vendredi 6 février 2009

Ce qu'il en coûte de recevoir la légion d'honneur d'un « frère »...

... quand on choisit mal ses amis.


Toutes les caricatures proviennent de Cyberpresse,
l'un des nombreux organes de presse appartenant à Paul Desmarais,
l'ami discret mais influent du président français




« Le premier ministre Jean Charest était fier de recevoir ce lundi des mains du président de la France la légion d'honneur avec le grade de commandeur. Pour se la mériter, il a cependant dû souffrir la diatribe à laquelle s'est livré à cette occasion Nicolas Sarkozy à l'endroit des souverainistes québécois. Une diatribe au ton et au propos révélateurs de l'opinion qu'il a des Québécois. » Bernard Descôteaux, éditorialiste, Le Devoir.


4 commentaires:

Danaée a dit…

Non, mais! Avait-on besoin de ce Sarkozy dans nos histoires? J'aime pas trop me faire traiter de "sectaire"... C'est vraiment n'importe quoi.

Et ça fait le bonheur des Conservateurs! Le lendemain, Harper avait déjà ce doux mot à la bouche: "sectaires", en parlant des Bloquistes et des Québécois "at large"...

Alcib a dit…

Danaée : Tout cela fait partie d'une stratégie bien planifiée. Le petit homme est bien déroutant et énervant au plus haut point mais ses paroles n'ont rien d'innocent.
N'oublions pas que l'an dernier, le président français a remis à son très grand ami Paul Desmarais, le milliardaire canadien qui a un très beau domaine dans Charlevoix, la Légion d'honneur. Paul Desmarais est devenu (officieusement, bien sûr) le conseiller politique du président français en matière de relations avec le Canada.
Paul Desmarais a des objectifs commerciaux très, très importants d'acquisition d'une entreprise stratégique sur le plan international. Comme il ne peut pas compter sur le gouvernement canadien actuel (les Conservateurs n'aiment pas trop les Libéraux comme Desmarais), l'aide de la France est primordiale pour Desmarais. Voilà pour les intérêts privés (qui mènent les gens d'affaires, en général, et les politiques des Harper, Sarkozy, etc.)
Sur le plan constitutionnel, n'oublions pas qu'en 1995, après nous avoir volé les résultats du référendum par leurs scandaleuses magouilles aussi immorales qu'illégales, les fédéralistes ont chié dans leur culotte. Imagine ! Mme Rosenblatt de Ville Mont-Royal, comme Mme Dupuis d'Outremont sont passées à un cheveu de perdre leurs Rocheuses ! Comme elles auraient été malheureuses si l'Ouest canadien ne leur appartenait plus. Comme si je souffrais que la France ou la Grèce ne m'appartiennent pas.
Or, depuis 1995, les fédéralistes se sont promis qu'on ne leur ferait plus cette peur bleue qu'ils ont eue. Comme ils ont perdu d'énormes moyens d'action avec le scandale des commandites, qui a coûté des centaines de millions de dollars aux canadiens pour tenter d'endormir les Québécois, les fédéralistes ont dû adopter une autre stratégie. Si on ne peut pas acheter la conscience des Québécois, trop rebelles pour leurs gros sabots, les fédéralistes ont entrepris de saboter autrement toutes les chances du Québec d'accéder un jour à la souveraineté et d'être reconnus comme pays sur le plan international advenant un « Oui » au référendum. Et en cela, il n'y a pas de distinction entre les Conservateurs et les Libéraux.
En prononçant ces insultes, le président français visait justement cet objectif discréditer les souverainistes québécois et de saboter les chances du Québec d'obtenir un jour la reconnaissance internationale.
Ce petit détail mesquin et méprisant de la part d'un petit agitateur n'est que l'un des signaux qui devraient alerter les Québécois qui ont tendance à croire que tout le monde est honnête. Or, lorsque les hommes politiques sont portés au pouvoir par la force de l'argent, qu'ils soient français, canadiens, québécois ou autres, ils défendent les intérêts de ceux qui ont le pouvoir de les réélire et... de les enrichir.
Il y a donc dans les propos du président français l'insulte personnelle envers au moins 50 % des Québécois qui depuis 1976 ont élu des gouvernements souverainistes, mais il y a surtout l'évidence d'une stratégie bien planifiée de discréditer partout, tant au Canada que sur la scène internationale, les prétentions souverainistes des Québécois.
Les hommes politiques à la Sarkozy n'ont aucune patrie, aucun sentiment national ; leurs intérêts se fichent pas mal des considérations patriotiques. L'argent n'a pas de patrie, surtout quand il est dans les mains ou dans les visées des nouveaux riches et des parvenus.

V à l'Ouest a dit…

J'espère très fort que les Québecois sauront dissocier le discours de ce moins que rien, de cette verrue sur le visage de la France, du reste des citoyens français. Nous sommes presque 50% à ne pas avoir voulu de lui à ce poste qu'il déshonore et parmi les cinglés qui ont voté pour lui, beaucoup s'en mordent les doigts à présent.

Danaée a dit…

Oh, Alcib. Lire ta réponse me donne froid dans le dos. Je pense que je fais partie des Québécois qui aiment penser que tout le monde est "relativement" honnête (même en politique, c'est dire ma naïveté!). Mais ce que tu évoques ici est démoralisant et alarmant.