lundi 4 septembre 2006

4 septembre

J'ai une mémoire qui fonctionne beaucoup par associations (comme la mémoire de chacun de nous, peut-être : je n'ai pas l'esprit scientifique au moment d'écrire ces lignes). Très souvent le matin, en pensant à la date du jour, il me vient à l'esprit des images, des souvenirs ou encore le nom d'une personne dont c'est l'anniversaire ou bien un événement, ancien ou récent, politique ou historique...

Le 4 septembre, par exemple, évoque pour moi d'abord le nom d'une station de métro, à Paris, et la rue du même nom. Quand j'avais vingt ans et que je vivais à Paris, des amis qui faisaient partie de la même troupe de spectacles que moi et d'autres qui étaient des amis de ces amis, devenus mes amis, prenaient des leçons de danse classique chez un professeur du conservatoire qui avait son école privée au 11, rue de la Michodière, presque à l'angle de la rue du Quatre-Septembre. J'allais souvent chercher là, à la fin de sa leçon de danse, Marc, un ami qui m'était un peu plus cher que les autres ; parfois nous partions seuls tous les deux ; d'autres fois, nous allions à plusieurs prendre un verre ou manger au café La Côte-d'Azur, à l'angle des deux rues précédemment citées ; mais le plus souvent, si je ne restais pas seul avec Marc, nous sortions avec Denis, un garçon fabuleusement beau et séduisant dont l'annonce de la mort, plusieurs années plus tard me fit un choc terrible...


L'année suivante, j'étais à Montréal, inconsolable de ne plus être à Paris et de ne pas savoir quand je pourrais y retourner. Dans ce cruel exil que constituait pour moi le retour à Montréal, je me plongeai dans les livres et je découvris rapidement Chateaubriand, d'abord Atala et René puis, un peu plus tard, les Mémoires d'outre-tombe dont, durant de nombreuses années, j'entreprenais chaque automne la lecture. Or François-René de Chateaubriand est né le 4 septembre 1768 ; le 4 septembre de chaque année je ne peux m'empêcher de penser à cet écrivain, surnommé « l'Enchanteur » et qui a réellement enchanté mes jours par la poésie de ses écrits...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai honte de l'avouer, en tant que Parisienne, mais je ne sais pas pourquoi la rue du 4 septembre porte ce nom...

Alcib a dit…

Je ne le savais pas trop non plus ; j'avais fait une recherche, mais j'avais trouvé plusieurs réponses possibles. Aujourd'hui, j'ai eu plus de chance. Wikipédia dit ceci : La rue du Quatre-Septembre est une rue du 2e arrondissement de Paris.

« Nommée Rue du Quatre-Septembre en l'honneur du 4 septembre 1870, jour de la proclamation de la IIIe République, elle portait auparavant le nom de Rue du Dix-Décembre, qui célébrait le 10 décembre 1848, jour de l'élection triomphale du prince Louis-Napoléon Bonaparte à la Présidence de la République. »

Alcib a dit…

Je constate que le café Le Côte d'Azur a changé ses auvents ; de rouges, ils sont devenus vert ;o)

Anonyme a dit…

Cela ne me regarde pas, mais je me demande comment un tel regret d'avoir quitté Paris ne t'a pas poussé à y retourner. Il y a là un mysère Alcib pour moi. S'il arrive un jour où je regretterai Paris au point où tu sembles le faire, je crois que je reprendrai un billet de retour au pays, puisque j'ai déchiré celui qui était avec mon billet aller pour Montréal.
Pourquoi se torturer ainsi ? Le plus dur est le premier déménagement, ensuite, c'est la routine. Je me sens prêt à repartir ailleurs dans quelques années.
Mais je dois ignorer beaucoup de choses...