vendredi 27 février 2009

Que le ciel soit avec nous...

...que les dieux nous soient favorables.


« Oui, il faut que le ciel nous aide un peu. Merci pour tout l'amour que vous lui donnez ; je sais que c'est pour vous qu'il se bat. Et je suis très fière de lui », me dit docteur Jane.

J'en suis tellement conscient, à chaque instant ! Et je suis si fier de lui aussi.

Devant tant d'amour, je ne peux qu'essayer d'en être digne et de l'aimer de tout mon être, plus que tout au monde.


jeudi 19 février 2009

Bord de mer

La photo vient d'ici

Il m'avait annoncé hier soir qu'il irait aujourd'hui voir la mer avec une amie et, évidemment, son meilleur ami, l'adorable compagnon canin. Il ne savait pas encore où il irait exactement ; il avait exprimé une préférence mais tout dépendrait vraiment du temps qu'il allait faire.

Déjà, hier soir, il avait préparé le sac de voyage de son ami, le chien. Sa serviette de plage, avec son nom brodé, sa couverture préférée, des balles, ses plats pour la nourriture et pour l'eau, avec ce qu'il faut pour la journée... L'expression « une vie de chien » n'a pas été inventée pour lui.

La photo vient d'ici

Pendant que mon amoureux allait au bord de la mer avec une précieuse amie, je devais aller travailler chez un client. Je m'étais levé à six heures, sans avoir beaucoup dormi (j'ai pris l'habitude de me coucher tard) afin de terminer un travail que je devais livrer ce matin et sur lequel nous devions travailler une partie de la journée. Au début de l'après-midi nous n'avions pas encore fini, mais j'avais un autre rendez-vous que je ne pouvais pas reporter. De son côté, mon client devait assister à une réunion avec des collèges. Nous avons décidé de nous retrouver en fin d'après-midi, afin de terminer le travail que nous devions faire ensemble.

Je me suis arrêté au restaurant pour manger en vitesse et j'ai marché jusqu'à mon autre rendez-vous. Une demi-heure de marche, c'est juste parfait pour prendre l'air. Les trottoirs et les rues de Montréal étaient assez mouillés ; il avait neigé hier et ce matin ; puis la neige s'est transformée en pluie. Je me suis rendu compte, alors, que si mon amoureux marchait ou se reposait au bord de la mer, que son chien courait et jouait à la balle sur la plage , les trottoirs de Montréal avaient l'air de la plage à marée haute. En arrivant à mon rendez-vous, j'avais les pieds aussi mouillés que si j'avais marché au bord de la mer.

À la fin de ma rencontre, j'ai mentionné que je devais vite rentrer chez moi pour envoyer un message à mon amoureux, pour lui dire que je serais peut-être en retard à notre rendez-vous de fin de journée car je devais retourner chez le client du matin, où je n'ai pas accès à Internet car nous travaillons dans diverses salles de conférence. La personne chez qui j'étais m'a offert d'utiliser son ordinateur afin d'envoyer mon message sans devoir rentrer chez moi.

Surprise ! Il m'avait écrit avant que j'aie le temps de le faire. Il venait de rentrer et il était fatigué. Tous les trois ont passé une excellente journée. Le vent était froid au bord de la mer, mais le ciel était bleu, il y avait des bateaux, des voiles blanches sur l'eau... Le chien était tout heureux de courir sur la plage avec sa balle... L'amie avait marché, loin sur le quai. Lui s'était reposé sur la promenade où le chien, fatigué de courir, était venu se coucher à ses pieds ; sa couverture sur le dos, il avait dormi, l'amoureux aussi...

Ils avaient mangé à la terrasse d'un petit restaurant, soupe et poisson. Sur le chemin du retour, ils ont encore mangé des bonnes choses qu'avait préparées l'amie. En arrivant à la maison, tout le monde était heureux et fatigué. Mon amoureux me disait qu'il allait directement au lit et qu'il me raconterait plus en détails demain cette très belle randonnée au bord de la mer...

Je ne dévoilerai pas le reste de son message car cela n'a rien à voir avec la mer, sinon par son étendue, et encore moins avec l'hiver.

Fatigué moi-même, j'ai dormi un moment, malgré moi, avant de repartir faire des courses et de revenir préparer quelque chose à manger. En mangeant, j'ai lu le message que m'avait laissé l'amie qui avait eu cette excellente idée d'aller passer la journée sur le bord de la mer.

mercredi 18 février 2009

La neige a neigé...

Si l'on effectue une recherche sur Google avec ces mots : « Ah ! comme la neige a neigé ! », on tombe sur des dizaines et des dizaines de sites Web qui n'ont de commun entre eux que de parler ou d'illustrer de la neige. Je parie que 90 % des auteurs de ces sites ou de ces blogues ne savent même pas que ces mots, devenus pour eux une expression familière, sont tirés d'un poème d'Émile Nelligan, « Soir d'hiver ».

Dimanche soir, mon amoureux et moi parlions de poésie ; il la connaît mieux que moi ; il est tombé dedans lorsqu'il n'était encore qu'un très jeune enfant. Il m'a fait découvrir ou redécouvrir certains des plus beaux poèmes de la langue française. Il était très fier de me parler de l'une de ses récentes découvertes, la poésie d'Émile Nelligan. Pour arriver jusqu'à lui, les poèmes de Nelligan sont passés par la Suisse avant de revenir vers moi . Il m'a récité celui-ci, « Soir d'hiver », puis je lui ai fait découvrir « Le vaisseau d'or ».

(24 décembre 1879 - 18 novembre 1941)

Soir d'hiver

Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai !

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire : Où vis-je ? où vais-je ?
Tous ses espoirs gisent gelés ;
Je suis la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.

Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À tout l’ennui que j’ai, que j’ai !...

Émile Nelligan. « Soir d'hiver «

samedi 14 février 2009

Saint-Valentin


Joyeuse Saint-Valentin
à tous les amoureux !

Le mien, adorable comme toujours, m'a attendu afin de pouvoir me dire, une fois de plus, à minuit pile, tout son amour.

Aux roses rouges, il préfère les roses, mais pour souligner l'intensité, il acceptera celle-ci.

Un livre, un tableau, une histoire d'amour, des mots, des images, ont favorisé notre rencontre. Au fil des jours et des confidences, nous avons vite compris que cette rencontre ne devait rien au hasard ; les signes sont trop nombreux qui indiquent que nous devions nous rencontrer. Un ange veillait sur nous et, depuis longtemps, préparait cette rencontre. Pour paraphraser Nietzsche, on peut affirmer que la vie de l'un sans l'autre serait une erreur.

vendredi 13 février 2009

Langue de bois

Le président français n'a pas la langue dans sa poche. En raison de son caractère narcissique et manipulateur, il se sert très bien de cette mauvaise langue pour semer la zizanie partout où il passe en insultant tous ceux dont il ne lèche pas les bottes parce qu'ils sont riches et puissants. Quand il a insulté 50 % des Québécois en les traitant de sectaires parce qu'ils ne partagent pas la vision politique de son ami Paul Desmarais, le milliardaire canadien, la chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale du Québec et le chef du Bloc québécois au parlement canadien ont écrit au président français pour protester contre ses propos aussi méprisants qu'inopportuns.

Par son ambassade à Ottawa et son consulat à Montréal, le chef de l'État français a fait parvenir à Pauline Marois, chef de l'opposition officielle à Québec et à Gilles Duceppe, chef du Bloc Québécois à Ottawa, la lettre qui suit. On n'y trouve évidemment aucune excuse envers la moitié de la population québécoise qu'il a insultée et, ce qui est aussi étonnant, sa langue incendiaire s'est soudain transformée en langue de bois.






Madame la Chef de l'opposition officielle, Monsieur le Chef du Bloc québécois,

Je vous remercie de votre lettre du 4 février dernier, qui a retenu toute, mon attention.

Depuis mon élection, j'ai eu pour but de refonder ta relation franco-québécoise en lui donnant un nouvel élan et en élargissant plus encore le champ de notre coopération.

C'est dans cet esprit que je me suis exprimé en octobre dernier devant l'Assemblée Nationale du Québec en mettant en valeur la relation de fraternité qui unit Français et Québécois.

L'importance de la participation de la France à la commémoration du 400ème anniversaire de la fondation de Québec et l'éclat de ces manifestations en France ont été en 2008 une illustration de l'intensité de notre relation et du profond attachement du peuple français au peuple québécois.

C’est dans cet esprit également que j'ai signé avec le Premier ministre du Québec une Entente en matière de reconnaissance des qualifications professionnelles qui favorisera la mobilité professionnelle entre la France et Ie Québec. Elle permettra aux Français qui font le choix de s'installer au Québec de réussir plus facilement leur intégration professionnelle comme aux Québécois de pouvoir exercer leur profession en France. Il s'agit là d'un progrès social et humain exceptionnel sans équivalent entre deux partenaires situés sur des continents différents.

C'est dans cet esprit enfin que la France a tenu à rendre hommage au peuple québécois en distinguant en 2008 quinze personnalités québécoises de tout premier rang en leur remettant les insignes de l'Ordre national du Mérite ou de la Légion d'Honneur. Dans ce contexte, j'ai eu le plaisir de décorer le 2 février le Premier ministre du Québec des insignes de Commandeur de ta Légion d’Honneur. J'ai souligné que cet hommage s'adressait à la personne du Premier ministre mais, au-delà, à la Nation québécoise toute entière.

Ma volonté est d'aller plus loin encore, en approfondissant dans tous les domaines ]a relation unique qui lie la France el le Québec. Je pense notamment aux domaines économique, scientifique et universitaire, car ce sont les clefs de notre avenir commun, ou encore à notre coopération dans les domaines de la santé et de l'environnement.

Je souhaite que cette nouvelle relation franco-québécoise s'épanouisse en harmonie avec la relation que la France entretient avec le Canada dans son ensemble. Cette communauté d'action est déterminante pour faire avancer les causes auxquelles nous tenons. La victoire commune que nous avons remportée pour la reconnaissance de la diversité culturelle en est l'illustration. Je pense également au projet de nouvel accord entre l'Union européenne et Ie Canada, pour lequel le Québec joue un rôle moteur. Cette communauté d'action est d'autant plus nécessaire dans le contexte de la crise économique mondiale que nous subissons, dans laquelle la langue française et les valeurs de la francophonie que nous portons ensemble constituent l'un de nos atouts les plus précieux.

Les Québécois, dans la diversité de leurs engagements et de leurs opinions, tiennent une place particulière dans le cœur des Français. Ce lien si profond qui nous unit, fondé sur le respect, la fraternité et la francophonie, constitue notre trésor commun. C'est ce trésor que je voudrais, avec tous les Québécois, promouvoir et valoriser davantage encore.

Je vous prie de croire, Madame la Chef de l'opposition officielle, Monsieur le Chef du Bloc québécois, à l'assurance de ma considération.

Aimer et se le dire...

« Quand on aime quelqu'un, on a toujours
quelque chose à lui dire ou à lui écrire,
jusqu'à la fin des temps. »

Christian Bobin

mardi 10 février 2009

Occupation : amoureux



10 X 10


Si, sur la demande de passeport que je remplirai bientôt, on demande mon occupation, j'écrirai : amoureux

lundi 9 février 2009

Les mots dits


Faut-il toujours tout dire sur tout ? Faut-il tout écrire, publier tout ce que l'on écrit ?

Dans sa préface au lettres de Cocteau, publiées sous le titre Lettres à Jean Marais, le destinataire de ces lettres, pour en justifier la publication, cite Jean Cocteau lui-même : « Mettre sa nuit en plein jour, le mystère en pleine lumière. L'impudeur est notre héroïsme à nous et l'œuvre d'un homme doit être assez forte pour qu'on puisse lever le rideau sur ses coulisses. » Jean Marais ajoute ceci : « Le courage n'est pas seulement une affaire physique. Le courage moral est à mon avis le plus difficile, plus important, plus nécessaire. »

« Mettre sa nuit en plein jour », je veux bien, mais pas n'importe quand ni à n'importe quelle condition.

Marguerite Yourcenar a dit cette phrase que j'ai toujours aimée : « Les confidences qui n'ont pas pour but de vous rendre la vie plus facile ou plus agréable sont inutiles. » Il y a tout de même un très grand nombre de nos confidences à venir qui pourraient répondre à l'un ou l'autre de ces objectifs : rendre la vie plus facile ou plus agréable.

Une autre amie, très sage, beaucoup plus près de moi, dit toujours : « On peut tout dire, à n'importe qui, n'importe quand, mais jamais n'importe comment. » Elle est elle-même en cette matière un exemple inspirant de tact et de discrétion. On a l'impression qu'avant de parler, elle a réfléchi à la manière dont ses paroles seront perçues, aux conséquences qu'elles pourront avoir sur l'interlocuteur ou sur son entourage.

Une image vaut mille mots...


... ou mille maux.

dimanche 8 février 2009

Et alors ?


vendredi 6 février 2009

Ce qu'il en coûte de recevoir la légion d'honneur d'un « frère »...

... quand on choisit mal ses amis.


Toutes les caricatures proviennent de Cyberpresse,
l'un des nombreux organes de presse appartenant à Paul Desmarais,
l'ami discret mais influent du président français




« Le premier ministre Jean Charest était fier de recevoir ce lundi des mains du président de la France la légion d'honneur avec le grade de commandeur. Pour se la mériter, il a cependant dû souffrir la diatribe à laquelle s'est livré à cette occasion Nicolas Sarkozy à l'endroit des souverainistes québécois. Une diatribe au ton et au propos révélateurs de l'opinion qu'il a des Québécois. » Bernard Descôteaux, éditorialiste, Le Devoir.


Réponse des Québécois aux propos méprisants du président français

J'ai le cœur et l'esprit ailleurs. Ça me répugne de mettre en ligne cet article à la suite de celui d'hier, mais je ne peux pas laisser passer ces insultes présidentielles sans exprimer mon indignation. J'aimerais mieux écrire autre chose, sur d 'autres sujets. J'essaierai par exemple de donner mon point de vue sur les anges, pour répondre à cette jeune femme que je ne connais pas, qui m'écrit de France...

Je n'ai plus tellement envie de commenter l'actualité politique et sociale. La politique fait partie des illusions dont j'ai fait mon deuil en 2008. Les simagrées du petit agitateur agité qui n'arrive toujours pas à se hisser au niveau de la fonction présidentielle qu'il exerce ne m'intéressent pas et je dois dire que je me porte très bien si je suis une semaine sans en entendre parler. Pour me donner toutes les chances de préserver ma sérénité, je n'écoute pratiquement plus les bulletins de nouvelles de la télévision française. Mais la caractéristique principale d'un manipulateur étant de faire en sorte qu'on s'occupe toujours de lui, d'une façon ou d'une autre, on ne s'en sort pas très longtemps.

En remettant la légion d'honneur au premier ministre du Québec, Jean Charest, le président français a jugé nécessaire de rappeler son opinion au sujet de l'avenir du Québec, opinionque son entourage avait habilement tenté d'atténuer lors du passage éclair, comme une évacuation précoce, à Québec l'automne dernier. Il tenait à le redire : ses amis à lui sont canadiens et non québécois. Sans réel souci de faire plaisir au premier ministre actuel du Québec qui n'attend que son tour soit venu de devenir premier ministre du Canada, le président français s'est dissocié de la traditionnelle position de la France envers le Québec : « Ni ingérence ni indifférence ». Il est résolument l'ami des activistes fédéralistes, dont certains travaillent avec acharnement dans l'ombre pour saper toutes les chances qu'un jour l'État du Québec soit admis à la table des Nations Unies. C'est son droit d'adopter cette position, même si les Québécois sentent qu'une fois de plus leur principal allié dans la défense de la langue et de la culture française en Amérique du Nord les laisse carrément tomber.

Or, le petit homme, ignorant totalement la réalité québécoise et trop orgueilleux pour écouter les avis de ses conseillers en politique internationale, en a rajouté. Il a jugé intéressant de déclarer que les souverainistes québécois était sectaires et partisans du replis sur soi. Le président français ne savait-il pas en affirmant gratuitement de tels jugements qu'il insultait carrément 50 % de la poplulation du Québec ? Il aura jugé que si le Québec est, en superficie, trois fois plus grand que la France, son poids politique sur la scène internationale est négligeable (c'est ce qu'il croit). Or, si le Québec est un petit État il a l'avantage d'être représenté par un premier ministre qui est bien tiède lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts de la nation québécoise, mais si on le compare au président français, il ne sera jamais aussi mesquin, aussi petit et aussi vulgaire dans son amour des premières pages des journaux et de l'argent vite gagné. Ce n'est pas non plus le premier ministre du Québec qui limogera le maire d'une commune où ses oreilles sensibles auraient entendu à travers les murs épais la rumeur d'un groupe de manifestants.

Je ne suis pas diplomate et je n'ai pas à mesurer mon mépris pour cet individu (si j'étais en France j'aurais sans doute droit à la visite de ses fiers à bras policiers et judiciaires). Très embarrassé par les propos du président français et par ceux d'autres élus de son entourage, le premier ministre du Québec, Jean Charest, fédéraliste « sectaire », n'ira pas jusqu'à demander des excuses au président francais. Pauline Marois, chef du Parti Québécois et chef de l'Opposition officielle à l'Assemblée nationale du Québec, ainsi que Gilles Duceppe, chef du Bloc Québécois, représentant 50 députés du Québec sur 75 élus à la Chambre des Communes du Canada, ont signé une très belle lettre pour exprimer poliment au président français que jamais aucun homme politique étranger, même adversaires du projet souverainiste québécois, n'avait insulté les Québécois à ce point. J'aimerais être l'auteur de cette lettre, mais ce n'est pas le cas. Voici donc le contenu de cette lettre que j'ai reçue hier et qui a été remise au président français par l'entremise des services diplomatiques.






Montréal, le 4 février 2009

Monsieur Nicolas Sarkozy
Président de la République française
Palais de l'Élysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
France

Monsieur le Président,

Nous voulons réagir de deux façons aux propos que vous avez récemment tenus à l'Élysée au sujet du Québec. D'abord, vous nous voyez ravis de constater que vous trouvez trop timide la politique française antérieure qui parlait de « non indifférence » pour qualifier l'intensité des rapports entre nos deux peuples. Vous préférez, dites-vous, parler « d'amour » entre des nations frères faisant partie d'une même famille. Dans la même veine, et cela vous surprendra peut-être de la part de deux leaders indépendantistes, nous vous félicitons pour l'énergie que vous avez mise, et que vous mettez encore, à assurer le succès de dossiers franco-québécois que nous appuyons vivement: la reconnaissance réciproque des diplômes entre Français et Québécois, qui permettra à nos professionnels d'œuvrer et de voyager plus facilement de part et d'autre, et le projet de libre-échange Canada-Union Européenne, dont le Québec est le principal promoteur et serait, de ce côté-ci de l'Atlantique, le principal bénéficiaire.

Car contrairement à l'idée que vous semblez avoir de nous, les indépendantistes québécois sont favorables à tout ce qui permet au Québec de s'ouvrir au monde. Vous semblez l'ignorer, Monsieur le Président, car à l'Élysée, vous avez accompagné vos remarques fraternelles de remontrances à certains de vos frères, affirmant au sujet des indépendantistes québécois qu'ils n'adhèrent pas au « refus du sectarisme, de la division, de l'enfermement sur soi-même, au refus de définir son identité par opposition féroce à l'autre ».

De qui parlez-vous, Monsieur le Président? Des 49,4 % de Québécois, et donc de la forte majorité de francophones, qui, le soir du 30 octobre 1995, ont voté Oui à la souveraineté du Québec? Au 43% qui, lors d'un sondage de la semaine dernière, ont réitéré ce choix? Cela fait beaucoup de monde. La moitié de la famille, Monsieur le Président. « Sectaires » ? « Féroces » ? les électeurs québécois qui ont élu en octobre 49 députés indépendantistes, soit près des 2/3 de la députation québécoise à la Chambre des communes à Ottawa et, en décembre dernier, 51 députés à Québec, formant ainsi l'opposition officielle? « Adeptes de l'enfermement », les Québécois qui ont élu quatre gouvernements souverainistes majoritaires au cours des 30 dernières années?

Nous ne pensions pas que le général de Gaulle nous appelait à l'enfermement sur nous-mêmes lorsqu'il a souhaité, en juillet 1967, que « Vive le Québec libre! » Nous jugeons toujours qu'il avait raison lorsqu'il a plus longuement expliqué ce qui suit en novembre 1967 : « Que le Québec soit libre c'est, en effet, ce dont il s'agit. Cela aboutira forcément, à mon avis, à l'avènement du Québec au rang d'un État souverain, maître de son existence nationale, comme le sont par le monde tant et tant d'autres peuples, tant et tant d'autres États, qui ne sont pas pourtant si valables, ni même si peuplés, que ne le serait celui-là. » Nous ne pensons pas, non plus, que les nombreux hommes et femmes politiques français, dont plusieurs ont joué et jouent un rôle éminent au sein de votre formation politique, qui nous ont prodigué conseils et encouragements au cours des années et encore aujourd'hui, veulent pousser le Québec au sectarisme.

Notre mouvement est fier d'avoir incarné au cours des années l'exact contraire de l'idée que vous vous en faites. C'est ainsi que le fondateur de notre mouvement, René Lévesque, s'est battu bec et ongles pour que le Québec puisse s'exprimer au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie, lorsque le gouvernement canadien le lui refusait. On doit à son successeur Jacques Parizeau d'avoir, le premier, appuyé le projet de libre-échange canado-américain, contre les partis pro-canadiens à l'origine trop frileux pour s'y engager. La mobilisation de l'électorat souverainiste québécois en faveur de cet accord en a assuré le succès lors d'une élection cruciale en 1988.

Ce sont des politiques économiques mises en œuvre par des gouvernements du Parti Québécois qui ont permis au Québec d'avoir une économie plus ouverte sur le monde que celle de la plupart des pays occidentaux. Ce sont des politiques linguistiques introduites par le Parti Québécois qui assurent désormais au sein de la majorité québécoise l'intégration de vagues d'immigration successives, jouissant de politiques plus ouvertes et plus généreuses que celles de la plupart des pays occidentaux.

C'est l'Assemblée nationale du Québec, sous la direction d'un président indépendantiste, qui a organisé la Conférence des parlementaires des Amériques, contre le vœu du gouvernement canadien et malgré les obstacles qu'il lui a opposés. Les exemples sont nombreux.

Nous ne savons pas d'où vous est venue l'idée que nous réclamons de vous que vous détestiez le Canada. Malgré nos différends importants avec nos voisins, nous respectons ce pays, ses valeurs et sa population. Nous pensons que l'indépendance du Québec mettrait un terme aux rancœurs et aux débats épuisants qui jalonnent l'histoire de notre présence dans le Canada. Dans l'argumentaire que nous distribuons largement, nous affirmons à tous que « le Canada et le Québec seront de bons partenaires au sein de la communauté internationale. Souverain, le Québec discutera de pays à pays avec le Canada et les chicanes fédérales-provinciales seront choses du passé. Nos deux nations sont destinées à collaborer, histoire et géographie obligent. »
Vous n'êtes pas sans savoir que les Nations-Unies ont accueilli, depuis 1980, pas moins de 38 nouveaux pays. Chacun a choisi de parler de sa propre voix, plutôt que de prolonger sa présence au sein d'un pays plus large qui n'était pas le sien. Loin de condamner leur arrivée, de leur faire des remontrances sur l'enfermement, la France les a accompagnés, les a reconnus. C'est ce que les Québécois attendent d'elle.

Mais nous devons à la vérité de vous faire savoir que jamais un chef d'État étranger n'a autant manqué de respect aux plus de deux millions de Québécois qui se sont prononcés pour la souveraineté. Plusieurs chefs d'État et de gouvernement, surtout du monde anglophone, ont publiquement souhaité le maintien d'un Canada uni, vantant, comme l'avait fait le président Bill Clinton en 1995, la qualité des rapports entre son pays et le Canada. D'ailleurs, George Bush père avait affirmé en 1990 que notre cas était parmi ceux où « il faut rester courageusement assis en coulisses ». Aucun n'a utilisé envers le mouvement indépendantiste les épithètes pour tout dire méprisantes que vous employez.

Mais puisque vous parlez d'enfermement, Monsieur le Président, laissez-nous vous éclairer davantage. Vous avez affirmé lors de votre passage en octobre que le Canada, « par son fédéralisme, a décliné un message de respect de la diversité et d'ouverture ». Savez-vous que depuis maintenant plus d'un quart de siècle, le Québec est gouverné par une constitution canadienne qui lui a été imposée contre sa volonté, qui restreint son autonomie en matière d'éducation, de langue et de culture, qui n'a pas été soumise à un référendum et qu'aucun premier ministre québécois, depuis René Lévesque jusqu'à Jean Charest, n'accepte de signer? Savez-vous qu'aucune réparation de cette situation inacceptable n'est envisagée ou envisageable? La France accepterait-elle de rester dans l'Union Européenne si le reste de l'Europe lui imposait un nouveau traité réduisant unilatéralement sa souveraineté sur des questions identitaires, sans même la consulter par référendum? Nous n'osons imaginer quelle serait votre réaction si une telle injustice était infligée à votre nation.

Enfermement encore: nous savons désormais qu'au soir du référendum de 1995, si une majorité de Québécois avaient démocratiquement voté en faveur de la souveraineté du Québec, le premier ministre canadien Jean Chrétien aurait refusé de reconnaître ce choix.

C'est ce qu'il a avoué depuis, même s'il avait déclaré cinq jours auparavant, dans une adresse solennelle à la nation, qu'un choix pour le Oui serait « irréversible ». Toute honte bue, le premier ministre canadien maintient que, même en votant majoritairement pour la souveraineté, le Québec n'aurait pu quitter le Canada. Nous savons cependant que, simultanément, votre prédécesseur, le président Jacques Chirac, aurait reconnu la décision politique des Québécois, se rangeant ainsi du côté de la démocratie et l'accompagnant dans son choix. Plusieurs pays francophones auraient fait de même et nous savons que la démocratie l'aurait emporté.

Il est vrai, Monsieur le Président, que les Québécois ne seront pas appelés à revoter sur cette question dans l'avenir immédiat. Cependant, puisque rien de fondamental n'est résolu dans les rapports Québec-Canada, il n'est pas impossible que cela survienne pendant que vous présidez aux destinées de la France. Il n'est pas impossible que la démocratie québécoise ait besoin de l'appui de tous ses amis, de tous ses frères.

Dans cette hypothèse, il vous reviendra de décider si vous souhaitez laisser, ou non, la marque d'un président qui, à un moment crucial, a su répondre avec une réelle fraternité à l'appel de l'Histoire.

Pauline Marois
Chef du Parti Québécois
Chef de l'opposition officielle

Gilles Duceppe
Chef du Bloc Québécois

jeudi 5 février 2009

L'éclat de ses yeux, l'intensité de son amour...


« C'est un adorable jeune homme... Quand il me parle de vous, je revois toujours les petites flammes s'allumer dans ses beaux yeux », m'écrit une précieuse amie, après avoir parlé au téléphone à celui que j'aime et qu'elle connaît si bien.

Et elle ajoute : « Je crois que vous avez le plus délicieux amoureux de la Terre, de la Lune.. et de Mars... »

Je suis très conscient, depuis le tout début, du privilège exceptionnel d'aimer un garçon si merveilleux et, surtout, d'être aimé de lui à ce point.

On dit de sa pierre de naissance, le diamant, qu'il est associé à l'innocence, à la perfection et là a pureté intacte. Il symbolise la vie, l'engagement et la foi invulnérable.

mercredi 4 février 2009

Illumination


La croix du mont Royal, plantée par Maisonneuve lui-même, sera de nouveau illuminée. Le 6 janvier 1643 Paul Chomedey de Maisonneuve avait planté cette croix pour remercier le ciel d'avoir épargné la ville qui était menacée d'inondation en raison d'une forte crue des eaux du Saint-Laurent. Vous aurez compris que la croix de bois plantée par Maisonneuve a été remplacée par une autre, en acier. Elle est devenue depuis l'un des symboles de la ville de Montréal.

Le maire Tremblay annoncera dans une heure et demie que la croix, qui se refaisait une beauté depuis 2006, sera de nouveau illuminée.


J'espère que le maire de Montréal en profitera pour nettoyer cette place devenue un commerce de drogues à ciel ouvert, où les trafiquants sollicitent ouvertement toutes les personnes qu'ils croient des clients potentiels, les ceuillant même à leur descente de l'autobus. Ils sont parfois une dizaine de ces tristes individus aux dents si blanches mais si mal vêtus, de noir, marine ou brun foncé, parfois avec une combinaison de ces trois couleurs, avec le fond de culotte qui traîne pratiquement par terre. Toutes les transactions se font ouvertement, sous le regard innocents d'enfants, d'adolescents et d'adultes qui préfèrent faire comme s'ils n'avaient rien vu. Il n'y a pas longtemps, l'un d'eux m'a demandé si je cherchais quelque chose ; je lui ai simplement exprimé ma surprise qu'il ne soit pas encore en prison. Comme je passe par là tous les jours, et que je m'y attarde, question de leur montrer que cet espace est un parc public et qu'il ne leur appartient pas, je me demande parfois si je ne les rends pas un peu nerveux ; mais c'est trop prétentieux de ma part : ces individus n'ont plus de conscience comme il n'ont plus de morale, si ce n'est celle de l'argent à n'importe quel prix (tient, on dirait qu'ils ont cela en commun avec de petits politiciens).

Pauvre France ! elle méritait mieux.


« La bouche parle de l'abondance du cœur... »

Au petit président de ce qui fut un grand pays, qui vient de déclarer très officiellement avec le sourire de charognard qu'on lui connaît, son mépris pour ses « cousins » québécois, il n'y a qu'à opposer le même mépris et à souhaiter qu'aux prochaines élections présidentielles les Français sauront lui parler le seul langage méprisant qu'il connaisse en lui signifiant très clairement au premier tour de scrutin, avec ses propres mots historiques : « Casse-toi, pauvre con ! »

dimanche 1 février 2009

Recette de poulet au whisky


Parmi les blogues que je lis, il y en a quelques-uns qui font une grande place à la cuisine. J'ai décidé de m'y mettre aussi. J'ai reçu aujourd'hui cette recette (merci Frank) et je me demandais si j'avais tout ce qu'il faut pour la préparer. Si vous l'avez déjà essayée vous-même, ne vous gênez pas pour me laisser vos impressions.

Recette du poulet au whisky

Acheter un poulet d'environ 1,200 kg et une bouteille de whisky.

Prévoir du sel, du poivre, de l'huile d'olive et des bardes de lard.
Vérifier que vous avez un tube de mayonnaise, on ne sait jamais.

- Barder le poulet, le saler, le poivrer et ajouter un filet d'huile d'olive.
- Préchauffer le four à température moyenne ( 220°C ou thermostat 5) pendant 10 minutes.
- Se verser un verre de whisky et le boire.
- Mettre le poulet au four dans un plat de cuisson approprié.
- Se verser un verre de whisky et le boire.
- Renouveler cette dernière opération.

- Après un quart beurre, fourrer l'ouvrir pour surbeiller la buisson du coulet.
- Brendre la vouteille de biscuit et s'envoynet une bonne rasade.

- Après un tard un far t'heure... abrès un moment quoi, dituber jusqu'au bour.
- Oufrir la borte, reburner, revourner... mettre le noulet dans l'aurte sens.
- S'asseoir sur une butain de chaise et se reverdir 2 ou 3 verts de ouisti.

- Buire, tuire, cuire le loulet bandant une deni-heure.
- Et hop ! 3 berres de blus.
- Se rebercer une bonne voulée de poulet... non de visky.

- Rabasser le loulet (qu'est tombu bar terre), l'ettuyer et le voutre sur un blat.
- Se béter la fihure cause du gras sur le barrelage de la buisine.
- Ne pas essayer de se reveler.
- Déciver qu'on est bien par derre et binir la mouteille de misky.

- Blus tard, ramber jusqu'au lit, dorbir ze qui reste de la muit.
- Le lendemain matin, prendre un Alka Seltzer, manger le poulet froid avec de la mayonnaise en tube et nettoyer le bordel que vous avez mis dans la cuisine.

La semaine prochaine : la dinde au ricard!!!

D'ici là, je vous recommande plutôt de grands verres
d'eau ferrigineuse
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