lundi 27 février 2006

Merci de votre patience...

Je n'ai pas abandonné l'écriture et la publication de billets dans ce carnet, publication que je souhaiterais quotidienne. Cependant, le nouvel emploi que j'occupe depuis une semaine a pris beaucoup de mon temps et il a, surtout, bouleversé mon emploi du temps et mes habitudes de sommeil. Tout va très bien au travail et si parfois je fais de plus longues heures, je serai payé en fonction du nombre d'heures travaillées. On m'a embauché parce qu'il y avait en ce moment beaucoup de travail à livrer dans une période de temps relativement courte. Il m'a fallu, par exemple, apporter à la maison en fin de semaine des épreuves à corriger que je dois remettre à huit heures et demie ce matin. Je travaille sur des documents qui, en attendant d'être rendus publics, sont très confidentiels car ils pourraient intéresser les médias, les marchés financiers, etc. Je craignais que cela augmente le taux de stress, mais je me rends compte que je gère assez bien les attentes, le niveau de responsabilité ainsi que les délais très courts dans lesquels il faut souvent livrer le travail. Qu'il s'agisse de revoir le discours du président de cette multinatonale, une simple invitation à une personnalité publique ou tous les textes du rapport annuel de l'entreprise, je sais que le moindre détail compte puisqu'à chaque fois c'est l'image publique de l'entreprise et de ses dirigeants qui est en jeu ; je m'efforce d'accorder la même importance à tous les textes et de remettre aux dirigeants qui me les confient des documents impeccables. Je n'ai pas vraiment d'influence sur le contenu lui-même de ces documents, mais je peux faire en sorte que leur lecture présente le moins d'irritants possible...
Parallèlement à cet emploi, je suis membre de deux organismes aux sein desquels j'assume des responsabilités. On dirait que tout arrive en même temps : les réunions, les documents à préparer, les assemblées générales, etc. Et dans la réorganisation de ma vie personnelle, les événements se bousculent également. Résultat : je suis très occupé, sollicité, préoccupé ; pour l'instant j'arrive à coordonner tout cela et je crois que je vais y arriver ; dans quel état ? ça c'est une autre histoire : j'en reparlerai. J'aimerais toutefois avoir un peu plus de temps pour la lecture, l'écriture, les relations affectives ; j'espère bien trouver un peu de temps au cours des prochains jours. Merci de votre patience : si j'ai pu continuer de lire quelques carnets amis, je n'ai pas toujours eu le temps de laisser les commentaires que j'aurais voulu ; votre présence virtuelle me donne l'énergie nécessaire et le goût de continuer. Je reviendrai.

lundi 20 février 2006

Quête de sens...

Depuis quelques semaines, j'ai entrepris une profonde réflexion, une sérieuse remise en question de mes valeurs, de mes façons de penser et d'agir, etc.
Ne croyez pas que je sois téméraire ou courageux ; je n'avais simplement plus le choix.
Animé d'un noble idéal, j'ai nourri de beaux rêves, couvé de grandes ambitions. Depuis des années, j'ai travaillé comme un fou, sauf que... tout ce que j'ai fait ne s'inscrivait pas forcément dans un plan d'action devant mener à l'atteinte de mes objectifs. Je me suis laissé envahir par les responsabilités que l'on voulait me confier ou par les missions dont je me suis cru investi... J'ai toujours rêvé d'avoir tout mon temps pour rêver et, au lieu de cela, je me suis noyé dans l'engagement et dans l'action. Or le résultat de tout cela, c'est que rien ne va plus, je suis devant un beau fiasco.
Le stress constant des dernières années a sérieusement menacé ma santé. Ma situation financière est une catastrophe. Ma vie affective est un désert — et je n'aime même pas les chameaux. Et j'en suis venu à ne plus m'intéresser à rien (ou presque) ; je fonctionne par automatismes sauf que, de plus en plus souvent, j'ai envie de faire la grève : j'avance à reculons. Je réponds plus souvent par la fuite que par adhésion.
Depuis quelques semaines, donc, j'essaie de mettre de l'ordre dans tout cela, de régler quelques problèmes parmi les plus criants. Et ces dix derniers jours, les événements se sont précipités, me laissant peu de temps pour réfléchir, pour prendre du recul et tenter de donner un sens à tout cela. Je peux très bien fonctionner dans l'action et même rester calme et efficace dans les situations d'urgence ; dans ces situations, j'ai cependant tendance à m'oublier, à faire abstraction de mes propres besoins et de mon propre équilibre (et alors, il n'est même plus question de rêves, de plaisirs, de bonheurs, de quelque ordre qu'ils soient ; même les livres, la musique et tout ce qui normalement donne un sens à ma vie, ne m'attire plus). Depuis deux semaines, j'ai des dizaines d'idées à explorer, j'ai commencé à rédiger plusieurs billets que je n'ai pas pu finir parce que je sens qu'il leur manque une étincelle de vie.
Parmi les événements des derniers jours, certains sont plus désagréables ou pénibles que d'autres. Il en est cependant un certain nombre qui sont plutôt agréables ; je m'attarderai à ces derniers. Mercredi dernier, on m'a fait une offre d'emploi que je n'avais nullement sollicité et que je n'aurais même pas osé essayer de décrocher ; on m'avait appelé quelques jours plus tôt pour vérifier mon intérêt et ma disponibilité et, bien que flatté d'être sollicité, je n'ai pas montré beaucoup d'enthousiasme, car je voulais vraiment mesurer mes chances de réussite. Quand j'ai vu la proposition écrite que me faisait cette entreprise, je me suis dit que je ne pouvais pas refuser : je travaillerai sous la direction d'une femme que je respecte énormément pour ses qualités professionnelles et avec qui j'ai des relations des plus cordiales ; j'assumerai des fonctions que j'aime et, pour couronner le tout, on me propose des conditions financières très intéressantes (il s'agit d'un contrat à court terme, mais si jamais il devait se prolonger, je n'aurais plus jamais d'ennuis d'argent : on a doublé le salaire de mon emploi précédent, qui était tout de même convenable). Comme je le disais dans un courriel à un confrère de la blogosphère, je sais que l'on m'a offert ce poste parce que l'on connaît mes compétences ; je crois aussi qu'on a pensé à moi parce que, quand je le veux, je sais être aimable.
Après avoir reçu cette offre d'emploi, à laquelle je n'avais pas encore donné mon accord, j'ai reçu un appel téléphonique de Californie ; mon ancien petit voisin (que j'adore, si ce n'était pas encore évident) ne m'avait pas donné de nouvelles depuis quelques semaines et il a eu envie d'entendre ma voix...
Vendredi dernier, j'ai reçu quelques exemplaires d'un magazine publié par un ordre professionnel regroupant des langagiers ; j'étais particulièrement curieux de voir ce numéro consacré aux communications écrites, pour la simple raison qu'on m'avait demandé d'y rédiger un article, que j'ai soumis en novembre dernier (j'en ai parlé les 27 et 28 novembre).
Quelques autres événements, aussi nouveaux que sympathiques, sont venus éclairer ces derniers jours.
Tout n'est pas réglé ; il y a encore beaucoup de travail à faire, ne serait-ce que pour redonner un sens à ma vie. C'est tout de même stimulant d'avoir quelques bonnes nouvelles en si peu de temps.

Les marrons sont chauds

L'une des qualités indispensables à un chef d'État, c'est sans doute son leadership. Parmi les présidents français des cinquante dernières années, il en est un dont on ne peut pas dire qu'il n'ait pas été un chef. Le général de Gaulle avait l'autorité d'un vrai chef ; et je me demande même si, pour embrasser la carrière militaire puis celle d'homme politique, il n'avait pas renoncé à une carrière de chef cuisinier. Rêvons un peu (rêve ou cauchemar, selon le rêveur) : il devait certainement aimer le veau, puisqu'il aimait dire que les Français étaient des veaux ; imaginons un peu toutes les manières d'apprêter le « veau » qu'il aurait inventées.
S’il était encore vivant, je crois qu’il aurait plaisir à lire quelques-uns des carnets virtuels que nous fréquentons et qui, jour après jour, nous font saliver. En épluchant ses discours, il devient évident qu’il avait le sens de la cuisine, notre Général, pour faire ce commentaire : « On n’intègre pas des nations comme des marrons dans une purée. » ... À moins que ce ne soit un conseil adressé au ministre de l'Intérieur.
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dimanche 19 février 2006

Le cours de la vie...


« Le fleuve fait des détours parce que
personne ne lui montre le chemin. »
Proverbe gabonais

Quand j'étais enfant, puis adolescent, je vivais à la campagne et, en marchant un peu, pas très loin de chez moi, il y avait cette rivière où l'on n'aurait eu qu'à se pencher pour attraper du saumon (sauf que les droits de pêche étaient vendus à des organisations privées américaines et gare au Québécois qui s'approchait trop près de la rivière ; en ce temps-là, cette rivière, comme bien d'autres au Québec, étaient gardées par des « polices » privées américaines, aussi soupçonneuses, pas plus aimables et sans aucun sens de l'humour, exactement comme les policiers du président d'aujourd'hui) :

(En cliquant sur les images, vous devriez
pouvoir les voir en plus grand format)

Aujourd'hui, en sortant de chez moi, je tombe sur ceci (c'est moi qui ai pris cette photo) :


Heureusemement, il me suffit de marcher un peu dans le sens contraire de la circulation automobile et, au bout de ma rue, je débouche sur le parc du mont Royal :

(Cette image a été empruntée ici.)

En voici une vue d'ensemble :

Le parc du mont Royal et le Lac-des-Castors en avant plan, le Centre-ville et le fleuve Saint-Laurent à l'horison. Le chemin de la Côte-des-Neiges à droite, le chemin Remembrance et la voie Camillien-Houde qui traversent la montagne. Le cimetière Notre-Dame-des-Neiges à gauche. (Cette image et sa légende viennent d'ici).

vendredi 17 février 2006

Paris, réel et imaginaire


« À mes yeux Paris restera le décor d'un roman que personne n'écrira jamais. Que de fois je suis revenu de longues flâneries à travers de vieilles rues, le coeur lourd de tout ce que j'avais vu d'inexprimable ! S'agit-il là d'une illusion ? Je ne le crois pas. Il m'arrive souvent de m'arréter tout à coup devant telle grande croisée drapée de fausses dentelles, au fond d'un vieux quartier, et de réver sans fin aux destinées inconnues qui se déroulent à l'abri de ces vitres noires. Mon regard distingue un petit bouquet qui change ou disparaît selon les saisons, placé au milieu d'une table que recouvre une étoffe sombre ; et c'est tout, mais c'est peut-étre assez. Qui vit, qui meurt entre ces murs ? Pour un romancier, toute existence, fut-elle la plus simple, garde son irritant mystère, et la somme de tous les secrets a quelque chose qui tantôt le stimule et tantôt l'accable. Quel énorme gaspillage de situations, de mots, de coups de théâtre, de personnages, de mises en scènes ! Comment ne pas s'émouvoir d'une telle concurrence ? Copier n'est pas possible. Il n'y a que les impuissants et les nigauds qui copient. Non, il s'agit de faire aussi bien, si l'on peut, avec des moyens à nous. Commence alors l'étrange supplice de la page blanche dans laquelle il faut ouvrir une fenétre qui ne soit pas celle que j'ai vu tout à l'heure, mais d'une vérité aussi impérieuse. »
Julien Green, Paris, éd. du Seuil, 1983 ; coll. « Points Littérature », 1989.


Avec mon vieil ami parisien, la promenade le long du canal Saint-Martin était un rituel que nous faisions le dimanche, au moins une fois durant mon séjour chez lui. La dernière fois, c'était à l'automne 2001. Nous avions fait un arrêt à l'hôtel du Nord pour prendre quelques photos de l'ami devant ce lieu mythique de la littérature, du cinéma et des promrnades dans Paris. Ce sera l'une des dernières photos que j'aurai de cet ami qu'une tumeur au cerveau emportera deux ans plus tard sans que je l'aie revu.


Qui peut dire où se trouve cette maison ?

Les photos ne sont évidemment pas de moi ; la photographie ne fait pas (encore) partie de mes nombreux talents.

mercredi 15 février 2006

Entreprendre...


« Quoi que tu rêves d'entreprendre, commence-le
L'audace a du génie, du pouvoir, de la magie. »

Goethe

« La difficulté de réussir ne fait qu'ajouter
à la difficulté d'entreprendre. »

Beaumarchais

« Lorsque tu fais quelque chose,
sache que tu auras contre toi,

ceux qui voudraient faire la même chose,
ceux qui voulaient le contraire,
et l'immense majorité de ceux
qui ne voulaient rien faire
. »
Confucius

« Échouer, c'est avoir la possibilité
de recommencer de manière plus intelligente
. »

Henry Ford

« Rien de grand n'a jamais pu
être réalisé sans passion
. »

Hegel

mardi 14 février 2006

Émigrer... au Québec ou au Canada ?


Depuis que j'ai découvert l'univers des carnets virtuels, je constate que nombreux sont les Européens, principalement des Français (je parcours surtout les carnets francophones), qui veulent venir vivre ici. Certains parlent de s'établir au Québec, alors que d'autres parlent plutôt de déposer leur pénates au Canada. Pour les uns, la distinction est très claire entre le Québec et le Canada ; d'autres n'y comprennent pas grand-chose. S'ils ont en tête Montréal plutôt que Toronto ou Vancouver, les premiers sont susceptibles de mieux réussir leur intégration, alors que les autres risquent de trouver plus difficile l'adaptation à la réalité québécoise. Indépendamment des considérations juridiques et politiques, la vie au Québec n'est pas tout à fait comme la vie en Ontario, en Alberta, etc.

Et si vous vouliez tester votre aptitude (actuelle) à bien vous intégrer au Québec, je vous présente une blague qui a circulé ces derniers mois ; si vous pouvez la comprendre et l'apprécier, vous méritez tout de suite un visa ; sinon, il vous faudra étudier encore un peu avant de présenter votre demande d'immigration. (Je conseille aux yeux sensibles de mettre des lunettes fumées, car il y a dans ce texte des mots « liturgiques » et d'autres quelque peu vulgaires).

Dans un café bondé de Paris, seul à sa table, un touriste déguste une crème brûlée. Soudain, un autre touriste s'approche de lui :
- Est-ce que pouvoir m'asseoir ici ?
- Pas de problème...
- Merci, vous être gentil...
- Vous êtes en vacances ?
- Oui, moi arrivé hier...
- Vous venez de quel pays ?
- De Norvège. Et vous ?
- Du Québec.
- Québec ? Moi pas connaître...
- Ben, je viens du Canada...
- Ah ! Canada ! Ça connaître ! Mais pourquoi avoir dit que vous venir du Québec ?
- Parce que je viens d'abord du Québec !
- Ah, vous être né au Québec et avoir immigré au Canada...
- Non, moi être né au Québec pis être resté au Québec...
- Ah, votre père vient du Canada ?
- Non, mon père, ma mère, ma femme, mon chien, tout le monde vient du Québec...
- Alors pourquoi avoir dit Canada ?
- Parce que vous saviez pas c'était quoi le Québec, saint-crème !
- Mais si vous pas avoir su c'était quoi Norvège, moi pas vous avoir dit que mon pays être Japon...
- Le Canada, c'est pas le Japon câlisse. Le Canada, c'est mon pays.
- Ah, votre pays plus être Québec ?
- Mon pays, c'est le Québec. Mais mon pays, ça peut aussi être le Canada, si la personne à qui je parle sait pas c'est quoi le Québec ciboire...
- Moi pas comprendre...

- Regarde, c'est simple : Je viens de la province de Québec dans le pays du Canada.
- Ah! Mais moi pas avoir demandé de quelle province vous venez, mais de quel pays... Moi venir de région Lofoten en Norvège, mais avoir répondu Norvège quand vous avoir demandé de quel pays je venais...
- Je l'sais, j'suis pas cave, sacrament ! Mais moi, quand on me demande de quel pays je viens, je réponds le Québec ! Même si c'est le nom de ma province. Pour moi, c'est comme mon pays.
- Oh ! Moi comprendre. Vous être séparatiste. Vouloir que votre province du Québec devienne votre pays...
- Es-tu fou, ostie? Je veux rien savoir de ça !
- Moi plus comprendre...
- C'est simple ! Tu m'as demandé de quel pays je viens, j'ai répondu le Québec, parce que le Québec c'est mon pays, mais je veux pas que ce le soit vraiment, parce que ce serait trop de troubles. Je veux juste pouvoir le dire. Faque je peux-tu le dire ?
- Moi tout mêlé. Toi avoir passeport de quel pays :
Québec ou Canada ?

- CANADA, Tabarnak !!!
- Alors pourquoi toi pas avoir répondu tout de suite Canada ?
- Parce que ça me tente pas. Pour moi, le Canada, c'est Anne Murray, le Stampede, la police à cheval, Toronto, le SRAS, et c'est pas chez nous tout ça. Chez nous, c'est Séraphin Poudrier, la P'tite Vie, Félix Leclerc, la poutine et les pitounes, les Canadiens, les Bougons... Tu comprends-tu ???
- De moins en moins...
- Regarde, on va oublier ça. Pose-moi une autre question.
- De quelle ville tu viens ?
- Euh... Ben là, je l'sais pus...
- Toi pas savoir c'est quoi ta ville ?
- Oui, je sais c'est quoi ma ville. Mais ma ville, c'était une ville qui a fusionné avec une autre ville mais qui, là, va peut-être défusionner avec la ville qui serait censée être devenue ma ville...
- Toi pas évident ! Quand toi écrire ton adresse, toi écrire quoi ?
- Je le sais pus non plus. Avant, j'écrivais Hull, mais Hull est devenue Gatineau, mais y nous ont dit d'attendre trois ans avant de ne plus écrire Hull pour pas mêler le facteur. Mais là, les libéraux ont passé une loi qui permet à Gatineau de redevenir Hull, mais je sais pas s'il va falloir attendre encore trois ans avant de pouvoir l'écrire ou si quand les trois premières années vont être finies, il va falloir écrire Gatineau durant trois ans, et après écrire Hull. À moins que le PQ soit revenu au pouvoir et que là, on ait refusionné avec Gatineau, ce qui ferait qu'on devrait écrire Gatineau pendant trois ans...
- Je pense que moi partir, avoir mal de tête...
- Pourtant, c'est simple tabarnak ! : Ma ville, c'est Hull, mon pays, c'est le Québec. Mais si t'aimes mieux, ma ville c'est Gatineau, pis mon pays, c'est le Canada.
- OK, là, je comprends !
- Y était temps en crisse. En tout cas, ça été ben l'fun de jaser avec toi, pis si jamais tu viens dans mon coin, tu viendras me voir...
- OK. Mais tu vas être où ? À Hull au Québec... ou à Gatineau au Canada ?
- Ah ! pis va chier, 'stie !

Sans présumer de ses opinions politiques (il est toujours discret sur ce point), je vous invite, si vous ne le connaissez pas déjà, à lire régulièrement le blogue d'Olivier - un Français au Québec, qui me semble présenter tous les « symptômes » d'une intégration réussie.

lundi 13 février 2006

Consentir...

Pour faire suite à la citation d'Eleanor Roosevelt (le 7 février dernier), abondamment commentée, il me semblait pertinent de souligner ici l'exposition qui se déroule en ce moment à Paris, depuis le 18 janvier dernier jusqu'au dimanche 9 avril 2006, dans les locaux de la Fondation Henri Cartier-Bresson.

Cette exposition présente une centaine de photographies de Cartier-Bresson, des plus anciennes aux plus récentes. On y trouve des photos de Jean-Paul Sartre, de Marilyn Monroe, de Samuel Beckett, d'Irène et Frédéric Joliot-Curie...


Je mentionne cette exposition pour quelques raisons : d'abord parce que j'ai toujours été fasciné par les images en noir et blanc de Cartier-Bresson, qu'il s'agisse de portraits, de scènes de rues, etc. Chacune de ces images révèle une présence, une profonde intériorité ou encore une vitalité débordante, quand ce n'est pas une grande tendresse. Ensuite, la Fondation Henri Cartier-Bresson est située dans le quartier de mes premières amours parisiennes, à Montparnasse, qui aura été pour moi le lieu de mon passage du cocon à l'état de papillon pas trop volage encore (j'en reparlerai dans un billet à venir). Et, finalement, j'aime le titre de cette exposition : « Le silence intérieur d'une victime consentante »...

La Fondation Henri Cartier-Bresson est située au 2, Impasse Lebouis, 75014 Paris.

L'image d'Édith Piaf provient d'ici.

mardi 7 février 2006

Rien, ni personne...


« Personne ne peut réussir
à vous faire sentir inférieur
sans votre consentement. »

Eleanor Roosevelt

Sur des rameaux trop frêles...


« Soyez comme l'oiseau, posé pour un instant

Sur des rameaux trop frêles,
Qui sent plier la branche et qui chante pourtant,
Sachant qu'il a des ailes ! »
Victor Hugo

Do you speak english ?

Depuis que j'ai entrepris de tenir ce carnet virtuel, j'ai plusieurs fois pris la défense de la langue française et dénoncé des pratiques que je trouve pour le moins discutables.

Pour vous démontrer que je suis pas qu'un monomaniaque, sectaire, pisse-vinaigre, je vous propose aujourd'hui deux leçons d'anglais. Si, si, vous avez bien lu : deux brèves leçons d'anglais.

En fait, ce sont deux leçons de prononciation anglaise.

Pour ne pas décourager les débutants, je vais d'abord vous proposer une première phrase française, puis je vous proposerai sa traduction anglaise que vous devrez vous exercer à prononcer sans erreur, cinq ou six fois, de plus en plus vite.

Voici la première phrase : « Trois sorcières regardent trois montres Swatch. Quelle sorcière regarde quelle montre Swatch ? »

Ça y est ? vous avez bien saisi ; à vous, maintenant : prononcez la phrase suivante plusieurs fois, à voix haute, sans erreur :

"Three witches watch three Swatch watches. Which witch watch which Swatch watch ?"

Si vous avez bien réussi cette première étape, et seulement si vous l'avez réussie (je compte sur votre honnêteté pour respecter la consigne), vous pouvez passer à l'étape suivante.

Voici la deuxième phrase, en français : « Trois sorcières suédoises et transsexuelles regardent les boutons de trois montres Swatch suisses. Quelle sorcière suédoise transsexuelle regarde quel bouton de quelle montre Swatch suisse ? »

Et cette phrase, en anglais, que vous devez prononcer cinq ou six fois, à voix haute et sans erreur, de plus en plus vite :

"Three Swedish switched witches watch three Swiss Swatch watch switches... Which Swedish switched witch watch which Swiss Swatch watch Switch ?"


Fin des deux premières leçons !
Vous pouvez maintenant... nettoyer votre écran.

lundi 6 février 2006

Retour à la normale ?

Je rédige ces quelques lignes, sans trop de conviction... Les problèmes techniques que Blogger a connus ces derniers jours ont miné ma confiance, refroidi mes ardeurs et ralenti mon élan... Il m'est arrivé quelques fois de perdre des fichiers électroniques et, à chaque fois, il m'a fallu plusieurs jours pour m'en remettre ; j'ai beau savoir que l'informatique n'est pas aussi infaillible que le pape, j'ai tendance, comme la plupart des gens, à lui accorder toute ma confiance, même après de malheureuses expériences... Accorder toute ma confiance ? Peut-être pas ; il serait sans doute plus juste de dire que je lui accorde « toute mon inconscience », dans la mesure où je ne prends peut-être pas toutes les précautions d'usage pour ne pas trop souffrir des pannes et des autres problèmes que l'informatique peut faire subir à un usager. Après quelques jours de déception, de frustration, je reprends normalement mes activités normales... sauf en ce qui concerne mes écrits personnels, mon journal intime, par exemple. Là, j'ai beau essayer de renouer le fil, de reprendre le récit de ma vie trépidante comme s'il ne s'était rien passé, ça ne fonctionne pas. C'est un peu comme si, en rentrant un soir, on constatait que certaines pages de son journal intime avaient été arrachées ; il est difficile dans les jours qui suivent de continuer d'écrire comme si de rien n'était, de faire semblant que personne ne viendra lire ce que l'on aura confié à son carnet secret. Avec les problèmes informatiques, on peut toujours se consoler en pensant que la perte de documents importants n'est pas le fait d'une personne de son entourage, voire de la personne aimée, en qui l'on place toute sa confiance ; cela relève plutôt de l'anonymat, comme tout ce qui relève de l'administration publique : les pertes ont beau être considérables, personne n'en est responsable...
Durant l'été 2001, j'ai beaucoup écrit, et j'ai sans doute écrit là les pages les plus enjouées, les plus heureuses, les plus empreintes de tendresse et de joie de vivre. Or, quelques mois plus tard, je me suis rendu compte que je n'avais plus accès à ces pages, que je n'avais pas eu la prudence d'imprimer. J'avais bien fait des copies de mes fichiers, mais les copies des fichiers en question étaient aussi corrompues que les fichiers originaux. Il m'aura fallu plusieurs mois pour retrouver le goût d'écrire des lignes aussi personnelles, aussi intimes. Ce qui composait ma vie d'alors était toujours là et contribuait encore à mon bonheur et à mon inspiration, mais il manquait désormais cette dimension supplémentaire, celle des traces laissées jour après jour et qui témoigneraient un jour, non pas de mon passage en ce monde, mais du passage du bonheur dans le mien.


J'ai reçu, au cours des derniers jours, un certain nombre de commentaires que je ne peux malheureusement pas publier, car Blogger ne semble pas les reconnaître. J'ai renvoyé les commentaires à ceux d'entre vous dont j'ai pu trouver l'adresse de courrier électronique ; si vous le souhaitez, vous pourrez les réinscrire, car il semble que Blogger ait réglé les problèmes techniques qui ont affecté certains blogueurs depuis vendredi dernier.

dimanche 5 février 2006

Is Blogger really sorry ?

Blogger says : « We're sorry, but we were unable to complete your request. »

Mais, Blogger ne dit rien quand il fait disparaître mes billet !

Et, moi, je ne suis vraiment pas content !!!
Je n'ai toujours pas accès aux commentaires laissés !
Mes nouveaux billets sont systématiquement effacés !
Si Blogger ne règle pas rapidement ce problème, je songe à passer... ailleurs !
Je suis désolé : je ne publierai rien d'autre pour l'instant, car tout disparaît dans les minutes qui suivent...

jeudi 2 février 2006

Vive la France... française

Le premier Ministre français Dominique de Villepin répond en ce moment précis (18 h 30, heure française) aux questions des Internautes sur la situation de l'emploi en France. Je ne sais si ce qu'il aura à dire saura satisfaire les chômeurs, les demandeurs d'emplois et tous les détenteurs actuels d'emplois précaires, à durée déterminée ou pas... Ils jugeront après l'avoir entendu.

Pour l'instant, je veux simplement souligner que pour avoir le bonheur de dialoguer, ou tout au moins d'entendre parler M. Villepin en direct, il fallait inscrire dans notre navigateur l'adresse suivante : ht tp://hemicycle[point]videolivemeeting[point]com/livegp/
Vous aurez sûrement remarqué dans cette adresse le choix des mots : « hemicycle » (à part l'accent aigu qui manque, ça va ; on ne met pas les accents dans les adresses informatiques) ; « video » (même commentaire) ; « live » et « meeting » (là, franchement, pour annoncer une communication avec le bureau du premier Ministre de la France, je suis presque sûr que l'on pourrait faire mieux ! Les termes « direct » et « rencontre » sont encore des mots français !). Un collègue carnetier dénonçait l'autre jour cette tendance des Français de l'Hexagone, tendance incompréhensible pour un Québécois qui, tous les jours et à tout instant, doit se battre contre l'envahissement de l'anglais, à utiliser de plus en plus de mots et d'expressions anglaises dans leurs conversations et mêmes dans les communications publiques des représentants de l'État et des élites de tout poil.

* Ajout : Le sujet avait déjà été abordé chez Olivier le 18 janvier dernier ; et le débat se poursuit surtout dans les commentaires.

Je sais : on pourra dire, comme l'a dit il n'y a pas longtemps monsieur Maurice Druon, ex-secrétaire perpétuel de l'Académie française, que ce n'est pas au Québec qu'il viendra « prendre des leçons de langue française » ; le vieux dinosaure de l'Académie était furieux de voir que, contre ses directives, le Québec avait autorisé la féminisation de certains titres, comme « madame LA ministre, alors que lui insiste pour que l'on continue de dire « madame LE ministre ». Si le Québec doit s'inspirer plus souvent de la France pour la syntaxe de sa langue (car les constructions québécoises sont, hélas, trop souvent des traductions syntaxiques de l'américain), il aimerait pouvoir s'inspirer aussi de la France pour l'adoption de mots nouveaux pour désigner des réalités nouvelles. Or, sur ce point, les linguistes de l'Office québécois de la langue française seraient-ils plus vigilants et plus créatifs que ceux de la France ? Ne prenons qu'un seul exemple : le terme « courriel » (contraction de deux mots français « courrier électronique ») me semble plus respectueux de la langue que les fameux « mail », « mél », et autres variantes...

Le premier ministre Villepin était, il n'y a pas longtemps encore, ministre des Affaires étrangères. Sur le site de ce ministère, on fait allusion à la Francophonie ; parmi d'autres énoncés, on y lit ceci :

Pourquoi parler français ?
  • En Amérique du Nord, c’est affirmer une identité culturelle.
  • En Afrique subsaharienne, le français permet d’accéder à l’éducation de base. Le français y est la langue du développement, de la modernité.
  • En Europe centrale et orientale, la connaissance du français est associée à l’appartenance à l’Europe unie : ses trois capitales, Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg, sont francophones et, au sein des institutions de l’Union européenne, le français est langue de travail avec l’anglais.
  • Le français est l’une des deux langues de travail à l’ONU, l’une des deux langues officielles du Comité international olympique, la seule langue universelle des services postaux, la langue principale de l’Union africaine.
  • Le français est une langue de plus en plus présente sur la toile.

Certes, la langue de la majorité des Français est riche et vivante ; celle des écrivains et autres créateurs est la plupart du temps admirable ; mais quand donc les communicateurs et autres animateurs, les élites américanisantes, politiques et autres, fascinées par l'« American Way of Life », retrouveront-elles la fierté de cette langue qui est certes un très bel outil de communication, mais surtout la première et la plus évidente expression d'une culture ?


Il y a une phrase que j'aime et que j'ai souvent proposée à tous ceux que je croise, surtout dans ma vie professionnelle, et qu'il m'arrive de conseiller sur la façon d'atteindre leur objectif, quel qu'il soit. « On ne pense qu'avec les mots que l'on a ». Cette phrase d'Hervé Sérieyx est une incitation, selon moi, à enrichir son vocabulaire de façon à pouvoir nuancer sa pensée ; mais ne serait-elle pas aussi une façon de rappeler qu'à force d'utiliser les mots d'une autre langue, on finira par penser comme les premiers usagers de cette langue ? À force d'employer les termes de l'« American Way of Life », ne court-on pas le risque de penser de cette façon, en faisant semblant d'oublier qu'alors l'ex-francophone sera devenu un expatrié linguistique et, par conséquent, un expatrié culturel.