vendredi 29 juin 2007

Joli coin de mon pays

Cliquez sur les images (qui ne sont pas de moi) pour les agrandir.

Vous aimeriez habiter une maison comme celle-ci, vivre dans un décor comme celui-ci ? Moi, oui. Peut-être pas toute l'année, mais durant l'été, oui. L'hiver doit être assez rude et long à cet endroit. Car cette maison est située au Québec, à l'Est, en Gaspésie, plus précisément, près de Gaspé, tout près de la mer, comme on peut le voir. Cette maison se trouve dans la partie verte, à droite, près de Cap-des-Rosiers...

Cela n'a pas de rapport direct avec le sujet de ce billet, sinon celui de me sentir quelque peu solidaire des Québécois de cette région, mais je suis né et j'ai grandi, jusqu'à l'âge de 15 ans, dans un petit village que l'on ne voit pas sur cette la carte ci-dessus, situé au sud de Causapscal, plus près de Matapédia que l'on peut deviner tout à fait dans le coin inférieur gauche. Je vivais donc assez loin de la mer et quand les copains de Montréal me traitaient de « morue » parce que selon eux je venais d'une région de pêche, je devais les démentir car je n'étais pas gaspésien, mais plutôt du Bas-Saint-Laurent et, quand nous allions à la pêche, nous ne partions pas en mer mais nous allions plutôt vers les rivières, pêcher la truite et le saumon. Sauf que la pêche au saumon était interdite, la plupart des droits de pêche au saumon du Québec étant réservés pour une durée de 99 ans aux États-Uniens !!!

Cette jolie maison, la maison Blanchette, dont on se sert pour mousser l'industrie touristique au Québec, elle existe bel et bien, mais elle est inhabitée depuis 37 ans déjà, ainsi que toutes les maisons voisines et tous les villages qui l'entourent.

Et pourquoi donc ? Parce qu'un jour, un ministre du gouvernement du Canada, anglophone unilingue très certainemenent, s'est rendu jusque-là, on se demande bien pourquoi ; il a aimé le paysage, le point de vue sur la mer et comme il n'avait jamais lu l'André Gide des Nourritures terrestres (« Toute chose appartient à celui qui sait en jouir »), il a jugé que tout que cela était trop beau pour appartenir à des particuliers, québécois de surcroît, il a décidé que toute cette région devait devenir un parc canadien.

Comme le gouvernement du Canada a toujours été riche par rapport aux autres gouvernements qui le composent (il l'est devenu encore plus, de manière indécente, ces 15 dernières années : en rendant plus difficile l'admissibilité aux prestations de l'assurance-chômage et en diminuant fortement le montant de ces prestations, le programme de l'assurance-emploi a accumulé des profits de 45 milliards de dollars et, autre scandale qui ne semble pas empêcher de dormir les ministres canadiens, ce gouvernement pige dans les surplus de l'assurance-chômage - l'argent des chômeurs et de ceux qui pourraient le devenir - pour payer ses dépenses courantes et faire de généreux cadeaux à ses amis. C'est le vol du siècle, et le mot « vol » est tout à fait approprié. J'en reparlerai bientôt - vous n'êtes jamais obligés de lire ; les images sont parfois jolies)...

Comme le gouvernement du Canada s'arroge le droit de taxer ce qu'il veut et d'intervenir partout où il le veut, même dans les champs de compétences réservées aux États membres de la supposée confédération canadienne, il est riche et fait ce qu'il veut. En 1970, donc, le gouvernement canadien a décidé de créer au Québec un parc canadien ; il s'est entendu avec le maire de Gaspé, promettant la richesse et la création d'emplois pour la région, ce qui ne s'est jamais concrétisé. Ensemble, les deux lascars ont décidé d'exproprier plus de deux cents familles qui habitaient ces maisons, ces villages ; plus de 1 000 personnes ont été expulsées de leur maison, avec une bouchée de pain en compensation.

Le gouvernement du Québec a dû céder au gouvernement canadien cette portion de son territoire. « Le gouvernement est autorisé à donner au gouvernement du Canada libre jouissance des terrains compris dans le territoire du parc Forillon décrit à l'annexe A suivant l'entente intervenue le 8 juin 1970 entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec », dit l'article 8 de la Loi sur le parc Forillon et ses environs adoptée par l'Assemblée nationale du Québec de l'époque. Quatre mois plus tard, c'était l'armée du Canada qui envahissait le Québec, plus particulièrement la région de Montréal, occasion rêvée par les politiciens au pouvoir à Ottawa, de bons Québécois so proud to be Canadians, de faire peur aux Québécois trop sensibles à l'idée de souveraineté ; excellente occasion pour le gouvernement du Canada et ses services de renseignements de profiter de la suspension de toutes les libertés (proclamation de la Loi des mesures de guerre) pour ficher* des milliers de Québécois dont l'ardeur fédéraliste et l'allégeance inconditionnelle à la couronne britannique n'étaient pas assez convaincantes. Mais ça, c'est une autre histoire.

1970, c'était l'époque du plus arrogant des gouvernements arrogants, un gouvernement du Parti Libéral, évidemment, celui que les Québécois, avec l'appui d'un bon nombre de Canadiens, ont finalement mis à la porte en janvier 2006. Les Québécois sont patients et tolérants, mais ces Libéraux avaient largement dépassé les bornes de l'arrogance et de l'abus de confiance, quand ce n'était pas de la fraude systématisée comme l'a montré récemment l'enquête de la Commission Gomery.

En 1970, on a donc fermé plusieurs villages de la région et on a créé un parc, administré par Parcs Canada. On trouvera sur le site officiel du parc Forillon beaucoup de renseignements intéressants sur la nature de ce parc, sur sa faune ; on y parle de l'histoire des premiers habitants de cette région mais, étrangement, on ne dit pas un mot sur l'expropriation de ces habitants qui n'ont pratiquement pas décoléré depuis. Le site ne dit pas un mot de cette « déportation des Gaspésiens ».

« Forillon est habité depuis longtemps. Il y a quelque 9 000 ans, des gens de la préhistoire campaient sur les caps bordant la pointe, les terrasses marines de la vallée de L'Anse-au-Griffon et la pointe de Penouille.
« Depuis des siècles, les anses et les graves de Petit-Gaspé jusqu’au Cap-Gaspé ont su séduire les Micmacs ou premiers Gaspésiens, les pêcheurs saisonniers puis les pêcheurs sédentaires. Les plus grandes anses telles l'anse aux Amérindiens, l'anse Saint-Georges et la Grande Grave regroupaient près d'elles des villages. Les plus petites anses accueillaient des établissements domestiques. Des traces qui sont toujours bien visibles aujourd’hui. »
« Forillon est habité depuis longtemps... », dit le site officiel, habité, oui, jusqu'au jour où le gouvernement du Canada juge que la vie est toujours plus belle quand les humains en sont absents.

De l'histoire ancienne, ce dossier politique ? Pas du tout. Le 30 novembre 2006, la municipalité de Gaspé présentait à Parcs Canada un mémoire sur l'avenir du parc Forillon. Dans ce mémoire intitulé Forillon : « L'harmonie entre l'homme, la terre et la mer » ou le Gaspésien une espèce en voie de disparition, on parle du drame humain, de la disparition du patrimoine, des engagements non respectés, de l'économie déficiente, de la promesse jamais réalisée de la création de 1 300 emplois, du sentiment d'être abandonnés par ceux qui ont tout promis et qui se désintéressent du sort de ce qu'ils ont créé...

La seule consolation que puissent avoir les Québécois, c'est que ce parc est un malgré tout une réussite touristique. C'est une consolation d'autant plus importante que ce gouvernement du Canada, particulièrement sous le règne de Pierre Elliott Trudeau (1968 à 1984, avec brève interruption), est réputé pour avoir créé d'énormes éléphants blancs (on pensera à l'aéroport de Mirabel, pour lequel on a exproprié les meilleures terres agricoles au Québec, et au moins trois fois plus d'espace qu'il n'en fallait, pour finalement fermer cet aéroport quelques années plus tard, créant encore un désastre humain, écologique, financier dans cette région). Partout où il arrive avec ses gros sabots, ce gouvernement fait le vide, construit de gigantesques structures, froides, sans âme, où personne ne se reconnaît. Ce gouvernement qui dit toujours n'avoir pas d'argent à donner à ceux qui sont chargés d'administrer les soins de santé en a toujours beaucoup à investir dans le béton et dans l'équipement militaire.

Cela dit, si vous passez par le Québec, par la Gaspésie, prévoyez au moins une journée au parc Forillon. Il y a quelques années, avec un ami, nous y avions passé une nuit sous la tente, sans électricité ni autre service à proximité, dans la nuit noire en pleine nature ; nous étions entre la forêt et la mer et je me souviens que nous n'avions pas beaucoup dormi à cause du vent.

Certaines des images proviennent du site officiel du parc Forillon ; d'autres viennent d'ici ; d'autres enfin proviennent de sites touristiques du Québec dont j'ai perdu l'adresse.


* Les politiciens ambitieux (pléonasme ?) adorent faire des fiches. En France, le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG, pour les intimes), créé en 1998, devait cibler les délinquants sexuels ; à la suite des attentats de septembre 2001, le gouvernement français en a élargi l'application pour tenir compte des crimes graves contre la personne. Sous le règne de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, le nombre de personnes fichées est passé de 2 807 en 2003 à plus de 400 000, et ce nombre ne cesse d'augmenter. Pour le vol d'une balle de caoutchouc dans un magasin, par exemple, on demandera à un enfant de 8 ans de donner un échantillon d'ADN et, en raison de ce fichage, cet enfant qui, normalement, devrait grandir, sera privé à vie de l'accès à certains emplois.
« Les empreintes génétiques des condamnés sont gardées quarante ans après la date de condamnation définitive. Les empreintes génétiques de personnes simplement mises en cause lors d'une enquête sont conservées vingt-cinq ans après la date de réquisition par un officier de police judiciaire. Chaque nouvelle condamnation ou mise en cause judiciaire repousse encore la date d'effacement définitive du profil génétique.
« Le refus de se soumettre au fichage génétique, dans le cadre de la loi, expose son auteur à une peine d'emprisonnement et à une peine d'amende », peut-on lire sur Wikipédia. Liberté, Égalité, Fraternité !

+ Édition revue et augmentée le dimanche 1er juillet 2007.

Ajout du 2 juillet 2007 : L'émission Tout le monde en parlait, animée par Anne-Marie Dussault, à la télévision de Radio-Canada, traitera de l'expropriation des Gaspésiens en 1970. C'est diffusé le mardi soir à 19 h 30 et rediffusé sur le réseau RDI plusieurs fois durant la semaine (les archives ne sont conservées qu'une seule semaine sur le site). Plus de renseignements sur l'émission.

22 commentaires:

Brigetoun a dit…

le fait est que c'est charmant - le fait est qu'un peu partout dans le monde les endroits charmants tendent à être réservée à une "élite" autoproclamée et pourvue d'argent, d'autant plus désireuse d'harmonie et d'"authenticité" que ces deux qualités lui sont étrangères.

Anonyme a dit…

Dans mon esprit la Gaspésie aurait pu tout à fait être "Le pays où l'on fait gasp" parce que c'est drôle, quand même. (Si.)
Mais ça a l'air - malgré les querelles politiques - très joli ! Donc bon, une raison de plus d'aller par chez toi ^^

Alcib a dit…

En effet, Brigetoun, je crains que ce que vous dites est très vrai. Il faut dire toutefois que dans le cas de ce parc Forillon, c'est une belle réussite. Le scandale c'est que les familles déplacées n'ont pratiquement rien obtenu pour leurs terres, pour leur maison, sous prétexte que ça ne valait rien.

Alcib a dit…

Willywalt, merci de ton commentaire et, surtout, bienvenue dans ces pages. Je voyais ton pseudo sur d'autres logues mais je n'avais pas encore été voir le tiens, je crois. Je suis ravi de l'avoir fait. Si tu le permets, j'y reviendrai. Je ne me permettrai pas de te gratouiller la nuque ou le cuir chevelu, même si j'adore ça (mon petit voisin fondait littéralement quand je lui faisais cela), mais je commencerai par savourer tes longs billets...

Alcib a dit…

*sur d'autres « blogues », ai-je voulu écrire.

Willywalt, j'essaierai de m'inspirer de ta « zénitude » au lieu de m'enflammer contre les plitiques ;o)

Beo a dit…

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh! Mon pays mes amours!

J'ignorais cet épisode d'expropriations... faut dire qu'en ces années-là; j'avais 12 ans.

Pour le lecteur: je viens de la même région qu'Alcib ou presque ;) En fait moi je suis Matapédienne!

Le pire Alcib c'est que c'est mon beau-frère qui a été l'architecte paysager de Forillon... du Camping d'Amqui aussi dailleurs.

Bref: je trouve important que tu soulignes ces événements dans ton billet: c'est toujours utile de rafraîchir les mémoires.

Anonyme a dit…

Et si on n'aime pas du tout le camping, c'est faisable aussi?

Anonyme a dit…

Des photos superbes, une région superbe, mais ça me désole que personne ne puisse y vivre!

Anonyme a dit…

C'est bien, j'ai appris quelque chose. Je n'aime pas beaucoup les endroits préservés artificiellement. Je préfère le contrôle des dégâts qu'un développement anarchique pourrait causer.
Les paysages sont en effet bien beaux. J'espère un jour aller voir la Gaspésie. En attendant je vais en rêver: j'ai un petit moral ce soir et ça va me changer les idées.

Anonyme a dit…

Moi, j'adore le camping. Mais pourquoi diable est-ce que personne n'aime ça ?

Alcib a dit…

Béo, je dois dire que je n'ai pas un très grand souvenir personnel de ces expropriations, mais puisque la colère des expatriés a duré longtemps et dure encore, j'en ai entendu parlé et j'ai eu l'occasion, récemment encore de lire quelque chose à ce sujet. J'ai aussi fait une petite recherche mais je n'ai pas eu le temps de tout lire.

Ce qui est scandaleux c'est que le gouvernement du Canada achète tout ce qu'il veut et beaucoup plus qu'il lui en faut pour y construire ses éléphants blancs. Juste pour l'aéroport de Mirabel, j'igore la superficie exacte expropriée, mais c'est plusieurs fois la superficie nécessaire pour construire un aéroport international moderne. Les expropriés n'ont pas eu le temps de digérer leur colère qu'une trentaine d'années plus tard, on ferme l'aéroport, causant d'autres drames, d'autres dépressions, chez les gens d'affaires de la région, entraînant des faillites, sans compter qu'on fiche en l'air l'économie de toute une région sans aucune considération pour les humains qui y vivent... Dans tous les domaines où il met ses gros sabots, le gouvernement du Canada ignore les caractéristiques des régions, des personnes qui y vivent. Le gouvernement canadien, quel que soit le parti au pouvoir, est trop loin des gens, trop loin des régions, sauf de Toronto, la ville chérie, en Ontario, comme la capitale du Canada.

Il y a donc eu expropriations au parc Forillon, mais à l'île Bonaventure également... L'île Bonaventure est devenue un sanctuaire pour les oiseaux, notamment les fous de Bassan ; il n'y avait donc plus de place pour les humains. Ce sont de très beaux endroits à visiter, mais les gens qui en ont été évincés n'ont jamais été compensés correctement. On dira qu'il fallait les exproprier parce qu'il aurait coûté trop cher de leur donner des services. Mais comment faisaient-ils avant qu'il y ait des « services » ??? En France, en Bretagne, par exemple, les gens continuent d'habiter leurs îles.

Cela dit, je viens aussi de la Matapédia ; sauf que toi tu étais sur la route qui fait le tour de la Gaspésie, alors que moi, j'étais à l'extérieur du cercle gaspésien, à la frontière du Nouveau-Bruinswick. De chez moi, nous entendions les trains du Nouveau-Brunswick, le long de la rivière Restigouche.

J'aimerais bien aller faire un tour dans la région cet été ou à l'automne si c'était possible. J'ai une belle-soeur qui y est décédée récemment, mais je ne pouvais pas quitter Montréal pour aller aux funérailles.

Alcib a dit…

Si, si, Olivier, on peut très bien aller au parc Forillon sans faire du camping. Nous avions choisi le camping sauvage, sans services, mais il existe aussi des campings tout équipés. Et il y a même une auberge, si je me souviens bien. Je ne sais pas trop où se situe l'auberge exactement ni même si elle se situe dans le parc lui-même ou avant l'entrée. La nuit, dans le parc, c'est calme ; sauf le vent et la mer que l'on entend. Il y a sans doute tout autour bien des animaux, des ours noirs, des ratons-laveurs, etc., mais je n'en ai pas vu, sauf une fois sur la route, des ours ont traversé devant nous.
Je croyais que tu y étais déjà allé. Ce devait être ton ami, Stéphane (?), celui qui hébergait ton ancien blogue : il a raconté son tour de la Gaspésie...

Alcib a dit…

Tofsi, je suis bien d'accord avec toi.

Alcib a dit…

Vincent, j'espère bien que tu verras la Gaspésie bientôt. Dans certtains mileux, on ne dit plus « Voir Venise et mourir », mais bien « Voir la Gaspésie et... continuer de vivre » ;o)

Le rêve nous fait faire de beaux voyages et il ne fait de mal à personne, pas même à l'environnement. Virginia Woolf disait (ou plutôt : écrivait) : « La vie est un rêve ; c'est le réveil qui nous tue. »

Mais pourquoi un petit moral ce soir ? J'aurais cru que la visite du technicien et l'amérioration du service Internet t'aurait donné des ailes..

Pourquoi pas le camping ? D'abord je trouve difficile de dormir ailleurs que chez moi, déjà ; et quand il faut dormir sur le sol, avec des pierres dans les reins ou sur des matelas pneumatiques qui bougent, avec les bruits inconnus qui nous arrivent de partout, ce n'est pas toujours facile de dormir suffisamment bien pour avoir envie de recommencer la nuit suivante.

L'idée de la vie en plein air me séduit tout de même un peu ; il me faudrait toutefois un bon complice pour que je m'y attarde un peu.

Anonyme a dit…

Un coup de fatigue je pense. Personne sur qui se reposer juste une fois pour régler les petits tracas quotidiens. Rien de bien grave en tout cas :-)
Oui, être à deux sous une tente et écouter tomber la pluie sur la toile, qu'est-ce que ça doit être bien.

Alcib a dit…

J'espère que ce n'est que cela, Vincent ; si c'est le cas, une bonne nuit de sommeil, des activités agréables pour recharger les batteries, et tout devrait rentrer dans l'ordre...
Je croyais que tu étais en couple ; mais c'est vrai que le couple ne règle pas tout... La moitié d'orange a aussi ses limites, je sais.
Mais la vie est faite de hauts et de bas, de pleins et de vides ; l'important, c'est qu'il y ait alternance... C'est comme pour le biorythme : si l'on constate que l'énergie est à la baisse, on peut penser au bon côté de la chose : ça va remonter.

Anonyme a dit…

Oui, ce brave Morphée va tout arranger :-)
Je n'aurais pas du parler de cela ici de toutes façons, ce n'est pas l'endroit.

Anonyme a dit…

Bonsoir Alcib !
C'est beau, mais je ne vivrai pas là : trop éloigné de tout pour moi ! J'avoue que l'été où nous sommes allés toute la famille en Gaspésie, on a eu un temps de chien alors que nous avions prévu de faire du camping. Sans compter que Sylian s'était cassé le bras du côté de Tadoussac, avant donc notre arrivée côté Gaspésie ! En plus, il y avait le tour cycliste de l'île et comme le temps était vraiment horrible, les logements divers étaient pris d'assaut. Nous n'avons même pas pu approcher le Rocher-Percé, fermé pour cause de temps exécrable !
Par contre, toi qui a vécu le long de la rivière Restigouche, tu dois connaître la bataille du même nom et le musée qui en fait référence. Le musée était très intéressant et relate bien cette ultime bataille franco-anglaise, date importante de l'histoire du Canada. Bref, ça m'a fait tout drôle de voir écris "Restigouche" dans ton blog ! Le monde est petit quand-même !

Beo a dit…

Mirabelle par contre; je m'en souviens, je me souviens très bien d'avoir été fachée du gaspillage de ces belles terres arables.

Oh oui que j'étais sur le circuit du tour de la Gaspésie, tellement que mes parents avaient une boutique d'information et souvenirs à l'entrée ouest d'Amqui.

Boutique où j'ai travaillé mes 3 derniers étés qui a aussi sonné le glas de nos vacances en famille en camping :( Mais bon: j'ai adoré l'expérience!

J'avoue que même avec une bonne oreille... je n'entendais pas les trains du NB, mais c'est peut-être à cause du bruit que faisaient les trains à Amqui? He he!

Moi je n'ai pas réussi encore à descendre plus bas qu'à Lac-au-Saumon à date... moi qui rêve de me re baigner dans la Baie des Chaleurs!

Anonyme a dit…

Oui, c'était Stéphane ( de Carnetsdimages.org ) et Claire qui étaient allés en Gaspésie.
Ils devraient y retourner cette année, avec leurs deux fils.

Anonyme a dit…

"Oui, être à deux sous une tente et écouter tomber la pluie sur la toile, qu'est-ce que ça doit être bien."

Ah non, non, non. J'aurais trop peur que ça se mette à percer, que ça coule partout... Dans un lit, dans une chouette auberge, au chaud sous la couette, là, d'accord.

Heureusement, Jean-Marc et moi sommes 100% d'accord là-dessus.

Alcib a dit…

Voici un autre article, de Gilbert Lavoie, journaliste « sérieux » du journal Le Soleil, de Québec, publié le 19 juillet 2007, intitulé « La face cachée d'un pars fédéral » :

Parc Forillon
La face cachée d’un parc fédéral
Gilbert Lavoie
Le Soleil
jeudi 19 juillet 2007

Cet été encore, des milliers de personnes visiteront la Gaspésie et passeront par Forillon, l’un des plus beaux parcs fédéraux au Québec. La majorité seront tenues dans l’ignorance la plus complète des pêcheurs et des familles qui ont occupé ce territoire après 1920. Parce qu’après 1920, c’est comme si l’horloge de l’histoire s’était arrêtée, à Forillon.

La plupart des touristes ignorent que plus de 200 familles ont été expulsées de leurs terres et de leur maison dans des conditions sauvages au début des années 70. Un sujet tabou dont les Gaspésiens vous parleront volontiers, mais que les autorités du parc continuent d’occulter.

Si la Gaspésie compte parmi vos destinations estivales, il faut lire La Bataille de Forillon, ce roman fascinant de 550 pages, publié en 2001 par Lionel Bernier, l’avocat qui a porté la cause des expropriés jusque devant la Cour d’appel. Vous ne verrez plus jamais le parc du même œil. Pourquoi revenir sur cette histoire ? Parce qu’il n’est pas trop tard pour rendre aux derniers habitants de Forillon la place qui leur revient dans l’histoire de ce parc.

Dans son état actuel, Forillon offre aux visiteurs un contenu intéressant sur la présence à cet endroit des pêcheurs européens qui venaient s’y installer pour l’été pour la pêche à la morue bien avant le XXe siècle. Mais comme l’a demandé le Musée de la Gaspésie, dans un mémoire soumis en janvier, « l’expropriation massive des familles du territoire (...) est une réalité historique importante qui doit être rappelée aux visiteurs du parc, même si elle n’a rien de glorieux ».

Ce ne serait pas la première fois qu’un gouvernement accepte de s’amender. On l’a fait pour les Canadiens d’origine japonaise qui furent internés et dépossédés de leurs biens pendant la Seconde Guerre mondiale. On l’a fait encore récemment pour les expropriés de Mirabel. Il est temps de le faire pour les gens de Forillon qui ont été déracinés de leur milieu. Ces gens ont droit à des excuses publiques et devraient retrouver leur place dans l’histoire officielle du parc, au même titre que les familles qui pêchaient et faisaient le commerce de la morue au XIXe siècle.

Forillon n’est pas le seul parc à taire l’histoire de ses habitants. On constate la même chose dans le parc du Bic, administré par la SEPAQ. Qui était Cyrice Rioux, propriétaire de la ferme qui a donné son nom au camping du parc et dont les bâtiments ont été expropriés et transformés en centre d’accueil et d’interprétation ? J’ai eu le privilège de le connaître,il était mon oncle. Mais les visiteurs du parc, à qui je raconte son histoire, veulent en savoir davantage. Qui étaient les habitants du cap à l’Orignal ? Quelles étaient les vieilles familles anglophones de Montréal ou de Toronto qui possédaient des propriétés d’été depuis des lustres dans ce territoire ? On a laissé quelques bribes d’information, mais, comme à Forillon, les autorités du parc n’ont pas vraiment fait de place à l’histoire récente.

Les gouvernements ont eu raison de vouloir protéger ces espaces magnifiques. Mais ils ont eu tort de traiter leurs résidants comme des parias et de les forcer à aller devant les tribunaux pour être compensés. Et ils ont commis une autre erreur en déshumanisant ces espaces, comme s’il était impossible d’apprécier à la fois leur beauté naturelle et l’histoire de leurs habitants.

Les gouvernements Harper et Charest auraient là une belle occasion de corriger une injustice, d’autant plus qu’on a fort probablement commis les mêmes erreurs ailleurs au pays.

Et au fait, pourquoi ne pas donner un accès gratuit à ces parcs aux familles des expropriés ? Ce serait un beau geste.
http://www.vigile.net/article7821.html