vendredi 31 décembre 2010

London New Year Fireworks

Bonne année !



London Fireworks on New Year's Day 2011

Alexander aurait beaucoup aimé être là, d'autant plus qu'on entend un extrait de chanson du groupe Queen, avec son ami Freddie Mercury.




Londres - Nouvel an 2010




London Fireworks on New Year's Day 2009

Celui-ci, il aurait été possible que j'y sois avec Alexander. Mais j'étais à Montréal et Alexander, comme je lui avais suggéré de le faire, était resté chez sa grand-mère, à la campagne. Nous étions tout de même en communication.

La vieille se meurt...

... et ce n'est pas moi qui vais la regretter.


Fin d'année

Sous des cieux faits de filasse et de suie,
D'où choit morne et longue la pluie,
Voici pourrir
Au vent tenace et monotone,
Les ors d'automne ;
Voici les ors et les pourpres mourir.

O vous qui frémissiez, doucement volontaires,
Là-haut, contre le ciel, tout au long du chemin,
Tristes feuilles comme des mains,
Vous gisez, noires, sur la terre.

L'heure s'épuise à composer les jours ;
L'autan comme un rôdeur, par les plaines circule ;
La vie ample et sacrée, avec des regrets sourds,
Sous un vague tombeau d'ombre et de crépuscule,
Jusques au fond du sol se tasse et se recule.

Dites, l'entendez-vous venir au son des glas,
Venir du fond des infinis là-bas,
La vieille et morne destinée ?
Celle qui jette immensément au tas
Des siècles vieux, des siècles las,
Comme un sac de bois mort, l'année.

Émile Verhaeren, poème tiré du recueil Toute la Flandre.





Une autre année se termine. À la fin de ce chapitre, avant de tourner la page, il conviendrait que je m'attarde un peu sur ce que m'a apporté l'année 2010. Le bilan serait toutefois si négatif que je n’ai pas très envie de m’y arrêter.

Je ne parlerai pas de ma vie professionnelle, ni de ma situation économique ; quelle que soit la situation, on n’en meurt pas.

Je suis plus inquiet au sujet de ma santé mais j’attends d’aller un peu mieux avant d’aller voir mon médecin. J’ai reporté à la fin de janvier 2011 un rendez-vous qui avait été fixé au 29 décembre dernier.

Si l’année 2009 avait été très éprouvante, avec le départ du plus extraordinaire garçon que j’aie pu rencontrer, la disparition d’autres amis, dont certains sont sans doute montés rejoindre le Petit Prince et d’autres sont simplement partis sans laisser d’adresse ou se sont fondus dans le silence. 2010 n’a pas été tellement différente.

Une amie très chère a vu récemment sa maison ancestrale incendiée. Non seulement les pertes matérielles sont inestimables, les précieux souvenirs détruits, irremplaçables, mais le feu et l’eau ont fait disparaître, en plein hiver, peu de temps avant Noël, le lieu où l’on refait ses forces physiques, émotionnelles, morales. Cette nouvelle tragédie est venue anéantir une importante partie de sa vie. Elle a ainsi perdu ses repères, une partie de son identité, une partie de son âme. Je ne saurais dire exactement quoi (il sera bien assez tôt pour le savoir), mais une partie de moi a aussi été emportée dans ces flammes.

Un point positif : des amis précieux sont restés bien présents, attentifs et affectueux. D’autres se sont ajoutés, qui devraient prendre davantage de place dans ma vie en 2011.

Je ne ferai pas ici une liste de résolutions ; je rédigerai sur papier ma courte liste personnelle. La principale, qui englobe toutes les autres, ce sera de vivre davantage encore en conformité avec les valeurs partagées avec Alexander, dans le respect de tout ce qui vit et dans la tendresse pour les êtres et pour les choses.

Je souhaite à tous une joyeuse Saint-Sylvestre, un bon passage de la vieille à la nouvelle année, entourés si possible d’êtres aimés.

J’espère que 2011 vous apportera la santé, la joie de vivre et de partager, la curiosité et la créativité, la capacité d’apprécier ce qui existe et la réalisation de vos rêves les plus chers, et que la tendresse touche ce qui vient vers vous, tout ce qui vous entoure, y compris bien entendu les animaux, quels qu’ils soient.

vendredi 24 décembre 2010

Esprit de Noël

Photo : Alcib

Chaque année, c'est la même chose : je m'aperçois au matin du 24 décembre, que nous sommes à la veille de Noël et que je n'ai pratiquement rien accompli de ce que je me promettais de faire avant d'aller réveillonner en famille. Mon psychanalyste, si j'en avais un, donnerait sûrement une excellente explication à cela...
Je n'ai pourtant pas été inactif : à l'exception des moments de grande fatigue où je me suis contenté de lire ou de regarder quelques films et séries d'émissions britanniques, il me semble avoir été assez occupé ces dernières semaines. Il faut croire que, sur ma liste d'activités, peu d'entre elles concernaient la préparation de Noël. Cela pourrait s'expliquer, je crois, par le fait que je pense davantage aux célébrations de Noël auxquelles je voudrais participer qu'à celles que je connaîtrai vraiment...

Des amis très chers sont encore terriblement éprouvés et pour eux cette fête ne ressemblera en rien aux célébrations qu'ils ont connues dans le passé. « Ne pensez pas à nous, soyez heureux », m'écrivait quelqu'un il y a quelques jours. Je reste sans nouvelles d'autres personnes que j'aime beaucoup. Je penserai aux uns et aux autres en souhaitant à chacun un peu de calme, de réconfort et beaucoup d'amour. Je me réjouirai avec ceux qui sont joyeux et je serai de tout mon cœur avec ceux pour qui ces moments de réjouissances sont plus difficiles et plus douloureux.

J'ai reçu de certains lecteurs et lectrices fidèles de très beaux et très émouvants messages personnels auxquels je répondrai ; en attendant ma réponse personnelle, qu'ils en soient publiquement remerciés. Un ami lointain vient de m'appeler. Je me prépare à aller rejoindre certains membres de ma famille... Peu à peu, j'entre dans l'esprit de Noël.

Ce matin, au moment où j'allais ouvrir les stores du salon, j'ai entendu un bruit à la fenêtre, comme si quelqu'un voulait entrer (j'habite un appartement au sixième étage). Puisque le store de ce côté était à moitié fermé, il m'a fallu un petit moment avant d'apercevoir, perchés sur le bord de la fenêtre, deux oiseaux que je ne connais pas et que je n'ai jamais vus d'aussi près (ce n'étaient ni des mouettes, ni des pigeons, ni des mésanges ou des moineaux). Je suis resté plusieurs minutes à les observer faire leur toilette et se chauffer au soleil. Je veux croire qu'ils étaient porteurs d'un message de paix et de tendresse.

Je souhaite à tous, à chacun de vous, de très joyeuses fêtes, sous le signe de la sérénité, de la joie, de l'amour et du partage. Que la tendresse accompagne chacune de vos pensées, chacune de vos paroles, chacun de vos gestes.


Alexander avait depuis longtemps fait sienne cette règle de vie qui peut englober toutes les dimensions de la vie terrestre ; il en était lui-même une excellente illustration : « Bonne pensée. Bonne parole. Bonne action. »

lundi 20 décembre 2010

Jacqueline de Romilly - 1913-2010

Les amis de la Grèce antique, des lettres classiques, sont en deuil. Je reproduis ici un article de l'Agence France-Presse.


1913-2010 - L'éminente helléniste Jacqueline de Romilly
rejoint ses « chers Grecs »


Photo : Agence France-Presse Bertrand Guay
Jacqueline de Romilly, photographiée en 2008 à l’occasion de l’hommage
qui lui était rendu par le gouvernement grec pour
sa «contribution exceptionnelle» à la littérature grecque


Associated Press 20 décembre 2010 Actualités culturelles

Paris — Elle a rejoint ses «chers Grecs», Thucydide, Hérodote, Eschyle, Euripide ou Sophocle. Première femme professeure au Collège de France, l'académicienne Jacqueline de Romilly avait lié sa vie à la Grèce antique, partageant ses émerveillements pour les trésors de sa littérature et la naissance d'idées majeures.

L'immense helléniste s'est éteinte samedi à l'hôpital Ambroise-Paré, à Boulogne-Billancourt, selon son éditeur, Bernard de Fallois. Elle avait 97 ans.

Toute sa vie, la philologue avait mené un combat en faveur de l'apprentissage des langues anciennes et de la connaissance des mots pour faire barrage à la violence de la société. À ses yeux, l'enseignement des humanités donnait la possibilité de «retrouver l'élan intérieur, la simplicité première et l'éveil».

Sa carrière est jalonnée de nombreux ouvrages sur les auteurs de l'époque classique (comme Thucydide et les tragiques) ou sur l'histoire des idées et leur analyse dans la pensée grecque, particulièrement la loi et la démocratie, la douceur, la psychologie.

En 1995, elle avait reçu la nationalité grecque, avant d'être nommée six ans plus tard ambassadrice de l'hellénisme. «J'ai beaucoup plus rencontré Périclès et Eschyle que mes contemporains, confiait-elle au magazine Lire à 91 ans. Ils peuplent ma vie, de mon réveil à mon coucher.»

Sa carrière

Née à Chartres le 26 mars 1913, la fille de Jeanne Malvoisin, auteure de romans et de contes, et de Maxime David, professeur de philosophie tué pendant la Première Guerre mondiale, se passionne très vite pour les lettres classiques. Alors au lycée Molière, elle obtient des prix de grec et de latin au concours général en 1930, première année où les filles peuvent concourir. «Rien par la suite ne m'a jamais rendue aussi heureuse», dira-t-elle plus tard.

Ses études la conduiront à Louis-le-Grand, à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et à la Sorbonne. Et c'est un «hasard» — une lecture d'été — qui l'a-mènera à travailler sur Thucydide, historien du Ve siècle avant Jésus-Christ. «En phrases denses, chargées de sens, hautaines, subtiles, Thucydide pensait pour moi, en avant de moi», écrira-t-elle dans Pourquoi la Grèce? (1992).

Agrégée de lettres (1936), docteure ès lettres (1947), la jeune femme, qui épousera en 1940 Michel Worms de Romilly — dont elle divorcera — enseigne quelques années durant dans des lycées, puis se voit contrainte d'arrêter, le statut des juifs appliqué en octobre 1940 l'empêchant de dispenser des cours. La guerre finie, elle deviendra professeure de langue et de littérature grecques à l'Université de Lille (1949-1957), avant de rejoindre la Sorbonne de 1957 à 1973, date à laquelle elle sera la première femme nommée professeure au Collège de France, où sa chaire s'intitulera La Grèce et la formation de la pensée morale et politique.

En 1975, Jacqueline de Romilly sera aussi la première femme à devenir membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, qu'elle présidera en 1987. Et, huit ans après Marguerite Yourcenar, elle sera la deuxième femme à rejoindre, en 1988, l'Académie française.

«C'est incontestable, j'ai été gâtée, avouait-elle en 2007 au Point. J'ai eu la chance d'appartenir à une génération où les femmes accédaient pour la première fois au podium, où les portes s'ouvraient enfin.»

Sa connaissance de la Grèce ancienne lui vaudra des honneurs à l'étranger: elle est membre de nombre d'académies et docteur honoris causa de plusieurs universités en Europe, au Canada et aux États-Unis. Plusieurs distinctions lui seront décernées, dont le Grand Prix de l'Académie française (1984) et le prix Onassis pour la culture (Athènes, 1995).

La cause de l'enseignement

Le grand public la découvrira en 1984 à l'occasion de son passage à l'émission télévisée Apostrophes pour son livre intitulé L'Enseignement en détresse. Un cri d'alarme qu'elle ne cessera de lancer, fondant Sauvegarde des enseignements littéraires et Élan nouveau des citoyens, deux associations pour «réveiller les valeurs de la démocratie» et les «remettre au coeur du débat citoyen».

En 2007, cette femme à la formidable énergie avait signé un appel lancé aux candidats à la présidentielle pour dénoncer la «catastrophe éducative». «Pas très optimiste», elle espérait un sursaut, sinon, prévenait-elle, «nous allons vers une catastrophe et nous entrons dans une ère de barbarie».

Invitée à dévoiler son secret de jouvence, Jacqueline de Romilly se disait habitée par la «conviction» et portée par la «force» que cela procure. Mais la vieillesse est un «terrible combat», «tout se dégrade, se défait, pouah, affreux!», lançait la philologue, pratiquement devenue aveugle.

L'helléniste, qui «n'aimait l'histoire que dans la mesure où elle explique la littérature», se déclarait passionnée, dans les textes grecs, par «la rencontre avec la naissance de la pensée raisonnée» et «l'irruption de la lumière» dans «un monde encore confus et obscur».

En marge de ses ouvrages savants, Jacqueline de Romilly avait écrit des livres grand public, des nouvelles et un roman, Ouverture à coeur, à 75 ans. Dans l'un de ses derniers livres, paru en 2008, Sourire innombrable — des «mémoires pour rire» — elle évoquait sa mère avec tendresse. Un livre loin de la Grèce ancienne mais dont le titre même rappelait la puissance des liens qui l'unissaient à ses auteurs. À sa source, un vers d'Eschyle: «Le sourire innombrable de la vague marine».

Hommages

Le président Nicolas Sarkozy a salué sa mémoire, jugeant qu'avec elle s'éteint «une grande humaniste dont la parole nous manquera».

«Jacqueline de Romilly a contribué autant à l'édification intellectuelle des jeunes générations, à l'instruction du grand public par ses nombreux ouvrages, qu'à la libération de la femme par l'exemple qu'elle a donné de sa propre élévation», indique-t-il dans un communiqué.

Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a rendu hommage à «l'un des très grands esprits de notre temps».

«La Grèce aujourd'hui est en deuil, a indiqué le ministère grec de la Culture dans un communiqué. Dans des moments difficiles pour le pays, dont la réputation est souvent mise à l'épreuve, sa voix et son oeuvre furent déterminants pour mettre en valeur la culture grecque [...], notre pays a rarement eu de tels alliés.»

«C'est une perte pour notre pays», a estimé, sur France Info, l'historienne Hélène Carrère d'Encausse, jugeant que le meilleur hommage à lui rendre «serait d'attacher plus d'importance désormais à la langue grecque, dont elle a été le plus grand défenseur dans notre pays».

«Elle faisait la conquête de beaucoup de gens parce qu'elle était extrêmement simple, mais en même temps elle était assez ferme dans sa manière d'être, a écrit Bernard de Fallois. Elle désarmait par son espèce d'autorité naturelle. Elle avait ce mélange de simplicité, de sérieux et de gaieté des grands professeurs», a-t-il ajouté.

***
Avec l'Agence France-Presse

On peut en savoir davantage sur Jacqueline de Romilly

dimanche 12 décembre 2010

Douglas and Friends...


En rentrant chez lui, après la représentation dont il faisait partie dans un théâtre de Londres, le 12 décembre 2009, Alistair a trouvé son ami Douglas inanimé. Le jeune bulldog venait à peine d'avoir un an !

Alistair adorait son jeune ami, qui était un cousin ou un neveu d'Alexander Bull. En voyant le chien d'Alexander, devant le British Museum où Alexander lui avait donné rendez-vous, Alistair avait immédiatement voulu adopter un bulldog et il était important pour lui que celui-ci provienne du même éleveur que l'ami d'Alexander.

Après avoir découvert par hasard l'existence de ce blogue et avoir reconnu dans les mots qui parlent d'Alexander le merveilleux garçon qu'il a connu à l'adolescence alors que tous deux fréquentaient le même collège, Alistair a écrit un premier commentaire l'automne dernier. Je lui ai demandé de m'écrire en privé et nous avons entretenu durant deux mois une correspondance pratiquement quotidienne. Il pleurait aussi le départ du Petit Prince. Je reconnaissais en Alistair un ami vraiment digne d'Alexander. Je l'ai mis en contact avec la meilleure amie d'Alexander qui s'est rendue à Londres pour rencontrer, à deux reprises, ce charmant jeune homme qui était pratiquement le jeune frère de notre Petit Prince.

Comme lui, il adorait la lecture et à peu près tout ce qu'aimait Alexander. Malgré son air fragile, Alistair aimait partir en excursion dans les pays les plus lointains, dans les régions les moins fréquentées du Monde, d'où il rapportait de magnifiques photos.


L'automne dernier, il m'avait envoyé de nombreuses photos de son ami Douglas dont il était si fier, si heureux. Le chien était superbe, si attendrissant, et les photos, prises à différentes occasions, étaient vraiment magnifiques. J'aime la photo que j'ai mise en tête de ce billet, trouvée sur Internet, mais les photos faites par Alistair, que j'ai imprimées en grand format, sont absolument incomparables.


Le dernier message que j'ai reçu d'Alistair remonte au 10 décembre 2009. Je m'inquiétais de de ne rien recevoir de sa part car il m'écrivait presque tous les jours. Le 27 décembre 2009, j'ai appris que Douglas était décédé le 12 décembre et que peu de temps après Alistair avait eu un terrible accident et que depuis deux semaines Alistair était aux soins intensifs dans un hôpital de Londres. Jane s'est immédiatement rendue à Londres pour voir Alistair mais comme elle n'était pas de sa famille officielle, l'hôpital n'a pas voulu la laisser voir Alistair ni donner de ses nouvelles. Tout ce qu'ils ont accepté de faire, c'est de remettre la lettre qu'a écrite Jane avant de quitter l'hôpital. Quelques jours plus tard, nous avons appris par des collègues de travail que sa famille était venue chercher Alistair. Depuis, nous sommes sans nouvelle et comme nous ne connaissons sa famille que de nom et que nous n'avons pas ses coordonnées, il n'y a pas moyen de communiquer avec elle.


Les bulldogs ont un système respiratoire fragile. S'ils sont à l'aise dans le froid et s'ils aiment jouer dans la neige, ils ne supportent pas du tout la chaleur (l'été dernier, en visite à Paris, Alexander Bull a dû passer trois jours sous observation dans une clinique à cause de la chaleur). Ils peuvent faire de l'apnée du sommeil. C'est probablement ce qui a emporté Douglas : il dormait en attendant son ami et il ne s'est tout simplement pas réveillé...


Chaque jour, je continue de penser à Douglas. Il me serait impossible de l'oublier : de magnifiques photos de lui entourent ma table de travail et je porte toujours l'une d'elles sur moi.

Je pense aussi à Alistair bien sûr. L'image d'un très beau garçon qui lui ressemble accompagne les photos qu'il m'a envoyées de son ami Douglas. Je ne me résigne pas à son silence et à ne pas avoir de ses nouvelles. J'espère qu'il m'écrira lui-même bientôt... Si par hasard quelqu'un le connaissait...

La vie est parfois difficile. Mais ce qui est le plus insupportable, c'est l'absence, le silence et l'inquiétude pour ceux que l'on aime. Je pense à Alexander, je pense à Alistair, je pense à Alexandre le Gallois... Je pense évidemment à Jane à qui il vient d'arriver une épouvantable catastrophe (comme si elle avait besoin d'une nouvelle épreuve !!!) ; les conséquences se feront sentir durant les mois à venir et, de toute façon, les choses ne seront plus comme avant...

mardi 7 décembre 2010

Le cheval du Petit Prince


« Pour l'éducation d'un jeune prince, la fréquentation des chevaux
est ce qu'il y a de mieux, car jamais un cheval ne le flattera. »
Plutarque (v. 50 - v. 125)

« Ne donnez pas d'argent à vos enfants, donnez-leur un cheval. »
Winston Churchill (1874-1965)

Voilà deux citations qu'Alexander n'hésiterait pas à reprendre à son compte. S'il n'avait pas « besoin » d'un cheval pour parfaire son éducation, Alexander ne voulait en être séparé le moins longtemps possible. Les chevaux ont été ses amis dès sa première enfance et il leur est resté fidèle. Quelques mois avant son départ, il jouait au polo (et il voulait que son équipe remporte la partie car il jouait pour son Alcib). Et lorsqu'il gagnait, il en accordait tout le mérite au cheval. Après la partie, disait-il, ce sont les chevaux qui étaient félicités et récompensés.

Parmi les cadeaux de son dernier Noël, il y avait un magnifique poulain d'à peine trois mois, qui avait reçu le nom de « Montréal ». Ce poulain est devenu un magnifique pur-sang qui ne saura jamais quel extraordinaire ami il a eu.

Les images et les citations proviennent de ce très beau livre :

jeudi 2 décembre 2010

L'Amour médecin

En fin d'après-midi je revenais d'une course dans le quartier quand j'ai vu, quelques mètres devant moi, un petit attroupement de personnes qui semblaient bouleversées. En regardant plus attentivement, j'ai vu deux ou trois personnes penchées au-dessus d'un jeune homme couché sur la chaussée. En arrivant à leur hauteur, j'ai vu le visage du jeune homme tout ensanglanté (en fait, on ne voyait que du sang). Je ne me suis pas arrêté. Je me suis dit que parmi la dizaine de personnes qui étaient là, il y avait sûrement quelqu'un qui avait appelé les services d'urgence. J'ai poursuivi ma route, bouleversé, en essayant de comprendre ce qui avait pu se passer. Ce qui me semble le plus probable, c'est que ce jeune homme qui rentrait chez lui avec son sac de provisions avait sans doute fait un faux mouvement, glissé sur la bord du trottoir, et s'était cassé la figure sur le pavé ou sur l'arête du trottoir...

En marchant, je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'Alexander était médecin. S'il était passé par là, il se serait arrêté pour prodiguer les premiers soins à ce jeune homme qui était peut-être attendu pour préparer le repas du soir... Je n'arrivais pas à oublier le visage ensanglanté de ce jeune homme... Je repensais aux longues heures de travail d'Alexander qui, à la salle d'urgence voyait chaque jours arriver tant de personnes qui souffraient ou dont la vie était menacée...

Je me souviens d'une nuit où nous nous parlions sur MSN ; Harry le siamois et Alexander le bulldog dormaient paisiblement près de lui. Dans le silence de la nuit, Alexander avait cru entendre un coup de feu près de chez lui. Même s'il était fatigué, malade même, son premier réflexe a été de penser qu'il était médecin et qu'il y avait peut-être dans la rue quelqu'un de grièvement blessé... J'ai réussi à le dissuader de s'habiller et de sortir dans la nuit froide sans savoir s'il pouvait vraiment être utile.

J'ai déposé mes provisions chez moi et je suis reparti marcher vers le mont Royal. Les images continuaient de tourner dans ma tête, les émotions se bousculaient... Je pensais au plus adorable des jeunes médecins qui s'inquiétait si je ne me sentais pas bien et dont l'amour me faisait oublier tous mes maux. Je sentais monter en moi la même angoisse qui accompagnait mes promenades lorsque Alexander, sur un lit d'hôpital, combattait lui-même une fièvre intense qui durant des jours ne voulait pas diminuer et que, de ce côté de l'Atlantique, j'attendais les nouvelles que me donnerait « Docteur Jane » aussitôt qu'elle pourrait laisser sa main un moment...