mardi 7 juillet 2009

Amour et poésie

Je ne suis pas un grand amateur de poésie en vers. Je ne m'en vante pas, je m'en confesse. Il m'arrive toutefois, à l'occasion, de tomber sur des poèmes que j'aime beaucoup. La nuit dernière, j'ai trouvé ceux-ci que je voulais offrir à Alexander qui vit dans la poésie depuis sa naissance, non parce qu'ils contiennent quelque message codé entre nous, mais simplement parce que je les ai découverts et tout de suite aimés. Ils sont tous deux de Federico Garcia Lorca.

Sonnet de la douce plainte

J'ai peur de perdre la merveille
de tes yeux de statue et cet accent
que vient poser la nuit près de ma tempe
la rose solitaire de ton haleine.

Je m'attriste de n'être en cette rive
qu'un tronc sans branche et mon plus grand tourment
est de n'avoir la fleur ou la pulpe ou l'argile
qui nourrit le ver de ma souffrance.

Si tu es le trésor que je recèle,
ma douce croix et ma douleur noyée,
et si je suis le chien de ton altesse,

ah, garde-moi le bien que j'ai gagné
et prends pour embellir ta rivière
ces feuilles d'un automne désolé.

J'ignore qui a traduit de l'espagnol ce poème, mais on peut en lire ici la version anglaise.

Le suivant est en anglais ; il en existe sûrement une version française que j'ignore.

Ditty of First Desire

In the green morning
I wanted to be a heart.
A heart.

And in the ripe evening
I wanted to be a nightingale.
A nightingale.

(Soul,
turn orange-colored.
Soul,
turn the color of love.)

In the vivid morning
I wanted to be myself.
A heart.

And at the evening's end
I wanted to be my voice.
A nightingale.

Soul,
turn orange-colored.
Soul,
turn the color of love.

From Selected Verse, Songs, 1921-1924 ,
translated by Alan S. Trueblond

2 commentaires:

V à l'Ouest a dit…

Des vers de Lorca, quel magnifique cadeau.

Alcib a dit…

V à l'Ouest : Merci du commentaire.
Oui, c'est un beau cadeau pour quiconque sait les lire. En les trouvant, je voulais les partager avec Alexander et j'avais alors en tête la fine complicité plutôt que l'idée de faire un cadeau ; en fait, je nous faisais un cadeau.