vendredi 17 mars 2006

Bientôt le printemps !



Vous vous souvenez du printemps ?
Vous le reconnaîtrez, quand il sera là ?
Qu'évoque pour vous cette saison ?
Avez-vous des souvenirs heureux liés au printemps ?
L'arrivée du printemps coïncide-t-elle avec de nouveaux rêves, de nouvelles résolutions ou de nouveaux projets ?
Sagit-il de votre saison préférée ?
Qu'est-ce qu'il changera dans votre vie ?

Personnellement, la date de son arrivée coïncidera avec un peu plus de liberté. Je me propose bien des choses qui, finalement, ne me laisseront peut-être pas beaucoup plus de temps libre. Je veux toutefois me réserver un peu plus de temps pour tenir à jour ce carnet en y écrivant tous les jours, ou presque...

Voici un court extrait des Nourritures terrestres dans lequel André Gide évoque le printemps ; pour moi, les Nourritures terrestres elle-mêmes évoquent le printemps, le renouveau, le nouveau départ, l'éveil à la vie, à la sensualité...

« À dix-huit ans, quand j'eus fini mes premières études, l'esprit las de travail, le coeur inoccupé, languissant de l'être, le corps exaspéré par la contrainte, je partis sur les routes, sans but, usant ma fièvre vagabonde. Je connus tout ce que vous savez : le printemps, l'odeur de la terre, la floraison des herbes dans les champs, les brumes du matin sur la rivière, et la vapeur du soir sur les prairies. Je traversai des villes, et ne voulus m'arrêter nulle part. Heureux, pensais-je, qui ne s'attache à rien sur la terre et promène une éternelle ferveur à travers les constantes mobilités. Je haïssais les foyers, les familles, tous lieux où l'homme pense trouver un repos; et les affections continues, et les fidélités amoureuses, et les attachements aux idées - tout ce qui compromet la justice ; je disais que chaque nouveauté doit nous trouver toujours tout entiers disponibles. »

12 commentaires:

Miss Patata a dit…

Je regardais Montréal aujourd'hui et je n'y voyais rien de beau. Je suis contente du retour du soleil mais... La neige fond pour nous montrer les détritus puant. Les routes sont horriblement laides. Pas encore de fleurs pour nous détourner de cette laideur.Tput est gris. Le printemps n'est pas encore commencé que j'ai hâte à l'été...

Alcib a dit…

Tu as bien raison, Patata. Les rues de la ville, les espaces vacants, les parcs, sont en ce moment d'une laideur indicible. La neige qui reste est sale ; les plaques de glace rappellent qu'il fait encore très froid ; les rues sont encore blanches du sel qu'on y a répandu pour tenter de faire fondre la glace ; les trottoirs ressemblent à des allées de gravier ; tout se fond dans le gris du ciel, le gris le plus déprimant qui soit, et pourtant très répandu à Montréal : le gris balcon. J'avais espéré que la pluie des derniers jours permettrait de laver toute cette saleté, d'effacer les traces de l'hiver urbain, en somme ; c'était en demander trop ; elle n'aura été juste assez présente que pour nous embêter sans rien laver. Et quand un rayon de soleil se risque à affronter le froid et la grisaille, il vaut mieux regarder le rayon lui-même que ce qu'il éclaire ; sa lumière jaune réchauffe le coeur.

Beo a dit…

Courage les amis!

PS: on dirait que tu réussis bien pour les petites bannières chrono!

Pour moi le printemps: c'est le retour à tout plein d'activités extérieure! Yep, yep yep!

Alcib a dit…

Merci, !Béo!. Nous avons sûrement deux mois de retard sur l'Europe pour les arriver à sentir au Québec l'arrivée du printemps (encore aujourd'hui, il fait un froid polaire). J'espère bien que le printemps sera tout de même au rendez-vous le moment venu.
Pour les petits bandeaux, rien de plus facile : il suffit de choisir les éléments, comme dans une carte de voeux électronique, de cliquer sur le bon bouton quand c'est prêt et de recopier dans son blogue le lien qui est généré. C'est vraiment fait pour ceux qui, comme moi, n'ont pas trop de talent pour jouer dans les codes informatiques.

Brigetoun a dit…

le printemps n'est pas forcément beau mais on le sent dans une certaine allacrité de corps et nouveauté de l'air

Alcib a dit…

Je suis d'accord, Brigetoun ; mais il faut dire qu'au Québec en ce moment, si ce n'est dans la qualité de la lumière, on ne « sent » pas encore grand chose du printemps... À moins qu'il ne faille lui attribuer le besoin de renouveau qui bouillonne en moi ; là, je dois dire que je sens quelque chose. ;o) J'ai envie de révolutionner le monde, à commencer par mon petit univers. Mes collaborateurs n'ont qu'à bien se tenir ;o) Non, soyons sérieux : disons simplement que j'ai envie de prendre plus de place dans ce monde, sans forcément écraser des orteils ni froisser des égos, sauf celui des incompétents si nous devons travailler ensemble.

Beo a dit…

Très bonne résolution ça Alcib!

Alcib a dit…

Merci, Béo. Il ne me reste qu'à la tenir ;o)

Anonyme a dit…

Longtemps, j'ai préféré l'automne. Etant de tempérament mélancolique, cette saison me séduisait, façon Chateaubriand ! en toute modestie. Et puis le temps a passé, et maintenant je me suis inscrite au club des fans du printemps, j'attends son retour chaque année en agitant des bannières, je chante ses louanges. Pour le moment on n'en a pas vu grand'chose à Paris : il fait encore froid, gris, et il pleut.

Je suis moi-même une plante de printemps, avec mon anniversaire la semaine prochaine. PLus le temps passe, moins j'ai envie de le fêter ; néanmoins, le retour du printemps me fait grand plaisir.

Alcib a dit…

Fuligineuse, je voudrais bien aussi aimer le printemps et chanter ses louanges, mais je me rends compte qu'il s'agit plus pour moi d'une volonté d'aimer que d'un amour véritable. J'aime l'idée du printemps, mais au Québec le printemps est si tardif et si peu démonstratif qu'on l'attend trop longtemps pour être encore heureux de son arrivée et que l'on est forcément déçu de sa timide affection.
Je préfère toujours l'automne, au moins à ses débuts. En fait j'aime le passage de l'été à l'automne, dès que la vie active peu reprendre après les grandes chaleurs humides des mois de juillet et d'août. Comme je n'ai pas de maison de campagne et que je passe mes étés en ville, que Montréal est une île, donc humide, et que le thermomètre indique souvent plus de 30 degrés l'été, j'appréhende toujours ces grandes chaleurs...
J'ai tellement aimé Chateaubriand aussi ; durant plusieurs années, je reprenais chaque automne la lecture des « Mémoires d'outre-tombe ».
« Tantôt nous marchions en silence, prétant l'oreille au sourd mugissement de l'automne, ou au bruit des feuilles séchées, que nous traînions tristement sous nos pas; tantôt, dans nos jeux innocents, nous poursuivions l'hirondelle dans la prairie, arc-en-ciel sur les collines pluvieuses; quelquefois aussi nous murmurions des vers que nous inspirait le spectacle de la nature. Jeune, je cultivais les Muses; il n'y a rien de plus poétique, dans la fraîcheur de ses
passions, qu'un coeur de seize années. Le matin de la vie est comme le matin du jour, plein de pureté, d'images et d'harmonies. » (Chateaubriand, « René »)

Alcib a dit…

« L'automne me surprit au milieu de ces incertitudes : j'entrai avec ravissement dans les mois des tempêtes. Tantôt j'aurais voulu étre un de ces guerriers errant au milieu des vents, des nuages et des fantômes; tantôt j'enviais jusqu'au sort du pâtre que je voyais réchauffer ses mains à l'humble feu de roussailles qu'il avait allumé au coin d'un bois. J'écoutais ses chants mélancoliques, qui me rappelaient que dans tout pays, le chant naturel de l'homme est triste, lors méme qu'il exprime le bonheur. Notre coeur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs.

Le jour je m'égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts. Qu'il fallait peu de chose à ma réverie : une feuille séchée que le vent chassait devant moi, une cabane dont la fumée s'élevait dans la cime dépouillée des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d'un chéne, une roche écartée un étang désert où le jonc flétri murmurait!
Le clocher du hameau, s'élevant au loin dans la vallée, a souvent attiré mes regards; souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma téte Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent; j'aurais voulu étre sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait; je sentais que je n'étais moi-même qu'un voyageur; mais une voix du ciel semblait me dire : "Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton coeur demande." »
Chateaubriand, « René ».

Anonyme a dit…

Cher Alcib, merci de m'avoir cité ces lignes que j'ai tant aimées. A lire "j'entrai avec ravissement dans les mois des tempêtes", à peu que le coeur ne me fend, comme dit le poète.