jeudi 5 avril 2018

Alexander aurait aujourd'hui 36 ans...

... mais il est maintenant hors du temps : les dates du calendrier et les chiffres, quels qu'ils soient, n'ont plus pour lui aucune importance. Seul sur son étoile ou en bonne compagnie sur les nuages, il est sûrement plus heureux qu'il l'aura été sur cette Terre...

Mais pour moi qui suis encore ici et qui, comme il y a dix ans, peste encore contre les températures polaires au mois d'avril, je ne peux oublier un certain nombre de dates, comme des points de repère dans cette forêt obscure : le 5 avril 1982 en est une. Et dans quelques jours, il y aura dix ans que ce garçon exceptionnel atterrissait dans ma vie pour l'illuminer, la transformer et lui donner tout son sens.

« April is the cruelest month... » (« Avril est le plus cruel des mois »), a écrit Thomas S. Eliot ; je suis entièrement d'accord avec ce constat : surtout que cette nuit, la température ressentie est de moins 18 degrés Celsius, avec des vents de 90 kilomètres/heure (le vent est si terrible que, lors de sa dernière sortie de la journée, avant d'aller dormir, Rupert a failli être emporté et il a eu peur du vacarme causé par cet Éole déchaîné). Mais avril, c'est aussi l'anniversaire de naissance d'Alexander, celui de la naissance d'Alexander Bull, et le mois où Alexander a eu la merveilleuse idée de m'écrire pour la première fois.

Et s'il est si touchant d'entendre ronfler Rupert sur le canapé du salon pendant que j'écris ces mots, c'est à cause d'Alexander : Rupert est Rupert, un adorable bulldog anglais qui sait bien se faire aimer pour lui-même, mais il est aussi, pour moi ce qu'est la couleur du blé pour le renard du Petit Prince qu'aura été Alexander, et qu'il sera toujours pour ceux qui ont eu le bonheur de croiser sa route.