Je n'avais pas l'intention d'en faire un article, mais après avoir rédigé spontanément ce long commentaire en réponse à d'autres commentaires sur la confusion qui existe entre la « peur » et la « haine » lorsqu'on évoque la « phobie », je me suis dit qu'il pourrait être intéressant de connaître le point de vue de mes lecteurs (il doit bien en rester un ou deux) sur la question. Voici donc mon commentaire :
Je ne suis ni linguiste ni « logue » de quelque sorte que ce soit, mais j’ai toujours cru qu’une « phobie » était une peur maladive de quelque chose ; ce n’est pas une peur «normale », mais une peur excessive, qui n’est pas justifiée, qui n’a pas de « raison d’être ». Je ne tenterai pas de comprendre ou d’expliquer sans comprendre ce qu’est une phobie ; le sujet est beaucoup trop complexe, comme le sont les sujets qui en sont atteints…
Mais la peur vient souvent de l’ignorance ou de la méconnaissance : la peur de l’étranger, la peur des homosexuels, etc., vient de ce qu’on ne les connaît pas, qu’on ne sait pas comment ils vont agir ou réagir dans tel ou tel contexte, etc. Ils constituent des « menaces », tout au moins à notre confort intellectuel… Dans le cas des phobies, la « peur » excessive peut ressembler à de la haine (on ne veut pas se retrouver face à ce dont on a peur, donc on fait tout pour le garder à distance, même par des discours ; et pour se donner raison, on « veut faire peur aux autres en essayant de leur transmettre nos « idées » sur ces choses ou sur ces gens dont il faut se tenir éloigné).
Je crois que la « phobie », c’est la peur excessive elle-même ; la haine vient par après, construite sur la peur injustifiée. La peur vient de l’ignorance, alors que la haine est un choix qui découle de sa peur.
Quand on a quelques neurones fonctionnels, on peut vite apprendre à dépasser sa peur, des homosexuels, par exemple, et apprendre à vivre en sachant qu’il y en aura toujours autour de nous, mais sans forcément éprouver de la haine envers eux (vivre et laisser vivre).
La haine n’est pas une réaction saine, équilibrée ; pour moi, la haine est le signe d’un déséquilibre, entretenu… Toute personne qui éprouve de la haine devrait selon moi être « soignée ». (Nous avons au Québec, par exemple, un premier ministre – Couillard – qui éprouve, et s’en vante, de la haine envers les souverainistes québécois ; ce neurochirurgien qui a un temps vendu ses services au gouvernement de l’Arabie Saoudite, devrait vraiment se faire soigner pour la haine qu’il dit éprouver et qu’il exprime publiquement).
Mon chien aboie parfois devant des objets ou des situations qu’il ne connaît pas ; un colis ou un sac qui ne devrait pas être là est une « menace » potentielle, aussi longtemps qu’il n’a pas été rassuré sur sa dangerosité. Mais jamais mon chien n’entretient de « haine » envers qui ou quoi que ce soit… Alors que les humains aiment « jouer » à se faire peur (et à faire peur aux autres) en se créant toutes sortes de scénarios.
On peut craindre et combattre les fanatiques sans nécessairement les détester.
Je crois donc que la « phobie » est la crainte excessive, alors que la haine peut accompagner la phobie mais la haine n’est pas la phobie elle-même…
Pour lire les commentaires qui m'ont inspiré celui-ci, rendez-vous sur le blogue de Dr CaSo