vendredi 20 mars 2009

Criminels : au nom de la vie

Ces jours-ci, je vois des criminels partout ! Hélas, ce ne sont pas que des créations de mon esprit : ils existent bel et bien ; ils sont partout : à Rome, au Cameroun, à New York, en Autriche, à Montréal, dans les parcs, dans la rue... Hier, je dénonçais, comme la plupart des personnes intelligentes du monde entier, les propos dangereux du pape qui, à mon avis, sont criminels dans la mesure où il sait très bien que des centaines de milliers de catholiques, en Afrique et ailleurs, écouteront ses paroles et que, parc conséquent, la propagation du sida augmentera de façon exponentielle et entraînera la mort de millions de personnes. Dans l'esprit du pape, ce n'est pas grave peut-être, car ces millions de personnes qui vont mourir croient en Dieu et c'est ce qui compte. Il me semble, et Benoît XVI doit l'avoir oublié, qu'il y a un principe divin qui dit : « Aide-toi et le Ciel t'aidera ». Autrement dit : « Ne mets pas inutilement ta vie en danger » et, surtout, « Ne mets pas en danger la vie d'autrui ». C'est dans cet esprit que je n'hésite pas à inscrire dans la liste des criminels Benoît XVI et ceux qui, comme l'archevêque brésilien et de nombreux autres, mettent sciemment en danger la vie de millions de personnes. Prêcher l'abstinence totale dans les pays pauvres, c'est irréaliste ; c'est retirer à ces populations le seul plaisir qui leur soit accessible.

Je suis en faveur du respect de la vie. Je crois, par exemple, que l'avortement n'est pas un moyen de contraception. Toutefois, je crois que le droit à l'avortement doit être maintenu et défendu. Je crois que, dans la très grande majorité des cas, l'avortement est un acte mûrement réfléchi et justifié. L'archevêque brésilien qui excommunie la mère d'une fillette de neuf ans enceinte à la suite d'un viol, ainsi que l'équipe médicale qui a pratiqué l'avortement, est un imbécile, un irresponsable. Au Québec, et dans bien d'autres pays, l'excommunication pourrait ne pas avoir de conséquences négatives sur les personnes visées. Mais dans un pays comme le Brésil où la religion est très présente, constitue un solide liant social, l'excommunication par l'Église est automatiquement une condamnation, un ostracisme social. Malheureusement, cet archevêque n'est pas seul au sein de son Église. L'intégrisme aveugle n'est pas réservé à une seule religion.

Le respect de la vie, ça ne concerne pas que les êtres humains. Quelqu'un qui, volontairement, maltraite, fait souffrir ou mourir sans raison sérieuse, un animal et même un arbre ou une plante, commet selon moi un crime contre la vie. Certains peuples qui vivaient de la chasse avaient l'habitude, avant de tuer un animal nécessaire à leur alimentation, de leur demander au moins pardon avant de leur enlever la vie. On souhaiterait que le pape ait le même respect et la même honnêteté envers les Africains, qu'il ait le courage de leur dire : « Je vous interdit d'utiliser le préservatif que nous, pauvres vieillards, ne pouvons pas accepter ; en disant cela je sais que je vous expose à des années de maladie et de souffrances terribles, puis à la mort certaine ; je vous en demande pardon et je vous remercie d'avance de vous sacrifier au nom de la Vie. »

Que faut-il penser de cette inculpation de deux adolescents de 17 et 18 ans, à New York, pour avoir aspergé d'un liquide inflammable un chat qu'ils ont amené dans un appartement inoccupé de Brooklyn et d'y avoir mis le feu ? Le chat qui a été retrouvé presque entièrement brûlé était incapable de bouger mais encore vivant ; on l'a euthanasié. Après une enquête de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux, on a retrouvé les coupables. Ils seront accusés d'incendie volontaire, de saccage du bien d'autrui et de cruauté aggravée envers des animaux. S'ils sont reconnus coupables, ils encourent jusqu'à 25 ans de prison.

Il ne m'appartient pas de dire quelle est la peine que méritent ces deux garçons mais ils est important qu'on leur fasse prendre conscience de la gravité de leurs gestes. Dans une société (pas seulement au États-Unis) où le mot « vie » ne veut plus dire grand chose, où même les adolescents n'hésitent plus à tuer leurs camarades pour un téléphone portable, par jalousie ou pour un simple désaccord, il n'est pas étonnant de voir tant de cruauté !

Pour illustrer ce billet, j'ai cherché des images de « cruauté ». Je n'ai eu le courage de regarder vraiment aucune des images proposées ; je n'aurai certainement pas envie de vous en proposer une. Si vous avez le coeur bien accroché, faites vous-même cette recherche et choisissez l'image qui vous convient

5 commentaires:

Beo a dit…

C'est très difficile pour moi de constater que l'être humain régresse...

Si on ne s'était pas trop éloignés des traditions et rituels qu'avaient les peuples de la terre: on auraient encore le respect de la vie.

Hélas de nos jours, seul une minorité savent encore ce que ça signifie.

Anonyme a dit…

:'(

Alcib a dit…

Béo : Au fond, je me demande s'il régresse vraiment. C''est peut-être seulement l'information qui circule plus rapidement. Même dans nos sociétés bien sages, les gestes de cruauté envers les animaux existaient mais on n'en était pas toujours informé. Et puis nous étions sans doute moins sensibilisés à la défense des animaux.
C'est vrai qu'en vivant dans les grandes villes, surtout dans les milieux où l'accès à l'éducation est plus difficile, on peut prendre un peu de retard sur la conscience de ce qui est acceptable et de ce qui ne l'est pas.
Quand on vit sur le béton à longueur d'année, il devient plus difficile de rester en harmonie avec la nature.
Je ne dis évidemment pas cela pour défendre l'inacceptable ; simplement pour rappeler que nous avons le devoir de prendre position et d'exiger de nos gouvernements qu'ils doivent s'intéresser à ces questions

Dr CaSo : :'( en effet !

Unknown a dit…

Cette nouvelle m'a profondément choquée.
Et je me suis demandé, si j'avais été juge, quelle peine j'aurais donné à ces malades mentaux. Suivi psychiatrique? S'occuper d'animaux dans un refuge? (sous surveillance)

C'est triste ce dont l'Homme est capable.

Un ami m'a un jour demandé: en cas de famine, de guerre... est-ce que tu mangerais ton chat?
Je l'ai regardé ahuri: pour moi c'est inimaginable! (d'autant que c'est pas mon chat qui va me nourrir mais bon...)

Alcib a dit…

Erwan : Tu as raison. L'Homme est capable du pire mais, heureusement, du meilleur aussi.
J'essaie de ne pas accorder trop attention à ces monstres (pardon pour les monstres si je les insulte) et de prêter davantage attention à tous ces êtres adorables qui témoignent de la tendresse aux êtres, à la nature, à la Vie.
Mon amoureux est fait partie de cette deuxième catégorie et, chaque jour, son exemple est pour moi une source d'inspiration.