mardi 6 juillet 2010

Dépendance affective


Alexander m'a tellement parlé de son ami, Alexander le bulldog, parce qu'il savait que je m'intéressais vraiment à son chien et que chaque jour je lui demandais de ses nouvelles. Il me parlait de lui avec tellement d'amour et il était vraiment heureux de constater que je l'aimais autant. Alexander Bull est en effet un chien adorable. Un ami d'Alexander me disait qu'il était tout un personnage. Il est tellement connu à Londres qu'il est étonnant que les journaux ne s'emparent pas de sa vie et qu'il ne soit pas poursuivi par les paparazzi. Un peu cabotin et aimant son public, il adore se promener en voiture et se faire admirer, comme la reine dans son carrosse. En cela, il est tellement différent d'Alexander ; mais ils se complétaient bien, ces deux-là. Alexander avait donc toujours plein de choses à me raconter au sujet de son chien si je lui demandais de me parler de lui.


Je me suis donc fortement attaché à Alexander Bull et, à cause de lui, j'ai voulu mieux connaître les bulldogs anglais : j'ai fait des recherches sur Internet, j'ai appelé des éleveurs, etc. Il n'y a pas beaucoup de bulldogs anglais à Montréal. J'ai eu le bonheur, au cours de mes promenades, de faire la connaissance de quatre d'entre eux : Olive, Buster, Owen et un autre dont j'oublie le nom, Winston peut-être. Évidemment, chaque fois que je les aperçois, je m'organise pour passer près d'eux, faisant carrément des détours pour aller les voir. Si je n'ai pas le temps de m'approcher ou que les circonstances ne le permettent pas, je suis déçu comme je le serais d'un rendez-vous amoureux raté. Je connais maintenant l'horaire de sortie de l'un d'entre eux. Il y a trois jours, un peu avant l'heure prévue de sa sortie, je suis allé m'asseoir dans le gazon à proximité de son passage habituel. Ce soir-là, je l'ai attendu pendant plus d'une heure, en vain. Je suis rentré chez moi tout triste. Si je n'avais pas profité de cette attente pour écrire un peu, j'aurais eu le sentiment d'avoir vraiment perdu mon temps. Pour me consoler, j'ai regardé durant quelques heures des vidéos qui ne me montraient pas que des images, mais de l'interaction entre le chien et son ami.


Il y a dans cet attachement un intérêt réel pour les chiens ; je les aime tous, mais j'ai une préférence pour les bulldogs anglais. Parmi les vidéos regardées, il y a celle sur laquelle Jane Birkin interprète « Période bleue », avec sa chienne Dora, avec qui Alexander Bull a eu le plaisir de jouer à Hyde Park. Alexander et moi avions écouté ensemble cette chanson de Jane Birkin et j'aimais la revoir pas seulement pour la musique, la chanson que j'aime, pas seulement pour Jane elle-même, mais aussi pour le bulldog que, malheureusement, on ne voit pas assez... Par-dessus tout, j'aime particulièrement Alexander Bull, parce que c'est lui qui m'a apprivoisé d'abord. Et puis Alexander Bull est tout de même celui qui, ces dernières années, a le plus partagé l'intimité de mon Petit Prince. Je suis heureux d'apprendre que, depuis quelques jours, Alexander Bull ne quitte plus un jouet que lui a rapporté de voyage le cousin préféré d'Alexander. Je suis heureux pour Alexander Bull, et je suis particulièrement heureux de constater que le cousin ne pense pas seulement à Alexander sur son étoile, mais qu'il pense aussi à son ami resté ici.

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