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mardi 21 juillet 2009

« Ça ne fit même pas de bruit... »

7 juillet 2009

« ... Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas.
Il tomba doucement comme tombe un arbre.
Cela ne fit même pas de bruit... »
Saint-Exupéry


« Le Petit Prince... c'est un ami tres cher de moi vraiment. »
Alexander

samedi 11 avril 2009

67 vies fauchées


Pour construire la nouvelle salle de concert de l'Orchestre symphonique de Montréal, la Ville de Montréal abat, dans un charmant petit parc pas très loin de chez moi, 67 pommetiers aux fleurs roses, âgés de 45 ans.



67 vies fauchées, sans état d'âme !

On en replantera d'autres, mais tout de même : c'est choquant de voir disparaître d'un coup, en quelques minutes, 67 beaux arbres adultes* et sains.

J'écris bien « arbres adultes » et non « arbres matures », comme on le voit et on l'entend trop souvent. Le mot « mature », en français, se dit d'un saumon en âge de frayer. Je veux bien croire que des arbres de 45 ans ont pu avoir l'occasion de se reproduire déjà, mais je considère comme immatures tous les individus qui utilisent cet adjectif pour qualifier un arbre. C'est surtout au Québec qu'on entend l'adjectif « mature » employé autant pour qualifier un arbre, une personne ou un animal. Je ne m'y résigne pas : ça m'écorche les oreilles à chaque fois.

mardi 14 octobre 2008

Promenade dominicale

Au réveil, dimanche matin, j'ai vu que le soleil brillait sur Montréal et je m'étais dit que j'en profiterais pour aller faire une longue promenade en début d'après-midi et vérifier par la même occasion si les arbres avaient pris davantage de couleurs ces derniers jours.

Le temps de prendre mon petit déjeuner, de lire et d'écrire un certain nombre de messages, le soleil est allé se reposer et la lumière était moins éclatante. Les brillantes couleurs des feuilles d'automne seraient donc moins chatoyantes mais j'ai tout de même voulu aller marcher au parc du mont Royal et prendre quelques images


Chaque fois que je me je vais marcher dans la nature, que ce soit à la campagne (pas très souvent) ou dans l'un des parcs de Montréal (le plus souvent le mont Royal, à côté de chez moi), je songe qu'il serait tellement plus agréable de faire cette promenade avec mon amoureux. À défaut de pouvoir marcher avec lui à mes côtés ce dimanche, j'ai fait cette promenade très lentement, en poursuivant une conversation imaginaire avec l'amoureux et en songeant au bonheur que sera cette promenade avec lui lorsqu'il sera là...

Je suis resté longtemps à marcher à l'ombre de ces arbres, à apprécier cette quiétude, en dépit des gens qui circulaient autour. On ne se sentait pas envahi ; il y avait de la place pour tout le monde. Il y avait de la place surtout pour la rêverie, pour penser à ceux que l'on aime, ceux et celles qui composent ce noyau, cette cellule affective que nous aimons appeler notre « petite famille », petite parce qu'elle regroupe un nombre restreint d'êtres chers et cependant immense en terme d'amour des uns envers les autres.

Puis je suis redescendu vers chez moi par l'avenue du Parc, cette avenue que le maire de Montréal s'entêtait à vouloir changer de nom pour celui d'un ancien premier ministre qui, par son indécision politique au sujet du statut du Québec et son habileté à faire de longues phrases creuses pour tenter de faire oublier le vide de sa pensée politique, un habile manipulateur en somme, aurait mérité tout au plus de donner son nom à une impasse. Heureusement, les riverains, les Montréalais, les Québécois se sont mobilisés pour faire renverser une décision stupide, et l'avenue du Parc est restée l'avenue du Parc.

Je ne saurais dire si Montréal est une belle ville ou non mais je suis toujours ému, lorsque je reviens du mont Royal, cet immense espace de verdure à trois pas de chez moi, de voir que l'on peut, en quelques secondes, passer de la campagne à la ville. À quelqu'un qui, il y a quelques semaines, se demandait ce que je pouvais bien aimer en ville, ce serait peut-être le principal élément de réponse : la possibilité de passer si rapidement de la nature à l'activité de la vie urbaine.

Depuis que l'on a démoli l'horrible échangeur routier qui rendait difficile aux piétons l'accès au parc du mont Royal, j'aime faire, pour rentrer chez moi, un détour par l'avenue des Pins et par la rue Sainte-Famille. J'ai déjà habité cette dernière et parfois je pense que j'aimerais y revenir...


Est-ce vraiment un hasard si la discrète rue Basset, que je traverse souvent à pied ou à vélo, qui désormais évoquera toujours pour moi la précieuse amie Petunia, membre de la « petite famille », la famille du cœur, se trouve si près de la chapelle, du musée, du jardin des sœurs hospitalières, de l'Hôtel-Dieu ?


En somme, un très beau dimanche après-midi, malgré tout. Une promenade méditative, un voyage intérieur, un voyage au pays des rêves, des projets, des moments partagés et des autres à venir...

lundi 4 août 2008

Mon arbre, ton arbre... notre vie

Je suis né à la campagne et j'y ai grandi jusqu'à l'âge de 15 ans. Autour de la maison, il y avait un jardin, des bâtiments de ferme, des champs et, pas très loin, la forêt. De quelque côté que l'on regarde, on voyait des arbres, des conifères, surtout, des pins, des sapins, des épinettes, mais aussi des érables, des bouleaux, des trembles, des noisetiers... En fait c'est mon père qui, le premier, avait défriché ce coin de forêt pour y construire d'abord une habitation rudimentaire, faite de troncs d'arbres qu'il avait lui-même abattus, cabane dans laquelle sont nés les premiers de mes frères et de mes soeurs. Par la suite, mon père a construit la maison dans laquelle j'ai vécu de ma naissance jusqu'à quinze ans, avec deux parenthèses. Ce n'était pas un château ni un manoir luxueux, mais c'était une jolie maison de campagne avec une grande galerie qui courait sur trois côtés. Je ne me souviens pas moi-même du temps où nous n'avions pas encore de voisins établis sur des terres voisines qu'ils avaient aussi défrichées et ensemencées.

Quand on vit à la campagne, surtout quand on y est né, les arbres, les plantes, ça nous semble tout naturel ; on en jouit sans trop se rendre compte de la chance que l'on a. Puis, quand on doit, pour « gagner sa vie », s'installer dans les grandes villes, vivre entre l'asphalte et le béton, avec quelques arbres qui essaient tant bien que mal d'humaniser tout cela, on se rend compte du privilège que l'on avait de vivre parmi les plantes, de voir grandir les arbres, d'observer les saumons et les truites frétiller dans la transparence des rivières voisines, d'admirer les bêtes, grandes ou petites, qui peuplent les forêts...

À Montréal, il y a longtemps que j'habite au pied du mont Royal. Quand j'ai besoin de respirer, de retrouver la sérénité, j'ai souvent eu le réflexe d'aller marcher sur le mont Royal. La végétation, les oiseaux et petites bêtes qui aiment ce grand parc autant que moi, me font rapidement oublier le rythme trépidant de la ville ou les agitations de l'esprit et du cœur. Après avoir marché un moment dans les sentiers, après avoir bien senti le sol sous mes pieds, j'aime retrouver « mon » arbre, quelque peu à l'écart et m'y appuyer. Bien adossé à son tronc, il me semble sentir monter en moi une énergie nouvelle comme si mes pieds la puisaient dans le sol, près des racines de l'arbre, et comme si cette énergie grimpait dans le tronc de l'arbre et passait directement en moi au contact de ma colonne vertébrale. Je peux rester ainsi très longtemps, adossé à cet arbre, à refaire le plein d'énergie et à refaire le monde de mes rêves.

Je sais que je ne suis pas le seul à sentir le végétal en moi. J'en parlais récemment avec quelqu'un que j'aime beaucoup ; il me disait accorder aussi beaucoup d'importance à ce contact, à ce ressourcement de l'énergie venant du sol, passant par la végétation et par les arbres.

Sur le plan de la symbolique, avec ses racines s'enfonçant dans le sol et ses branches s'élevant vers le ciel, l'arbre est un symbole de vie, comme s'il était un lien entre la Terre et le Ciel, entre l'humain et le divin. Dans La fugue du petit Poucet, Michel Tournier le dit très bien : « Plus vous voulez vous élever, plus il faut avoir les pieds sur terre. Chaque arbre vous le dit. »

Comme la vie de l'arbre est généralement plus longue que celle de l'homme, on en fait aussi un symbole de renaissance, de fertilité et d'éternité. D'ailleurs, de nombreux parents ont la sagesse, à la naissance d'un enfant, de planter un arbre, en espérant les voir grandir ensemble, le plus longtemps possible.

Les arbres sont, pour diverses raisons, importants dans nos vies personnelles, mais leur présence est essentielle à la survie de la planète sur laquelle nos vivons, pour l'air qu'ils contribuent à purifier, pour la lutte contre le réchauffement et contre la désertification, etc.

La plupart des photos proviennent d'ici

S'il m'arrive souvent de me sentir en communion avec les arbres, je crois que je suis aussi comme le renard du Petit Prince. Je m'intéresse aux choses que me font découvrir ceux qui m'ont apprivoisé ou aux choses qui me rappellent ceux que j'aime. Il y a quelque semaines déjà, mon ami Poeri (dont ce sera l'anniversaire ce mardi 5 août) m'a envoyé des liens vers un film d'animation que l'on peut retrouver sur Internet, film qui a obtenu un grand succès au cinéma et que l'on a pu voir aussi à la télévision. Il s'agit du film d'animation qu'a réalisé le dessinateur québécois Frédéric Back sur une nouvelle de l'écrivain provençal Jean Giono, « L'homme qui plantait des arbres ».

Je n'avais encore jamais eu la patience de regarder au complet le film à la télévision mais, puisque Poeri attirait mon attention sur ce film comme résultat d'une superbe collaboration québéco-provençale, je me devais de le regarder au complet. On peut le trouver en deux parties, je crois, sur Dailymotion (la suite sera annoncée sur la page ; je crois même qu'il y a une version anglaise)ou encore en une seule partie sur Sub (le film dure environ 30 minutes). La narration est assurée par l'excellent Philippe Noiret. La combinaison du texte, de Giono son message, les dessins et l'animation de Frédéric Back et la voix de Noiret font de ce film un document très poétique et très touchant. On aurait tout de suite envie de de prendre ce qu'il faut et d'aller planter des arbres parout où l'Homme a détruit la nature, partout où la Terre a besoin de respirer et de boire..

De plus, comme il s'agit d'un très beau texte de Jean Giono et que ce texte est du domaine public, on pourra lire ici le texte intégral, en français, en anglais ou en russe, je crois.

Je ne sais pas pourquoi Peter Doyle, qui a fait la traduction anglaise, a traduit « tendres comme des adolescents et décidés » par « they were as tender as young girls, and very determined. » C'est comme si, dans son esprit, des adolescents tendres étaient forcément des jeunes filles ! On devrait le priver de sa nationalité anglaise... à moins qu'il ne soit aux États-Unis. Traduttore, traditore, disent les Italiens. « Tout décodage est un autre encodage », me disait hier un ami très cher. Traduire, c'est trahir, en voici donc une preuve supplémentaire.

Message personnel : Quelqu'un que j'aime énormément doit subir aujourd'hui des soins médicaux qui ne sont pas agréables mais nécessaires. Il ne rentrera pas dormir chez lui ce soir. S'il lit ces mots, qu'il sache, encore une fois, que si la distance m'empêche d'être là en personne, j'y serai entièrement de cœur et d'esprit.

mardi 6 mai 2008

Sérénade printanière

Ce matin, alors que je lisais un peu avant d'entreprendre sérieusement ma journée, j'écoutais de la musique. Je n'écoute pratiquement plus de musique que sur mon ordinateur, que ce soit la radio sur Internet si elle n'est pas trop bavarde, ou encore des fichiers musicaux sur un lecteur. Les appareils de radio de l'appartement ne servent plus à rien. J'ai copié presque tous mes disques et les ai convertis en fichiers mp3. Les disques sont maintenant dans des boîtes. Les fichiers, les listes sont plus faciles à gérer. Je fais des listes homogènes, de chansons ou de musique instrumentale, classique ou autre, et d'autres listes sur lesquelles je mélange à peu près tous les genres (sauf le jazz que je ne tolère pas). Je fais jouer ces fichiers musicaux dans l'ordre de la liste ou de façon aléatoire. Il m'arrive ainsi d'avoir des surprises, de découvrir une pièce musicale à laquelle je n'avais pas porté attention.

Ce matin, donc, en entendant la musique qui suit, j'ai voulu savoir ce que c'était. Le compositeur en est Enrico Toselli, un nom que je n'ai jamais vu auparavant. Une petite recherche sur Internet n'a pas donné beaucoup de résultats. J'ai pu au moins apprendre qu'il est né à Florence en 1886 et mort en 1926, je ne sais où.

Il s'est surtout fait connaître par cette sérénade. Aujourd'hui, cependant, ce sont généralement ses interprètes qui sont plus connus, notamment celui qui joue sur cet enregistrement. J'aurais voulu faire entendre la version chantée par Tino Rossi, mais je ne l'ai pas trouvée (non, non, je sais que Tino Rossi n'est pas exactement un contemporain de Toselli).



Ma perruche qui est un peu mélomane - elle n'a pas vraiment le choix, la pauvre, puisque nous partageons le même appartement, elle partage aussi ma musique ; parfois c'est elle-même qui en réclame - aime bien cette pièce musicale. Je ne saurais dire si c'est à cause du violon ou du chant d'oiseau qui l'accompagne. Quant à moi, j'ai bien reconnu le violon, mais pas l'oiseau.

Cette musique, ce matin, me rappelle un très agréable repas que j'avais pris dans le jardin d'un restaurant des Laurentides avec une vieille amie. Pendant que nous mangions, des haut-parleurs dissimulés dans les arbres diffusaient ce genre de musique. Elle était présente mais assez discrète pour ne pas attirer l'attention.

Ce genre de musique (les oiseaux en moins) me rappelle surtout de belles scènes de grands films, comme Mort à Venise, le Guépard, deux films de Visconti, pour ne nommer que ceux-là. Je revois l'Hôtel Les Bains de Venise, ou le palais du prince sicilien don Fabrizio Salina...

Ce n'est pas le genre de musique que j'écoute tous les jours, mais ça change de Gustav Mahler, de Dmitri Chostakovitch. Et puisque le printemps est là, qu'il invite à profiter du beau temps, de la nature, des parcs, du jardin ou du balcon, pourquoi ne pas faire de cette sérénade une salutation au printemps ?