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vendredi 5 avril 2024

Surnager

Je me dis depuis longtemps que je voudrais écrire ici quelques lignes, ne serait-ce que pou indiquer que je suis encore vivant, mais le temps passe si vite ! Chaque jour, peu importe l'état dans lequel je suis, je consacre beaucoup de temps à Rupert, à l'extérieur mais aussi à l'intérieur, pour ses repas, sa toilette... 
 
Les responsabilités accaparent beaucoup du temps où je suis le moindrement fonctionnel. Et les problèmes de santé prennent tout le reste de mon temps, de mes énergies, de mon attention. En fait, il serait plus exact de dire que les problèmes de santé dominent l'essentiel de ma vie et que j'essaie, à travers leurs manifestations, avec beaucoup d'efforts et d'interruptions, de vivre un peu normalement. Je suis généralement épuisé et, certains jours, à l'exception des sorties avec Rupert, je ne parviens pas à faire grand-chose.
 
Si je pouvais au moins de temps à autre me réfugier dans le sommeil, pour tenter d'oublier tout ce qui me dérange, et surtout la frustration de ne pas pouvoir faire ce que je devrais faire (je n'ose plus parler de « ce que j'aimerais faire », car je me demande parfois si j'aime encore quelque chose et si j'aurais encore l'audace d'élaborer des projets), mais mon sommeil est si souvent interrompu qu'il n'est jamais reposant. À certains moments de la journée, j'aurais envie de m'écraser dans un coin et de m'y oublier.
 
Le 5 avril, je ne l'oublierai jamais, c'est l'anniversaire de naissance d'Alexander et, comme je l'avais souligné le 5 avril 2009, l'anniversaire de naissance d'un peintre allemand Franz Pforr qui, sans le savoir, aura joué un rôle important dans ma vie et celle d'Alexander.

lundi 22 juillet 2019

Sens interdits

Lundi matin, c'est l'occasion de répondre à l'invitation de Dr CaSo à raconter « les Ptits souvenirs du dimanche soir ».

1. Je ne sais pas si je crois vraiment aux fantômes ; je n'ai rien contre. Le sujet m'intéresse et, lorsque j'avais la télévision, j'aimais regarder les émissions qui parlaient de revenants, de maisons hantées, de médiums, etc. J'ai lu quelques livres sur le sujet, et j'étais loin de vouloir m'en moquer. Il m'est arrivé de consulter une médium et je dois dire que j'avais été fortement impressionné par ce qu'elle m'avait révélé... Le rationalisme exacerbé m'exaspère autant que la crédulité excessive.

2. Je ne suis pas féministe, mais je n'ai rien contre. Là encore il y a des militantes radicales dont le fanatisme me détournerait parfois de leurs revendications mais, heureusement, il y a des discours et des mouvements qui méritent notre attention et qui débouchent parfois sur des solutions concrètes et justes. En fait, je n'aime pas beaucoup les étiquettes et, bien que j'adhère parfois à différents discours en faveur d'une plus grande liberté, du plein épanouissement des uns et des autres, je ne voudrais pas être défini principalement par une étiquette ou une autre.

3. Les fêtes, chez moi, sont la plupart du temps improvisées ; par conséquent, les plats que je pourrais préparer pour telle occasion le sont aussi. Je peux y penser quelques jours avant, mais j'organise et participe à si peu de fêtes, que je ne saurais donner plus de détails.

4. Je dirais qu'à vingt ans, j'ai commencé à sortir de ma coquille, surtout lors de mon premier séjour à Paris. Hélas, les années qui ont suivi le retour de Paris ont été assez pénibles. De 27 à 32 ans, j'ai vécu une très belle histoire d'amour, qui m'a beaucoup transformé, dans le bon sens. Toute la trentaine a été une période d'exploration, de découvertes, d'affirmation, d'émancipation ; de timide et réservé, qui se demandait toujours « comment font les autres », à cette époque, dans ma vie sociale, à la fois privée et professionnelle, je suis devenu communicateur, animateur, suscitant les confidences des uns et des autres... L'élément déclencheur de cette transformation fut l'habitude rapidement prise de sortir tous les soirs afin de mieux apprivoiser ma solitude nouvelle. Je crois que c'est à cette époque, en voulant aider ceux qui me confiaient leurs problèmes, que j'ai compris que, très souvent, ce n'est pas le conseil ou la réponse que l'on donne qui compte vraiment, mais l'attention et l'écoute qui permettent à l'autre de bien comprendre la situation qu'il trouve problématique et de trouver lui-même la solution appropriée.

5. Il m'est sûrement arrivé d'accomplir quelque chose d'interdit, mais je ne saurais en faire une liste. Ces actes ou ces infractions aux lois ou aux règles de toutes sortes, ce ne sont pas des trophées que j'ai envie d'exhiber. J'ai agi parfois spontanément dans certaines situations, sans préméditation ni provocation. Il m'est arrivé, par exemple, de faire l'amour dans un coin pas si tranquille du Palais de Justice ; ce n'était pas un défi aux interdits, mais simplement l'envie de répondre joyeusement à un appel des sens, interdits ou non, de vivre intensément une occasion irrésistible. Comme je le disais parfois à l'un de mes neveux adolescent : « Si ce que tu as envie de faire ne fait de mal à personne et que tu évalues bien les risques de te faire prendre, libre à toi d'agir comme tu le veux. »

lundi 3 juin 2019

Souvenirs du dimanche soirs...réchauffés le lendemain

Plus fidèle que moi aux P'tits souvenirs du dimanche soir, Dr CaSo propose encore ses souvenirs chaque dimanche et nous invite à partager les nôtres. Bien que, la plupart du temps, je ne me reconnaisse pas dans les questions, je tente parfois de proposer des réponses ; en voici quelques-unes :


Quel genre de nourriture « exotique » aimez-vous le plus ?
Je peux manger à peu près de tout (je crois l'avoir déjà écrit quelque part dans ces pages, d'ailleurs). Mais, puisqu'il faut nommer des cuisines « exotiques », en voici quelques-unes que j'aime : les cuisines italienne, chinoise, japonaise, libanaise, portugaise, grecque, française (est-ce exotique ?) ; mais j'aime aussi la mienne, qui n'est pas « exotique » mais d'autant plus inventive qu'elle est pratiquement toujours improvisée et... ne ressemble pas beaucoup à ce que l'on connaît.

Je rêve en fait de plats de poissons et de salades de légumes et de fruits (fruits et légumes dans le même plat, c'est parfait).
Je n'aime pas vraiment la cuisine mexicaine, du moins ce que j'en connais : il m'est arrivé à quelques reprises d'être invité dans des restaurants mexicains, à Paris et à Montréal, et j'en suis sorti quelque peu déçu.

 


Qu’est-ce que vous oubliez souvent ?
Je n'oublie pas grand-chose, hélas ! J'aimerais parfois oublier tout ce que l'on attend de moi...
Ce qu'il m'arrive le plus d'oublier, ces temps-ci, c'est l'heure d'aller dormir (mais je n'oublie jamais de me réveiller très tôt, tous les jours).

Avec quelle personne de votre famille (proche ou moins proche) aimez-vous le plus voyager ? Pourquoi ?
Je n'ai jamais beaucoup voyagé avec qui que ce soit de ma famille (autrement que d'aller chez les uns ou chez les autres, mais ce ne sont pas vraiment des « voyages »). Je suis allé en Virginie avec l'une de me soeurs, une fois, durant une dizaine de jours ; ce ne fut pas si désagréable, mais je dois dire que je ne rêve pas tous les jours de recommencer. Si je devais voyager, je crois que je préférerais le faire seul ou encore avec quelqu'un qui, entre autres qualités, connaîtrait bien la culture actuelle (les bons trucs pour se faciliter la vie) d'un pays que je voudrais connaître.

Qu’est-ce qui vous a fait rire la semaine dernière ?
J'ai probablement ri quelques fois durant une quinzaine de secondes à chaque fois en parlant avec un voisin ou une voisine, mais je ne m'en souviens pas. J'ai probablement ri plus franchement en regardant des vidéos de chiens sur Internet.

Si quelqu’un vous donnais 50 euros, ou 50 dollars, ou 50 francs suisses, là, mais que vous deviez les dépenser aujourd’hui, qu’en feriez-vous ?
Que voulez-vous que je fasse de cinquante dollars ? Il n'y a même pas de quoi s'offrir un bon repas, seul, au restaurant.
J’aurais plutôt besoin de 50 000 $ et, je vous assure, je pourrais les dépenser le jour même, sans faire aucune folie.
Je réfléchissais à cela ce matin et, au moment où je suis sorti avec Rupert, j'ai reçu un court message sur mon téléphone multifonctions ; ce message disait que j'avais gagné 50 000 euros et que je n'avais qu'à suivre le lien pour les réclamer... Je ne sais pas pourquoi, avant même que j'aie eu le temps de réfléchir, j'avais effacé le message.

Racontez-moi un chouette souvenir de vacances à la montagne.
J'ai souvent été à la montagne quand j'étais enfant, adolescent, car le petit village où nous habitions était entouré de montagnes, mais je ne peux pas dire que j'y aie passé des vacances... Est-ce que les Buttes Chaumont, ça compte ? Et, même si j'habite au pied du mont Royal, il y a tout de même longtemps que je n'y suis pas allé.
À trop lire ces questionnaires, je finirai par croire que je ne vis pas dans le même univers que bien des gens : je n'ai rien à répondre à de nombreuses questions, ni rien à ajouter à de nombreux commentaires. Il semble que ma vie soit ailleurs.

dimanche 12 mai 2019

Souvenirs légers du dimanche soir

J'avais l'intention, dimanche dernier, de répondre à l'invitation de Dr CaSo à jouer le jeu des p'tits souvenirs du dimanche soir, mais le temps m'a manqué. Avant la publication de la nouvelle édition, ce soir, je vais tenter de répondre rapidement aux questions de la semaine dernière.

Qu’est-ce que vous auriez dû faire cette semaine que vous n’avez pas fait ?

Énormément de choses. J'en ai fait d'autres, mais il y avait plusieurs choses que j'aurais dû faire et que j'ai reporté de jour en jour, jusqu'à... la semaine prochaine. Pêle-mêle, sans ordre de priorité, en voici quelques-unes : 1) le compte rendu d'une réunion que j'ai moi-même convoquée ; 2) une répartition des tâches confiées à certains de mes collègues ; 3) le calendrier d'exécution de certaines tâches partagées entre seize collègues ; 4) l'étude de trois soumissions (devis) - documents techniques de plus de deux cents pages - pour des dépenses d'environ 200 000 $ (plus de 132 500 euros) pour des travaux que je devrai confier à des professionnels ; 5) la rédaction d'un guide de gestion ; 6) le désencombrement de mon appartement à la suite de rénovations importantes (c'est comme un déménagement sans bouger) ; 7) je ne parle même pas du projet le plus important que j'aie voulu entreprendre, qui est en cours, mais dont je reporte sans cesse la suite, par manque de concentration...

Quels étaient vos cours préférés et détestés à l’université (ou à l’école) ?

Je crois que les cours de français, de langues et cultures étrangères, de linguistique, de rédaction, de communication, ainsi que les cours d'histoire de l'art, ont toujours eu ma préférence. À l'université, j'ai beaucoup aimé les cours de journalisme, de communication orale et de communication écrite... À l'école secondaire, je n'aimais pas trop la chimie, la géographie... Puis, à l'université, mon pire cauchemar était un cours sur la théorie de l'information, avec un contenu beaucoup trop important pour un seul cours, des données techniques qui ne m'intéressaient nullement ; au cas où cela vous intéresserait, je vous invite à vous familiariser avec la théorie de l'information de Shannon.

Quel est le pire truc que vous avez dû manger ou boire par politesse, un jour ?

Je ne me souviens de rien en particulier. J'ai toujours été assez curieux de goûter si on me dit que c'est bon. Huîtres, calmars, pieuvre, oursins et autres fruits de mer, escargots, tripes, rognons, etc. J'aime goûter lorsque j'ai confiance en la personne qui les prépare. Je disais toujours, au sujet d'un ami qui cuisinait merveilleusement bien, que s'il m'avait servi des queues de rat farcies, je les aurais mangées. Maintenant, il y a des choses que je ne voudrais pas manger, plutôt par principe : des petits lapins, par exemple ; je mange de moins en moins de viande, de toute façon. Il y a peut-être certains plats que je ne voudrais pas goûter dans certains pays, je ne sais pas lesquels, mais en général, ce serait de toute façon des pays que je ne chercherais pas à visiter.

Quel a été l’un des plus chouettes voyages de votre vie ?

Je crois avoir déjà répondu à cette question dans un billet précédent ; je n'ai pas fait d'autre voyage depuis novembre 2018.

Est-ce que vous avez déjà eu un jardin (même petit, sur un balcon par exemple) ? Qu’y avez-vous fait pousser ? Qu’est-ce qui a bien marché ou a été un désastre total ?

Pas vraiment. Sauf quand j'étais adolescent, à la campagne. J'ai toujours des plantes vertes dans l'appartement, que je néglige souvent, mais qui survivent ; quelqu'un m'a même dit que j'avais le pouce vert : j'imagine qu'il s'agit de quelqu'un qui a du mal avec les plantes... ou de quelqu'un qui ne savait pas quoi dire pour me faire un compliment.
Cette histoire de jardin me fait repenser à une anecdote au sujet d'Alexander enfant. Il devait avoir cinq ou six ans et, voyant les adultes faire leur jardin potager, il avait demandé des graines de carottes, de laitues, etc., pour faire son propre jardin.  Quand tout fut planté, il installa sur des petits bâtons enfoncés dans la terre quelques petites étiquettes disant : « For animals only ». Quand on lui fit remarquer qu'il y avait une faute sur ses étiquettes, il répondit que les lapins, les escargots, et autres usagers de son jardin ne s'arrêteraient pas à cette faute car ils seront trop heureux de pouvoir manger de la laitue, des carottes, etc., qu'ils n'ont pas le droit de manger dans le jardin des grandes personnes

Quelle est la dernière photo que vous avez prise ?


Sans tricher, je dois dire que la photo ci-dessus est la dernière que j'aie prise, il y a quelques jours, pour un voisin qui voulait repeindre son appartement. Désolé pour l'esthétique !

mercredi 27 février 2019

To raise me up !

Depuis plus d'un mois, il m'a été impossible d'écrire, d'une part, parce que du moment que j'essayais de taper quelque chose au clavier, j'éprouvais de vives douleurs qui m'enlevaient immédiatement l'envie de poursuivre et, d'autre part, de très forts et persistants maux de tête m'empêchaient même de penser.

Il y a quelques jours, les douleurs ont semblé m'accorder un peu de répit (rien n'est jamais vraiment gagné et, de temps à autre, on me rappelle à l'ordre : « ne tiens rien pour acquis » et, si le pire n'est pas toujours certain, il n'est pas toujours exclu non plus).

Heureux de retrouver mon clavier, j'ai voulu répondre aux questions de Dr Caso dans sa dernière édition des p’tits souvenirs du dimanche soir. Hélas, au moment d'envoyer mes réponses dans les commentaires, tout a disparu dans le cyber-espace car le système de « mot de passe » nécessaire pour pouvoir laisser un commentaire sur le blogue de Dr CaSo refuse très souvent ma contribution. N'ayant pas le courage de réécrire mes réponses pour les voir disparaître une autre fois, je tente de les réécrire ici, en d'autres mots, probablement. Tant pis pour le commentaire !

Quelles activités avez-vous mises de côté par manque de temps, d’argent, ou d’énergie, récemment ?
Écrire, faire des promenades seul (Rupert ne veut pas souvent marcher pour marcher ; il lui faut un but précis), cuisiner et recevoir des amis, acheter des livres, aller voir dans les beaux magasins ce qui existe, aller au cinéma, au concert ou au théâtre...

Quelle est la citation qui vous inspire le plus ?
Pour Dr CaSo, ce sont ces deux citations : « No one can make you feel inferior without your consent » (Personne ne peut vous faire sentir inférieur sans votre consentement), d’Eleanor Roosevelt. Et aussi « Be yourself; everyone else is already taken » (Soyez vous-même, les autres sont déjà pris), d’Oscar Wilde.
Ce sont justement les deux citations que, depuis très longtemps, je retranscris dans de multiples carnets, que je propose à des amis au cours de conversations, que j'ajoute en signature au bas de mes courriels, etc.
Il y en a, évidemment, bien d'autres que j'aimerais proposer ici, du même genre ou, au contraire, très différentes, mais il en est des citations comme de l'esprit : celui que l'on veut avoir nous enlève celui qu'on a... Si l'idée est bien présente à la mémoire, les mots exacts pour la dire nous échappent.

Si la durée de vie moyenne d’un être humain passait à 50 ans, que changeriez-vous à la façon dont vous vivez aujourd’hui ?
Je ne changerais certainement rien à ma vie, mais je regarderais de haut celle des Terriens.

Si vous deviez obligatoirement aller vivre dans un autre pays, lequel serait-ce et pourquoi ?
Ce ne serait certainement pas l'Espagne, qui ne m'a jamais attiré, et moins encore depuis que les héritiers du dictateur Franco se moquent de la démocratie et font un procès politique à des Catalans qui ont osé répondre à la volonté de leurs concitoyens.
Je serais certainement tenté par l'Angleterre, où il me semble que je ne serais pas trop dépaysé, où je me sentirais davantage chez moi qu'en France, par exemple.
Je n'ai plus tellement envie de faire des efforts pour m'adapter à des coutumes, des façons de vivre qui ne m'excitent pas tellement.
Mais au fond, tous les ailleurs ne sont-ils pas tous semblables ?

Quelle chanson (ou morceau de musique) avez-vous récemment fredonné ?
Principalement, ces derniers temps, la chanson You Raise Me Up, de Josh Groban, ou encore une autre version de la même chanson, You Raise Me Up, interprétée ici par Jeffrey Li, un garçon de 13 ans, de Toronto.

Qu’est-ce que vous savez cuisiner de meilleur ?
J'avais l'habitude, lorsque je recevais des amis, de cuisiner, par exemple, du lapin aux pruneaux, de l'osso buco, des tagliatelle à la saucisse italienne, du poulet rôti ; j'ai de moins en moins envie de cuisiner de la viande, et surtout pas du lapin.
Mes amis vantent toujours mes soupes, mes salades, mes omelettes, jamais pareilles d'une fois à l'autre.
J'ai préparé de très bons desserts, comme des charlottes aux framboises, mais aussi des gâteaux aux carottes... Je cuisine beaucoup moins, mais je rêve encore d'une grande maison avec une grande cuisine toute équipée où je pourrais m'amuser à préparer les plats les plus divers et les plus tentants.

lundi 19 novembre 2018

Je dirai tout...

ou presque.

Dr CaSo, que vous connaissez tous, a pris ces dernières semaines l'habitude (bonne ou mauvaise ? je dirais : plutôt bonne) de raconter sur son blogue les p’tits souvenirs du dimanche soir, en demandant à ses lecteurs et lectrices d'en faire autant. Je n'ai pas toujours le temps de me prêter à cet exercice ; je n'ai pas toujours non plus grand-chose à raconter en quelques lignes : certaines questions exigeraient un livre complet. Je vais toutefois essayer de répondre ici aux questions publiées par Dr CaSo hier soir...

1. Quel est l’un des plus chouettes voyages que vous avez fait dans votre vie ? Pourquoi était-il si chouette ?
Évidemment, le voyage qui m'a le plus marqué, transformé, même, fut celui de mes premières vacances à Paris, quand j'avais vingt ans. Fortement encouragé par mon patron d'alors, qui était aussi mon professeur de chant, j'avais décidé d'aller passer trois semaines à Paris. Peu de temps avant ce voyage, mon professeur de chant m'avait fait rencontrer quelques Français venus donner une série de spectacles à la Place des Arts, à Montréal. Dès mon arrivée à Paris, je me suis senti chez moi : c'est là que j'aurais dû vivre depuis longtemps, c'est là que je voulais vivre...

 J'y étais pratiquement tous les soirs

 J'y dormais toutes les nuits... ou presque

Deux jours après mon arrivée, j'ai fait part aux nouveaux amis français dont j'avais fait la connaissance à Montréal de mon désir de rester à Paris. Ils m'ont alors répondu que si je devais rester à Paris, il me faudrait travailler ; dans ce cas, voudrais-je me joindre à eux et chanter avec eux. Pouvais-je dire non à cette offre ? Non, évidemment.
Il faudrait des pages et des pages pour raconter ce premier séjour à Paris, qui m'a aussi permis de vivre à Paris durant six mois et de voyager à travers la France et la Belgique, tout en étant payé pour le faire.

De l'autre côté du boulevard... l'aventure

Mon professeur de chant (et patron) n'était pas très heureux que je lui annonce, à ma deuxième semaine de « vacances » que je ne reviendrais pas à la fin des trois semaines, mais que je resterais... aussi longtemps que je le pourrais. Il m'a pourtant fallu revenir un jour... mais cela c'est une autre histoire, moins agréable.

 New York - Upper West Side

Quelques années plus tard, j'ai fait un séjour de dix jours à New York où, avec un ami, nous avions obtenu l'appartement d'une amie de cet ami. Pour pouvoir entrer dans cette espèce de château sur Broadway, il fallait montrer pattes blanches aux portiers... qui nous accueillaient eux-mêmes avec des gants blancs ; comme nous leur avions été présentés, tout allait bien. La première barrière passée, nous traversions une grande cour pour nous diriger vers une autre entrée dans un coin où, là encore, un portier aux gants blancs nous accueillait et venait nous conduire en ascenseur à l'étage où nous allions... Dans le grand salon, il y avait une cheminée, une grande bibliothèque, un piano à queue... C'était une très agréable façon de vivre à New York. Nous passions nos journées et la plupart de nos soirées dans les principales salles de concert, toutes proches, dans les principaux musées et grandes galeries, ou simplement à explorer les quartiers les plus intéressants... Nous allions au restaurant, mais nous mangions aussi dans la grande cuisine de l'appartement, toutes les bonnes choses que nous avions rapportées de chez les marchands du quartier...
En fait, ce ne sont pas tellement les « voyages » qui étaient intéressants, mais le séjour dans ces grandes villes...

2. Quel est l’un de vos souvenirs préférés de votre mère ?
Ce qui me vient spontanément à l'esprit c'est lorsque, à six ans, ma mère venait me réveiller car je devais me préparer pour me rendre à l'école où ma mère et l'une de mes sœurs enseignaient. Nous partions alors pour la semaine et revenions le vendredi soir.
Je me souviens particulièrement de ces moments car, l'hiver, il faisait encore noir lorsque je devais me lever. Et il fallait faire attention de ne pas réveiller mes sœurs plus jeunes qui, elles, pouvaient dormir encore un peu, car leur école n'était pas très loin de la maison. Si ce souvenir m'a marqué, c'est sans doute parce que c'est l'un des rares moments où j'avais l'impression d'avoir ma mère pour moi seul...

3. Quel est votre endroit préféré où passer vos vacances ?
Je n'ai pas vraiment le sens des « vacances »... Chaque fois que je suis allé à Paris, à New York, etc., je n'avais pas l'impression de « vacances », mais de séjours dans des endroits choisis parce qu'ils étaient justement animés, stimulants, enrichissants. Je n'aime pas spécialement les voyages. Mais si quelqu'un voulait m'offrir un billet d'avion pour Londres, je partirais demain matin... ou le surlendemain.

 Auberge Au coin du banc - Percé

 J'ai passé de magnifiques vacances dans ce petit chalet
Au coin du banc - Percé

J'ai adoré des vacances au Québec : dans Charlevoix, en Gaspésie...

4. Avez-vous jamais été congédié/viré/renvoyé d’un job ?
Oui, j'ai été mis à pied en 2004, après treize ans de « loyaux services » ; quand mon patron me l'a annoncé, je l'aurais embrassé, tellement j'attendais ce moment. J'aimais mon travail mais je n'avais pas beaucoup d'estime pour ce nouveau patron qui était un vrai tyran, et il savait que je n'étais pas son fidèle serviteur. J'accomplissais mon travail avec la plus grande conscience professionnelle, mais je pouvais difficilement cacher mon mépris pour ce nouveau patron qui ne connaissait rien mais qui voulait toujours montrer, à chaque instant, que c'était lui le patron. Et comme il me « devait » son emploi, puisque c'est moi qui avait fait partir son prédécesseur, il se disait que je ne ferais pas la même chose avec lui. À vrai dire, je n'avais plus tellement envie de jouer ce jeu.

 
Je n'ai jamais regretté ce départ car, quelques semaines plus tard, alors que je recevais encore mon salaire de l'emploi où l'on m'avait « démissionné », sans que je l'aie cherché, on m'a offert un nouvel emploi, beaucoup plus intéressant, beaucoup mieux payé, à des conditions plus avantageuses...

5. Quel est le plat que vous faites le plus souvent (parce que vous l’adorez ou parce qu’il est rapide/facile ou autre raison) ?
En ce moment, c'est difficile à dire, car j'ai l'impression d'essayer plus souvent de nouvelles choses.
Mais, durant des années, le plat que j'ai fait le plus souvent en rentrant du travail ou de faire des courses et que j'avais faim, parce que c'était rapide et simple, c'est un plat de pâtes, généralement des spaghettini(s) - le « i » final est déjà la marque du pluriel italien. Souvent avec du beurre ou de l'huile d'olive, parfois avec des œufs, parfois avec du thon, souvent avec une sauce tomate préparée rapidement, avec du fromage toujours, parfois des épinards ou du brocoli...

mardi 6 novembre 2018

Sur le divan

Chaque dimanche soir, Dr CaSo énonce quelques questions, auxquelles elle répond elle-même, puis invite ses lecteurs (plus souvent des lectrices - ou du moins des commentatrices); la série s'intitule les ptits souvenirs du dimanche soir. Avec un peu de retard, je réponds ici à ses questions :


1. Quelles sont les choses que je pensais être vraies, quand j'étais enfant, et qui finalement ne l’étaient pas?
Je suppose que, comme la plupart des enfants d'Occident, j'ai cru au Père Noël. Mais je ne me souviens pas avoir été déçu d'apprendre qu'il n'existait... probablement pas.
J'ai toujours été fasciné aussi par la radio : je me demandais comment tout ce monde qu'on y entendait faisait pour tenir dans un si petit boîtier... Plus tard, je m'amusais à faire tourner des disques, en essayant de trouver des enchaînements entre les pièces choisies, comme si j'étais responsable de la programmation et de l'animation... Puis, un peu plus tard, j'ai travaillé moi-même à la radio, et j'ai été plusieurs fois invité à la télévision. Quand on y est, que l'émission soit en direct ou en différé, cela reste un peu impressionnant ; c'est qu'en fait, même si l'on n'est pas tout à fait conscient du nombre d'auditeurs potentiels, on ne voudrait pas y faire ou dire trop de bêtises...


2. Est-ce que j'ai rencontré des gens célèbres ? Si oui, qui était-ce et qu’ai-je dit ou fait ?
Oui, j'ai rencontré un très grand nombre de gens célèbres. Il serait trop long d'en faire la liste (et je suis sûr que j'en oublierais un très grand nombre). J'ai eu l'occasion de saluer, et parfois d'échanger avec eux quelques mots, des chanteurs comme Gilbert Bécaud, Adamo, des actrices et chanteuses comme Liza Minelli, Jane Birkin, et bien d'autres. Il faut peut-être dire que j'ai fréquenté ce milieu, à Montréal, puis à Paris. J'ai été invité à prendre un verre chez des compositeurs et musiciens, avec de grands interprètes de musique classique ; j'ai fréquenté des personnalités du monde du théâtre, du cinéma, de la danse, à Montréal et à Paris ; j'ai rencontré plusieurs écrivains très connus ; j'ai sollicité et obtenu des entretiens avec des personnalités importantes du monde de l'édition, du milieu de la culture (le directeur de l'époque du Centre Beaubourg-Pompidou, par exemple), de grandes bibliothèques françaises (comme François Chapon, conservateur de la Bibliothèque Jacques-Doucet et exécuteur testamentaire de nombreux écrivains)... Dans la rue, j'ai croisé de très nombreuses personnes, comme Charles Aznavour, Léo Ferré, Jean-Paul Sartre, Jeanne Moreau, Jean-Paul Riopelle, Jean-Claude Brialy, Michel Piccoli... Un jour dans une librairie, j'ai pu échanger quelques mots avec Raymond Devos (c'est d'ailleurs lui qui m'a adressé la parole) ; il était avec sa femme.
J'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs personnalités politiques, dont René Lévesque, qui allait devenir l'un des plus grands premiers ministres du Québec ; j'ai côtoyé plusieurs autres ministres ; l'un d'eux est même venu dîner chez moi... Il y a quelques années, j'ai eu l'honneur de remettre un prix à l'ancienne directrice du journal Le Devoir, puis fondatrice et directrice de la Grande Bibliothèque du Québec, qui est aussi écrivain, puis à une femme d'affaires bien connue qui est en ce moment ambassadrice du Canada à Paris.
Il faudrait que j'essaie un jour de faire une liste plus complète : ce pourrait être intéressant pour moi (pas forcément pour les autres), ne serait-ce que pour me rappeler par où je suis passé pour en arriver... nulle part.
Il y en a eu d'autres très importantes cependant, ma rencontre la plus marquante reste toutefois celle d'Alexander et de quelques personnes de son entourage.
J'ai parfois été surpris et très touché par le passage sur ce blogue de personnalités dont je n'oserais pas écrire ici le vrai nom.
Je n'oublie pas, évidemment, que j'ai rencontré un jour, dans un restaurant de Montréal, la très célèbre Dr CaSo.



3. Quelles cinq choses que j'ai en commun avec Rupert ?
a) Nous aimons tous les deux le fromage, les tomates, les pommes, les poires...
b) Nous détestons le bruit et les personnes excitées, exubérantes...
c) Nous aimons les personnes sympathiques qui, lorsqu'elles nous abordent, pensent un peu à nous, et pas seulement à leur envie de toucher un chien.
d) Nous aimons le spectacle de la rue, quand il n'est pas trop bruyant ni trop énervant.
e) Nous aimons parfois regarder un film ensemble - ou du moins des vidéos que je télécharge sur Internet et que, souvent, Rupert me réclame ; nous n'avons pas toujours les mêmes goûts, mais nous essayons de trouver des compromis intéressants.

4. Qui sont mes artistes, compositeurs, ou auteurs préférés ?
Cette question exigerait une réponse très complexe et assez longue, car mes goûts ont évolué avec le temps, spécialement en musique classique ou populaire. J'ai beaucoup aimé Mozart, Beethoven, Schubert, Mahler, puis des compositeurs romantiques et baroques... puis Theodorakis et quelques autres. J'ai aimé les grands de la chanson française (Aznavour, Bécaud, Brel, Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Jean-Pierre Ferland, et de nombreux autres), des grandes interprètes comme Melina Mercouri, Amália Rodrigues, etc ; les Beatles, les Rolling Stones, Elton John, Freddie Mercury (avez-vous déjà vu et entendu Freddie Mercury chanter « Barcelona » avec Montserrat Caballé - qui vient de mourir. On trouve cela sur YouTube), 30 Seconds to Mars, The Killers, des groupes de musique celtique, etc.


Je ne connais pas beaucoup les plus jeunes chanteurs et chanteuses, et je dois dire que ce qu'il m'arrive d'entendre par hasard quand je vais dans des endroits publics... ne me donne pas très envie d'y consacrer quelque attention que ce soit.
En littérature, je suis assez fidèle à quelques auteurs français, de diverses époques, dont plusieurs contemporains, que je lis depuis longtemps ou que le hasard me fait découvrir. Je suis heureux d'avoir découvert ces dernières années plusieurs écrivains britanniques que j'aime et il m'arrive d'en découvrir de nouveaux avec beaucoup de plaisir.

5. Quelle sont mes possessions favorites ? Pourquoi ?
Tout d'abord, les nombreux objets qu'Alexander m'a envoyés, que j'ai pour la plupart sous les yeux, sur des meubles, sur les rayons des bibliothèques, sur les murs, sur mon bureau, sur mon lit, sur la porte de mon réfrigérateur, quelques lettres manuscrites (il avait une écriture pas facile à déchiffrer), sa signature sur certains documents, etc.
Une photo dédicacée et des lettres manuscrites d'un écrivain français bien connu.
Quelques livres dédicacés par des auteurs français que j'aime.
Un petit mot gentil de Josette Rey-Debove, « lexicographe et sémiologue française, épouse et collègue d'Alain Rey aux éditions Robert » (Wikipédia)
Une photo originale d'André Gide (vraie photo, et non reproduction), signée par le photographe André Ostier et qui m'a été remise par un autre écrivain qui a bien connu Gide (leur correspondance a été publiée).
Quelques beaux objets anciens achetés chez des antiquaires ou reçus en cadeaux.
Quelques livres, parfois des livres de poche, qui évoquent des moments d'intense émotion ou des étapes importantes de ma vie.
Cette liste pourrait être continuée...

6. Quelle(s) histoire(s) mes parents racontent-ils (ou racontaient-ils) toujours sur moi bébé ?
Je crois que mes parents auraient été bien embêtés de répondre si je leur avais posé la question.
L'un de mes beaux-frères (qui m'a pratiquement toujours considéré comme son premier fils) pourrait en raconter davantage, mais je ne révélerai rien : c'est trop personnel.

mercredi 26 septembre 2018

Souvenir, souvenir, que me veux-tu ?

Nevermore ? Peut-on dire « jamais plus » ?

Dans un article intitulé les p’tits souvenirs du dimanche soir, Dr CaSo raconte quelques souvenirs et demande à ses lecteurs et lectrices de jouer le jeu en répondant aux questions proposées.

Je viens d'essayer de répondre en commentaire sur son blogue à ces cinq questions, mais je ne suis pas sûr que mes commentaires se rendent (quelques-uns se sont volatilisés dans le cyberespace) ; je publierai donc ici mon commentaire laissé chez Dr CaSo.

1. Anniversaire(s) le(s) plus mémorable(s) :
a) Pour mon vingtième anniversaire, ma famille avait organisé une petite fête et avait invité la famille élargie, des amis de l'époque et quelques amis d'enfance, que je n'avais pas revus depuis des années. C'était évidemment toute une surprise : j'étais parti chercher une amie pour aller au cinéma, mais (après de très longues minutes à attendre qu'elle soit prête - c'était pour permettre à tout le monde d'arriver à la maison) on a téléphoné pour dire que je devais absolument repasser chez moi. C'était chouette.
b) Pour mon 27e anniversaire, l'ami avec qui je vivais, dans un immense appartement où nous venions d'aménager, doté d'une très grande terrasse, avait organisé une incroyable fête avec beaucoup de monde ; il avait loué des tables, des chaises, etc. Il y avait un buffet incroyable cuisiné et présenté par cet ami, avec plusieurs très bons vins. C'était assez impressionnant et réussi.
c) Quelques années plus tard, un ami était venu de Paris et avait organisé, chez moi, un repas de fête assez extraordinaire, avec homard, champagne, etc. Tout était si beau et délicieux !
d) Je ne peux évidemment pas oublier l'anniversaire 2008, alors qu'Alexander m'avait fait livrer le matin une immense gerbe de roses.

2. Les histoires ou contes d'enfants de mon enfance :
Je ne me souviens d'aucun conte lu ou entendu dans mon enfance - à moins que l'on considère les dessins animés comme des contes ; s'il y en eut, je ne m'en souviens pas. Les contes sont arrivés très tard dans ma vie. Il me reste donc beaucoup d'enfance à vivre, n'est-ce pas ?

3. Qualité la plus précieuse chez les amis :
Je crois que la qualité que je considère la plus précieuse, en ce moment, c'est la capacité d'écoute, d'attention, suivie par des interventions intelligentes. J'ai des amis intelligents, mais la plupart n'écoutent pas ; ce qu'ils peuvent dire n'a souvent pas de rapport avec moi. Je parle d'amis que je peux appeler, voir en personne. Heureusement, même si le nombre en a rétréci ces derniers temps, il y a les amis lointains et leur correspondance.

4. Comment je me rendais à l'école :
Durant mes deux premières années d'école primaire, de six à huit ans, je ne faisais que traverser un couloir pour me rendre en classe, car j'habitais l'école où enseignaient ma mère et ma soeur.

L'attelage ressemblait un peu à celui-ci, mais le traîneau était monté
d'une grande cabine fermée, comme un bus, avec portes, fenêtres, chauffage, etc.

Les autres années du primaire, je m'y rendais à pieds, n'habitant pas très loin de l'école. Au secondaire, à l'automne et au printemps, je m'y rendais en voiture le matin, et je revenais en voiture le soir. L'hiver, la plupart du temps, comme tous mes camarades qui habitaient un peu loin du collège, on s'y rendait dans un immense traîneau, complètement fermé comme un bus, chauffé par un poêle à bois et tiré par des chevaux ; ça sentait un peu le cheval, mais c'était très confortable..


Cela pouvait ressembler (un peu) à ceci, avec moins de fenêtres.
Le conducteur de l'attelage était dans la cabine avec les élèves.

5. Emploi durant les études universitaires :
Durant mes études universitaires, j'ai été un moment fonctionnaire (protonotaire de la Cour supérieure), au ministère de la justice, puis administrateur de théâtre et, enfin, journaliste à la radio.

6. Si je pouvais remonter le temps... j'aimerais bien aller faire un tour du côté de Pella, en Macédoine, et voir grandir Alexandre le Grand et son ami Héphaistion, et les retrouver à divers moments et dans différents lieux de leur courte vie...
Puis j'aimerais, plusieurs siècles plus tard, faire un saut dans le Kent, en Angleterre, puis à Londres, et un peu au nord de Londres, pour voir grandir mon petit Alexander, le voir jouer au polo, faire ses études à Oxford, puis commencer sa vie d'adulte à Londres, rencontrer sa grand-mère, etc.

mardi 25 octobre 2016

En attente de modération...

Lorsque j'accède à la page « commentaires en attente de modération » de ce blogue, je ne peux m'empêcher de voir et de relire à chaque fois deux commentaires bouleversants qui ne seront jamais publiés.

Le premier date du 7 octobre 2009, et vient d'Alistair, un ami d'Alexander qui, tombé par hasard sur ce blogue, a reconnu dans les textes que je publiais alors l'ami avec qui il a fait une partie de ses études. Je ne pouvais pas publier ce commentaire, et je l'avais expliqué à Alistair, car il donnait le nom complet d'Alexander. Alistair avait adopté un bulldog provenant du même éleveur que celui d'Alexander Bull, qu'il avait appelé Douglas... Hélas pour moi, Douglas et Alistair sont allés, quelques mois plus tard, rejoindre Alexander sur son étoile, ou sur une étoile voisine.

L'autre vient de Colin, daté du 17 mai 2011, tout aussi bouleversant. Il ne parle pas ouvertement d'Alexander, mais il est clair que Colin a été touché par ce que j'ai écrit au sujet d'Alexander, et peut-être aussi par ce qu'Alexander avait lui-même écrit. Colin m'avait demandé lui-même de ne pas publier ce commentaire. Je n'ai malheureusement plus de nouvelles de ce garçon, dont je ne connais pas grand-chose, mais qui m'avait fortement ému par le peu qu'il a dévoilé à son sujet. J'aimerais savoir qu'il va bien.

D'autres m'ont aussi écrit, ces dernières années, parfois directement, sans laisser de commentaire sur le blogue. Je ne les oublie pas et ne les oublierai jamais non plus ; ils font partie des amis absents...

samedi 14 mai 2016

Questionnement existentiel

Je n'ai pas posé la question à Rupert : il est encore trop jeune pour que je lui fasse partager mes lourdes réflexions et mes sérieux questionnements, mais... parmi les nombreuses interrogations qui me taraudent, il y a celle-ci : je me demande vraiment s'il vaut la peine que je poursuive la rédaction de ce blogue.

Je sais que, chaque jour, un certain nombre de « visiteurs » passent par ici, mais je ne sais pas si ces visiteurs sont vraiment des lecteurs.

jeudi 19 mars 2015

Sortie royale

Il y a plus d'une façon de « sortir de l'ombre ». Cet hiver est tellement rigoureux qu'on se demande si l'on en sortira un jour. C'est la première fois de ma vie que je rêve de vacances dans un « pays chaud » (je ne suis pas très exigeant : par pays chaud, j'entends par exemple un pays européen où il ferait deux ou trois degrés Celsius, en ce moment, plutôt que les moins trente que nous connaissons encore en tenant compte du facteur vent). Notre collègue et amie Dr CaSo est sortie, il y a quelques jours explorer son quartier. Je connais très bien le mien, mais je n'ai pas encore très envie de m'y promener à cause du froid qu'il a fait cet hiver et qui continue ; je me contente de faire les courses le plus près de chez moi possible. Dr CaSo raconte qu'au cours de sa promenade, alors qu'elle était assise sur un banc, un vieux monsieur promenant son chien est venu lui parler et, après être reparti, est revenu lui faire un compliment, ce qui m'a donné l'occasion de raconter en commentaire une petite anecdote sur les interactions plus ou moins brèves que l'on peut avoir avec des personnes que l'on ne ne connaît pas du tout ou à qui l'on a affaire dans les magasins, les bureaux, etc. J'y prends parfois un certain plaisir...

Mercredi soir, je suis passé à la Grande Bibliothèque (Bibliothèque et Archives nationales du Québec) pour y prendre quelques documents que j'avais réservé. Je me dirigeais vers l'une des sorties qui donne sur un jardin (où l'on se demande encore, ces jours-ci, si on ne risque pas de tomber sur des ours polaires). J'étais à peu près seul dans ce couloir ; au moment où j'approchais de la porte, quelqu'un, un homme d'une quarantaine d'années, arrivait de l'extérieur. Je le voyais arriver, comme il me voyait aussi. Il aurait eu le temps d'ouvrir la porte, d'entrer, avant que j'arrive moi-même à cette porte. Je l'ai vu tirer sur la poignée, tenir la porte ouverte pour me laisser sortir. Quand je suis passé, je l'ai remercié ; il m'a répondu : « Monsieur, je devais vous ouvrir la porte, vous avez l'air d'un roi ! » Spontanément, j'ai porté mes mains à la tête en lui disant : « Vous êtes vraiment très perspicace, car je me rends compte que je suis sorti sans ma couronne. » Et il m'a répondu, avec le plus beau sourire : « Votre couronne lumineuse flotte tout autour de votre tête. » Il n'était pas intoxiqué et m'a semblé en pleine possession de toutes ses facultés ; et je n'ai pas senti non plus qu'il voulait me draguer, mais je dois dire qu'il rayonnait de bien-être...

En traversant ce jardin polaire, il m'a semblé que le froid était moins intense qu'au moment de mon arrivée, quelques minutes plus tôt... Son compliment avait certainement élevé quelque peu mon niveau d'énergie. Mais je ne me suis pas pris au sérieux pour autant. Dans l'ordre d'accession au trône, mon Petit Prince a une très bonne longueur d'avance sur moi.

samedi 28 février 2015

Chat noir et nuit blanche

Il m'arrive encore très souvent de ne pas pouvoir dormir la nuit, comme du temps où j'attendais des nouvelles d'Alexander qui était hospitalisé. Son état de santé ne s'améliorait pas, mais certaines nuits étaient plus difficiles et plus inquiétantes que d'autres. Lorsque la fièvre consentait à diminuer et que d'autres symptômes se faisaient plus discrets, c'était en soi une bonne nouvelle. Je restais pratiquement toujours devant ou à côté de mon ordinateur et de mon téléphone, même la nuit. Je n'aurais pas voulu me réveiller un matin et me rendre compte que l'on avait tenté en vain de me joindre ; au moment d'aller dormir, puisqu'il le fallait bien, je conservais l'ordinateur ouvert à côté de moi. Épuisé, je finissais à un moment donné par tomber de sommeil, et je me réveillais souvent en sursaut pour vérifier si j'avais reçu des messages... C'était il y a cinq ans...
Ces derniers mois, au moment d'aller dormir, je sens la même anxiété s'installer lentement en moi, comme si je revivais ces semaines, ces mois d'inquiétude au sujet d'Alexander. Je dois parfois rallumer la lampe, essayer de m'intéresser à quelque chose qui ne soit pas « contaminé » par l'inquiétude, mais ça ne fonctionne pas toujours, comme si le lit lui-même était trop associé à l'inquiétude, à l'anxiété, à l'angoisse, et cela depuis mon enfance. D'ailleurs, quand Alexander était malade, et longtemps après son départ, je dormais par terre dans le couloir, entre ma chambre et le salon ; j'avais ainsi l'impression, en me couchant par terre au lieu de m'installer dans un lit confortable, de tromper la peur de mourir.
Quand je réussis à me laisser tomber dans les bras de Morphée, je dors généralement quelques heures, au moins ; je n'ai plus besoin de rester en alerte : aucune nouvelle, bonne ou mauvaise, ne risque de m'arriver au cours de la nuit. On m'appelle rarement le jour, sauf pour affaires, et on ne m'écrit plus la nuit... À quatre heures et demie ce matin, n'ayant pas fermé l'œil de la nuit, je me suis relevé et je suis revenu au salon avec l'intention de m'occuper plutôt que de m'énerver en essayant de trouver un sommeil qui ne vient pas. Je suis pourtant fatigué...

Je suis allé lire le plus récent billet de Dr CaSo qui, devant bientôt partir en Europe, s'inquiète de devoir laisser son chat noir, sa Câlinette, en pension chez une amie durant tout un mois. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Alexander, pourtant malade, qui ne voulait pas aller à l'hôpital pour quelques jours en laissant derrière lui son Siamois malade aussi. Fidèle à lui-même, Alexander songeait d'abord à son engagement envers les autres avant de penser à sa santé ; ayant promis que, le jour venu, il serait là pour faire ses adieux à son Harry, il ne voulait surtout pas que Harry parte sans être là pour l'accompagner... J'ai laissé chez Dr CaSo un commentaire rappelant cette fidélité d'Alexander à ses engagements, à ses promesses, aux êtres qu'il aimait... Mais la situation n'est pas la même : Dr CaSo est en santé, tout comme sa Câlinette. Cela n'empêche pas que les séparations, même brèves, peuvent êtres déchirantes.

vendredi 30 janvier 2015

Congestion !


Terrassé depuis quelques jours par un « vilain » rhume – un rhume peut-il être autre chose que « vilain » ? Oui, bien entendu, il pourrait être « méchant ».
Pour moi, le résultat est le même : le nez et la gorge congestionnés, le cerveau comme une grosse brioche échappée dans l'eau de vaisselle, tous les muscles endoloris.
Pour la première fois de ma vie, je crois, je rêve de vacances dans un pays chaud.
Je n'attendrai cependant pas les vacances : dès que j'aurai les neurones et les synapses fonctionnels, je rédigerai un billet pour ce blogue. Que mes deux fidèles lecteurs ne croient pas que j'aie cessé de respirer et que les archives de ce blogue s'arrêteront au 31décembre 2014.

mercredi 24 décembre 2014

Joyeux Noël


Joyeux Noël
et
Joyeuses Fêtes
à tous !

mardi 16 septembre 2014

Intro ou extra... ?

Dans un billet intitulé timide intimité, qu'elle publie aujourd'hui sur son blogue, notre collègue et amie, Dr CaSo, se demande si, à partir d'une liste de dix points relevés dans un article sur l'introversion, elle ne serait pas introvertie. Après y avoir laissé un long commentaire, en réponse à chacun des points, je me suis dit qu'il y aurait peut-être sur mon propre blogue un lecteur, curieux ou ayant besoin d'une distraction, qui pourrait vouloir lire ma réaction ce que l'on dit des introvertis. Je me reconnais plus ou moins dans plusieurs des points qu'elle mentionne (je n’ai pas fait le compte : c’est lorsque j’arriverai à la fin de mon commentaire que je saurai), mais je ne crois pas être introverti pour autant. Jugez-en par vous-même et, si le cœur vous en dit, donnez-moi votre opinion. 

1. C’est normal qu’après une dépense (d’énergie, d’argent, etc.), on ait besoin ou simplement envie de refaire le plein. Après une activité d’animation, de formation, de communication, je suis parfois fatigué mais, la plupart du temps, heureux, et stimulé, mais pas déprimé. J’ai plutôt envie de continuer à faire quelque chose d’intéressant, avec ou sans les autres. 

2. Je n’aime pas les foules ou, plus précisément : je n’aime pas être dans la foule. Mais je n’ai pas peur de m’adresser à des foules (si j’ai quelque chose à leur dire) ; 500, 3 000 ou… des millions (à la radio ou à la télévision), je préfère m’adresser à eux que d’être au milieu d’eux. D’une part je suis un peu claustrophobe (et non agoraphobe), mais si on a un message à livrer, c’est moins embarrassant que de devoir parler de la pluie et du beau temps avec des inconnus. 

3 Le silence, la solitude, sont pour moi de vrais amis. Autant j’aime à l’occasion être avec un certain nombre (pas trop grand) de personnes avec qui j’ai des affinités, des intérêts communs, autant je peux rester chez moi plusieurs jours sans sortir, sans utiliser le téléphone. 

4. J’ai été, les 30 premières années de ma vie, assez timide (dans la classe, à l’université, j’essayais de me cacher derrière les autres afin que le professeur ne remarque pas si je ne comprenais pas). Mais j’ai vite constaté que les autres n’étaient pas toujours plus à l’aise que moi ; alors j’ai commencé à aller vers eux. Et, si j’ai quelque chose à lui dire, je peux aussi bien appeler la reine d’Angleterre et du Royaume-Uni que… n’importe qui d’autre. L’ennui, c’est que la plupart d’entre eux ne m’intéressent pas. 

5. J’aime aussi écouter, observer… Mais si je suis dans un petit groupe, je crois que la politesse exige qu’au moins les autres entendent ma voix une ou deux fois, ne serait-ce que pour leur faire comprendre que, sur certains points, je ne suis pas différent d’eux ou… tout le contraire. 

6. C’est vrai que je suis parfois content si un projet est annulé ou reporté, mais c’est surtout parce que ce n’était pas pour moi le moment le mieux choisi ou parce que j’ai déjà pas mal trop d’autres choses à faire. 

7. Les introvertis espèrent secrètement qu'on les invitera au cinéma ou au restaurant (pourquoi pas les deux, l'un après l'autre ?) Pas vraiment en ce qui me concerne. Ma hantise : recevoir une invitation sans avoir eu le temps de trouver une bonne raison de refuser ou de… demander à réfléchir. Spontanément, je dirais plutôt : non. 

8. Tout cela est relatif. Je peux facilement établir une communication avec les autres s’il y a un intérêt commun, connu ou prévisible, ou si on n’a pas le choix : si on doit passer un long moment ensemble sans possibilité de fuite. 

9. J’ai plein de choses à dire, mais je ne suis pas sûr que les autres soient intéressés à ce que je le dise. Et je pense aussi à ce qu’écrivait quelqu’un (je ne sais plus qui) : « Je n’ai rien à dire, mais je tiens à le dire moi-même. » 

10. Que ce soit dans la vie personnelle, professionnelle ou sociale, je crois qu’il nous arrive tous de devoir faire des efforts pour se montrer polis, à défaut de se montrer solidaires ou aimables. Certains sont mieux entraînés que d’autres à ce genre de représentation. J’essaie souvent d’éviter ces occasions mais, si je ne peux y échapper, j’essaie de ne pas faire subir aux autres, amis, proches, collègues… ma frustration ou ma mauvaise humeur… à moins que ce ne soit le message que j’aie envie de faire passer. 

Alors, Docteur, suis-je normal ? Si oui, suis-je intro ou extraverti ?

samedi 4 janvier 2014

Bonne année 2014 !

En dépit de toutes les apparences, je suis encore vivant. Et non, je n'ai pas décidé de mettre fin à ce blogue, et je n'ai pas, non plus, choisi volontairement de le laisser hiberner. L'année 2013 a apporté son lot de difficultés d'ordres divers ; je vous parlerai peut-être bientôt - je dis bien : peut-être - de ce que furent les miennes, mais je ne crois pas que ce soit vraiment intéressant pour les deux lecteurs qui continuent de vérifier si je n'aurais pas publié un nouvel article - je les remercie de leur fidélité. Et pour ceux qui arrivent ici par hasard, c'est le plus souvent le résultat de recherches par mots clés qui les amènent sur certains de mes articles, parfois très anciens. Je les remercie de leur intérêt et, parfois, des courriels qu'ils m'envoient pour poursuivre les échanges sur certains sujets.

Mais ces dernières semaines, notamment, mes ordinateurs sont tombés malades, deux le même jour, et se sont retrouvés aux soins intensifs. Mon technicien et moi avons procédé en privé aux funérailles de l'un d'eux. Le plus ancien est en rémission ; pour combien de temps encore, nul ne peut le prédire. Mon beau-frère anglais (britannique) m'a fait cadeau de l'un des siens qui, heureusement, fonctionne très bien

Les journées ne sont pas assez longues pour accomplir tout ce que j'ai en tête, et ce sentiment d'insatisfaction abrège mes nuits encore davantage, et le manque de sommeil n'est pas très bon pour la productivité. L'écrivain Thomas Mann disait, en réponse à une enquête, que pour bien écrire, il doit avoir assez et bien dormi, ajoutant que si l'on a bien réussi quelque chose un jour où l'on a mal dormi, il faut être assuré que cela ne se produira pas le lendemain, le surlendemain. Moi qui n'ai jamais été un grand ami de Morphée, je sais que j'ai aussi besoin de faire des efforts pour... relaxer et lâcher prise.

Tout cela pour dire que je voudrais bien pouvoir écrire ici plus régulièrement, en partie pour répondre à l'une des dernières demandes d'Alexander, celle de poursuivre la tenue de ce carnet électronique, grâce auquel « quelqu'un » a favorisé notre rencontre, et par la suite celle de certains proches d'Alexander. Si je n'écris pas ici aussi souvent que je le voudrais, Alexander n'est pas absent pour autant : il est présent dans tout ce que je pense, dans chacun de mes mots, chacun de mes gestes. Je le notais ailleurs un peu plus tôt aujourd'hui : quel que soit l'auteur ou le texte que je lise, quelle que soit la musique que j'écoute, quelles que soient les images que je regarde, j'ai le sentiment qu'Alexander les partage avec moi, et cela m'incite à exprimer, spontanément, des commentaires à son intention.

L'année 2013 est terminée et je ne m'en plaindrai pas. Selon ma formidable voisine et amie, médium, astrologue, etc., l'année 2014 sera un peu dans la même veine que 2013, difficile pour les finances, pour les relations, etc. Il faudra attendre 2015 pour que se dissipent ces lourds nuages. Mais ce n'est pas une raison pour laisser 2014 en faire à sa tête. Avec un optimisme que l'on pourrait qualifier d'inconscient et une détermination proche de la témérité, j'ai l'intention que 2014 soit pour moi une bonne année, productive, satisfaisante à bien des égards. Je vous en souhaite autant, à commencer par la santé et la force de choisir, de décider, d'agir, afin que le monde, proche ou lointain, soit un peu meilleur en 2014 qu'il l'aura été en 2013.

Bonne année 2014 !

vendredi 29 juillet 2011

Rien de sérieux

Loin de moi l'idée de prolonger le silence afin d'entretenir le mystère.
Je n'ai pas écrit parce que l'utilisation du clavier m'était difficile et l'est encore un peu. Mais ça va déjà mieux.

Rassurez-vous, je n'entreprendrai pas, pour expliquer mon silence, un long récit en trois parties comme je l'avais fait les 4 juillet, 6 juillet et 6 août 2006. D'abord parce que je me sentirais incapable d'écrire autant pour ne presque rien dire. Et puis, si je parvenais à le faire, je ne suis pas sûr qu'il resterait un lecteur pour me lire.

Il m'est simplement arrivé la semaine dernière un petit accident banal, comme il en arrive souvent autour de soi. En marchant sur le trottoir, je me suis accroché les pieds dans une dénivellation et, en voulant retrouver mon équilibre, j'ai au contraire, bien involontairement, accéléré le mouvement vers l'avant et, quelques mètres plus loin, je suis tombé de tout mon poids... sur le nez. Je n'ai pas été surpris de me trouver dans cette position humiliante puisque j'avais eu le temps, entre le moment où j'ai perdu l'équilibre et celui où je me suis trouvé face à face avec les fourmis, d'imaginer ce qui m'attendait, c'est-à-dire : le pire. Je me suis vite relevé et, sans savoir exactement d'où il venait, j'ai essayé d'arrêter le sang... Une passante s'est arrêtée pour voir si elle pouvait m'être utile. Je n'avais pas de mouchoir, elle non plus ; elle a demandé à d'autres passants. J'ai remercié les trois personnes qui s'étaient inquiétées de mon sort et je suis rentré chez moi en tenant bien pressé sous mon nez le mouchoir mouillé qu'on m'avait donné.

Ma première réaction en arrivant à la maison a été de me regarder dans la glace de la salle de bain. Oh horreur ! J'avais le nez comme une tomate bien mûre, la lèvre inférieure bien fendue, et quelques autres éraflures sans gravité... J'ai téléphoné à Info-Santé, service téléphonique du ministère de la Santé pour  les situations non-urgentes. afin de savoir ce que je devais faire pour mon nez...  Après une longue série de questions pour tenter d'évaluer ma situation, on m'a dit qu'il fallait que je me rende immédiatement à l'hôpital pour recevoir une injection contre le tétanos et passer plusieurs examens car j'avais sûrement le nez cassé et peut-être un traumatisme crânien...  Après avoir appelé des amis, je n'avais plus envie de me rendre à l'hôpital et je n'y suis pas allé.

Le lendemain, je me suis levé péniblement. J'avais mal partout, comme si j'étais passé sous les roues d'un camion, et je me suis découvert d'autres contusions... Je n'avais toujours pas décidé de me rendre à l'hôpital, attendant de voir si mon état allait empirer ou s'améliorer...

Rien de vraiment sérieux dans tout cela, rien pour m'immobiliser complètement... Sauf que dans les jours qui ont suivi j'ai ressenti de vives douleurs dans la main droite, croyant un moment que je pouvais avoir des doigts cassés, mais ils n'étaient pas enflés. Toutefois, chaque fois que j'essayais de taper quelque chose sur le clavier, la douleur se répandait dans tout le bras et dans l'épaule. C'est ce qui m'a empêché d'écrire sur ce blogue, de laisser des commentaires ailleurs, de répondre aux courriels reçus... J'ai encore l'air de quelqu'un qui aurait été tabassé par des voyous : les muscles encore endoloris, le nez encore un peu enflé et rouge, des plaques noires sous les yeux, les lèvres qu'on n'aurait pas envie d'embrasser.

Tout cela n'est au fond qu'un épisode qui sera vite oublié. Il se passe dans le monde des choses beaucoup plus graves, en Norvège par exemple. Et des êtres très chers vivent des situations plus dramatiques que mes petits problèmes ; je suis avec eux de tout mon coeur.

mardi 26 juillet 2011

À bientôt

Je ne suis pas en vacances. Je ne suis pas absent.
Mais un petit accident m'empêche d'écrire.
Je reviens bientôt.

vendredi 24 juin 2011

Que s'ouvrent enfin les roses...

Les blogues permettent de belles émotions, de beaux moments, de belles rencontres, on l'a dit et écrit très souvent, depuis 2005 en ce qui me concerne.
J'ai abondamment parlé d'Alexander et je pourrais parler de lui encore et encore, si je n'étais pas soucieux de préserver un peu de son jardin secret, et surtout sa vie privée, qui concerne plusieurs membres de sa grande famille officielle (que nous distinguions de notre petite famille merveilleuse, composée des êtres choisis que nous aimons, qui nous aiment)... J'ai dit et redit à quel point ce garçon qui a découvert mon blogue en cherchant des images sur Internet a bouleversé ma vie. Et je n'aurai sans doute pas assez du reste de cette vie pour essayer de comprendre pourquoi j’ai été choisi. « Ce n’est pas un hasard, m’écrit sa grande amie ; il a été dirigé vers vous par quelqu’un qui veille sur lui. »
Grâce à ce blogue qu’ils ont découvert après son départ, des amis d'Alexander m’ont écrit, m’ont fait des confidences si bouleversantes. L’histoire de chacun de ces amis est à la fois magnifique et tragique...


Puis, tout récemment, un autre lecteur a laissé en commentaires sous l'article du 7 juin dernier une histoire qui m'a vivement ému, bouleversé. Sachant que bien des lecteurs ne reviennent pas, après avoir lu l'article du jour, vérifier les nouveaux commentaires qui s'y sont rajoutés... Avec sa permission, je veux reprendre ici l’histoire de Colin et de son jeune soldat allemand. Avec beaucoup moins, Marguerite Duras a fait un film dans lequel elle raconte la mort d'un aviateur anglais ; imaginons ce que pourrait faire Colin avec son histoire.
Je ne connais de Colin que ce qu'il a écrit en commentaires depuis quelques semaines, rien de plus.
Il est aussi un ami du Petit Prince. Je suis certain qu'Alexander aurait aussi été très ému par l'histoire qu'il raconte ici, après avoir envoyé les paroles d’une chanson que lui chantait une vieille dame chez qui il passait quelques semaines l’été et que l’on peut lire en commentaire à cet article du 7 juin dernier.
Je n’ai rien changé, même pas une virgule, au texte de Colin, que voici :

Je ne sais plus les mots perdus ce matin, il m'en est venu d'autres, différents surement, mais les souvenirs sont bien les mêmes.
Pour vous donner des nouvelles de ma rose.

Il y a un petit cimetière caché par de grands arbres en surplomb d'un petit village. Petit village où je passais quelques semaines l'été.
Là, il y a une tombe abandonnée. Les chaînes qui l'entourent sont rouillées, l'inscription sommaire, mangée par la mousse. Il n'y a pas de croix, il n'y en a jamais eu, je pense. J'ai dechiffré l'épitaphe usée par le temps, un soir d'été, attiré par l'ombre, la solitude de l'endroit, la douceur de la pierre encore chaude.
C'est la tombe d'un jeune soldat allemand, mort en 1917.
Je ne sais pas pourquoi il est enterré là, pourquoi personne ne l'a ramené chez lui, pourquoi personne n'a jamais réclamé son corps.
J'ai pensé alors que nous avions peut être eu la même enfance.
Personne dans le village n'a jamais pu me raconter son histoire. Les plus anciens, déjà en ce temps là, le temps de mes étés, ne savaient plus, ou ne voulaient plus savoir.
Mais moi, je ne sais qu'une chose. Si on a prit le soin de donner à ce jeune homme, si près encore de l'enfance, une sépulture dans ce petit cimetière si loin de chez lui, dans ces temps troublés, c'est qu'il méritait qu'on le traite en soldat, pas en ennemi.
Il s'appelait Günther Von Rosenwald.
Nom prédestiné.
Il n'avait personne pour le pleurer. J'ai été celui là.
Il a été mon ami, mon confident. Par delà le temps, les circonstances tragiques de cette guerre. Et je veux croire que dans une autre dimension, je ne sais où, là où les gens peuvent s'aimer, j'ai été le sien.
C'est près de lui, où je passais mes après midi d'été, à dessiner, à lire, à pleurer souvent, à lui parler, que l'on venait parfois me récupérer le soir quand j'en oubliais de rentrer.
On me grondait, me menaçant de me renvoyer au Foyer si je n'étais pas plus obéissant. Alors je devenais sage pour ne pas abandonner Günther trop tôt, trop vite. Il n'avait que moi...et je n'avais que lui.
J'imaginais qu'il m'attendait chaque été avec la même impatience que la mienne, sanglé dans son uniforme.
Je serais mort de chagrin si l'on m'avait envoyé dans une autre famille d'accueil pour l'été, mais celà n'est heureusement, jamais arrivé.
Le reste de l'année je lui écrivais des poèmes que je lui lisais lors de nos retrouvailles. De grandes lettres aussi.
Avant je lui apportais des fleurs des champs, des coquelicots mêlés d'épis de blé, de grandes marguerites arrachées aux fossés. Maintenant, comme la forêt de roses qui témoigne de son nom, ne fleurit plus depuis si longtemps, je lui en apporte.
Cette année, j'ai enfin son âge.
J'ai écrit son histoire. Avec rien. Deux dates, et les mots soufflés par les grands arbres qui ombragent son tombeau depuis toutes ces années.
Je viens de faire le voyage jusqu'à lui pour lui donner ma rose.
Il y avait une petite pancarte sur sa tombe. La mairie veut recupérer sa place à moins que quelqu'un ne se réclame de sa famille. C'est le lot de toutes les plus vieilles tombes qui ne sont plus à personne.
Je suis entrain d'essayer de réunir les papiers nécessaires pour que personne ne touche à cette tombe. Le maire m'a promit son soutien. J'ai effectué de nombreuses recherches dans son pays. J'ai rencontré des gens portant son patronyme. Epluché de poussiéreux dossiers militaires. Personne ne sait qui il est. Qui il était.
Ce texte que je vous ai envoyé précédemment, c'est la grand'mère de la famille qui me le chantait parce qu'elle savait, elle aussi bien sur où je passais mes après midi. Elle était la seule à me comprendre. J'aurais aimé qu'elle soit ma vraie grand'mère, comme celle de votre Alexander si tendrement chéri.
Je ne sais pas si Günther Von Rosenwald a une étoile dans le ciel, mais dans mon cœur il sait qu'il peut trouver des milliers de roses.

jeudi 7 avril 2011

Sept

J'ai toujours considéré le chiffre sept comme mon chiffre chanceux. Toutefois, c'est le septième jour du septième mois (2009) qu'Alexander est retourné sur son étoile : le moins que je puisse dire, ce n'était pas un jour de chance, ni pour moi ni pour qui que ce soit qui a connu Alexander.

Je ne crois pas que le chiffre sept ait eu pour Alexander une signification particulière. Plusieurs fois par jour, cependant, je suis surpris de constater à quel point le chiffre sept est associé à Alexander, de diverses façons, et notamment en rapport avec l'heure. Par exemple, lorsque je regarde l'heure, pour remplacer les bougies allumées depuis un moment devant des photos de lui ou lorsque je me réveille la nuit : si j'additionne les chiffres de l'heure, j'obtiens presque toujours un sept (19 h 06, 22 h 30, 2 h 41, etc.). Et cela se manifeste de diverses autres façons, que ce soit dans mes lectures, lorsque j'écoute de la musique ou que je regarde une émission de télévision qui évoque des thèmes qui auraient intéressé Alexander.

Et en ce moment, en raison de la sortie d'un nouveau film, je revois un peu partout (dans des extraits du film, en entrevue dans de nombreuses émissions, etc.) un ami d'Alexander. Je ne peux m'empêcher de penser à cet acteur disant à Alexander, en riant bien sûr, à quel point j'étais casse-pied car, pratiquement chaque fois qu'il invitait Alexander à sortir avec lui, Alexander lui répondait qu'il était en conversation avec son Alcib. Je me souviens en particulier d'un dimanche après-midi où R. avait téléphoné pour inviter Alexander à aller manger une glace en France ; Alexander était déjà en conversation avec moi. Quelques heures plus tard, le téléphone avait sonné encore chez Alexander et, avant même de répondre, Alexander m'avait dit : « Je suis persuadé que c'est R. qui veut me dire qu'il est arrivé en France... » C'était le cas... Puisque R. était curieux de faire ma connaissance, j'avais promis à Alexander d'améliorer ma conversation anglaise car l'acteur ami, tout le contraire d'Alexander, est plutôt exubérant et verbomoteur...

Le décalage horaire me permet de lire ce sept avril le billet qu'Élizabeth a publié le huit avril au sujet d'une exposition consacrée au Fantôme d'Hervé Guibert. Je n'ai pas lu tous les livres d'Hervé Guibert, loin de là ; j'en ai cependant lu quelques-uns et j'aime cet écrivain. Mais Alexander l'aimait beaucoup plus que moi : il a tout lu de lui, il avait tous ses livres. Nous parlions souvent de lui. L'exposition qui se tient à Paris à la Maison Européenne de la Photographie se termine le 10 avril ; s'il était là, je suis convaincu qu'Alexander m'aurait dit, comme il l'avait fait pour une autre exposition : « Je t'envoie un billet d'avion et nous nous retrouvons à Paris pour voir ensemble cette exposition. »

L'une des photos de l'exposition aurait plu à Alexander comme elle m'a ému. Je ne sais pas si le bulldog est celui d'Hervé Guibert...



Les photos proviennent du site consacré à Hervé Guibert.

Depuis quelques mois, je ne voyais plus l'un des bulldogs dont j'avais fait la connaissance au parc près de chez moi. J'avais beau me trouver là à l'heure habituelle de sa promenade, je ne le voyais plus. Or, aujourd'hui, je l'ai aperçu de loin ; j'imagine qu'il sort maintenant faire sa promenade plus tôt que d'habitude.

Pour souligner l'anniversaire de naissance d'Alexander, le 5 avril, Alexander Bull et son ami Gus ont partagé un gâteau aux carottes et aux épinards confectionné pour eux afin que cette journée soit pour eux aussi une journée tout à fait spéciale.