samedi 21 mars 2009

Criminels - 2

Je parlais hier à l'une de mes nièces d'un petit malaise, pas trop grave, mais qui m'enlevait l'envie d'aller manger au restaurant avec elle et son mari. La réponse de ma nièce fut immédiate : c'est de la colère en toi qui cherche s'exprime ainsi. Il me semblait éprouver d'autres sentiments (comme de la peine, de la frustration, etc.), mais je ne voyais pas vraiment pourquoi je serais en colère. Et puis, j'ai vite donné raison à ma nièce en identifiant plusieurs raisons d'éprouver de la colère : la déclaration criminelle de Benoît XVI, ces deux adolescents qui ont mis le feu à un chat après l'avoir arrosé d'essence, et d'autres sujets dont je parlerai plus tard.


Hier, j'étais assis le long de l'avenue du Parc, à me faire chauffer au soleil. La lumière était belle, le ciel était sans nuages. J'aurais voulu prendre des photos, mais quelque chose me retenait de le faire (je dirai pourquoi un autre jour). J'avais de quoi lire et de quoi écrire, mais j'aurais gelé les doigts car si le soleil était beau, l'air était encore froid. J'observais les gens qui arrivaient à pied, à vélo, avec leurs enfants ou leurs chiens, ceux qui traversaient la rue pour aller au parc du Mont-Royal, de l'autre côté, ou qui en revenaient. Il y avait beaucoup de mouvement et de circulation car il était plus de cinq heures.


Mon attention a été attirée par un jeune chien fou, qui ressemblait à un Jack Russell Terrier mais qui n'en était pas un ; il courait partout et puis il a traversé l'avenue en même temps que plusieurs piétons. J'ai été intrigué car ce chien ne me semblait suivre personne en particulier, ne se préoccupant pas du feu de circulation qui allait bientôt changer de couleur. J'ai essayé d'identifier qui, parmi les piétons qui avaient traversé, allait enfin appeler son chien. Personne.

Le chien s'est mis à courir partout encore une fois, autour de moi et de tous ceux qui parmi les plus honnêtes, se chauffaient aux soleil. Puis... mon cœur s'est arrêté de battre. Avec la même allégresse que s'il avait retrouvé sa liberté après une longue journée enfermé à l'intérieur, ce jeune chien fou s'est à lancé dans la circulation pour retraverser l'avenue, sans attendre le feu vert et sans se préoccuper des voitures qui passaient à toute vitesse sur quatre voies vers le Nord et quatre voies vers le Sud. J'étais persuadé qu'il allait se faire écraser sous mes yeux.

Soudain le chien s'est arrêté au milieu de l'avenue, quelques secondes, puis il s'est mis à tourner sur lui-même. Il ne semblait pas blessé, mais il était sonné, c'était clair. Il n'avait pas été frappé par une voiture mais il avait dû lui-même se cogner aux roues d'une voiture. Avec moins d'assurance qu'auparavant, il a fini par se rendre de l'autre ôté. J'ai vu quelqu'un, environ trois cents mètre plus loin, qui semblait chercher quelque chose. Il s'est dirigé vers le chien s'est penché vers lui, a fini par lui mettre sa laisse pour rentrer chez lui.

J'étais choqué. D'abord, je n'en revenais pas que quelqu'un laisse un tel chien faire ce qu'il veut en plein milieu de la circulation. Si j'avais eu un téléphone sous la main, j'aurais tout de suite appelé la Société protectrice des animaux, quitte à suivre l'abruti qui ne s'occupait pas de son chien, afin de savoir où il habitait. J'ai pensé à Alexander : il aurait réagi comme moi, avec plus de colère encore contre cet individu qui ne mérite pas d'avoir un chien. En Angleterre, celui-ci serait poursuivi. Mais au Québec, nous sommes des gentils, des tolérants qui ne s'indignent de rien, ou le moins possible... Et, de tous ces automobilistes qui, par dizaines, ont passé à toute vitesse alors qu'il y avait un chien qui traversait la rue, personne ne s'est arrêté, personne n'a ralenti. La prochaine fois, ce sera peut-être un enfant qui traversera la rue ; on ne le verra, comme on n'a pas vu le chien. Ou serait-ce que la vie d'un chien ne vaut rien en comparaison de trente secondes du temps précieux de ces automobilistes ? Voilà donc plusieurs criminels en puissance...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

BONJOUR mon ami...Plaisir de retrouver vos lignes même si, aujourd'hui, elles claquent d'une colère froide (et non contenue...): 2 remarques rapides. Dans le cadre de BENOIT XVI, j'ai comme le sentiment que le "mêdecin" est plus mal en point que le malade.... " jusqu'à en être tragique.... ET la 2°, d''où vient cette volonté chez tous d'apparenter l'âge et des cheveux blancs à une quelconque sagesse? Amicalementnt Willy

Anonyme a dit…

J'en profite aussi pour vous dire, ami, le bonheur que j'ai de feuilletter les mois et les années de feuillets qui ont précédés "notre contact". J'en suis à juillet 2007... Tout va bien... De temps en temps, Gide, Yourcenar, Renault, de castillo flirtent avec Becker, la recette du nouvel an et les troubles d'adolescences... mais j' y arrive! Amicalement Willy

Anonyme a dit…

Ne soyez pas trop dur, mon ami, avec les maîtres de chiens aventureux.... j'ai moi même un "NOUGAT" jack russel qui m'a fait exactement vivre la même situation il ya quelques années. Tous cabochards et courreurs de "chemins creux" même si parfois ceux-ci s'apparentent à une autoroute. fidèlement. Willy

Beo a dit…

Fiou! Je serais morte de peur à voir le petit chien repartir sur la route moi!!!!

C'est totalement inconscient de laisser un chien libre si près d'un boulevard!!!

Alcib a dit…

Willy : Merci. Oui, il y avait un peu de colère à exprimer ; il en reste un peu... pour les prochains jours ;o)
Merci de prendre la peine de lire le blogue depuis le début.
Une femme rencontrée au parc m'avait dit aussi que, plus jeune, son Jack Russel lui avait donné du mal. Il lui a fallu au moins un an avant qu'il puisse faire moins de bêtises.
Mais si j'avais un chien fou comme celui que j'ai vu ici, il me semble que je m'organiserais (avec une longue laisse ou autrement) pour qu'il ne s'aventure pas dans dans rue lorsque je serais au parc avec lui.

Béo : Je crois qu'une partie de ma colère vient de la peur que j'ai eue de voir ce chien se faire écraser devant moi et dont cet abruti est responsable.

Anonyme a dit…

Oh mon dieu ! Et si le chien à étais écrasé ? Son maître aurait réagi comment ??

Alcib a dit…

Je préfère ne pas y penser. Moi, je n'aurais pas voulu voir cela. J'aurais été très malheureux, pour le chien, pas pour le maître : il était responsable de son chien. Les chiens ne connaissent pas tous les dangers. Le maître, lui, devrait savoir qu'un chien dans la rue, c'est un danger lorsqu'il y a beaucoup de circulation.