Bonne année à tous !
London - Edinburgh - 1er janvier 2012
1er janvier 2011
Que vous arriviez ici par hasard ou parce qu'on vous en a indiqué le lien, soyez le bienvenu. Vous n'y trouverez cependant rien de croustillant, de spectaculaire ou quoi que ce soit qui ait un lien avec la mode ou même l'actualité criante...
Je savais les Québécois masochistes et moutonniers, mais je n'aurais pas osé imaginer qu'ils pouvaient à ce point manquer d'intelligence et de jugement.
Avaient-ils vraiment conscience au moment de voter qu'ils allaient se donner non pas un mais deux rouleaux compresseurs (Conservateur et NPD) qui, durant les quatre prochaines années, s'emploieront à niveler toute volonté d'expression du caractère distinctif du Québec. Avec la complicité du premier ministre du Québec, Jean Charest, et du chef de l'ADQ, ils n'auront pas trop de mal.
Les Québécoises et Québécois ont-ils volontairement renoncé au droit à l'avortement, à l'abolition de la loi sur l'enregistrement des armes de chasse, au mariage des couples de même sexe, à la Commission des valeurs mobilières du Québec qui sera déménagée à Toronto, etc. ?
Déjà, en ce lendemain des élections, le premier ministre canadien Harper s'attribue le mérite d'avoir vaincu les séparatistes. Quelle hypocrisie ! Il n'a pas de quoi pavoiser, lui dont le parti n'a reçu que moins de 40 % des votes, qui a donc été rejeté par 60 % de la population canadienne, et dont le parti a été pratiquement chassé du Québec. Il est déjà à l'œuvre pour enfin mettre en place son programme inspiré des fondamentalistes, disciples de George W. Bush.
Le nouveau « chéri » des Québécois, le souriant chef de la nouvelle opposition officielle canadienne a clairement affirmé aujourd'hui qu'il n'est pas question de changer quoi que ce soit à son programme « puisque les Québécois ont voté pour ce programme. »
Masochistes les Québécois, ils auront de quoi jouir au cours des prochaines années : ils ont fait élire un gouvernement majoritaire d'extrême droite et ils ont choisi le parti le plus centralisateur du Canada comme opposition officielle.
Depuis quelques années, sans renoncer à mes valeurs, à mes convictions et à mon objectif de souveraineté du Québec, j'ai cessé de me rendre malade devant l'indécision chronique des Québécois. Sans nuire aux projets collectifs, j'ai choisi depuis quatre ans de penser un peu à moi avant de penser à l'action politique. Le jour où je sentirai un peu plus de maturité chez l'ensemble de mes concitoyens, je joindrai peut-être mes forces à celles des autres pour faire avancer les choses.
Cela dit, je ne crois pas que la flamme souverainiste soit sur le point de s'éteindre. Les Québécois se sont peut-être défaits d'une paire de bretelles à Ottawa mais il reste une ceinture à Québec pour tenir en place le pantalon des intérêts de ceux qui, parmi les Québécois, ne sont pas près de se fondre dans la sauce canadienne.
Je ne crois pas que les Québécois aient voté hier pour s'approprier une partie des Rocheuses ou qu'ils aient choisi de protéger leur passeport canadien. Ils n'ont pas été stratégiques à ce point.
Le Bloc ne survivra peut-être pas au tsunami, mais les défenseurs des intérêts de la nation québécoise sauront utiliser d'autres moyens pour atteindre les objectifs.
Comme toi, je suis dégoûté des résultats des élections d'hier ; j'ai peu d'estime pour une grande partie de mes concitoyens, mais j'ai confiance qu'avec les autres qui, comme toi et moi, refusent de s'identifier au pays de Stephen Harper, nous saurons, le temps venu, reprendre d'un pas assuré la marche vers la souveraineté du Québec.