mercredi 19 juin 2013

Ça ne sent pas bon !

Oui, oui, allez-y sans crainte, personne ne le saura :
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On apprend aujourd'hui que « les stylistes italiens Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont été condamnés mercredi par le tribunal de Milan à une peine d'un an et huit mois de prison pour une fraude fiscale estimée à 1 milliard d'euros ».

On ne souhaite le malheur à personne, et c'est évidemment bien triste de voir des gens si propres et si bien habillés prendre le chemin du pénitencier. Malgré tout, j'ai du mal à ne pas me réjouir que même pour les très riches il y a aussi une justice. Toutefois, ils interjetteront appel ; l'exécution de la peine sera alors suspendue, le temps des procédures. Et si leurs avocats jouent bien leur rôle, le jugement sera renversé...

Quand on sait les difficultés que traversent l'économie de tant de pays, ne serait-ce qu'en Europe, il est assez scandaleux d'apprendre que certaines entreprises, certains hommes d'affaires (on ne parle plus seulement de « créateurs » lorsque le chiffre d'affaires dépasse un milliard d'euros pour l'exercice 2011-2012), utilisent des stratagèmes sophistiqués et frauduleux pour éviter de payer leur part d'impôts et de taxes dont l'État a grandement besoin. La fraude est estimée à un milliard d'euros ! Que peuvent-ils bien pouvoir faire avec un milliard d'euros volés à l'État italien ? Il y a tout de même une limite au nombre de châteaux, de villas de grand luxe, en Italie, à Tanger ou ailleurs, aux nombres de voitures, etc., que l'on puisse vouloir acheter. Enfin, chacun fait ce qu'il veut de son argent... à condition qu'il s'agisse de son argent, et non du fruit d'évasion fiscale frauduleuse.

Je n'ai jamais été un client de Dolce & Gabbana, mais si je l'étais, je n'hésiterais pas à cesser d'enrichir des gens dont l'intégrité et la contribution citoyenne sont plus que discutables. D'ailleurs Alexander n'hésitait pas à boycotter un créateur dont il aimait particulièrement la ligne de vêtements, parce que le créateur en question se servait de la fourrure.

En regardant la photo de Domenico Dolce et de Stefano Gabbana, j'ai été un peu surpris : je les imaginais plus jeunes...


 

 Dolce & Gabbana

5 commentaires:

LUX a dit…

Et oui!
La vie est pleine de surprises. Ton texte est pertinent et bouleversant.
Ce qui est rassurant c'est que de plus en plus de super riches,
hyper voleurs se font enfin prendre les deux mains dans le sac.
Ils vont peut-être étirer la justice au maximum mais leur vie sera moins rose
je l'espère.
Ce qui est tragique, c'est que de nombreux salariés honnêtes perdront
peut-être leur emploi à cause de ces deux crapules qui se sont engraissés
de façon indécente.

Le pouvoir, l'argent et l'intégrisme religieux sont les moteurs de l'injustice
et de la souffrance humaine; sans parler de l'effet sur l'aura de la planète.
Désolé d'être négatif sur ton blog Alcib, mais la fange c'est dégoûtant et mon dégoût est trop fort pour me modérer. Le pouvoir, l'argent et l'intégrisme religieux sont les moteurs de l'injustice et de la souffrance
Et pendant ce temps là, en Italie et dans l'UE et ailleurs,
il y a des gens qui crèvent de faim.
Est-ce le début de la fin d'UN monde?

On ne peut que souhaiter que chacun développe sa compassion, son sens de la justice et du partage. Au moins, il y a des équipes de solidarité un peu partout dans le monde.
Là où il y a des hommes, il y a de l'hommerie: du blanc et du noir.
Actuellement, le clivage est plus radical et intense. Il faut choisir notre camp.
De tout coeur vers la lucidité et la générosité.
Avec tout mon espoir
Lux

Alcib a dit…

Bonjour Lux, et merci de ton commentaire, des plus pertinent !
C'est en effet assez dégoûtant, toutes ces histoires de fraude !
J'ai parlé ici de Dolce & Gabbana parce qu'il s'agit d'un nom, d'une marque bien connue et qui, grâce au succès de ses produits et même grâce uniquement à leur signature, engrange les centaines de millions de profits. Et parce qu'il s'agit d'une marque plutôt sympathique, offrant des produits de luxe qui plaisent, qui soulignent l'élégance quand il y en a (ou qui peuvent faire ressortir le mauvais goût lorsque l'élégance n'est pas au rendez-vous : un bon parfum sur un tas de fumier ne le transforme pas en jardin de roses).
Nous sommes habitués à la fraude et à la corruption dans de nombreux domaines de l'économie, mais on s'attendrait à ce que de jeunes créateurs qui veulent nous rendre beaux et nous faire sentir bon dégagent eux-même ce parfum de fraîcheur et d'intégrité ; c'est peut-être plus choquant de se rendre compte qu'ils sont devenus des gens d'affaires comme les autres, avides, cupides, malhonnêtes, fraudeurs, sans plus de sens moral, ni personnel ni social.
Au fond, tous ces profiteurs ne sont-ils pas atteints de troubles obsessionnels qui les poussent à accumuler sans fin de l'argent ou des biens matériels pour compenser la perte ou la dévaluation d'autres valeurs, plus personnelles, plus morales, ou encore le vide de leur vie affective ?
On disait dans un article que les deux créateurs avaient mis fin à leur vie amoureuse commune mais continuaient néanmoins à travailler ensemble. C'est peut-être depuis la fin de leur amour partagé que l'accumulation de richesses, au détriment de leur contribution citoyenne, a voulu combler un vide affectif, un blocage émotionnel... Trève de psychologie de cuisine.

La Commission d'enquête sur l'industrie de la construction (CEIC) ainsi que les nombreuses et spectaculaires arrestations nous démontrent quotidiennement à quel point une grande partie de notre économie est contrôlée par le crime organisé. Quand nos plus éminents hommes d'affaires et les maires de nos plus grandes villes sont arrêtés, accusés de fraude, de banditisme, etc., on ne peut pas vraiment se réjouir du monde dans lequel on vit.
Mais, je l'écrivais chez un confrère récemment, il me semble qu'il y a de l'effervescence dans l'air : tous ces scandales, toutes ces arrestations sont sûrement plus porteurs de bonnes nouvelles que le silence coupable, complice et criminel que maintenaient à tout prix les Libéraux de John James Charest lorsqu'ils étaient au pouvoir. En nettoyant la porcherie, il y aura place pour une économie saine et une vie politique plus en harmonie avec le sens moral de la plupart de nos concitoyens.
Je crois qu'il sortira du bon de toute cette effervescence, même des révélations les plus nauséabondes. Et, osons l'espérer, les Québécois finiront-ils par se dire qu'ils sont aussi capables que les autres de gérer leurs affaires et qu'il vaut mieux, pour le bien de tous, cesser d'être dépendantistes pour devenir enfin souverains et construire vaillamment ce nouveau pays du Québec.

LUX a dit…

J'aime beaucoup ton néologisme: le dépendantisme. Wow!
Moi aussi je crie: "sortons de chez papa-maman-canada et partons dans notre propre logis".
"Vive le Q.L.L." [Québec lucide libre]

Alcib a dit…

Lux : Le néologisme n'est pas de moi ; il circule depuis quelques mois et je l'adopte car il définit bien ceux qui s'opposent à la souveraineté. Si l'on combat les indépendantistes, c'est que l'on est dépendantiste !
Que ces empêcheurs de vivre, de respirer, ces ennemis de la maturité et de la liberté, s'assument jusqu'au bout !
Depuis le temps que, avec condescendance, avec un mépris hargneux, ils nous traitent de souverainistes et d'indépendantistes, il est temps qu'on les désignent enfin par leur vrai nom. J'allais écrire qu'un chat est un chat, puis je me suis arrêté en pensant à Alexander : pour lui, un chat est plus qu'un animal parmi tant d'autres qui nous traînent entre les jambes ; un chat a son intelligence, sa complicité, son mystère... Son chat et lui n'avaient qu'à se regarder et il était évident que ces deux-là comprenaient bien des choses qui n'était pas évident pour les autres.
Revenons à nos moutons et appelons un chat un chat (sans jugement aucun sur la valeur du chat ou du mouton). Si les fameux « démocrates » canadiens que sont les Libéraux, les Conservateurs, les CAQuistes, les NPDéistes, les Solidaires, sont contre la souveraineté, contre l'avènement d'un nouveau statut pour le Québec, c'est que ces grands « démocrates » qui se croient plus fins que nous sont en fait des « statu-quoïstes », des dépendantistes, des « reculistes »...

Richard Patry a dit…

Il y a des limites à la richesse. Je suis bien d'accord avec toi, Alcib. Il y a des limites à l'envie de la jouissance à l'infini. Et il y a évidemment des limites à l'égoïsme social. Je rêve parfois que la crise fasse changer le monde. J'en doute. Il y a des colères sociales qui se perdent...