mercredi 11 novembre 2009

Les joyaux de la couronne

Hier, le 10 novembre, l'un des principaux représentants de la Couronne britannique, celui qui occupe la première place dans l'ordre de succession au trône, le prince Charles, prince de Galles et duc de Cornouailles, entre autres, était de passage à Montéal. C'était un événement assez rare car aucun représentant de la monarchie britannique n'était venu à Montréal depuis 1976. Quelques centaines de personnes s'étaient réunies devant l'immeuble où devait arriver le prince Charles en fin d'après-midi afin de manifester contre l'existence de la monarchie au Québec et au Canada. D'autre part, il devait bien y avoir deux ou trois dizaines de personnes venues voir le prince Charles, certains par loyauté, d'autres par curiosité, quelques autres pour prendre des photos à titre de « Royal watchers ». Tout compte fait, il y avait énormément plus de policiers que d'admirateurs et de protestataires réunis.

Puisque le prince Charles devait arriver en fin d'après-midi à la caserne du régiment Black Watch, à deux pas de chez moi, j'avais décidé de m'y rendre, principalement parce qu'Alexander avait beaucoup de respect et d'admiration pour le prince Charles. Je sais qu'Alexander aurait aimé que je puisse lui dire que j'avais pu apercevoir son futur roi. Je raconterai peut-être dans un autre article ma longue attente pour apercevoir le couple royal (je ne sais pas si cela peut intéresser quelqu'un mais j'aurais plusieurs commentaires à faire au sujet de cet événement). Je suis cependant rentré chez moi en soirée, fatigué, ayant froid et faim, sans avoir pu apercevoir les Wales : le prince Charles est arrivé avec près d'une heure de retard et même après son arrivée, ce n'était pas clair s'il était arrivé ou pas. On a fait entrer le cortège par la ruelle et le prince Charles est entré par une porte de service à l'arrière de l'édifice. Rien de royal dans cette arrivée, si ce n'est l'omniprésence de policiers et la circulation automobile bloquée dans tout le quartier durant des heures.

La couronne qui m'occupe en ce moment, c'est ma couronne d'automne. J'ai été cueillir des feuilles il y a quelques semaines déjà mais je n'ai pas eu le temps encore de trouver ce qui manque pour la confectionner.

Le 11 novembre, c'est, selon les pays, le jour de l'Armistice, Memorial Day, Remembrance Day, le jour du Souvenir, pour rappeler la signature de l'Armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale. Je pourrais dire que pour moi, désormais, chaque jour est un jour du souvenir, mais tout ce qui concerne Alexander ne relève pas du souvenir ; tout est tellement vivant, tellement présent à chaque instant.

Je me souviens cependant comme si c'était hier que le 11 novembre dernier, Alexander m'envoyait des photos de sa couronne d'automne. Il avait eu du mal à la confectionner car il ne lui était pas facile, l'automne dernier, d'aller au parc cueillir des feuilles comme il avait l'habitude de le faire. Celles qu'il avait rapportées à la maison lors d'une promenade, il les avait étalées sur le tapis du salon pour les faire sécher. Et Alexander, l'adorable bulldog, avait cru que ces feuilles étaient pour lui ; il s'était fait une vraie fête à jouer dans ces feuilles sans avoir à sortir de la maison. Devant la joie de son ami, comment Alexander aurait-il pu lui en vouloir ? C'est le bouledogue qui avait raison : même s'il a un très grand sens esthétique, il lui est plus naturel de prendre des feuilles mortes pour un terrain de jeu.



Mais Alexander était retourné au parc. Au retour d'un rendez-vous, il avait fait arrêter la voiture à l'entrée d'un parc et il avait ramassé les feuilles qu'il lui fallait. Il disait ne pas avoir réussi à faire la couronne qu'il aurait voulu confectionner. Personnellement, je la trouvais très belle, sa couronne. Et pour moi, les véritables joyaux de la couronne, ce sont ceux que contenaient sa couronne d'automne. Sur les feuilles séchées, entre les rubans choisis, Alexander avait inséré divers petits objets qui devaient évoquer son immense désir de venir à Montréal, au Québec. Il y a un ours, un orignal, un sapin, des feuilles d'érable, une petite « cabane au Canada » ; il y a aussi un rouge-gorge qui évoque son amour des oiseaux et qui est un clin d'oeil à Coco, la petite perruche qu'Alexander aimait aussi. J'aime la couronne pour ce qu'elle est et je l'aime davantage en sachant tout l'amour qu'y a mis Alexander.

Je disais l'automne dernier que je voudrais perpétuer cette tradition de couronnes (printemps, automne, Noël, etc.). Je trouve qu'en soi c'est une belle tradition et je considère que l'expression de mon intention de poursuivre la tradition est aussi une promesse à Alexander.

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