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lundi 6 novembre 2017

Une page d'histoire...

Montréal a écrit hier soir, dimanche 5 novembre 2017, une nouvelle page d'histoire : 375 ans après sa fondation par le sieur Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance, Montréal a élu sa première mairesse.




Il y a seulement quelques semaines, Valérie Plante était à peu près inconnue à l'extérieur du district électoral où elle a été élue pour la première fois en 2013.


Ces dernières semaines, Valérie Plante et son équipe ont fait une campagne électorale sans faute. Elle a su inspirer confiance aux électeurs et démontrer qu'elle était « l'homme de la situation ».



L'arrogant Denis Coderre, maire de Montréal depuis quatre ans, maire « raciste » qui voulait exterminer de Montréal les pitbulls, qui s'appropriait, contre les avis de l'administration, les lieux importants de Montréal pour les offrir à ses amis promoteurs de spectacles et de divertissements, apportant à ces milliardaires du financement provenant des poches des contribuables, a connu hier soir son Waterloo. Les Montréalais lui ont préféré Valérie Plante, qui propose de faire de Montréal une ville axée sur la mobilité des piétons, des cyclistes, en favorisant les transports en commun. On verra comment elle pourra mener à bien son programme, Mais, déjà, un changement de ton et de style ne pourra que faire plaisir aux Montréalais.

mercredi 19 octobre 2016

Qu'on ne se Trump pas !


Illustration : Ygreck, Journal de Montréal

Cette caricature du Journal de Montréal représente assez bien la façon dont je vois ce candidat à l'élection présidentielle du 8 novembre prochain aux États-Unis.
Malgré tout, il y aura environ un tiers des électeurs à voter pour lui. Qui se rassemble se ressemble?

mardi 8 avril 2014

Merci, Madame Marois !

Je ne comprends pas ce peuple qui aime s'autotsunamiser si régulièrement ! 

Je ne comprends pas ces Québécois qui ont décidé, hier, d'infliger au Québec un recul d'au moins quatre décennies.

Je peux comprendre que l'on ait envie d'envoyer des messages à un gouvernement minoritaire qui a prétendu obtenir un mandat de gouvernement majoritaire. Mais je ne comprends pas la démesure du camouflet, la force et le volume du crachat en plein visage.


Je ne comprends pas que l'on congédie à la première occasion ce gouvernement voué aux plus grands, aux plus nobles intérêts des Québécois, pour ramener au pouvoir une équipe de vieux politiciens (dans le sens le plus péjoratif du terme) associé depuis des décennies à la collusion, à la corruption, une équipe dont on a tant voulu se défaire il y a dix-huit mois à peine, une équipe d'hommes et de femmes voués à l'enrichissement personnel des amis du pouvoir, une équipe sous enquête pour des pratiques frauduleuses au cours des dernières décennies, une équipe capable de nommer à la tête des tribunaux de justice des candidats aux postes de juges, clairement identifiés à l'aide d'autocollants jaunes, en fonction du montant de leurs contributions au financement de ce Parti libéral, une équipe dont plusieurs anciens ministres qui le redeviendront risquent de se retrouver bientôt, au terme de longues enquêtes en cours, accusés de fraude et de corruption.

Je ne comprends pas mes concitoyens de choisir l'équipe de ceux qui les exploitent et qui les volent plutôt que l'équipe de ceux qui avaient entrepris de faire la lutte à la collusion, à la corruption, avec des mesures efficaces pour assurer la transparence et l'intégrité dans la gestion des finances publiques.

Je ne comprends pas cette immense majorité de Québécois qui, durant de trop longues années, exigeaient que les pratiques frauduleuses soient dénoncées, que les responsables de ces magouilles propres à une certaine équipe, puisse reporter au pouvoir cette même équipe, avant même de savoir quelles seront les accusations criminelles précises dont feront l'objet un certain nombre de ces élus, avant même de savoir quels seront les jugements et les éventuelles condamnations... Je ne comprends pas que pour une majorité de Québécois les fraudeurs et criminels d'hier, avant même d'avoir payé pour leurs crimes, soient dignes aujourd'hui qu'on leur confie la gestion des affaires de la nation.

Je ne comprends pas cette hargne persistante envers une femme qui a donné sa vie à la politique, qui a dirigé le plus grand nombre de ministères et des plus importants au Québec (Services sociaux, Santé, Éducation, Conseil du trésor, etc.), et qui n'a cessé de croire au Québec, aux Québécoises et Québécois, à l'autodétermination de ce peuple sans doute plus masochiste que libre de ses choix. Madame Marois ne méritait certes pas ce dénigrement systématique, misogyne, mesquin, volontairement cruel et peu flatteur pour ceux qui s'en donnaient à cœur joie. On aurait parlé des animaux comme on traitait Mme Marois, et la Société protectrice des animaux serait rapidement intervenue.

Mme Marois, qui a sans jamais aucune défaillance cru à la nation québécoise, au peuple québécois, au pays québécois, ne méritait certes pas la brutalité sans ménagement, le congédiement sauvage dont elle est l'objet à titre de première ministre et à titre de député, par ceux qui, le sourire carnassier aux lèvres, vont maintenant, plutôt que de s'accorder la liberté, l'autodétermination, l'affirmation légitime, digne et fière, pouvoir s'occuper tranquillement de la décoration de leur cellule...


Je suis profondément blessé par ce choix sans âme des Québécois, par l'ingratitude envers cette femme, ce gouvernement, qui avaient pour le Québec une vision noble et généreuse, par ce congédiement digne de ces chefs d'entreprise qui ne s'occupent que de « vraies affaires » et, à la moindre occasion, mettent à la porte sans préavis leurs meilleurs, leurs plus loyaux collaborateurs. Je suis blessé d'appartenir à ce peuple qui remercie ses plus ardents défenseurs comme ils congédieraient leur concierge pour se faire maintenant les concierges de ceux qui veulent leur bien et qui sauront se l'approprier.

Mais plus encore que pour moi-même et pour mes rêves d'avenir dans un pays à construire, je suis profondément blessé et j'ai honte du traitement accordé à Mme Marois qui s'est généreusement et sans réserve vouée au plein épanouissement dans toutes ses dimensions, jusqu'au bout de chacune de ses moindres ramifications, de cet étrange pays qui n'ose pas le devenir, que l'on appelle le Québec.

Le nouveau premier ministre élu l'a clairement annoncé, et ce n'était pas cette fois une « maladresse » due à l'improvisation circonstancielle : il fera du Québec une « province » comme les autres dans ce Canada qui, jour après jour, année après année, siècle après siècle, renie et bafoue ma langue, mes valeurs, ma culture, ce Canada auquel jamais je ne pourrai m'identifier.

Merci, Madame Marois, de vous être si totalement investie de la plus noble façon dans la vie politique, dans la défense des intérêts québécois, de la langue et la culture de ce peuple francophone noyé dans une mer anglophone. Merci de nous avoir permis un temps, certes trop court, de croire que le Québec marchait vers son autodétermination, vers sa souveraineté, sa pleine réalisation et son plein épanouissement. Merci de nous avoir permis de croire à l’affirmation concrète de notre nation, de ses valeurs les plus hautes, de ses idéaux les plus nobles, de ses aspirations les plus légitimes et les plus libératrices, dans toute la richesse du terme. Merci de nous avoir permis de croire encore un moment que nous étions « quelque chose comme un grand Peuple ».

lundi 7 avril 2014

L'âme d'une nation



« La langue, c'est l'ADN d'un peuple », disait Gilles Vigneault.
J'ajouterais que sa culture est l'âme d'une nation.

Si l'on en croit la rumeur, un fort pourcentage de Québécois en âge de voter s'apprêtent à troquer leur langue et leur culture contre de très vagues promesses de « vraies affaires ». Au terme d’une campagne électorale où les propositions de certains – ou plutôt : de certain, pour ne pas le nommer – se résument en phrases creuses, en vagues promesses de richesses – sans préciser à qui l’on destine ces richesses –, en tentatives de manipulation et de peur, les Québécois n’auraient-ils le choix que de renoncer à leur langue, à leur culture, à leurs valeurs communes, à leur identité collective, pour avoir accès aux « vraies affaires » ? Le gouvernement sortant n’est-il pas à la fois capable, s’il était réélu, de favoriser le développement économique tout en assurant la défense de tout ce qui fait la spécificité du Québec (non pas le caractère « distinct », qui ne peut que se comparer aux autres, mais la spécificité, son identité, sa culture, son âme) ?

Combien vaut un plat de lentilles ? Combien vaut l’âme des Québécois, que certains s’apprêtent à troquer ? Quel serait, au bout du compte, le prix réel des « vraies affaires » que l’on agite devant leurs yeux comme des hochets devant ceux d’un bébé ?

Au terme de cette campagne, les Québécois doivent choisir lequel des partis politiques formera leur prochain gouvernement ; seules deux options réalistes se présentent : d’une part, un parti d’affairistes sans intérêt pour la langue, pour la culture, pour l’identité québécoise, un parti dont le nom du chef rime avec brouillard et cauchemar, et, d’autre part, un parti pour qui « les vraies affaires » ne sont pas un idéal, pas une religion, mais un moyen d’assurer, dans le quotidien et dans l’avenir, la vitalité de notre langue, de notre culture, de notre identité.

Devant le choix à faire, des questions se posent : Y aura-t-il demain un avenir pour la langue et la culture, pour l’ADN et l’âme Québécoise ? ou accorderons-nous un mandat en blanc pour remettre, sur un plateau d’argent (les seules « vraies affaires » ?) le sort du Québec entre les mains d’Ottawa, que leur chef en soit le lobbyiste de l’industrie du pétrole ou le fils de celui qui a berné, menotté et soumis les Québécois par un contrat que nous n’avons pas signé ?

Ne nous laissons pas induire à la tentation. Les enveloppes brunes et les « post-it » ne sont pas très loin. La bouche parlant de l’abondance du cœur, ceux qui n’ont à la bouche que de « vraies affaires » démontrent par là la pauvreté et la superficialité de leur engagement.

Combien vaut un plat de lentilles ?
Combien vaut l’âme québécoise ?
« À quoi sert au Québec de gagner l’univers de vraies affaires s’il vient à perdre son âme ? »


Brouillard, cauchemar, Philippe Couillard
Le parti des «affaires », pas souvent claires
L'ami de la tyrannie d'Arabie saoudite
L'éventuel signataire, sans consultation du peuple,
de la constitution canadienne rejetée par les Québécois

Vraiment !
Québécois, réveillez-vous !


L'heure est grave !

Le choix est on ne peut plus clair

L'expérience : Pauline Marois,
Première ministre du Québec

La jeunesse : Léo Bureau-Blouin,
plus jeune député du Québec


L'expérience et la jeunesse au service des Québécois

mardi 24 avril 2012

Accords France-Québec

Caricature de Serge Chapleau Journal La Presse

Il doit bien cela à son grand ami Jean Charest qui a grand besoin d'aide ces temps-ci. Ça sent la fin de régime (c'est-à-dire : très mauvais).

mercredi 4 mai 2011

Des ratons laveurs

Dans ma circonscription électorale, on a toujours dit qu'un cochon serait élu, à condition d'être rouge  (Libéral)...

« Vous avez raison: lundi, un raton laveur se serait présenté pour le NPD, il aurait été élu... » Cette phrase du chroniqueur de La Presse, Pierre Foglia, exprime bien ce qui s'est passé au Québec lundi, lors des élections fédérales.


Même si Foglia ajoute immédiatement : « C'est pas une raison pour dire que c'est tous des ratons laveurs », il n'en reste pas moins que le Nouveau Parti Démocratique (NPD) a fait élire lundi 58 ou 59 députés (il y aura au moins un dépouillement judiciaire) dont la très grande majorité avait simplement l'intention de servir de « poteaux » au NPD, sans aucun espoir d'être élus.

L'une de ces personnes, qui a passé tout le temps de la campagne électorale à Las Vegas, sans rien connaître de la circonscription qu'elle devrait représenter, sans jamais y mettre les pieds, est introuvable encore aujourd'hui. De plus, des personnes dont le nom apparaît sur le bulletin de candidature de ce fantôme affirment n'avoir jamais signé ce bulletin. Son élection pourrait être annulée.



Dans un autre article de La Presse, Patrick Lagacé raconte comment une personne voulant travailler comme bénévole s'est retrouvée candidate et... députée.

Il est normal que le NPD, qui n'avait aucune organisation au Québec, doive recruter ses candidats là où il peut les trouver, sans trop se préoccuper de leur expérience, de leurs références, de leur sérieux. Ce qui est moins compréhensible, c'est que les Québécois aient voté pour des candidats qu'ils n'ont jamais vus, dont ils n'ont jamais entendu parler. Des Québécois auraient voté pour des ratons laveurs ; ils sont nombreux à avoir voté pour des fantômes, du moment qu'ils étaient orange. Un fantôme orange reste un fantôme.

mardi 3 mai 2011

Imprévisibles Québécois !


Je n'avais pas l'intention de commenter ici le résultat des élections canadiennes d'hier. J'ai eu envie de commenter ce qu'en a dit RPL sur son blogue, Choses vues, et j'ai pensé qu'il serait peut-être temps que je publie ici un commentaire politique, ne serait-ce que pour indiquer que si la politique m'intéresse de moins en moins, mes convictions n'ont pas changé.

Les Québécois ont élu hier 60 députés au parlement canadien dont, à l'exception d'un seul, ils ne connaissaient absolument rien. Le Nouveau Parti Démocratique (NPD) n'avait qu'un seul député au Québec et aucune organisation ; pour pouvoir présenter des candidats dans toutes les circonscriptions électorales, il a demandé à environ 70 bénévoles de mettre leur nom et leur photo sur une affiche. Un très grand nombre de ces candidats sont des étudiants. L'une d'entre eux est une anglophone unilingue qui n'a jamais mis les pieds dans la circonscription où les Québécois « éclairés » l'ont élue, alors qu'elle-même était, durant la campagne, en vacances à Las Vegas. De nombreux autres n'ont absolument pas fait campagne et, maintenant qu'ils sont élus, ont annoncé qu'ils s'intéresseraient à leur circonscription... Voilà les députés que se sont choisis hier les Québécois!

Voici donc le commentaire spontané que j'ai laissé chez RPL il y a quelques minutes :

Je savais les Québécois masochistes et moutonniers, mais je n'aurais pas osé imaginer qu'ils pouvaient à ce point manquer d'intelligence et de jugement.


Avaient-ils vraiment conscience au moment de voter qu'ils allaient se donner non pas un mais deux rouleaux compresseurs (Conservateur et NPD) qui, durant les quatre prochaines années, s'emploieront à niveler toute volonté d'expression du caractère distinctif du Québec. Avec la complicité du premier ministre du Québec, Jean Charest, et du chef de l'ADQ, ils n'auront pas trop de mal.
Les Québécoises et Québécois ont-ils volontairement renoncé au droit à l'avortement, à l'abolition de la loi sur l'enregistrement des armes de chasse, au mariage des couples de même sexe, à la Commission des valeurs mobilières du Québec qui sera déménagée à Toronto, etc. ?


Déjà, en ce lendemain des élections, le premier ministre canadien Harper s'attribue le mérite d'avoir vaincu les séparatistes. Quelle hypocrisie ! Il n'a pas de quoi pavoiser, lui dont le parti n'a reçu que moins de 40 % des votes, qui a donc été rejeté par 60 % de la population canadienne, et dont le parti a été pratiquement chassé du Québec. Il est déjà à l'œuvre pour enfin mettre en place son programme inspiré des fondamentalistes, disciples de George W. Bush.


Le nouveau « chéri » des Québécois, le souriant chef de la nouvelle opposition officielle canadienne a clairement affirmé aujourd'hui qu'il n'est pas question de changer quoi que ce soit à son programme « puisque les Québécois ont voté pour ce programme. »
Masochistes les Québécois, ils auront de quoi jouir au cours des prochaines années : ils ont fait élire un gouvernement majoritaire d'extrême droite et ils ont choisi le parti le plus centralisateur du Canada comme opposition officielle.


Depuis quelques années, sans renoncer à mes valeurs, à mes convictions et à mon objectif de souveraineté du Québec, j'ai cessé de me rendre malade devant l'indécision chronique des Québécois. Sans nuire aux projets collectifs, j'ai choisi depuis quatre ans de penser un peu à moi avant de penser à l'action politique. Le jour où je sentirai un peu plus de maturité chez l'ensemble de mes concitoyens, je joindrai peut-être mes forces à celles des autres pour faire avancer les choses.


Cela dit, je ne crois pas que la flamme souverainiste soit sur le point de s'éteindre. Les Québécois se sont peut-être défaits d'une paire de bretelles à Ottawa mais il reste une ceinture à Québec pour tenir en place le pantalon des intérêts de ceux qui, parmi les Québécois, ne sont pas près de se fondre dans la sauce canadienne.


Je ne crois pas que les Québécois aient voté hier pour s'approprier une partie des Rocheuses ou qu'ils aient choisi de protéger leur passeport canadien. Ils n'ont pas été stratégiques à ce point.
Le Bloc ne survivra peut-être pas au tsunami, mais les défenseurs des intérêts de la nation québécoise sauront utiliser d'autres moyens pour atteindre les objectifs.


Comme toi, je suis dégoûté des résultats des élections d'hier ; j'ai peu d'estime pour une grande partie de mes concitoyens, mais j'ai confiance qu'avec les autres qui, comme toi et moi, refusent de s'identifier au pays de Stephen Harper, nous saurons, le temps venu, reprendre d'un pas assuré la marche vers la souveraineté du Québec.
 Dans les salles où le premier ministre canadien et le nouveau chef de l'opposition officielle célébraient avec leurs partisans leur victoire respective, il y avaient plusieurs centaines de drapeaux canadiens mais... aucun drapeau québécois. À mon avis, cela donne un bon aperçu de la façon dont les Québécois seront maintenant perçus dans la politique canadienne.

dimanche 21 septembre 2008

Harper et le fondamentalisme canadien

Le premier ministre Stephen Harper, à la tête d'un gouvernement conservateur minoritaire a choisi récemment de déclencher des élections générales au Canada, violant ainsi son propre projet de loi faisant en sorte que les élections canadiennes aient lieu tous les quatre ans à la même date. Les Canadiens — et les Québécois — iront aux urnes le 14 octobre prochain.

Le parti Conservateur que dirige Stephen Harper est issu de la droite la plus conservatrice canadienne, à l'image des fanatiques religieux qui ont porté le président Bouche au pouvoir aux États-Unis. Formant un gouvernement minoritaire depuis les dernières élections, les Conservateurs n'étaient pas en mesure de faire adopter toutes les lois rétrogrades et répressives qu'ils auraient voulu faire adopter. Parmi les projets qui sont restés en suspens, de simples projets comme : la recriminalisation de l'avortement, l'abolition du mariage pour les personnes de même sexe, la censure imposée au contenu culturel des émissions de télévision et aux productions artistiques bénéficiant d'une forme quelconque de financement public, etc. Les Canadiens n'ont pas encore vu le vrai visage de ces gens-là et jusqu'où ils sont prêts à aller pour replonger le Canada dans l'obscurantisme et les valeurs de la droite radicale, où les intellectuels et les artistes devront faire la preuve de leur parfaite adhésion aux valeurs morales de ces fondamentalistes d'origine albertaine. Les Canadiens n'ont encore rien vu.

Ce gouvernement qui prétend avoir reconnu la nation québécoise n'a pas fait un seul geste pour que cette prétendue reconnaissance ait un sens pour les Québécois. Ce gouvernement continue de mentir effrontément à la population, avec le plus beau sourire hypocrite de son premier ministre. Ce gouvernement cache les rapports, contrôle l'information pour empêcher les Canadiens de connaître la vérité sur les gestes concrets et sur les scandales glissés sous le tapis par l'appareil politique du premier ministre. Et pourtant, un peu comme au Québec où le premier ministre Jean Charest est d'autant plus populaire que son gouvernement ne fait absolument rien, se laisse porter par la vague, il semble que les Canadiens — pis encore : les Québécois de même — s'apprêtent à donner un mandat clair à ces gens hypocrites, menteurs, cachotiers, et dont les véritables intentions sont habilement camouflées sous un enrobage sucré et tout à fait écoeurant. Je n'ai pas toujours compris les choix des Canadiens, mais là je ne comprends absolument pas que mes concitoyens québécois s'apprêtent à élire une majorité de députés conservateurs qui ont beaucoup de mal à camoufler leur intégrisme religieux. Il suffit de voir avec quelle subtilité le cardinal Turcotte a plus ou moins laissé entendre qu'un gouvernement conservateur serait plus favorable au rétablissement du pouvoir clérical dans la société. Il suffit de penser que l'une des candidates du parti conservateur est membre de l'Opus Dei, cet organisme plus ou moins secret défendant au sein de l'Église catholique les valeurs les plus rétrogrades. Ce ne sont-là que deux exemples parmi des dizaines et des dizaines d'autres.

Ce gouvernement conservateur continue de voler éhontément la caisse de l'assurance-chômage, caisse financée par les travailleurs et les employeurs qui a accumulé un surplus de cinquante-sept milliards de dollars. La caisse de l'assurance-chômage devrait servir à aider les personnes qui ont perdu leur emploi. Il y aurait des pages et des pages à écrire sur ce scandale créé par le gouvernement libéral de Jean Chrétien, par l'entremise de ma propre députée de l'époque, Lucienne Robillard (les Québécois n'ont jamais été si bien trahis que par les leurs). Le gouvernement de Stephen Harper se garde bien cependant de rendre étanche la caisse de l'assurance-emploi afin d'éviter que son gouvernement et les suivants ne fassent des cadeaux politiques à même l'argent des chômeurs ou que ces fonds ne servent à acheter de l'équipement militaire pour aller tuer des gens dans le monde alors que le Canada a toujours eux un rôle de maintien de la paix.

La bêtise (pardon, chers animaux) et l'obscurantisme ont poussé ce gouvernement à abolir des programmes destinés à favoriser la création et à promouvoir la culture. La suave Josée Verner, ministre du Patrimoine, autre Québécoise, abolit 16 programmes sur lesquels comptent les artistes et le milieu culturel et court se cacher sous son bureau pour éviter de justifier sa décision et de répondre aux questions ; elle n'est pas la seule : tous les ministres de ce gouvernement ont appris à jouer à cache-cache pour laisser toute la place au premier ministre Harper (comme dans une secte religieuse, dans ce gouvernement et au parti conservateur, seul le chef de la secte, le gourou, peut s'adresser aux médias). Ces programmes destinés à favoriser la création artistique et la promotion de la culture ne coûtaient pourtant à ce gouvernement qui ne sait que faire de ses surplus budgétaires que 60 millions de dollars. Pour ce gouvernement, ce n'est rien 60 millions de dollars, mais pour les arts et le culture, c'est indispensable à leur survie. Ce gouvernement d'incultes et de moralisateurs intégristes, ces Talibans nord-américains ont fait le pari que d'affamer les artistes, le milieu de la culture, ne susciterait aucune réaction au sein de la population. Le pire, c'est qu'ils ont raison ! J'ai vraiment honte d'être Québécois ! La majorité de la population, du moins celle qui s'exprime, et qui ne dit mot consent, considère les artistes et le milieu culturel de façon générale comme des parasites. J'ai honte et je cracherais au visage de qui oserait me dire dans les yeux que, de manière générale, les artistes sont des parasites (il y en a un certain nombre, bien sûr, et de très connus en plus, mais je ne les nommerai pas, seulement pour rire).

Monsieur et Madame Tout-le-Monde peuvent bien penser que les artistes et le milieu culturel reçoivent trop d'argent : le bon peuple a le droit d'être ignorant et stupide. Les dirigeants politiques, cependant, n'ont pas le droit de faire semblant de ne pas comprendre, même s'ils sont complètement bornés et stupides comme plusieurs membres de ce gouvernement conservateur, que chaque dollar investi dans les entreprises culturelles rapporte à la société onze fois plus. Derrière l'abolition des programmes destinés à financer la création et la diffusion de la culture, ce ne sont pas des économies financières que cherche à faire ce gouvernement, mais bien une façon d'obliger le milieu culturel à se soumettre à certaines évaluations morales, évaluations faites par les conservateurs, évidemment, de manière à ce qu'aucune production artistique financée de manière quelconque par des fonds publics ne vienne heurter les valeurs intégristes de ces Talibans* en costumes-cravate.

À la suite d'un sondage biaisé auprès de la population canadienne (avec une question du genre : « Trouvez-vous que la radio et la télévision publiques coûtent trop cher aux pauvres contribuables ? »), ces Conservateurs incultes et qui méprisent la culture, l'information et la communication, s'apprêtent à sabrer encore dans les budgets de Radio-Canada et de CBC (Canadian Broadcasting Corporation). La ministre du Patrimoine, responsable de la langue et de la culture dans ce gouvernement a déclaré qu'« elle n'est pas inquiète » au sujet de la radio et de la télévision publiques ; une telle déclaration, aussi stupide et insignifiante qu'à peu près toutes les déclarations de cette potiche, n'a rien de plus rassurant que celle des Talibans qui auraient déclarés qu'ils n'étaient pas inquiets pour les libertés, pour la culture, pour les bouddhas sculptés qu'ils ont fait dynamiter... (Rappelons qu'en mars 2001, ces « fous de Dieu », au nom de l'iconoclasme intolérant, ont fait dynamiter les deux bouddhas sculptés de Bâmiyân, vieux de 15 siècles. Nos Conservateurs bon teint auraient sûrement applaudi ce geste qui va à l'encontre de la culture et de la civilisation.)

Le milieu artistique québécois se mobilise. De nombreuses manifestations sont prévues au cours des prochains jours. L'un des moyens utilisés pour dénoncer l'obscurantisme des conservateurs est la production de cette vidéo montrant un artiste francophone s'adressant à un comité du gouvernement canadien chargé d'évaluer une demande d'aide financière. Comme il se doit, pour bien refléter la réalité canadienne, les membres de ce comité sont unilingues anglophones... En quelques heures, cette vidéo a été vue jeudi dernier, jour de son lancement, par 40 000 internautes. Depuis deux jours, plus de 160 000 internautes l'ont vue. Elle circule abondamment, tout le monde en parle. C'est plutôt rafraîchissant à voir et à entendre, au lieu d'écouter les paroles creuses que l'on sait pertinemment mensongères de Stephen Harper et de son équipe d'incompétents, néanmoins dangereux.

C'est ce que je pense et que j'exprime spontanément en cette fin de soirée du samedi 20 septembre 2008.