mercredi 16 novembre 2011

Mon cheval est mort

J'ai quelques textes que je voulais mettre en ligne ces jours-ci, sur des thèmes qui me tenaient à cœur.
Or, ces jours-ci, j'ai dit, écrit quelques bêtises qui ont blessé des êtres que j'aime. Je leur en demande encore pardon.
Ne soyez pas surpris si, durant les prochains jours ou davantage, vous ne trouvez pas ici de nouveaux billets. Je vais aller faire ce que je fais de mieux : rien.

jeudi 10 novembre 2011

Anniversaires

Je voyais arriver le 10 novembre et je pensais à quelques événements à cette date précise, puis au 10 du mois. Je songeais à ce que j'allais écrire ici pour souligner cette date, sans me souvenir précisément de ce tout ce que j'ai pu écrire auparavant. Une petite vérification par mot clé m'a permis de constater que l'an dernier à cette date j'avais souligné trois de ces événements... Je radote, je parle souvent des mêmes sujets ; mais je suis comme cet académicien français qui disait : « je préfère radoter que me contredire. »

Outre l'importance, pour Alexander et moi, du dix de chaque mois, le dix novembre rappelle la disparition, en 324 av J. C., d'Héphaistion, l'ami d'Alexandre le Grand et d'Alexander notre Petit Prince.

Le 10 novembre, c'est aussi un anniversaire heureux auquel je pense depuis plusieurs jours, celui de la naissance d'un magnifique poulain, Whiteoak, né le 10 novembre 2010.

lundi 7 novembre 2011

Fin de parcours - dignité et noblesse

Sans savoir encore ce qu'elles contiendraient, j'avais l'intention d'écrire quelques lignes pour souligner qu'il y a aujourd'hui vingt-huit mois qu'Alexander est retourné sur son étoile. Je ne sais pas si on pouvait voir les étoiles dimanche soir (je ne suis pas sorti), mais notre amie la Lune était bien présente et visible aussi bien de mon salon que de ma chambre.

Éric Lamaze et Hickstead, Pékin 2008

En fin de soirée, dimanche, j'ai allumé le téléviseur pour regarder sur DVD une série télévisée que je n'avais jamais vue auparavant. Juste avant de mettre le DVD en marche, des images du bulletin de nouvelles ont attiré mon attention. On y voyait un cheval et son cavalier qui semblaient terminer un parcours ; soudain le cheval s'est couché, le cavalier est descendu, le cheval a tenté de se relever et il est retombé... Il est mort en quelques secondes, sous les yeux horrifiés des spectateurs qui assistaient à la compétition et devant les caméras de la télévision. [On peut trouver sur Internet des images vidéo des derniers instants, mais je ne voulais pas les revoir].

Avant même de connaître l'identité du cheval et du cavalier, j'ai éclaté en larmes. Je crois que les chevaux sont dans mon cœur et dans mon esprit tellement associés à Alexander, à sa famille et à ses amis qu'il était insupportable de voir l'un d'eux mourir en direct à la télévision. J'ai été vraiment bouleversé, comme si j'apprenais la disparition de quelqu'un que j'aime ou d'un proche de quelqu'un que j'aime.

Ces images étaient si tristes à voir ! Malgré tout, malgré le drame qui se déroulait devant nos yeux, malgré le choc qu'a dû subir le cavalier, il y avait beaucoup de dignité et de noblesse dans les derniers instants de ce cheval magnifique. S'il y a une mince consolation à y avoir, c'est à l'idée que cette noble bête n'a pas eu le temps de souffrir.

Il n'était plus question de regarder quoi que ce soit d'autre, et j'étais incapable de me concentrer pour écrire quelques mots ici. J'ai cherché plutôt à savoir qui étaient ce cheval et son cavalier.

Éric Lamaze et Hickstead

Au moment du drame, l’étalon Hickstead* et son cavalier Éric Lamaze venaient tout juste de terminer un parcours sans faute lors de la quatrième étape de la Coupe du monde (indoor), à Vérone. Ensemble, lors de compétitions antérieures, ils ont remporté plusieurs prix, dont une médaille d'argent au saut d'obstacles aux Olympiques de Pékin en 2008.

Éric Lamaze est actuellement numéro un mondial dans sa discipline, son parcours n'a pas toujours été facile. Il a été élevé par sa grand-mère alcoolique parce que ses parents se droguaient, peut-on lire sur Wikipédia. Il s'est intéressé aux sports équestres vers l'âge de dix ans et il a vite remporté des concours. Mais, pour des histoires de drogue, il a été banni de la compétition à quelques reprises.

En 2005, il a acheté en Belgique ce cheval caractériel dont personne ne voulait et, ensemble, ils sont devenus champions olympiques. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Bucéphale (ou Tête-de-boeuf), ce cheval dont personne ne voulait et qu'un jeune Macédonien a su comprendre, en faire son complice, son ami, pour devenir avec lui Alexandre le Grand... Alexander aurait beaucoup aimé ce rapprochement entre les deux chevaux.

La beauté et la noblesse de ce cheval me rappellent aussi qu'à la campagne, dans le nord de l'Angleterre, un cheval magnifique, cadeau de Noël 2008 de la part de notre merveilleuse amie, un pur-sang nommé Montréal qu'Alexander n'a pas vu grandir, doit maintenant faire la fierté de la grand-mère d'Alexander et de tous ceux qui ont promis à Alexander de bien soigner son poulain. Montréal a maintenant trois ans et deux mois ; il doit ressembler un peu à Hickstead

 
Photo AFP/Jörg Carstensen : Éric Lamaze et Hickstead

*Hickstead, c'est aussi le nom du principal espace de concours international de saut d'obstacles d'extérieur britannique, situé dans le Sussex de l'Ouest près de la ville de Haywards Heath au sud de l'Angleterre.

vendredi 4 novembre 2011

Vies de chiens

Rares sont les semaines où les médias ne racontent pas des histoires d’horreur au sujet des traitements que les humains font subir aux animaux.

À Moscou, plusieurs dizaines de milliers de chiens circulent librement dans la ville, à la recherche de nourriture. Ils sont partout, dans les rues, les places publiques, dans les escaliers et les couloirs du métro, etc. Certains d’entre eux viennent de la banlieue en métro, partent à la recherche de nourriture et, comme bien des ouvriers, des employés de magasins ou de bureaux, reprennent le métro en fin de journée pour retrouver un peu de tranquillité.

Depuis quelques années, les autorités moscovites ont promis de construire des refuges décents et de mener des campagnes intensives de stérilisation. Mais, faute de moyens, les résultats sont insuffisants et, dans le peu de refuges qui existent, les chiens sont souvent hébergés dans des conditions épouvantables, ne reçoivent pas les soins dont ils auraient besoin et, malgré les promesses aux organismes de protection de ne pas les tuer, les chiens sont très souvent abattus d’une balle dans la tête. Récemment, Moscou a voulu déporter douze mille chiens vers le Nord, mais la population s’est indignée, des groupes de pression ont protesté et la déportation a été annulée.

Ce chien ne sera pas mangé en Chine

En Chine, il y a deux semaines, un millier de chiens destinés à être mangés ont eu la vie sauve grâce à un groupe de défenseurs des animaux. À la suite d’un appel lancé sur Internet, deux cents militants ont bloqué une route du sud-ouest de la Chine afin d’arrêter trois camions dans lesquels s’entassaient ce millier de chiens. Après négociations, deux organisations de défenses des animaux ont pu racheter les chiens pour environ neuf mille euros.

Lily et Maddison

Et enfin, Il y a parfois des histoires heureuses. Celle de Lily et de Maddison en est une. Ces deux grandes danoises sont amies depuis cinq ans et ne se quittent plus. Depuis que Lily est devenue aveugle à la suite d’une maladie incurable, il y a près de quatre ans, Maddison a pris Lily sous son aile et lui sert de guide. À voir Lily de loin, on ne croirait pas qu’elle est aveugle car elle mène une vie normale, sachant qu’elle peut faire confiance à son amie Maddison pour la conduire partout où elles veulent aller.


Lily et Maddison

Lily et Maddison

Hélas, les personnes qui s’occupaient d’elles ne peuvent plus le faire et l’organisme britannique Dogs Trust a lancé un appel afin de trouver un nouveau foyer pour les deux amies qui, évidemment, ne peuvent pas être séparées.

 Bloodhound ou Saint-Hubert

Notre ami Alexander le Gallois a manifesté son vif désir d’adopter les deux amies. Je ne crois pas qu’il existe sur terre quelqu’un qui puisse les aimer autant que pourrait le faire notre ami gallois. Il y a un peu plus de deux ans, il a recueilli sur le bord de la route un grand chien abandonné, très malheureux, très mal en point ; il l’a d’abord conduit chez lui pour lui donner à boire et à manger, avant de le faire examiner par un vétérinaire. Depuis, ils sont inséparables, et Maurice (le grand chien, du genre Saint-Hubert ou Bloodhound) ne cesse de trouver de nouvelles façons de faire plaisir à son ami. Je sais qu’ils seraient tous les deux très heureux si on leur permettait d’adopter les deux amies danoises qui, j’en suis persuadé, recevraient toute l’attention, tous les soins et tout l’amour qu’elles méritent.