dimanche 31 août 2014

Il y a 17 ans, Lady Di...


Il y a dix-sept ans, disparaissait Lady Di, la princesse de Galles, princesse des cœurs, princesse des deux Petits Princes dont elle était si fière et qui sera toujours pour eux leur mère partie trop tôt, princesse de mon Petit Prince qui ne l'oubliait pas...


Je suis heureux d'avoir pu lui rendre, le 31 août 2008, un hommage qu'Alexander a pu lire et commenter. En dépit des commentaires discordants, Alexander était heureux que j'aie pu contribuer modestement à perpétuer la mémoire de sa princesse, lui qui jamais ne manquait une occasion de lui témoigner son amour et sa fidélité, en se rendant régulièrement à Paris, par exemple, pour déposer des fleurs sur le pont de l'Alma où a pris fin son existence terrestre. Dans mon cœur et dans mon esprit, Alexander et Lady Di sont et seront à jamais réunis.

samedi 23 août 2014

La fête des roses


« Cueillez dès aujourd'hui
les roses de la vie. »
Pierre de Ronsard


Le 23 août, c'est la Sainte-Rose et c'est aussi la fête des roses...

dimanche 17 août 2014

Schlafe,mein Prinzchen, schlaf ein - Dors, mon Petit Prince



Dors, mon Petit Prince

Schlafe, mein Prinzchen, schlaf' ein,
Schäfchen ruh'n und Vögelein,
Garten und Wiesen verstummt,
auch nicht ein Bienchen mehr summt,
Luna mit silbernem Schein
gucket zum Fenster herein,
schlafe bei silbernem Schein,
schlafe, mein Prinzchen, schlaf' ein,
schlaf' ein, schlaf' ein!

Alles im Schlosse schon liegt,
Alles im Schlummer gewiegt,
reget kein Mäuschen sich mehr,
Keller und Küche sind leer,
nur in der Zofe Gemach
tönet ein schmachtendes Ach!
Was für ein Ach mag das sein?
Schlafe, mein Prinzchen, schlaf' ein,
schlaf' ein, schlaf' ein!

Wer ist beglückter als du?
Nichts als Vergnügen und Ruh'!
Spielwerk und Zucker vollauf
und noch Karossen im Lauf,
Alles besorgt und bereit,
dass nur mein Prinzchen nicht schreit.
Was wird da künftig erst sein?
Schlafe, mein Prinzchen, schlaf' ein,
schlaf' ein, schlaf' ein!

Longtemps attribuée à Mozart, cette berceuse, l'une des plus célèbres, aurait plutôt été composée par Bernard Flies, dont on ne connaît pas grand-chose, sauf qu'il serait né à Berlin vers 1770. Des sources plus récentes indiquent que la berceuse aurait plutôt été composée au XVIIIe siècle par Johann Friedrich Anton Fleischmann, compositeur allemand.

J'aurais aimé, enfant, m'endormir au son de cette berceuse ; mais je ne me souviens pas avoir jamais entendu ma mère chanter. Je suis toutefois persuadé, même si nous n'avons pas eu l'occasion de parler de celle-ci, qu'Alexander a dû l'entendre souvent, et peut-être même en allemand car je crois que sa mère avait du sang allemand.

lundi 11 août 2014

Ô Capitaine, mon capitaine

Triste journée que ce 11 août 2014 !

L'acteur Robin Williams, qui a fait rire et pleurer tant de spectateurs, que ce soit au théâtre, au cinéma, à la télévision... est décédé aujourd'hui, à 63 ans. Il se serait suicidé.


« Carpe diem »

« Peu importe ce qu’on pourra vous dire,
les mots et les idées peuvent changer le monde. »

Ceux qui ont vu ce magnifique film, « Le Cercle des poètes disparus », ou, au Québec, « La société des poètes disparus », ne l'oublieront jamais. Même un de mes neveux qui, adolescent, n'était pas trop porté sur la poésie, a adoré ce film, au point de m'en parler plusieurs fois (peut-être y voyait-il une similitude entre mon non-conformisme et l'enseignement de M. Keating ; j'ai toujours été touché qu'il ait envie de m'en parler, avec émotion et admiration) ; je crois qu'il l'a compris un peu à la manière des étudiants de M. Keating dans le film.


«  C’est dans ses rêves que l’homme trouve la liberté,
cela fut, est, et restera la vérité. »

Voici ce que l'on dit sur Wikipédia au sujet de ce film : « En 1959, aux États-Unis, Todd Anderson, un garçon timide, est envoyé dans la prestigieuse académie de Welton (lieu fictif1), dans le Vermont, réputée pour être l'une des plus fermées et austères du pays et où son frère a suivi de brillantes études. Il y fait la rencontre d'un professeur de lettres anglaises aux pratiques plutôt originales, M. Keating, qui encourage le refus du conformisme, l'épanouissement des personnalités et le goût de la liberté. Voulant au maximum suivre la voie nouvelle qui leur est présentée, certains élèves vont redonner vie au cercle des poètes disparus, un groupe d'esprits libres et oniriques, dont M. Keating fut, en son temps, l'un des membres influents. La découverte d'une autre vie va à jamais bouleverser l'avenir de ces lycéens. En effet, les situations des divers personnages ne se prêtent guère à l'exercice de ces libertés récemment découvertes. »

« On ne lit pas et on n’écrit pas de la poésie parce que ça fait joli. Nous lisons et nous écrivons de la poésie parce que nous faisons partie de la race humaine ; et que cette même race foisonne de passions. La médecine, la loi, le commerce et l’industrie sont de nobles occupations, et nécessaires pour la survie de l’humanité. Mais la poésie, la beauté et la dépassement de soi, l’amour : c’est tout ce pour quoi nous vivons. Écoutez ce que dit Whitman : « Ô moi ! Ô vie !... Ces questions qui me hantent, ces cortèges sans fin d’incrédules, ces villes peuplées de fous. Quoi de bon parmi tout cela ? Ô moi ! Ô vie ! ». Réponse : que tu es ici, que la vie existe, et l’identité. Que le spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime. Que le spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime... Quelle sera votre rime ? »
Le Cercle des poètes disparus


Nous n'oublierons jamais non plus l'excellent psychologue qu'interprète Robin Williams dans  « Will Hunting ».




Et, dans un tout autre genre, Mrs Doubtfire.

Triste journée, en effet !
Merci, Robin Williams, pour tout ce que vous nous avez donné !
Soyez en paix ! Vous l'avez mérité.


O Captain! my Captain!

O Captain! my Captain! our fearful trip is done;
The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won;
The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring:
But O heart! heart! heart!
O the bleeding drops of red,
Where on the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.

O Captain! my Captain! rise up and hear the bells;
Rise up--for you the flag is flung--for you the bugle trills;
For you bouquets and ribbon'd wreaths--for you the shores a-crowding;
For you they call, the swaying mass, their eager faces turning;
Here Captain! dear father!
This arm beneath your head;
It is some dream that on the deck,
You've fallen cold and dead.

My Captain does not answer, his lips are pale and still;
My father does not feel my arm, he has no pulse nor will;
The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done;
From fearful trip, the victor ship, comes in with object won;
Exult, O shores, and ring, O bells!
But I, with mournful tread,
Walk the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.

Poème de Walt Whitman 

 Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Finie notre effrayante traversée !
Le navire a tous écueils franchi, le trophée que nous cherchions est conquis
Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,
En suivant la stable carène des yeux, le vaisseau brave et farouche.
Mais ô cœur ! cœur ! cœur !
Ô les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Étendu, froid et sans vie.

Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Dresse-toi, entends les cloches.
Dresse-toi - pour toi le drapeau est hissé - pour toi le clairon vibre,
Pour toi bouquets et couronnes enrubannées - pour toi les rives noires de monde,
Vers toi qu'elle réclame, la masse mouvante tourne ses faces ardentes.
Tiens, Capitaine ! Père chéri !
Ce bras passé sous ta tête,
C'est un rêve que sur le pont
Tu es étendu, froid et sans vie.

Mon Capitaine ne répond pas, ses lèvres sont livides et immobiles;
Mon père ne sent pas mon bras, il n'a plus pouls ni volonté.
Le navire est ancré sain et sauf, son périple clos et conclu.
De l'effrayante traversée le navire rentre victorieux avec son trophée.
Ô rives, exultez, et sonnez, ô cloches !
Mais moi d'un pas accablé,
j'arpente le pont où gît mon capitaine,
Étendu, froid et sans vie.
 

mardi 5 août 2014

La Justice assassinée ?

Publié le 05 août 2014 à 15h30 | Mis à jour à 15h30

Cadavre découvert derrière la Cour suprême

Le Droit - Ottawa.
Publié le 05 août 2014 à 15h30 | Mis à jour à 15h30
Un cadavre a été découvert derrière la Cour suprême, à Ottawa, mardi. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a averti la police d'Ottawa, qui a ensuite ouvert sa propre enquête, vers 12h55. Un périmètre de sécurité a été érigé derrière le bâtiment situé sur la rue Wellington, à deux pas du parlement. Les autorités étaient encore sur les lieux de la macabre découverte, à 15h30. La police d'Ottawa a dit ignorer la cause du décès, refusant d'indiquer s'il s'agit du corps d'un homme ou d'une femme, de plus que l'âge apparent de la personne sans vie. 

Certaines mauvaises langues prétendent que le cadavre serait celui... de la Justice elle-même. 

dimanche 3 août 2014

Anniversaires du 3 août

C'est aujourd'hui l'anniversaire de naissance de ce poète anglais, magnifique de bien des façons - et notamment pour sa poésie - et qui de plus a pour moi valeur de symbole, Rupert Chawner (Chaucer) Brooke, né le 3 août 1887, à Rugby (ville du nord de l'Angleterre que les amateurs de cette sorte de football devenu le rugby doivent connaître).
 Avant d'apprendre à le connaître mieux à travers mes conversations avec Alexander, j'avais entendu parler de ce poète, que Yeats considérait comme « le plus beau jeune homme d'Angleterre ». Je me souviens notamment que dans un des premiers films hollywoodiens à traiter sans répugnance l'homosexualité, Making Love, sorti en 1982, l'année de naissance d'Alexander, il était question de ce poète anglais. Alexander et moi avions parlé de lui dès nos premières conversations en direct ; nous avions surtout évoqué, à ce moment-là, l'un de ses poèmes les plus connus, The Soldier.
Trois mois exactement après le départ d'Alexander, un ami avait découvert ce blogue par hasard et, à travers mes mots, il avait reconnu cet ancien camarade d'école devenu un ami. Alistair avait tellement été séduit par Alexander Bull qu'il avait voulu en avoir un semblable ; il était allé chercher Douglas chez le même éleveur. Alistair est immédiatement devenu l'un de mes amis ; il m'a écrit tous les jours, jusqu'au 10 décembre 2009. Alistair était comme un petit frère d'Alexander ; il m'a envoyé de nombreuses photos qu'il faisait, superbes, que je conserve précieusement, notamment les photos de Douglas, le jeune et magnifique bulldog. Deux jours plus tard, il a connu une fin tragique, que je n'arrive pas à oublier non plus. Dans l'un de ses messages, il m'avait écrit avec fierté qu'il était en train de relire les Lettres d'Amérique, de Rupert Brooke.
En janvier 2010, un autre jeune Britannique, né au Pays de Galles mais vivant désormais à Londres la plupart du temps, découvrait aussi par hasard ce blogue et reconnaissait Alexander dans ce que j'écrivais. Lui aussi avait tenu à me dire qu'il connaissait le nom de ce garçon dont je pleurais la perte, qu'il l'avait aperçu à quelques reprises lors de déplacements dans la ville, et reconnu. Alexander le Gallois, de l'âge d'Alexander, est devenu aussi un ami précieux, dont je n'ai plus de nouvelle depuis son départ pour une excursion en Écosse, pour aller voir un petit arbre qu'il y avait planté et qui avait pour lui une signification particulière. Il me manque énormément, mais j'ose espérer qu'il est revenu de cette excursion, avec Maurice son chien fidèle et ami, et que son silence ne concerne que moi. Ensemble, nous avions évoqué un autre poème de Rupert Brooke, The Old Vicarage, Grantchester.
Ce petit village de Grantchester a souvent été un lieu de villégiature pour les étudiants de l'université de Cambridge, à proximité. La poésie anglaise lui doit beaucoup. 



Vous trouverez ici les paroles, en anglais et en français, de cette chanson de Pink Floyd.

* * * * *

Je dois à de nombreux écrivains un très grand nombre de mes découvertes, de mes joies, de mes plaisirs, de mes révélations, de mes prises de conscience, de mes émerveillements, etc. Certains de ces écrivains ont eu sur ma vie, sur ma pensée, sur ma façon de concevoir le monde, une influence considérable. Mais il y a peu de ces écrivains à qui j'aie vraiment eu envie de dire, d'écrire mon admiration, la place qu'ils ont prise dans mon panthéon, dans ma vie. Michel del Castillo est de ceux-ci.


Il m'a fallu de très nombreuses années pour me « résigner » à entreprendre la lecture de l'un de ses livres. Un ami m'avait parlé de lui il y a très longtemps, à un moment où je n'avais pas encore beaucoup lu. Cet ami, qui a échangé une correspondance avec Michel del Castillo, me faisait l'éloge de son premier roman, Tanguy. Ce livre parle de l'enfance de l'auteur, à Madrid pendant la guerre, de sa mère qui sera toujours pour lui un personnage énorme, énigmatique, qu'il n'arrive toujours pas à comprendre. Il parle du rejet par son père français. Puis des camps de prisonniers où sa mère et lui finissent par aboutir. Pour s'en échapper, elle n'hésitera pas à laisser derrière lui son fils de six ans... Un auteur au nom espagnol, qui parle de l'Espagne, de la guerre civile, des camps de prisonniers, tout cela n'avait rien pour me séduire. Combien de fois, dans une librairie ou dans une bibliothèque, j'ai ouvert l'un des nombreux livres de Michel del Castillo sans avoir le goût de poursuivre ma lecture. Il aura fallu attendre de tomber, ces dernières années, sur deux de ses récits, fortement autobiographiques : De père français et Le crime des pères. Ces deux livres m'ont bouleversé et, depuis, je veux lire tout ce qu'a écrit Michel del Castillo ; ils m'ont donné la clé pour comprendre et apprécier tous les romans que je n'avais pas envie de lire, et tous ceux qu'il a publiés par la suite.
Je n'hésite pas à dire qu'il y a trois grandes périodes dans ma vie : une trop longue période d'ignorance, d'inconscience, qui correspond à peu près à mes vingt premières années (ça ne se tranche pas vraiment au couteau, mais c'est assez exact pour l'instant). Puis il y a eu la période d'émerveillement, à partir du roman des Amitiés particulières, la découverte de la Grèce et de la Rome antiques, avec tous leurs grands personnages, et plus particulièrement l'empereur Hadrien et Alexandre le Grand, et leur univers respectif. Puis il y a celle, ces dernières années, peu avant de faire la connaissance d'Alexander, de cette période que, sous l'influence de Michel del Castillo, j'appellerais simplement la période du début de la lucidité. L'univers que décrit Michel del Castillo est loin d'être un univers du merveilleux, de la magie, de la beauté, de l'idéal, ... C'est plutôt celui de la vérité, de la réalité telle qu'elle est, de la méchanceté, de la cruauté. Dostoïevski est son maître.
J'ai hésité à parler à Alexander des livres de Michel del Castillo. Je ne voulais pas assombrir sa vision des choses. Et pourtant, il en a connu de ces réalités dramatiques, douloureuses, dans sa courte vie... Mais je lui ai parlé de Tanguy ; c'est le seul roman de cet auteur qu'il ait eu le temps de lire, mais il l'a trouvé très beau, en dépit de cet univers très sombre. Aussitôt après en avoir fait la lecture, il m'a écrit (je résume tout en conservant ses mots) : « Merci énormément de m'avoir parlé de Tanguy... c'est un livre très bouleversant. Plein de mots si terribles et d'autres si plein d'amour. [...] Le monde terrifiant de la guerre qui a permis de laisser s'épanouir un amitié si belle entre Tanguy et Gunther, dans cet enfer du camp de concentration, qui a permis aussi a un religieux d'ouvrir son cœur pour aider cet enfant très meurtri. Et d'autres merveilleux moments que personne, après les avoir lus, ne pourra oublier. Je crois que Tanguy peut être le petit frère de tous ceux qui souffrent de la guerre en ce moment, partout sur la planète. J'espère qu'il y a encore des Gunther et des Père Pardo pour les aimer et les soutenir. Merci Alcib. »

La vie de Michel del Castillo a commencé sur des bases si peu solides que lui-même n'était plus sûr de la date de sa naissance. Il a longtemps cru être né le 3 août 1933, qui est la date que j'ai conservée en mémoire. Mais il aurait constaté, longtemps après être devenu adulte, qu'il serait plutôt né le 2 août 1933 ; il faudra que je noue une ficelle à ma mémoire afin de ne plus oublier.

J'aimerais avoir un jour le courage de lui écrire pour lui dire un peu ce que je lui dois.