vendredi 26 juin 2009

Le petit oiseau de toutes les couleurs


Hier, Béo parlait d'un oiseau qu'elle ne connaissait pas, aperçu dans son jardin ces derniers jours (quel que soit celui que j'utilise, mon ordinateur fige à chaque fois durant quelques minutes, et je dois parfois tout fermer ; mais comment se passer des billets de Béo ?|). Je n'aurais pas su dire non plus le nom de cet oiseau. Cet oiseau de moi inconnu m'aura tout de même fait penser à deux autres oiseaux que je connais bien. Le premier, ma perruche l'aime beaucoup, c'est celui de Gilberd Bécaud, « Le petit oiseau de toutes les couleurs ». que l'on peut entendre sur YouTube. L'autre, c'est celui de Jacques Prévert.

Pour faire le portrait d'un oiseau

Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
Placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
S
e cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau

Peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

Jacques Prévert

Je vous conseille vivement d'aller regarder cette vidéo, pour apprendre vraiment comment faire le portrait d'un oiseau.

jeudi 25 juin 2009

Michael Jackson, l'essentiel

Michael Jackson (1958-2009)

Comme des centaines de millions de personnes dans le monde, j’ai appris hier avec stupéfaction la mort de Michael Jackson. À l’exception de quelques membres de son entourage immédiat, peut-être, personne ne pouvait prévoir la mort à cinquante ans du roi de ma musique pop. La nouvelle semble s’être répandue comme une traînée de poudre.

Je n’étais pas particulièrement amateur de la musique de Michael Jackson, non par choix en faveur d’autres musiques du genre, mais simplement parce qu’à l’époque où Michael Jackson est arrivé et, durant de très nombreuses années après, chez moi j’écoutais principalement de la musique classique. J’ai tout de même beaucoup entendu de chansons de Michael lorsque je sortais dans les endroits publics, en particulier dans les quelques boîtes où j’allais voir danser les autres. Au début, je reconnaissais des chansons sans même savoir qui les chantait et, du jour où j’ai pu mettre un nom sur cette voix hors du commun, je ne l’ai jamais oublié. Par la télévision, je ne pouvais pas non plus passer à côté de ce phénomène qu’était déjà Michael Jackson et je dois dire que sans me ruer chez les disquaires chaque fois que sortait un disque ou une nouvelle vidéo, le personnage ne pouvait passer inaperçu, même pour moi. Depuis sa toute première enfance, ce garçon était doué d’un talent exceptionnel et il a su l’exploiter de manière prodigieuse.

Rassurez-vous, je n’essaierai pas de faire un rappel de la carrière de Michael Jackson ; d’une part, à moins de recopier du texte trouvé ailleurs, j’en serais bien incapable et, d’autre part, on trouvera partout sur Internet ce genre de renseignement. Très conscient du rôle immense qu’aura joué Michael Jackson dans l’histoire de la musique moderne, au même titre qu’Elvis Presley et quelques autres (non, je regrette d’en décevoir certains, je ne pense pas du tout à Johnny Halliday), je pense aussi à ce qu’il lui en a coûté, personnellement, pour exploiter à l’extrême sa créativité et connaître le succès planétaire.

Ce qui pour moi est le plus triste dans la disparition subite de Michael « Bambi » Jackson, cet enfant prodige et génie de la musique, ce n’est pas la perte pour le monde de la musique et ses admirateurs ; ce que qui me fait le plus de peine, c’est le départ trop tôt de cet enfant qui a mal grandi parce que, selon moi, il était mal parti. Ce garçon m’a toujours donné l’impression d’une biche aux abois, d’un animal traqué, qui était tenté, et il en avait le talent, d’en faire trop en public pour compenser un mal-être intérieur.

Il a très rapidement connu la célébrité et la gloire. Bien des gens auront cru au génie musical de M. Jackson ; c’était facile, c’était évident. Mais combien auront su comprendre le garçon blessé ? Combien, dans son entourage, auront su croire à Michael le petit garçon ? A-t-il jamais eu près de lui quelqu’un qui sache l’écouter, le comprendre vraiment ? Est-il jamais arrivé à ce garçon de se sentir totalement accepté et aimé, vraiment confirmé dans son être le plus intime, le plus profond ? Aura-t-il jamais eu l’occasion, seul ou avec des gens qui l’aimaient, de prendre conscience de ce qu’il était au fond de lui-même, d’entrer en contact avec son être essentiel ? Sans vouloir faire de psychologie de cuisine ni vouloir proposer un sens à l’expérience d’un autre, l’essentiel, pour moi, il est là.

mercredi 24 juin 2009

Bonne Fête nationale, Québécois

Bonne Fête nationale,
Québécois de toutes origines !


Du 23 au 28 juin, des artistes locaux et internationaux s'assemblent pour l’inauguration du London Québec Culture Festival.
Cliquez ici pour en savoir plus.


Plus de 200,000 Canadiens et 300,000 Français résident à Londres. Du 23 au 28 juin, à l'occasion de ce festival, tous peuvent célébrer à Londres avec les Anglais.
Lieu : Rosemary Branch Theatre, 2 Shepperton Road, London N1 3DT
Métro : Old Street, Highbury & Islington or Angel (20 minutes de marche)
Bus : 76, 141, 21, 271, 38, 56, 73, 171A

Renseignements :
Box Office : 020 7704 6665 (24 heures)
Website : www.rosemarybranch.co.uk ou www.myspace.com/londonquebecfestival



mardi 23 juin 2009

Ambassades


« ... Georges [secrétaire d'ambassade de France à Athènes] n'en était pas affecté : il avait bu moins que les autres et ne regrettait pas de conserver sa lucidité. Profitant de la suspension d'armes, il songea à téléphoner à Rudolf [secrétaire d'ambassade d'Allemagne à Athènes].
« Devant le standard de l'entrée, il hésita : avec quel bureau brancher la communication ? Avec le sien ? La perspective de descendre au sous-sol l'ennuya. Avec celui de Redouté ? Ce cadre de travail austère ne l'attira pas davantage. Il préféra le bureau de l'ambassadeur. Il l'amusait de revoir, à cette heure indue et pour des explications sentimentales, la bataille du pont Milvius et la généalogie des Médicis.
« Rudolf eut plaisir à l'entendre. Il s'était déjà calmé et avoua que, peu épris de mondanités, même d'ordre juvénile, il n'avait pas été fâché de rentrer chez lui.
« — Je suis en train, poursuivit-il, de lire des vers de notre poète Stefan George — Georges de Sarre, Georges de Grèce, que de Georges !
« Il en traduisit lentement un passage :
Puisque sur ma couche soyeuse,
Le sommeil envieux m'a fui,
Ne m'amenez pas des conteurs ;
Je ne veux pas, non plus, les chansons berçantes
Des filles du pays attique,
Qui me plaisaient il y a bien des lunes.
Maintenant, enchaînez-moi dans vos liens,
Jours de flûte du Nil.
« — Est-ce pour moi que vous avez choisi ce poème ? demanda Georges.
« Rudolf ne répondit pas et Georges ne répéta pas sa question. Leur amitié était pleine de questions qui n'avaient pas reçu de réponses. Mais c'est pendant ces silences qu'ils entendaient battre leurs coeurs.»

Les Ambassades, Roger Peyrefitte, roman, Éd. Flammarion, 1951.

samedi 20 juin 2009

Dans un vieux livre

« Dans un vieux livre du siècle dernier, j'ai trouvé, oubliée entre les pages, une aquarelle non signée, mais due sans doute à un remarquable artiste. Son titre : Image de l'Amour.
« Mais il eût fallu ajouter : Du plus raffiné des amours sensuels.
« On comprenait en regardant cette oeuvre (l'intention de l'artiste était évidente) que le jeune homme du portrait n'était pas de ceux qui s'en tiennent à ce qui est plus ou moins sain, plus ou moins permis — avec ses profonds yeux bruns, son beau visage subtil (beauté des jouissances défendues), ses lèvres parfaites, dispensatrices de volupté au corps aimé, ses membres pleins d'une grâce idéale, faits pour des lits que la morale courante juge infâmes... »

Constantin Cavafy (1863-1933) ; traduction par Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras.

vendredi 19 juin 2009

Un anniversaire... pour agir

« Ce 19 juin 2008, Aung San Suu Kyi a 63 ans. Elle a passé plus de 12 des 18 dernières années de sa vie soit en prison, soit en résidence surveillée, le plus souvent coupée du monde par la Junte birmane. Son parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie avait gagné les élections en 1990, mais la Junte a ignoré les résultats et s’est maintenue au pouvoir par des violations systématiques et à grande échelle des droits humains. Elle a réduit les Birmans à vivre sous les menaces et dans la peur. »

Voilà ce qu'on peut lire sur le site officiel de Jane Birkin, qui a composé et qui interprète une chanson pour Aun San Suu Kyi. On peut l'entendre sur une vidéo, vers le bas de cette page.

Actrice, chanteuse, réalisatrice, Jane Birkin est une artiste et une femme que j'aime beaucoup. Ses engagements font réfléchir. Il m'arrive de me demander : « Et moi ? qu'est-ce que je fais pour les autres, pour défendre la démocratie, pour défendre les droits de l'Homme, pour défendre la liberté ? » À Ottawa, le gouvernement canadien actuel, sous prétexte de combattre la criminalité, prépare des projets de lois très inquiétants pour les droits et libertés des citoyens. On sait qu'en France, un petit agité continue de mettre en place ses mesures inquiétantes pour restreindre les libertés (des blogueurs ont été surveillés, intimidés, convoqués à la préfecture de police ; pour plaire à qui, croyez-vous ?). En Italie, ils sont de plus en plus rares les médias qui osent s'en prendre à celui qui contrôle à peu près tout... sauf sa femme qui en a assez. Tout cela ce n'est rien en comparaison de ce qui se passe au Tibet, en Chine, en Birmanie... Mais il y a un début à tout. Quand les citoyens ne protestent pas aux premières entraves à la liberté, les agitateurs en mal de pouvoir n'hésitent pas à aller plus loin. Il faut rester vigilant dans nos propres démocraties. Mais dans certains cas, il faut aller plus loin. Il faut agir. Il faut protester. Il faut réclamer la libération des prisonniers politiques, surtout lorsque ces prisonniers sont privés de leur liberté alors qu'ils combattent justement pour la démocratie et pour la liberté.

Protestation de moines birmans

Alexander, qui aime Jane Birkin encore plus que moi, me signale à l'instant que c'est aujourd'hui l'anniversaire de Aun San Suu Kyi et que pour l'occasion, Jane Birkin a écrit un texte que l'on peut lire ici ; on peut aussi y voir la vidéo et entendre la chanson écrite pour la femme birmane emprisonnée.

Si vous ne l'avez pas encore fait, agissez dès maintenant ! Allez signer la pétition réclamant la libération des prisonniers birmans, victime de la dictature de la junte militaire. Ayez la conscience tranquille en posant un geste responsable. Signez la pétition.

Quand vous aurez fait votre devoir en signant la pétition, accordez-vous une très agréable pause en allant écouter cette délicieuse chanson, « Période bleue » que nous aimons, Alexander et moi ; vous y verrez Dora, la bouledogue coquine de Jane Birkin.

lundi 15 juin 2009

Le meilleur ami...

Le chien est, dit-on, le meilleur ami de l'homme. Et pour certains que je connais, ce titre d'« ami » n'est pas un vain mot. Il n'est pas sûr que l'homme soit toujours le meilleur ami de son chien ; je n'en connais pas personnellement (et je ne voudrais pas les connaître), mais je sais qu'il existe des gens qui attendent tout de leur chien et qui pourtant sont loin de leur donner eux-même ce que le chien est en droit d'attendre de leurs amis ; ceux-là préfèrent se dire qu'ils sont les « maîtres » plutôt que des amis.


L'image vient d'ici

Et malgré leurs bonnes intentions, les petits de l'homme ne sont pas toujours non plus les meilleurs amis des petits du chien. Alexander m'a envoyé l'histoire d'un pauvre chiot qui aurait pu avoir sur la terre une très brève existence si des adultes responsables n'avaient pas tout mis en oeuvre pour le tirer d'une fâcheuse position. J'imagine bien l'émotion d'Alexander en lisant cette histoire ; elle m'a ému aussi. L'aventure est éprouvante mais, heureusement, elle se termine bien.

Un garçon de quatre ans, Daniel Blair, de Northolt, à l'ouest de Londres, a voulu laver son chiot que Nicky, son frère jumeau avait laissé se rouler dans la boue dans le jardin de la maison. Daniel a déposé son cocker d'une semaine dans le bol de toilette et, accidentellement ou pas (je serais porté à croire qu'il a voulu envoyer un bon jet d'eau sur le chiot) ; le chiot a immédiatement disparu dans le tuyau d'évacuation lorsque Daniel a actionné la chasse d'eau.



Convaincue que le chiot était mort, Alison, la mère de Daniel, est tout de même allée au jardin, a réussi à soulever le couvercle du tuyau d'égout et a entendu pleurer le chiot. Les pompiers et la société de protection des animaux (RSPCA) ont été appelés mais n'ont pas réussi à sauver le chien. Alison a alors appelé un plombier ; à l'aide d'une caméra envoyée dans le tuyau, Will Craig, 22 ans, a pu repérer le chiot. L'opération n'a pas été simple (il a fallu pousser le chien dans la canalisation jusqu'à ce que les pompiers puissent le ramasser), mais après avoir passé quatre heures et demie dans le tuyau d'évacuation, le chiot a été rescapé et remis au jeune Daniel qui, a-t-il promis, ne recommencera jamais plus cette méthode pour laver son chien, même s'il devait absolument le laver. On a dû lui dire que le robinet de la cuisine ou de la baignoire sera aussi efficace et moins dangereux.

Après une nuit chez le vétérinaire, le chiot a pu rentrer chez lui, non sans avoir été l'objet d'un bain minutieux pour lui redonner sa fraîcheur première. On a donné au chiot rescapé le nom de Dyno, du nom de la société de plomberie qui lui a sauvé la vie.

La nouvelle sur YouTube, avec images de la famille.
La même nouvelle, selon le point de vue du plombier (images de l'intérieur du tuyau d'évacuation).

dimanche 7 juin 2009

L'amour des livres

La photo vient du site d'Alberto Manguel

Hier soir, avec Alexander, comme nous le faisons pratiquement tous les jours, nous avons parlé de lecture, de cinéma, de musées et... de livres. Il y aurait des pages et des pages à écrire sur la lecture, sur l'activité de lire, sur le contenu des livres, sur les univers dont ils nous ouvrent les portes, sur les rencontres qu'ils permettent, les amitiés qu'ils établissent... Mais je ne parlerai ici que des livres eux-mêmes, les objets qu'ils sont, qui habitent nos appartements, nos maisons.

À partir du moment où j'ai commencé à lire de façon continue, c'est-à-dire : assez tard dans ma vie, soit vers mes vingt ans, j'ai toujours rêvé de pouvoir acheter tous les livres qui me plairaient, aussi bien les romans que la philosophie, les essais politiques que les livres d'histoire, les dictionnaires et les manuels divers que les encyclopédies. Je rêvais d'avoir un jour un très grand appartement, puis une très grande maison, où les livres auraient la place d'honneur ; je me disais que le jour où je serai riche (j'écris bien le futur et non le conditionnel : le jour où je serai riche), je ferai construire un édifice rempli de tous les livres qui ont un minimum d'intérêt et que cet édifice sera ma bibliothèque personnelle ; je pourrai, à certaines conditions, en autoriser l'accès à d'autres amoureux. La tour de Montaigne, par exemple m'a longtemps fait rêver, puis la bibliothèque du « Nom de la rose », et tant d'autres... Avec le temps, j'ai laissé ce rêve en veilleuse, sans y renoncer vraiment. Je n'aurais peut-être pas en ce moment le courage d'entreprendre de réaliser ce projet mais je crois que si les moyens matériels étaient là, la motivation reviendrait.

Je ne me souviens plus si c'était à l'émission « Bouillon de culture » ou à « Double Je », on nous avait présenté une visite de la bibliothèque d'Alberto Manguel, cet écrivain d'origine argentine, citoyen canadien vivant en France. Deux choses m'avaient fasciné dans ces images : l'écrivain habite un ancien presbytère, ce qui est souvent un gage de tranquillité (Michel Tournier, comme certains autres écrivains dont j'oublie le nom pour l'instant, habite un ancien presbytère). J'ai un ami, au Québec, qui a longtemps habité le presbytère d'un petit village ; j'adorais cet endroit. Dans le dernier emploi que j'ai occupé avant de travailler à mon compte, je travaillais aussi dans un ancien presbytère ; je dois avoir conservé de mon enfance l'idée que je vivrais un jour dans un presbytère parce que le curé du village voulait faire de moi un prêtre.

L'autre aspect qui m'avait fasciné chez Alberto Manguel, c'est que son presbytère était rempli de livres, dans de très nombreuses langues, qu'il peut lire. Quel merveilleux cocon les livres peuvent-ils créer ! Je ne suis pas Alberto Manguel, nos intérêts ne sont pas les mêmes et nos choix de livres seraient sûrement différents, mais s'il voulait me céder son presbytère et tous ses livres, je les accepterais sans aucune hésitation.

Je ne suis ni jaloux ni envieux. Je suis plutôt heureux que l'univers d'Alexander soit peuplé de livres, sur tous les murs de son appartement, en piles aussi près du lit, attendant leur tour d'être lus. Il y en a sur plusieurs murs chez moi aussi ; j'ai cessé d'en acheter car je ne savais plus où les mettre et, avec l'avènement d'Internet et de la communication instantanée, je me rends compte que je lis moins de livres. Si je ne prends pas le temps d'ouvrir un livre très tôt le matin, avant de faire quoi que ce soit d'autre, je risque d'avoir du mal à me concentrer sur la lecture plus tard durant dans journée. Cependant, je ne peux passer devant une librairie sans jeter un coup d'oeil à la vitrine ni m'empêcher de rêver devant une fenêtre éclairée ouverte sur une bibliothèque domestique, si modeste soit-elle.

samedi 6 juin 2009

Commémoration du 6 juin 1944


L'insulte royale du nain impérial envers la reine Elisabeth II provoque en Angleterre une colère pleinement justifiée. Le petit homme, pas uniquement de taille, a simplement « oublié » d'inviter la reine, seule chef d'État encore en vie qui ait joué un rôle au cours de le Seconde Guerre mondiale. Le petit homme semble avoir voulu jouer les amitiés particulières avec Barak Obama en n'invitant pas la souveraine britannique aux Commémorations du débarquement des troupes alliées en Normandie le 6 juin 1944. La France semble vouloir oublier que 17 756 Britanniques et 5 316 Canadiens sont tombés au champ d'honneur et enterrés en France.

Parions que Barak Obama saura profiter de l'occasion pour souligner le manque de respect du président français du savoir-vivre, du protocole et de la diplomatie. Le nain impérial devrait, s'il était capable d'un peu de modestie, s'inspirer de cet autre chef d'État qui le fascine à juste titre, ne serait-ce que parce que le nouveau président des États-Unis n'a rien du bling-bling du petit homme et qu'il possède l'étoffe d'un véritable chef d'État que l'autre ne pourra jamais atteindre autrement que dans ses rêves les plus insensés.

vendredi 5 juin 2009

Attraction lunaire


En entrant dans ma chambre en toute fin de soirée, mon regard a été attiré par la fenêtre. Il n'y avait encore aucune lampe d'allumée dans la chambre et pourtant il y régnait une lumière blafarde. J'ai vite compris que la lumière venait de la lune et, au lieu d'allumer les lampes, je me suis avancé vers l'une des fenêtres, la plus près. Ce n'est pas la pleine lune, mais presque. Elle régnait dans le ciel et ne semblait vouloir céder sa place personne. Je suis resté un très long moment à la regarder, fasciné. J'aurais voulu , une fois de plus, avoir un balcon où j'aurais pu m'asseoir ; j'y serais sans doute resté le reste de la nuit à regarder cette lumière dans le ciel. J'étais bien conscient que je n'étais pas seul à tomber sous son charme. Ailleurs à Montréal, au Québec, en Amérique du Nord, aussi bien que de l'autre côté de l'Atlantique, d'autres personnes, d'autres êtres étaient fascinés par cette forte présence dans le ciel. Je lui ai longuement parlé en mon nom et au nom de celui que j'aime et, si je n'avais pas eu du travail à terminer, je serais encore, au petit matin, installé à ma fenêtre à contempler la lune.