ne cessait de me demander pardon ; c'est donc moi qui devais le consoler... Autre fait cocasse, l'accident est arrivé rue Sherbrooke, juste en face de l'hôpital Notre-Dame ; en attendant l'ambulance, on a voulu me faire asseoir dans la voiture de police qui est arrivée immédiatement ; je n'ai pas eu le temps de m'asseoir, l'ambulance est arrivée aussitôt ; j'ai voulu traverser la rue et me rendre à pied à l'urgence, mais on n'a pas voulu me laisser faire. J'ai passé la nuit sur une civière à attendre l'arrivée du chirurgien qui devait me recoudre le nez (m'a soeur a suggéré que j'en profite pour me faire faire un beau nez) ; vers huit heures, le chirurgien est arrivé, mais il n'avait pas d'assistant. J'ai refusé l'anesthésie générale, acceptant toutefois l'anesthésie locale, et j'ai pu lui servir d'assistant en lui passant, sur demande, tel ou tel instrument parmi ceux qu'il avait déposés sur ma poitrine. J'observais tous ses gestes dans le reflet de ses lunettes tout en faisant des commentaires qui le faisaient rire. En me quittant, bien recousu (vingt-cinq points de souture dans le nez), le chrirurgien a souhaité avoir plus souvent des patients comme moi qui le font rire alors qu'il fait un travail qui n'est pas toujours drôle... Quant aux éclats de verre dans la peau du crâne, il aura bien fallu quelques années pour les éliminer tous...
Et maintenant, qui seront les prochaines victimes ? Je ne connais personne, moi...
Tiens, je serai gentil : qui veut jouer le jeu le fait et nous le fait savoir. Merci.