jeudi 31 janvier 2008

Champagne !


Aimez-vous le champagne ? Si oui, vous avez bien raison ! On l'apprécie pour ses bulles, sa légèreté, pour l'ivresse raffinée qu'il promet, pour la volupté qu'on lui connaît, etc. On doit maintenant le boire aussi pour les effets bénéfiques qu'il a sur la santé.

Le numéro 731, janvier 2008, du magazine Science et Avenir présente un article intéressant sur le champagne. On y apprend que le vin que l'on appelait autrefois le « nectar des rois » possède notamment d'excellentes propriétés anti-inflammatoires en raison de sa teneur en polyphénols.

De plus, grâce à l'acide phénolique qu'il contient, le champagne est un excellent antioxydant qui protège les cellules des dommages causés par les radicaux libres et empêche le vieillisement du cerveau.

Alors que la consommation de vin blanc provoque généralement le sommeil, le champagne « entraîne une augmentation significative de la sécrétion de dopamine, un neuro transmetteur stimulateur impliqué dans les comportements d'éveil, de découverte et de vigilance. »

Et le champagne rosé serait encore meilleur pour la santé. Le resvératrol qu'il contient possède en effet des propriétés anticancer, anti-Alzheimer, antidiabète et antivieillissement.

Si vous n'avez plus de champagne à portée de la main, courez donc en acheter. Puis, après avoir bu quelques gorgées, écrivez vite à votre ministre de la santé pour demander que le champagne soit inscrit sur la liste des médicaments remboursés.

Mais attention ! La légèreté du champagne est trompeuse : ses bulles augmentent rapidement l'ivresse. « La présence de bulles de dioxyde de carbone dans le Champagne augmente significativement le taux d'alcool dans le sang. »

Wikipédia est une source intéressante pour en savoir plus sur le champagne. Je vous suggère aussi cet article de Philippe Margot, pour mieux comprendre le champagne.

samedi 26 janvier 2008

Consentement

« Personne ne peut réussir
à vous faire sentir inférieur
sans votre consentement. »


Eleanor Roosevelt



Ajout : Comme le souligne Dr Caso en commentaire, j'avais déjà publié cette citation le 7 février 2006 ; elle avait suscité de nombreux commentaires. Si vous êtes curieux de voir à quel point une simple phrase peut susciter des réflexions et des discussions, vous pouvez lire les commentaires en cliquant ici.

vendredi 25 janvier 2008

"Red Bull Crashed Ice"

"Red Bull Crashed Ice", tel est le nom de la compétition de patinage de vitesse qui aura lieu demain à Québec, dans le cadre des festivités du 400e anniversaire de fondation de la très francophone Capitale nationale du seul État francophone d'Amérique du Nord. Cette compétition sera suivie du spectacle du groupe canadien Three Days Grace, qui sera donné au parc de la... Francophonie. Rappelons que la fameuse boisson Red Bull est interdite dans plusieurs pays dont la France, le Danemark et la Norvège pour le risque cardio-vasculaire que sa consommation pourrait induire, alors qu'au Canada, elle est en vente libre puisque le gouvernement canadien l'a classée en 2005 parmi les « produits de santé naturels » (rien de moins !). Dans le même esprit, ça m'étonne qu'un vendeur de cocaïne ne commandite pas l'un des événements. L'entreprise qui diffuse la boisson énergisante Taureau rouge est installée à Fuschl am See, un petit village autrichien situé à vingt kilomètres de Salzbourg et réalise un chiffre d'affaires annuel de plus de 1,5 milliard d'euros. Elle n'a pas jugé utile de trouver un nom français pour cette compétition organisée à Québec dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire. Les organisateurs de la fête ont-ils seulement pensé à le demander ? Peut-être se sont-ils dit, même en ignorant le nom de Musset qui a écrit ces mots : « Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse ? Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ? »

Je n'ai pas vu le programme officiel, mais on a écrit dans les journaux que ce programme officiel ne contient aucune fleur de lys, emblème officiel du Québec. En revanche, les feuilles d'érable du principal commanditaire, le gouvernement du Canada, y foisonnent, semble-t-il. Voilà bien un autre scandale : que le Canada ait la main-mise sur les célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec. Tout ne semble pas baigner dans l'huile dans l'organisation de ces célébrations. Les « démissions » des organisateurs tombent les unes après les autres. Quelqu'un saura-t-il prendre les choses en main pour éviter, maintenant qu'on a commencé à braquer les projecteurs, que la Capitale nationale du Québec ne soit perçue, pour ses capacités d'organisation, pour un un village de province. Il semble loin déjà le temps où Jean-Paul L'Allier savait faire honneur à la Ville et à l'État du Québec ; il n'aurait certes pas accepté le chantage de la jovialiste ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine et ministre des Langues officielles qui, lorsque l'armée du Canada a décidé de réduire la présence du français dans ses rangs, n'a rien trouvé de mieux à dire qu'elle n'y voyait rien de mal.

La langue française perd du terrain à Montréal et la Ville de Québec, par ailleurs Capitale nationale du Québec, me semble peu consciente du rôle qu'elle devrait jouer dans la défense de la langue, de la culture, de l'identité québécoise.

Dans le même ordre, on a appris aujourd'hui que la très Canadian Société des Postes a fait imprimer des calendriers qui devaient être distribués à tous ses employés. Or, ce calendrier souligne divers événements et fêtes, comme la Journée de la Terre, le Yom Kippour, le Ramadam, mais pas la Saint-Jean, fête officielle des Québécois et des francophones. Maintenant que tout le monde s'est indigné au Québec, les responsables présentent des excuses en disant qu'il s'agit d'un « oubli inacceptable ». On sait à quel point cette fête nationale des Québécois indispose le Canada qui n'arrive pas à obtenir le même succès, une semaine plus tard, pour ses propres célébrations au Québec. Tout le monde sait très bien, cependant (sauf les fédéralistes de mauvaise foi), que lorsqu'il s'agit des Québécois ou des francophones au Canada, les « oublis » viennent souvent. L'esprit de Lord Durham n'est jamais loin...

mercredi 23 janvier 2008

Ce garçon a deux pères...

...et il semble s'en porter très bien, merci.




Grâce à Pitou G, du Mont de Pitous, j'ai découvert cette touchante vidéo.

Un jeune garçon - il doit avoir dix ou onze ans - y raconte en chanson qu'il a deux pères. C'est en néerlandais, mais il y a des sous-titres anglais.

En quelques mots, ce garçon, Terrence, raconte que Bas et Diederick l'ont adopté alors qu'il avait un an, qu'ils habitent une maison joliment aménagée et qu'ils mènent une vie très agréable. L'un de ses parents travaille dans un journal et l'autre dans un laboratoire. Jusqu'à ce jour, Terrence est fils unique mais il ne s'en plaint pas car il obtient ainsi toute l'attention et tout l'amour de ses deux parents. Bas le conduit à l'école et il fait du violon avec Diederick ; tous les trois, ils regardent ensemble les feuilletons à la télé. Parfois accommodants, parfois sévères, ses deux parents peuvent très bien, au besoin, devenir deux mères. Quand il est malade ou qu'il a de la fièvre, il n'y a personne qui soit plus attentif que Diederick et Bas. Il lui arrive de se faire harceler à l'école par ses camarades qui n'aiment pas que ses parents soient homosexuels mais Terrence s'en fiche car il est leur fils.

Ce n'est pas de la grande musique, mais je crois qu'il s'agit là d'un événement que l'on ne voit pas souvent. Qu'un garçon soit en train de chanter à la télévision que ses parents sont homosexuels mais qu'il les aime et qu'il mène avec eux une vie tout à fait normale, c'est très prometteur. Je ne sais pas si le même garçon aura envie, dans trois ou quatre ans, de chanter si ouvertement que ses deux parents sont du même sexe, mais peut-être bien que oui car il sera déjà prémuni contre la bêtise des intolérants et des homophobes. À quant une telle chanson à la télévision au Québec ?

Bonne nouvelle : La Cour Européenne des Droits de l'Homme « a condamné la France pour violation de l'article 14 (interdiction de la discrimination), dans une affaire portant sur le refus des autorités françaises de faire droit à une demande d'adoption. Dans son arrêt, la Cour a notamment estimé que l'homosexualité de la requérante avait eu un caractère décisif sur l’appréciation de sa demande d'adoption. »
Je ne sais plus quelle ministre du gouvernement Sarkozy a plus ou moins demandé à la Cour Européenne des Droits de l'Homme de se mêler de ce qui la regarde. Ça promet !

Moins bonne nouvelle : À Cambrai, deux jeunes hommes, 18 et 26 ans, ont été arrêtés en rapport avec le meurtre d'un homme d'une soixantaine d'années, mortellement frappé à coups de poings et de pieds portés à la tête dans un parc connu pour être un lieu de rencontres d'homosexuels. Son corps, partiellement dévêtu, a été retrouvé dimanche dernier par des joggers. La raison du meurtre : on le croyait homosexuel. Excellent motif, vous ne trouvez pas ? Pour plus de détails.

mardi 22 janvier 2008

En souvenir de Brokeback Mountain

L'un des deux acteurs principaux du film Brokeback Mountain, Heath Ledger, a été retrouvé mort dans son domicile de New York. Le décès pourrait être lié à la prise de stupéfiants, selon la police. Il n'avait que 28 ans. Quelle tristesse !

La fiancée du président

On voit tout de suite qu'il fait plus chaud en Espagne qu'au Québec. Alors que, chez moi, dans un appartement où le thermomètre indique tout de même 23 degrés Celsius, je suis habillé comme un Esquimau afin de combattre un coup de froid qui me paralyse depuis plusieurs jours, la Carla du président français pose pour le journal espagnol El Pais, vêtue d'une paire de bottes et d'une... alliance. C'est vrai que pour un bon nombre de personnes, une alliance, ça tient chaud.


Si le sujet photographié vous intéresse vraiment, vous trouverez ici une vidéo et ici un article de Libération.

P.-S. (pour post-scriptum, et non pour Parti Socialiste, on l'aura bien compris) : Vous aurez remarqué que j'ai une certaine suite dans les idées dans la publication de mes billets. Hier je parlais de drapeau ; aujourd'hui, de peau sans drap. L'actualité indienne me fera-t-elle parler bientôt de peau cendrée ? Bourvil et Maurice Chevalier, inspirés de Francis Lemarque, auraient sûrement le même commentaire chanté : Dans la vie, faut peau sans fer ...

lundi 21 janvier 2008

Symboles


Le 21 janvier 1948, le premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, surprit tout le monde, y compris les députés de l'Assemblée Nationale (qui s'appelait encore l'« Assemblée législative »), en annonçant un peu avant quinze heures qu'au moment même où il parlait le drapeau du Québec était hissé sur la tour du Parlement du Québec. Le drapeau avait été adopté par décret ministériel avant tout débat officiel sur la proposition du député indépendant René Chaloult de doter le Québec d'un drapeau marquant le caractère distinct du Québec.

Jusqu'alors, le seul drapeau officiel était celui que le Canada avait choisi, marquant bien sa soumission à l'Empire britannique. Il aura fallu attendre 1965 pour que le Canada se dote de son propre drapeau où seul le rouge indique encore son appartenance à la couronne britannique.


Le drapeau étant l'un des plus importants symboles qu'utilisent les peuples pour affirmer leur identité, il n'est pas étonnant que le Québec ait su dès 1948 adopter son propre drapeau et ses propres couleurs.

Il y a 60 ans, les Québécois se sont donné un drapeau exprimant leur identité. Espérons qu'il ne faudra pas attendre encore 60 ans pour qu'ils se donnent enfin le pays qui représente cette identité, et la langue, la culture et les valeurs qui l'expriment.

Note : Symbole de l'absurde réalité politique actuelle ? Sur Wikipédia, l'image représentant le drapeau du Québec porte le très doux nom de « Flag of Quebec ».

dimanche 20 janvier 2008

Procès d'animaux

Les animaux et la justice
Texte de Remy de Gourmont
17 mars 1914

Dans la pratique de jadis qui condamnait à mort selon toutes les formes de justice, et on sait si elles étaient compliquées, un animal coupable de mort d'homme, qui, d'autres fois, les citait en justice pour des méfaits contre la propriété, on n'a longtemps vu qu'une preuve d'ignorance ou de bêtise. J'ai eu récemment la surprise de découvrir qu'il y a cependant des gens sérieux d'une autre opinion et qui considèrent au contraire ces vieux procès d'animaux comme une preuve de respect envers l'animalité, comme la reconnaissance de leur droit à l'existence. Mais tout cela pouvant n'être pas très bien connu de beaucoup de lecteurs, j'exposerai quelques faits, tels qu'ils ont été recueillis par Desmaze et aussi par le docteur Cabanès, dans la cinquième série de ses « Indiscrétions de l'histoire ». Je les trouve d'ailleurs résumés dans la revue bien connue qu'il dirige, la « Chronique médicale », et commentés par le docteur Bon, qui a heureusement cherché à comprendre, au lieu de se moquer, ce qui est toujours facile. Le plus ancien jugement porté contre un animal remonte à l'an 1094 ; le dernier fut prononcé par le tribunal révolutionnaire, le 17 novembre 1793. Cette pratique ne s'étend donc pas sur moins de sept siècles exactement. En 1094, c'est un pourceau qui, pour avoir dévoré l'enfant de Jehan Lenfant, vacher, près de Clermont, est condamné à être pendu et étranglé. Le jugement de 1793 condamne à mort, en même temps qu'un invalide, son maître, un chien dressé à aboyer contre les uniformes de la garde nationale. On a tort d'ailleurs de rendre le moyen âge responsable de cette pratique, attendu qu'elle est beaucoup plus ancienne. Les lois de Solon contiennent un article punissant de mort l'animal qui a tué ou blessé grièvement un homme. Il en était de même chez les anciens Perses et de même encore chez les Juifs, comme on voit au chapitre de l'Exode : « Si un bœuf frappe de sa corne un homme ou une femme et que la victime meure, le bœuf sera lapidé et l'on ne mangera pas sa chair. »

S'en suivent toutes sortes de distinctions selon les cas où le bœuf naturellement doux est devenu tout à coup furieux et les cas où le bœuf était déjà connu par son maître pour être un animal difficile, connaissance qui engage la responsabilité du propriétaire. La loi mosaïque ne punit l'animal que lorsqu'il ne peut y avoir d'homme responsable. C'est assez bien le principe qui présidera aux jugements contre les animaux méchants durant tout le moyen âge. La pratique en était si bien reconnue qu'elle est enregistrée et discutée dans les traités de jurisconsultes tels que Guy, Pape et Jean Duret. Ils déclarent, et personne ne le trouvera déraisonnable, que les pourceaux qui tuent des enfants doivent être punis de mort. Cela donnait à l'opinion publique une satisfaction incontestable et cela mettait le propriétaire d'un animal dangereux hors d'état de s'opposer à une exécution jugée nécessaire. En examinant ces jugements du côté pratique, et en faisant abstraction de ce qu'ils peuvent contenir de comique, on ne peut que les approuver. Ce sont les cochons, alors élevés en grand nombre et en liberté, qui passèrent le plus souvent en jugement pour leurs méfaits. En 1266, par ordre des officiers de justice, « un porcel » est ars ou brûlé à Fontenay-aux-Roses pour avoir mangé un enfant. Un siècle plus tard, on voit un juge de Falaise condamner une truie qui avait mutilé et tué un enfant à être mutilée, puis pendue.

Quelques années après, à Dijon, c'est la justice ecclésiastique de l'abbaye de Flavigny qui décrète qu'un cheval qui avait occis un homme serait remis au bras séculier pour que justice soit faite contre la bête homicide. En 1457, une truie qui, aidée de six petits cochons, « avait commis et perpétré meurtre et homicide en la personne de Jehan Martin, en âge de cinq ans, fils de Jehan Martin, fut condamnée par le juge seigneurial de Savigny à être mise à justice et au dernier supplice et être pendue par les pieds de derrière à un arbre ». Même sorte de procès intenté à un porc, près de Chartres. Cette fois, signification du jugement est faite audit porc dans sa prison, ce qui est probablement une facétie. Dans tous ces cas, il s'agit d'animaux domestiques commettant un dommage envers des individus et que la justice pouvait aisément atteindre. « Mais, dit le docteur Henri Bon, des procès en règle étaient aussi instruits contre des animaux divers, tels que rats, vers, insectes, qui causaient du tort à la collectivité. Et dans ce cas, il arrivait parfois que le bras séculier, soit qu'il se reconnût impuissant à agir efficacement, soit qu'il estimât qu'il s'agissait d'animaux non soumis à l'homme et pouvant être considérés comme relevant de Dieu même, leur créateur, faisait appel, par l'intermédiaire du clergé, à l'assistance divine. » Cette manière de raisonner peut sembler enfantine, mais elle ne manque pas d'une certaine logique. Il est parfaitement permis, surtout au premier abord, de trouver ridicule cette intervention de la justice dans une invasion de sauterelles, mais il faut se souvenir que c'est à peu près le seul moyen d'obtenir l'exécution d'une décision prise dans l'intérêt de tous. L'autorité administrative n'avait guère que des pouvoirs fiscaux et redevenait à peu près nulle, quand elle avait fait rentrer les impôts. Seule la justice, tant civile qu'ecclésiastique, était assez bien organisée pour obtenir l'exécution de ses sentences ; mais pour qu'une sentence pût être organisée, il fallait qu'elle fût rendue dans les formes. Jamais la justice ne fut si pointilleuse. Il fallait assignation, comparution (il fallait bien s'en passer quelquefois), jugement, signification et d'autres formalités encore. Des bêtes incriminées pouvaient de plus faire opposition et on leur commettait un homme de loi chargé d'exprimer leur volonté. On leur avait d'abord désigné un avocat. Il y eut de ces procès menés avec un respect des formes absolu. Maintenant, qui saura jamais si tous les acteurs judiciaires d'un tel procès furent également sérieux ? Je suppose que plus d'une fois il se rencontra un huissier facétieux, un avocat décidé à bien s'amuser. Les gens n'étaient pas plus bêtes qu'aujourd'hui. S'il y avait quelques naïfs dans ces affaires, il y avait certainement aussi des moqueurs qui trouvaient là une occasion de railler sans danger une justice trop solennelle. Mais si on ne veut voir en tout cela qu'un immense spectacle de crédulité et de naïveté, est-ce bien à nous de railler, nous qui avons vu se dérouler, pendant dix ans et plus, des procès reposant sur des impostures, des mensonges, des fantômes ? Et puis, peut-on jamais blâmer les gens de se servir contre un fléau des moyens qu'ils croient utiles ? La moindre croyance, la moindre superstition, tient à un ensemble de doctrines dont, à un moment donné, les hommes sont investis. On croit toujours que les gens agissent volontairement. Du tout. Ils sont menés par quelque chose de plus fort qu'eux-mêmes, les idées de leur milieu, les idées de leur époque.

REMY DE GOURMONT

jeudi 17 janvier 2008

Exercice de lecture

Un ami m'envoie ce texte et me demande de vérifier si je peux le lire. J'ai lu le texte entier, presque sans hésitation. Et vous ?

is vuos pvueoz lrie ccei, vuos aevz asusi nu dôrle de cvreeau.

puveoz-vuos lrie ceci? Seleuemnt 55 porsnenes sur cnet en snot cpalabes. Je n'en cyoaris pas mes yuex que je sios cabaple de crpomendre ce que je liasis. Le povuoir phoémanénl du crveeau huamin.
Soeln une rcheerche fiat à l'Unievristé de Cmabridge, l'odrre des lrettes n'a pas d'iromtpance ; la suele cohse imotprante, c'est que la priremère et la derènire letrte du mot siot à la bnone
palce.
La raoisn en est que le ceverau hmauin ne lit pas les mtos par letrte mias ptuôlt cmome un tuot. Étonannt n'est-ce pas? Et moi qui ai tujoours psneé que de svaoir élpeer éatit ipomratnt ! Si vuos poevuz le lrie, smuottez vos aims à cette épuerve.

mardi 15 janvier 2008

Petit déjeuner

À peu près tout le monde, du moins dans nos sociétés privilégiées, s'entend sur le fait qu'il faut manger le midi et le soir. Tout le monde ne s'entend pas, cependant, sur l'importance du petit déjeuner. Je connais des gens qui ne prennent absolument rien le matin, si ce n'est un café. Certains ne sortiront même pas du lit avant d'avoir fumé au moins une cigarette alors qu'ils se passeront du café et plus encore de nourriture solide. D'autres attendront d'arriver au travail pour prendre leur premier café.


Certains prendront le temps de manger une tranche de pain grillé, un croissant ou quelqu'autre produit céréalier avant de sortir de la maison. D'autres s'arrêteront en route vers le travail ou attendront la pause de l'avant-midi pour aller prendre un café, accompagné parfois d'une viennoiserie. Cela ressemble un peu à ce que je connais du petit déjeuner français : pain ou croissant, beurre et confiture, café au lait...


Les Anglais ont un petit déjeuner plus substantiel, plus riche en protéines mais aussi en matières grasses. On y ajoutera parfois du boudin, des pommes de terre...


Je suis de ceux pour qui le petit déjeuner est très important. Je n'entreprends rien, le matin, avant d'avoir pris mon petit déjeuner. Je ne répondrai même pas au téléphone si un jour je me fais réveiller par la sonnerie de l'appareil parce que je me suis levé tard ou parce que mon numéro est dans le carnet d'un lève-tôt. Je n'ai pas de mérite. Au réveil, j'ai faim, peu importe ce que j'aurai mangé la veille et l'heure à laquelle je me serai couché. J'ai besoin de d'absorber des protéines ainsi que du thé ou du café. Je ne serais pas trop malheureux, si j'étais en voyage, de tomber sur une table comme celle-ci :


Elle contient des fruits, que j'ai tendance à négliger le matin parce que je préfère du salé, mais s'il y en avait sur la table, j'en mangerais sûrement. Je trouverais sans doute un pain qui me convienne dans l'assortiment offert. J'aime beaucoup le fromage et c'est un des aliments importants pour avoir de l'énergie jusqu'au repas suivant. J'évite les charcuteries parce qu'elles contiennent beaucoup de gras et de sel mais je pourrais manger un peu de jambon. J'évite évidemment les confitures parce que trop sucrées mais j'aime bien le yaourt avec des fruits, que je mange plutôt en dessert plus tard dans la journée, normalement.

En voyage, j'essaie de m'adapter, mais je ne saurais me passer longtemps de fromage le matin. Quand je passais un mois chez mon ami André, à Paris, il achetait pour moi du yaourt nature et du fromage spécialement pour mon petit déjeuner. Chez moi, cependant, la composition de mon petit déjeuner n'a pas tellement varié depuis des années.

Dès le réveil, je me dirige vers la cuisine. Je bois deux grands verre d'eau fraîche et je fais bouillir l'eau pour préparer le thé. Je fais infuser du thé noir, en feuilles, dans un litre d'eau bouillante. Pendant ce temps-là, je fais griller un très bon pain fait de plusieurs céréales, qui contient notamment des graines de lin et des graines de tournesol. Je prépare quelques tranches de fromage ; ce peut-être du cheddar (la conquête anglaise fait que le cheddar est le fromage le plus répandu au Québec), mais ce peut aussi être de l'emmenthal ou encore de la ricotta. J'accompagne tout cela de tranches de tomates ou, ces jours-ci, de tomates en boîte, sur lesquelles je verse un filet d'huile d'olive. J'ajoute un peu de basilic et, très souvent, des gousses d'ail tranchées. Depuis quelques semaines, j'ajoute à cela quelques amandes naturelles.

Ce moment du petit déjeuner est le plus important moment de la journée. Non seulement je donne à mon corps l'énergie dont il aura besoin pour travailler toute la journée, mais c'est aussi du temps précieux que je me réserve. C'est pour moi le meilleur moment pour lire, réfléchir, écrire, planifier, rêver... Le temps que je consacre au petit déjeuner dure au moins une heure ; et cela, c'est quand je suis pressé.

On ne le dira jamais assez : le petit déjeuner est le plus important repas de la journée. De nombreuses études ont démontré que le petit déjeuner ne fait pas que stimuler l'énergie en début de journée ; il contribue aussi à maintenir la santé cardiovasculaire. Et ces recherches démontrent que l'on peut maximiser les bienfaits du petit déjeuner en mangeant le plus tôt possible le matin et en choisissant des aliments sains.


Je pourrais sauter le repas du midi ou celui du soir, mais vous ne me ferez jamais sauter le petit déjeuner. N'essayez pas de m'appeler le matin pour tenter de me faire oublier le petit déjeuner : je ne vous répondrai même pas.

C'était le sujet de la rédaction du mois. Sur le même sujet du petit déjeuner, allez lire ce que vous ont préparé les autres blogueurs qui ont participé ce mois-ci : Laurent, Bergere, Bertrand, JvH, Jean-Marc, Lady Iphigenia, Julien, Chantal, Hibiscus, Bluelulie, Anne, Hpy, Joël, Looange, Jo Ann v, V à l'Ouest, Marie, William, Catie, Nanou, Isabelle, Lelynx, Cecfrombelgium, Gally, Froggie, La Nymphette, Julie70.

P.-S. 1 : En raison d'un horaire très chargé aujourd'hui, j'ai pris l'initiative de publier un peu avant l'heure ce billet. Une autre solution aurait été de me coucher très tôt et de me lever avant six heures pour pouvoir respecter la consigne ou encore, ce qu'il m'est arrivé de faire à quelques reprises, d'attendre six heures pour publier le billet avant d'aller dormir mais ni l'une ni l'autre solution n'était possible. À ce que je sache, Blogger ne permet la publication automatique à l'heure choisie d'avance.

P.-S. 2 : Ce sera ma dernière participation à la rédaction du mois.

P.-S. 3 : Les photos ne sont pas de moi ; je les ai empruntées à divers sites Web. J'aurais bien aimé vous mettre une photo personnelle de mon petit déjeuner, mais il y avait trop de papiers sur la table pour que la photo soit appétissante.


lundi 7 janvier 2008

Il silenzio

Bonsoir mon amour
Aujourd'hui je ne t'ai pas écrit
Pardonne-moi
J'ai trop de peine...

Où vont donc toutes ces lettres d'amour que l'on n'a pas écrites ?
Retombent-elles dans le coeur, comme toutes les larmes qui n'ont pas été versées ?
Si c'est le cas, il y a de quoi l'alourdir ! (Je ne sais pourquoi, je pense à Cavafy, dont je n'ai rien lu depuis si longtemps).

Aux larmes retenues, faudrait-il préférer celles qui, selon Chateaubriand, « coulaient de leurs yeux jusqu'aux lèvres » ? (Les Natchez).

Oui, oui, croyez-moi, j'assume totalement la part de Dalida en moi...

samedi 5 janvier 2008

Désenchantée

Cette cabane, que j'ai déjà utilisée en novembre 2005, représente
ma vie intérieure plutôt que l'appartement que j'habite


En vérifiant les statistiques de fréquentation de ce blogue, j'ai constaté que le plus récent lecteur, de Marseille, était arrivé chez moi en effectuant une recherche sur un titre de Montherlant, titre que j'avais donné à mon billet du 21 janvier 2006 : Mais aimons-nous ceux que nous aimons ? Par curiosité, je suis allé relire ce billet et, surtout, les commentaires qu'ils ont suscités. J'ai longuement répondu à l'un de ces commentaires et, dans cette longue réponse je disais, entre autres, ceci que je pourrais encore écrire aujourd'hui.
J'avais un peu, ces dernières années, perdu le fil qui me liait à un certain nombre de choses que j'aimais : des livres, des musiques... Je me suis perdu de vue et j'en ai souffert. J'essaie, depuis quelques semaines, de renouer ce fil, ou tout au moins de retrouver la curiosité, le désir, le plaisir de la lecture, de l'écriture... J'ai l'impression d'avancer à tâtons dans une grande maison que j'ai déjà habitée, où j'ai déjà été heureux, mais une maison qui a été désertée depuis quelques années, d'où la lumière et l'air frais sont absents depuis trop longtemps ; j'avance en repoussant les toiles d'araignées, en me demandant si j'aime encore ce que j'ai aimé, si j'aimerais retrouver tous ces trésors... Et je me demande parfois si ces toiles d'araignées ne sont pas plutôt dans ma tête...
Cette maison désertée, je l'habite toujours, cependant, car c'est la seule que j'aie. La lumière, la musique, l'esprit, l'amour, la tendresse, bien d'autres fées et bien d'autres anges, s'en sont éloignés et cette maison a perdu son âme. Je n'y cohabite pas avec des fantômes : le fantôme, c'est moi.

mercredi 2 janvier 2008

Bonne année 2008

Je vous souhaite une bonne année,
sous le signe de la paix, de la santé,
de la sérénité, de la joie et de l'amour.

Puissiez-vous conserver votre âme d'enfant
et vous émerveiller à tout moment.

Puissiez-vous vivre au présent
tout en souriant à l'avenir.

Bonne année 2008 !