vendredi 29 juillet 2011

Rien de sérieux

Loin de moi l'idée de prolonger le silence afin d'entretenir le mystère.
Je n'ai pas écrit parce que l'utilisation du clavier m'était difficile et l'est encore un peu. Mais ça va déjà mieux.

Rassurez-vous, je n'entreprendrai pas, pour expliquer mon silence, un long récit en trois parties comme je l'avais fait les 4 juillet, 6 juillet et 6 août 2006. D'abord parce que je me sentirais incapable d'écrire autant pour ne presque rien dire. Et puis, si je parvenais à le faire, je ne suis pas sûr qu'il resterait un lecteur pour me lire.

Il m'est simplement arrivé la semaine dernière un petit accident banal, comme il en arrive souvent autour de soi. En marchant sur le trottoir, je me suis accroché les pieds dans une dénivellation et, en voulant retrouver mon équilibre, j'ai au contraire, bien involontairement, accéléré le mouvement vers l'avant et, quelques mètres plus loin, je suis tombé de tout mon poids... sur le nez. Je n'ai pas été surpris de me trouver dans cette position humiliante puisque j'avais eu le temps, entre le moment où j'ai perdu l'équilibre et celui où je me suis trouvé face à face avec les fourmis, d'imaginer ce qui m'attendait, c'est-à-dire : le pire. Je me suis vite relevé et, sans savoir exactement d'où il venait, j'ai essayé d'arrêter le sang... Une passante s'est arrêtée pour voir si elle pouvait m'être utile. Je n'avais pas de mouchoir, elle non plus ; elle a demandé à d'autres passants. J'ai remercié les trois personnes qui s'étaient inquiétées de mon sort et je suis rentré chez moi en tenant bien pressé sous mon nez le mouchoir mouillé qu'on m'avait donné.

Ma première réaction en arrivant à la maison a été de me regarder dans la glace de la salle de bain. Oh horreur ! J'avais le nez comme une tomate bien mûre, la lèvre inférieure bien fendue, et quelques autres éraflures sans gravité... J'ai téléphoné à Info-Santé, service téléphonique du ministère de la Santé pour  les situations non-urgentes. afin de savoir ce que je devais faire pour mon nez...  Après une longue série de questions pour tenter d'évaluer ma situation, on m'a dit qu'il fallait que je me rende immédiatement à l'hôpital pour recevoir une injection contre le tétanos et passer plusieurs examens car j'avais sûrement le nez cassé et peut-être un traumatisme crânien...  Après avoir appelé des amis, je n'avais plus envie de me rendre à l'hôpital et je n'y suis pas allé.

Le lendemain, je me suis levé péniblement. J'avais mal partout, comme si j'étais passé sous les roues d'un camion, et je me suis découvert d'autres contusions... Je n'avais toujours pas décidé de me rendre à l'hôpital, attendant de voir si mon état allait empirer ou s'améliorer...

Rien de vraiment sérieux dans tout cela, rien pour m'immobiliser complètement... Sauf que dans les jours qui ont suivi j'ai ressenti de vives douleurs dans la main droite, croyant un moment que je pouvais avoir des doigts cassés, mais ils n'étaient pas enflés. Toutefois, chaque fois que j'essayais de taper quelque chose sur le clavier, la douleur se répandait dans tout le bras et dans l'épaule. C'est ce qui m'a empêché d'écrire sur ce blogue, de laisser des commentaires ailleurs, de répondre aux courriels reçus... J'ai encore l'air de quelqu'un qui aurait été tabassé par des voyous : les muscles encore endoloris, le nez encore un peu enflé et rouge, des plaques noires sous les yeux, les lèvres qu'on n'aurait pas envie d'embrasser.

Tout cela n'est au fond qu'un épisode qui sera vite oublié. Il se passe dans le monde des choses beaucoup plus graves, en Norvège par exemple. Et des êtres très chers vivent des situations plus dramatiques que mes petits problèmes ; je suis avec eux de tout mon coeur.

mardi 26 juillet 2011

À bientôt

Je ne suis pas en vacances. Je ne suis pas absent.
Mais un petit accident m'empêche d'écrire.
Je reviens bientôt.

jeudi 14 juillet 2011

Intérêt public


Il y a un sujet qui est sur toutes les lèvres en ce moment au Royaume-Uni ; on en parle dans la rue, dans les pubs, dans les bureaux, au parlement de Westminster, dans les bureaux de Scotland Yard et, bien entendu, dans les médias. C'est l'arroseur arrosé. Ces dernières décennies, de nombreuses personnalités du monde de la politique, du spectacle, du jet set, de la famille royale, ont vu leur vie privée déballée sur la place publique. On devait, dans la majorité des cas, se demander comment les journalistes avaient été informés de leurs secrets, des détails de leur vie intime, etc. J'imagine que bien des amitiés et autres liens de confiance ont dû être mis à mal parce que l'on pouvait soupçonner un ami, un collègue, un collaborateur d'avoir trahi la confiance qu'on avait avait en eux.

Quand on est une personnalité publique, on sait que certains journalistes et éditeurs sont prêts à tout pour obtenir la nouvelle qui les rendra célèbres et qui enrichira leur éditeur. Dans le cas d'une photo inédite, par exemple, certains paparazzi sont devenus millionnaires du jour au lendemain. Le grand public n'y voit rien de répréhensible aussi longtemps que c'est la vie privée des personnalités publiques qui est dévoilée à la une des tabloïds. Mais on se rend compte en ce moment que les charognards n'ont pas hésité à pirater la boîte vocale des téléphones mobiles de veuves de soldats tués au combat, de jeunes personnes assassinées, etc.

Le premier ministre britannique a dû exiger la démission du responsable de ses communications, ancien journaliste du journal par qui le scandale arrive, qui aurait piraté des dizaines, des centaines, des miliers de boîtes vocales peut-être et qui est présentement interrogé par Scotland Yard.

Que résultera-t-il de tout ce scandale ? Le parlement adoptera sans doute des règles précises ; seront-elles suffisantes ?


Déjà, l'un de ces torchons que sont les tabloïds a été fermé pour tenter d'atténuer le scandale - je dirais plutôt : pour essayer de détourner les projecteurs maintenant tournés vers Rupert Murdoch, le magnat de la presse, propriétaire de plusieurs de ces torchons. L'empire Murdoch sera sous surveillance et subira d'autres conséquences économiques, les seules que ces gens peuvent comprendre.

Alexander n'aimait pas la politique et il n'aimait surtout pas ces torchons que sont les tabloïds en Angleterre. Déjà il avait eu l'occasion d'exprimer en commentaires à la suite de cet article consacré à Lady Di, dans une langue qu'il ne maîtrisait pas très bien encore mais avec la puissance d'une bête profondément blessée, son dégoût pour ces charognards et... son peu de sympathie pour ceux qui les font vivre.

À peu près tout le monde en ce moment semble scandalisé de ce que l'on découvre des décennies de violation systématique de la vie privée de milliers de Britanniques, sauf certains journalistes qui continuent d'affirmer qu'il est de l'intérêt public de pirater la boîte vocale d'un soldat tué à la guerre, par exemple, car il pourrait avoir eu des conversations juteuses avant de mourir pour la patrie. Il ne faut pas se le cacher : il y a de l'hypocrisie à se scandaliser maintenant des crimes de la presse à ragots ; s'il n'y avait pas cette curiosité maladive des lecteurs pour la vie privée des autres, il n'y aurait pas de milliardaires enrichis par cette curiosité.


P. S. : Je soupçonne Rupert Murdoch et ses charognards de pirater mon blogue : juste au moment où j'allais mettre en ligne cet article, tout le texte en a disparu, sans explication rationnelle. J'ai pu récupérer le texte grâce à l'« aperçu » que j'avais eu la sagesse de faire et que je n'avais pas encore fermé.

jeudi 7 juillet 2011

Un an de plus, cher Petit Prince


Mon Big Ben annonce le début de la nuit chez moi. La plupart des Britanniques dorment encore au moment où je commence à écrire ces lignes. Dans quelques heures, la famille rassemblée et les proches d'Alexander se retrouveront dans cette église qu'Alexander connaît si bien afin de lui rendre hommage en ce deuxième anniversaire de son départ..

Je sais qu'il y aura une messe mais, si je peux m'imaginer la suite, je ne connais pas l'ensemble du programme prévu Je n'y suis pas encore physiquement, mais une amie très chère y sera pour moi tout autant que pour elle-même. Un magnifique coussin en forme de cœur choisi par notre amie, composé de roses roses et de lys blancs, portera une petite carte blanche avec mon nom. Du haut de son étoile, Alexander sourira de bonheur en voyant toutes ces fleurs. Je crois qu'il sera content aussi que cette petite carte portant mon nom rappelle à ceux de la famille qui voudraient l'oublier qu'Alexander avait et aura toujours un amoureux qui ne l'oubliera jamais.

Je sais que pour la famille et pour les amis ce sera un anniversaire encore très douloureux, comme l'est chaque jour, chaque instant qui passe depuis deux ans. Je crois cependant qu'il y a toujours une part de réconfort à partager son chagrin avec d'autres personnes qui pleurent aussi celui que l'on aime. J'ai souvent le sentiment que la distance physique, l'éloignement géographique, me rend plus difficile l'absence d'Alexander, mais cela ne devrait pas car la distance ne nous a pas empêchés, lui et moi, de vivre si intensément ce que nous avons vécu. Et je suis toujours ému de constater que, en dépit de la distance géographique et du temps qui passe, je reste, pour ceux qui aiment Alexander, l'amoureux pour qui il aurait tout donné.

Aujourd'hui, j'irai chercher des roses roses, j'allumerai plein de bougies, j'écouterai des airs de cornemuse et... j'essaierai de me concentrer sur ce privilège immense d'avoir été choisi par Alexander pour vivre avec lui tout ce que nous avons vécu de si merveilleux.

Et si vous aviez envie vous aussi d'écouter un air de cornemuse...

mercredi 6 juillet 2011

Cy Twombly (1928-2011)

L'un des grands peintres abstraits du XXe siècle, Edwin Parker (Cy) Twombly, est décédé à Rome le 5 juillet 2001, à l'âge de 83 ans, des suites d'un cancer.


J'avais écrit un article en août 2007 après l'agression au rouge à lèvres qu'avait fait subir à l'un de ses tableaux une pseudo-artiste, dans une galerie d'Avignon. L'article avait suscité un échange assez vif dans les commentaires entre l'auteur et l'un des lecteurs. Après son procès, cette pseudo-artiste illuminée avait été condamnée à 18 840 euros d'amende pour son trop grand « amour de l'art »..

samedi 2 juillet 2011

Un week-end à la campagne anglaise



Pink Floyd - Grantchester Meadows