« Rien n'est plus vivant qu'un souvenir »
Federico Garcia Lorca
Federico Garcia Lorca
Ma perruche aime beaucoup cette chanson, qu'elle écoute à l'occasion. Elle est interprétée ici par Nana Mouskouri et Mercedes Sosa. Bien qu'elle ait l'oreille musicale, je ne crois pas que la perruche comprenne l'espagnol ; je pense plutôt que ce qui lui plaît dans cette chanson, c'est son rythme... Quant à moi, cette chanson évoque le souvenir d'un garçon que j'ai beaucoup aimé et qui était devenu comme un jeune frère que j'aurais choisi...
Je l'avais dragué toute la soirée et, toute la soirée, il n'avait cessé de me fuir. Je fus donc surpris quand au moment de rentrer chez moi, il s'approcha pour demander si j'avais du feu. Je crois que j'avais sur moi des allumettes que je lui tendis. Il alluma sa cigarette et continua de marcher à côté de moi sans rien dire. Il était tard et nous étions seuls ; je lui dis que, puisque nous semblions aller dans la même direction, aussi bien faire la conversation en marchant. Il me répondit que les Québécois n'aimaient pas trop parler aux étrangers qui ne parlent pas bien français. Je lui répondis que je n'étais pas « les Québécois » et que je ne savais pas qu'il ne parlait pas bien français puisque je n'avais entendu de sa bouche que les quelques mots qu'il avait prononcés pour me demander si j'avais du feu.
Il était chilien et avait interrompu ses études à Santiago pour venir au Québec. Sa connaissance du français n'était pas parfaite ; s'il avait du mal à terminer sa phrase, je lui demandais de le dire en espagnol ; nous parvenions très bien à nous comprendre. Je ne me souviens plus de la conversation que nous avons eue ensuite, mais elle était assez intéressante pour que je le raccompagne devant la porte de son appartement avant de rentrer chez moi.
Le lendemain, en fin de soirée, je le vis arriver dans le bar que je fréquentais tous les soirs depuis quelques mois. J'avais dû lui dire, en le raccompagnant, que je fréquentais ce bar ; et je crois me souvenir qu'il y allait assez souvent aussi. Il se dirigea directement vers moi, m'embrassa et resta à mes côtés pratiquement jusqu'à la fermeture du bar. La conversation n'était pas facile à cause du volume de la musique. Mais nous prenions tous deux plaisir à voir danser les garçons. Quand je décidai de rentrer, il me demanda s'il pouvait partir en même temps que moi. Comme la veille, je le raccompagnai à la porte de l'appartement qu'il partageait avec son amoureux.
Vers la même heure, le lendemain il vint me trouver dans ce bar où j'aimais observer la faune garçonnière et où j'étais devenu une sorte d'« animateur ». Je trouvais un peu triste que tous ces garçons qui cherchaient à briser leur solitude ne se parlent pas entre eux ; j'avais donc commencé à parler aux uns et aux autres et, au fil des soirées, des semaines, j'étais devenu pour un grand nombre d'entre eux la personne qu'ils pouvaient saluer et à qui ils pouvaient parler un moment s'ils en avaient envie. Très souvent, à mon arrivée un peu avant minuit, le portier, l'un des deux propriétaires ou le barman me disait : « Vas voir un tel ; je pense qu'il est déprimé ou que ça ne va pas. » J'allais donc saluer celui que l'on m'avait désigné et tenter de voir ce qui n'allait pas. Il m'arriva de donner rendez-vous à un jeune homme qui voulait se suicider parce qu'il venait de perdre son poste de gérant de restaurant ; je l'ai aidé à refaire son curriculum vitae et je l'ai encouragé à relancer ses démarches ; quelques semaines plus tard, j'appris qu'il avait non seulement décroché un poste dans un bon restaurant mais qu'en plus il donnait des cours de cuisine à la télévision. La plupart du temps, il suffisait de parler un peu et d'accorder à l'un et à l'autre un peu d'attention affectueuse dont tout le monde a besoin, surtout quand la solitude pèse, notamment après une déception amoureuse. Ces sorties me faisaient du bien mais, en plus, j'avais le sentiment d'être, par ma seule présence, utile aux autres. Chacun se sentait ainsi moins seul, puisqu'il avait l'impression d'avoir un « ami » qui l'attendait dans ce bar. Mon jeune Chilien le comprit très vite.
Deux ou trois jours plus tard, au moment où je le raccompagnais, il me demanda quand je l'inviterais à prendre le thé chez moi. Je lui répondis qu'il était le bienvenu quand il le voudrait, que je ne le lui avais pas proposé pour ne pas l'effrayer, puisqu'il m'avait fui toute la soirée quelques jours plus tôt. Il me dit qu'il devait rentrer, mais que le lendemain il m'inviterait chez lui. Le lendemain, en fin de soirée, je le raccompagnai comme les jours précédents et, au lieu de me quitter devant chez lui, il m'invita à monter. Il prépara du thé et quelques petits trucs à grignoter et nous nous installâmes au salon pour écouter de la musique. Son copain était au Chili pour quelques semaines ; nous pouvions donc écouter de la musique toute la nuit sans déranger personne. Je rentrai chez moi au petit matin. Nous nous retrouvâmes au bar en fin de soirée et chaque soir, à la fermeture ou un peu avant, nous rentrions chez lui pour boire du thé et parler en écoutant de la musique.
Il me fit découvrir beaucoup de musique chilienne et latino-américaine. Je me souviens particulièrement des chansons de la Chilienne Violeta Parra et de l'Argentine Mercedes Sosa. En écoutant cette musique, il me parlait de lui, du Chili, de l'Amérique latine. Avec lui, je découvrais tout un univers qui ne me disait pas grand-chose auparavant. Il me parla avec beaucoup d'émotion du poète espagnol Federico Garcia Lorca, fusillé en 1936 et dont l'évocation du nom et des oeuvres fut pratiquement interdit en Espagne jusqu'à la mort de Franco en 1975.
Un soir, ou plutôt : une nuit, après avoir écouté pas mal de disques de musique chilienne, il me demanda ce que je voulais écouter ; sachant qu'il jouait de la guitare et qu'il chantait, je lui répondis simplement : « Toi ! ». Il me dit : « D'accord, pour toi, je vais chanter ». Il prit sa guitare et commença à chanter. Je fondis littéralement, de bonheur et de joie. Il chantait merveilleusement bien. Et j'étais très touché qu'il chante pour moi sans fausse pudeur. J'étais ravi, mon coeur et mon âme étaient transportés et je ne m'appartenais plus. J'étais véritablement sous le charme de ce garçon...
Il n'était pas question d'être amoureux. Ni lui ni moi ne le souhaitions et une relation amoureuse entre nous aurait été catastrophique, voire incestueuse, puisque je le considérais comme un frère. Nous ne parlions pas la même langue, mais nous parlions le même langage. Je voyais de plus en plus ce charmant Chilien, pas seulement le soir dans ce bar que nous fréquentions, mais durant la journée aussi. Il venait chez moi, j'allais chez lui ; nous passions de longues heures ensemble. Il lui arrivait de m'appeler à quatre heures du matin pour me demander s'il pouvait passer prendre un café ou si je voulais venir manger avec lui. Il faisait partie d'un groupe musical chilien et je suis allé plusieurs fois le voir et l'entendre sur scène. Je rencontrais tout un réseau d'amis...
Puis un jour, il a été plus occupé ; je le voyais moins souvent. Il me donnait parfois rendez-vous sans venir. Je l'attendais parfois durant des heures alors qu'il avait oublié qu'il devait passer chez moi ou me téléphoner... Il se passait parfois des jours, puis des semaines, sans qu'il m'appelle. Je commençai à compter les mois. Puis je décidai que je ne le verrais plus. Ce fut douloureux, mais je tins ma résolution.
Plusieurs mois plus tard, je l'ai croisé un jour dans la rue. Nous avons échangé quelques politesses, quelques nouvelles. Au moment de nous quitter, il me demanda si j'allais l'appeler ; je répondis : « Non ! ». Il voulut savoir pourquoi ; je lui répondis que j'avais eu assez de mal à ne plus attendre son appel et que je ne voulais pas recommencer à attendre en vain. Il eut l'air de comprendre. Il est reparti blessé, sans doute. Moi aussi. Malgré tout, j'étais satisfait d'avoir eu assez de force pour ne pas retomber sous le charme.
Je crois qu'il m'a dit qu'il était devenu professeur de langue et de littérature espagnoles. Je suis persuadé qu'il est un excellent professeur car ce qu'il m'avait enseigné, il l'a fait avec beaucoup d'intelligence et de finesse. Je me demande s'il écrit encore sur la belle table ancienne que j'avais achetée chez un antiquaire quelques années plus tôt et que je lui avais cédée puisqu'il souhaitait l'avoir...
Ajout : Voici les paroles de la chanson « Credo - misa campesina », interprétée par Nana Mouskouri et Mercedes Sosa :
Creo señor firmemente
Que de tu pródiga mente
Todo este mundo nació
Que de tu mano de artista
De pintor primitivista
La belleza floreció
Las estrellas y la luna
Las casitas las lagunas
Los barquitos navegando
Sobre el rio rumbo al mar
Los inmensos los cafetales
Los blancos algodonales
Y los bosques mutilados
Por el hacha criminal
Los inmensos los cafetales
Los blancos algodonales
Y los bosques mutilados
Por el hacha criminal
Creo en voz
Arquitecto ingeniero
Artesano carpintero
Albañil y armador
Creo en voz
Constructor de pensamiento
De la musica y el viento
De la paz y del amor
Yo creo en voz Cristo obrero
Luz de luz y verdadero
Unigénito de Dios
Que para salvar al mundo
En el vientre humilde y puro
De Maria se encarnó
Creo que fuiste golpeado
Con escarnio torturado
En la cruz martirizado
Siendo Pilatos pretor
El romano imperialista
Puñetero desalmado
Que lavandose las manos
Quiso borrar el error
El romano imperialista
Puñetero y desalmado
Que lavandose las manos
Quiso borrar el error
Creo en voz
Arquitecto ingeniero
Artesano carpintero
Albañil y armador
Creo en voz
Constructor de pensamiento
De la musica y el viento
De la paz y del amor
Creo en voz
Arquitecto ingeniero
Artesano carpintero
Albañil y armador
Creo en voz
Contrustor de pensamiento
De la musica y el viento
De la paz y del amor
Paroles et musique de Carlos Garcia Godoy, musicien, compositeur et chanteur du Nicaragua.
Si vous lisez l'espagnol et que vous voulez en savoir plus sur l'histoire de cette chanson qui, à l'image de nombreux Latino-américains, ne dissocie pas la Foi de l'Engagement politique, je vous suggère cet intéressant article.
Je l'avais dragué toute la soirée et, toute la soirée, il n'avait cessé de me fuir. Je fus donc surpris quand au moment de rentrer chez moi, il s'approcha pour demander si j'avais du feu. Je crois que j'avais sur moi des allumettes que je lui tendis. Il alluma sa cigarette et continua de marcher à côté de moi sans rien dire. Il était tard et nous étions seuls ; je lui dis que, puisque nous semblions aller dans la même direction, aussi bien faire la conversation en marchant. Il me répondit que les Québécois n'aimaient pas trop parler aux étrangers qui ne parlent pas bien français. Je lui répondis que je n'étais pas « les Québécois » et que je ne savais pas qu'il ne parlait pas bien français puisque je n'avais entendu de sa bouche que les quelques mots qu'il avait prononcés pour me demander si j'avais du feu.
Il était chilien et avait interrompu ses études à Santiago pour venir au Québec. Sa connaissance du français n'était pas parfaite ; s'il avait du mal à terminer sa phrase, je lui demandais de le dire en espagnol ; nous parvenions très bien à nous comprendre. Je ne me souviens plus de la conversation que nous avons eue ensuite, mais elle était assez intéressante pour que je le raccompagne devant la porte de son appartement avant de rentrer chez moi.
Le lendemain, en fin de soirée, je le vis arriver dans le bar que je fréquentais tous les soirs depuis quelques mois. J'avais dû lui dire, en le raccompagnant, que je fréquentais ce bar ; et je crois me souvenir qu'il y allait assez souvent aussi. Il se dirigea directement vers moi, m'embrassa et resta à mes côtés pratiquement jusqu'à la fermeture du bar. La conversation n'était pas facile à cause du volume de la musique. Mais nous prenions tous deux plaisir à voir danser les garçons. Quand je décidai de rentrer, il me demanda s'il pouvait partir en même temps que moi. Comme la veille, je le raccompagnai à la porte de l'appartement qu'il partageait avec son amoureux.
Vers la même heure, le lendemain il vint me trouver dans ce bar où j'aimais observer la faune garçonnière et où j'étais devenu une sorte d'« animateur ». Je trouvais un peu triste que tous ces garçons qui cherchaient à briser leur solitude ne se parlent pas entre eux ; j'avais donc commencé à parler aux uns et aux autres et, au fil des soirées, des semaines, j'étais devenu pour un grand nombre d'entre eux la personne qu'ils pouvaient saluer et à qui ils pouvaient parler un moment s'ils en avaient envie. Très souvent, à mon arrivée un peu avant minuit, le portier, l'un des deux propriétaires ou le barman me disait : « Vas voir un tel ; je pense qu'il est déprimé ou que ça ne va pas. » J'allais donc saluer celui que l'on m'avait désigné et tenter de voir ce qui n'allait pas. Il m'arriva de donner rendez-vous à un jeune homme qui voulait se suicider parce qu'il venait de perdre son poste de gérant de restaurant ; je l'ai aidé à refaire son curriculum vitae et je l'ai encouragé à relancer ses démarches ; quelques semaines plus tard, j'appris qu'il avait non seulement décroché un poste dans un bon restaurant mais qu'en plus il donnait des cours de cuisine à la télévision. La plupart du temps, il suffisait de parler un peu et d'accorder à l'un et à l'autre un peu d'attention affectueuse dont tout le monde a besoin, surtout quand la solitude pèse, notamment après une déception amoureuse. Ces sorties me faisaient du bien mais, en plus, j'avais le sentiment d'être, par ma seule présence, utile aux autres. Chacun se sentait ainsi moins seul, puisqu'il avait l'impression d'avoir un « ami » qui l'attendait dans ce bar. Mon jeune Chilien le comprit très vite.
Deux ou trois jours plus tard, au moment où je le raccompagnais, il me demanda quand je l'inviterais à prendre le thé chez moi. Je lui répondis qu'il était le bienvenu quand il le voudrait, que je ne le lui avais pas proposé pour ne pas l'effrayer, puisqu'il m'avait fui toute la soirée quelques jours plus tôt. Il me dit qu'il devait rentrer, mais que le lendemain il m'inviterait chez lui. Le lendemain, en fin de soirée, je le raccompagnai comme les jours précédents et, au lieu de me quitter devant chez lui, il m'invita à monter. Il prépara du thé et quelques petits trucs à grignoter et nous nous installâmes au salon pour écouter de la musique. Son copain était au Chili pour quelques semaines ; nous pouvions donc écouter de la musique toute la nuit sans déranger personne. Je rentrai chez moi au petit matin. Nous nous retrouvâmes au bar en fin de soirée et chaque soir, à la fermeture ou un peu avant, nous rentrions chez lui pour boire du thé et parler en écoutant de la musique.
Il me fit découvrir beaucoup de musique chilienne et latino-américaine. Je me souviens particulièrement des chansons de la Chilienne Violeta Parra et de l'Argentine Mercedes Sosa. En écoutant cette musique, il me parlait de lui, du Chili, de l'Amérique latine. Avec lui, je découvrais tout un univers qui ne me disait pas grand-chose auparavant. Il me parla avec beaucoup d'émotion du poète espagnol Federico Garcia Lorca, fusillé en 1936 et dont l'évocation du nom et des oeuvres fut pratiquement interdit en Espagne jusqu'à la mort de Franco en 1975.
Un soir, ou plutôt : une nuit, après avoir écouté pas mal de disques de musique chilienne, il me demanda ce que je voulais écouter ; sachant qu'il jouait de la guitare et qu'il chantait, je lui répondis simplement : « Toi ! ». Il me dit : « D'accord, pour toi, je vais chanter ». Il prit sa guitare et commença à chanter. Je fondis littéralement, de bonheur et de joie. Il chantait merveilleusement bien. Et j'étais très touché qu'il chante pour moi sans fausse pudeur. J'étais ravi, mon coeur et mon âme étaient transportés et je ne m'appartenais plus. J'étais véritablement sous le charme de ce garçon...
Il n'était pas question d'être amoureux. Ni lui ni moi ne le souhaitions et une relation amoureuse entre nous aurait été catastrophique, voire incestueuse, puisque je le considérais comme un frère. Nous ne parlions pas la même langue, mais nous parlions le même langage. Je voyais de plus en plus ce charmant Chilien, pas seulement le soir dans ce bar que nous fréquentions, mais durant la journée aussi. Il venait chez moi, j'allais chez lui ; nous passions de longues heures ensemble. Il lui arrivait de m'appeler à quatre heures du matin pour me demander s'il pouvait passer prendre un café ou si je voulais venir manger avec lui. Il faisait partie d'un groupe musical chilien et je suis allé plusieurs fois le voir et l'entendre sur scène. Je rencontrais tout un réseau d'amis...
Puis un jour, il a été plus occupé ; je le voyais moins souvent. Il me donnait parfois rendez-vous sans venir. Je l'attendais parfois durant des heures alors qu'il avait oublié qu'il devait passer chez moi ou me téléphoner... Il se passait parfois des jours, puis des semaines, sans qu'il m'appelle. Je commençai à compter les mois. Puis je décidai que je ne le verrais plus. Ce fut douloureux, mais je tins ma résolution.
Plusieurs mois plus tard, je l'ai croisé un jour dans la rue. Nous avons échangé quelques politesses, quelques nouvelles. Au moment de nous quitter, il me demanda si j'allais l'appeler ; je répondis : « Non ! ». Il voulut savoir pourquoi ; je lui répondis que j'avais eu assez de mal à ne plus attendre son appel et que je ne voulais pas recommencer à attendre en vain. Il eut l'air de comprendre. Il est reparti blessé, sans doute. Moi aussi. Malgré tout, j'étais satisfait d'avoir eu assez de force pour ne pas retomber sous le charme.
Je crois qu'il m'a dit qu'il était devenu professeur de langue et de littérature espagnoles. Je suis persuadé qu'il est un excellent professeur car ce qu'il m'avait enseigné, il l'a fait avec beaucoup d'intelligence et de finesse. Je me demande s'il écrit encore sur la belle table ancienne que j'avais achetée chez un antiquaire quelques années plus tôt et que je lui avais cédée puisqu'il souhaitait l'avoir...
Ajout : Voici les paroles de la chanson « Credo - misa campesina », interprétée par Nana Mouskouri et Mercedes Sosa :
Creo señor firmemente
Que de tu pródiga mente
Todo este mundo nació
Que de tu mano de artista
De pintor primitivista
La belleza floreció
Las estrellas y la luna
Las casitas las lagunas
Los barquitos navegando
Sobre el rio rumbo al mar
Los inmensos los cafetales
Los blancos algodonales
Y los bosques mutilados
Por el hacha criminal
Los inmensos los cafetales
Los blancos algodonales
Y los bosques mutilados
Por el hacha criminal
Creo en voz
Arquitecto ingeniero
Artesano carpintero
Albañil y armador
Creo en voz
Constructor de pensamiento
De la musica y el viento
De la paz y del amor
Yo creo en voz Cristo obrero
Luz de luz y verdadero
Unigénito de Dios
Que para salvar al mundo
En el vientre humilde y puro
De Maria se encarnó
Creo que fuiste golpeado
Con escarnio torturado
En la cruz martirizado
Siendo Pilatos pretor
El romano imperialista
Puñetero desalmado
Que lavandose las manos
Quiso borrar el error
El romano imperialista
Puñetero y desalmado
Que lavandose las manos
Quiso borrar el error
Creo en voz
Arquitecto ingeniero
Artesano carpintero
Albañil y armador
Creo en voz
Constructor de pensamiento
De la musica y el viento
De la paz y del amor
Creo en voz
Arquitecto ingeniero
Artesano carpintero
Albañil y armador
Creo en voz
Contrustor de pensamiento
De la musica y el viento
De la paz y del amor
Paroles et musique de Carlos Garcia Godoy, musicien, compositeur et chanteur du Nicaragua.
Si vous lisez l'espagnol et que vous voulez en savoir plus sur l'histoire de cette chanson qui, à l'image de nombreux Latino-américains, ne dissocie pas la Foi de l'Engagement politique, je vous suggère cet intéressant article.