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mercredi 6 octobre 2010

Au secours !!!

Ces derniers jours, quelques « faits divers » ont retenu mon attention et, pour tout dire, m'ont passablement troublé.

À Vancouver, il y a trois semaines, au cours d'une fête organisée par des jeunes, une adolescente de 16 ans a été victime d'un viol collectif. Le lendemain de cette fête, cette jeune fille ne se souvenait de rien mais, grâce à l'efficacité des médias sociaux, elle a pu très rapidement savoir ce qui lui était arrivée car un autre adolescent de 16 ans avait assisté, avec une douzaines d'autres personnes, au viol collectif, avait tout enregistré avec son téléphone et... avait eu la bonne idée de diffuser la vidéo sur Fécebouc. Et la vidéo s'est répandue comme une traînée de poudre sur les téléphones d'adolescents et d'autres consommateurs d'images sordides.
La jeune fille a porté plainte à la police. Elle a été victime d'un viol collectif ; elle avait été droguée (l'ingestion de rehypnol, mieux connue sous le nom de « drogue du viol », provoque l'amnésie) et, finalement, les valeureux témoins de ce viol se sont amusés à tout filmer et l'un d'entre eux a trouvé intéressant de diffuser les images sur Fécebouc.
Un premier jeune homme de 18 ans a été interrogé par la police ; il serait l'un des « amants d'un soir » de la jeune fille qui l'ignorait jusque-là. Et l'adolescent de 16 ans qui a diffusé la vidéo fait face à des accusations de possession et de diffusion de pornographie juvénile...
Je ne sais pas ce que peut ressentir la victime de cette agression par sept ou huit garçons, sous les yeux d'une douzaine d'autres qui ont voulu en conserver des images. Mais je ne voudrais surtout pas être un des parents du garçon qui a mis le premier la vidéo en ligne ; je ne serais pas très fier. Mais ils ne sont pas les seuls à se sentir complètement dépassés par le comportement des jeunes et par l'omniprésence dans la vie de leurs enfants des moyens de communication électronique qu'ils ne contrôlent pas.

L'autre événement, plus récent, concerne encore une fois la diffusion d'images obtenues illégalement.
Il y a quelques jours, Tyler Clementi, 18 ans, étudiant à l'Université Rutgers, au New Jersey, s'est suicidé en se jetant du pont George-Washington après avoir découvert que son colocataire avait filmé à son insu et diffusé sur Internet les images d'une relation sexuelle que Tyler avait eu quelques jours plus tôt avec un autre garçon.
Le colocataire, Dharum Ravi, avait laissé à Tyler la chambre « jusqu'à minuit » ; il était allé rejoindre une amie, Molly Wei, camarade de classe et habitant la même résidence. Dharum a allumé à distance sa webcamm qui enregistrait les ébats de Tyler et de son ami ; ces images étaient diffusées en direct sur Internet.
Quelques jours plus tard, Tyler Clementi, un étudiant timide et excellent violoniste, découvrait par hasard le viol de sa vie privée, de son intimité. Il n'a pas pu supporter cette écoeurante agression. Il a écrit sur sa page Fécebouc : « Je vais sauter du pont GW, désolé » Et il s'est dirigé vers le pont, a garé sa voiture, laissé sur le pont son portefeuille et son portable, et il s'est jeté dans l'Hudson...
Les deux étudiants qui ont filmé et diffusé ces images, Dharum Ravi et Molly Wei, 18 ans tous les deux, ont été arrêtés et inculpés de violation de la vie privée... La veille même du suicide de Tyler Clenti, son colocataire avait essayé de diffuser encore sur Internet d'autres images... Les deux étudiants cinéastes pourraient aussi faire face à des accusations de crime haineux si l'on peux prouver qu'ils ont agi ainsi parce qu'ils pensaient que Tyler Clementi était homosexuel.

Ce suicide a mis en lumière d'autres suicides récents chez des jeunes qui se sont sentis harcelés en raison de leur orientation sexuelle présumée. À Houston, un garçon de 13 ans, Asher Brown, s'est tiré une balle dans la tête. Billy Lucas, 15 ans, s'est pendu dans l'Indiana ; Seth Walsh, 13 ans, a fait de même en Californie, ainsi que Raymond Chase, 19 ans, dans le Rhode Island.

Je ne sais plus que penser de tout cela. En voulant parler de cela avec quelqu'un aujourd'hui, je me suis mis à pleurer, sans trop savoir pourquoi. C'était sans doute une réaction de dégoût inspiré par le comportement d'une partie de mes contemporains et aux ravages que peut faire une mauvaise utilisation de la technologie. C'est désolant de voir que la vie privée ne veut rien dire pour une grande partie de la population, que les jeunes en particulier ne semblent plus avoir de respect pour les autres, qu'ils ne semblent plus avoir de baliser pour juger ce qui acceptable et ce qui ne l'est pas. Chez bon nombre d'entre eux, on dirait que la technologie a remplacé chez eux les facultés intellectuelles et la capacité d'exercer un minimum de jugement.

Autre histoire, ces jours-ci à Montréal, montrant bien le manque de jugement dans l'utilisation des médias sociaux. La police a arrêté chez lui un jeune homme de 28 ans qui, sur sa page Fécebouc, écrivait qu'il allait tuer des anciens professeurs. Chez lui, la police a trouvé cinq armes à feu, enregistrée mais non gardées sous clé comme la loi l'exige. Ses parents crient à l'erreur grave de la part des policiers qui prennent tout cela trop au sérieux. Et le jeune homme essaie de se défendre en disant que ce n'était qu'une plaisanterie... Il me semble qu'il doit y avoir des plaisanteries plus amusantes à faire sur Internet.

vendredi 27 mars 2009

Criminels - 3 : sinistres crapules

« Ce sont tous de sinistres crapules
quand ce ne sont pas tout simplement
de sombres idiots. »
Marcel Proust, Le Côté de Guermantes

Il y a quelques jours, ici et ici, je parlais de colère ; colère contre la déclaration irresponsable (et criminelle) de Benoît XVI, contre les gens qui ne surveillent pas leurs chiens qui risquent de se faire écraser, contre les automobilistes qui ne ralentissent pas lorsqu'il y a un jeune chien fou au milieu de la rue (négligence criminelle dans les deux cas)... Chaque jour, depuis l'été dernier, je vais faire une promenade au parc Jeanne-Mance et, pratiquement tous les jours, je m'arrête un moment le long de l'avenue du Parc, face au monument que l'on voit sur la photo ci-dessous ; il y a là quelques bancs où j'aime me chauffer au soleil en attendant que la neige soit fondue dans le parc et que le sol soit sec. J'aime parfois y prendre des photos, quand la lumière est belle ou quand les nuages changent rapidement. Je disais, samedi dernier, que j'aurais voulu prendre des photos à cet endroit mais que quelque chose m'en empêchait et que je dirais pourquoi. Voilà pourquoi.

Photo : Patrick Sansfaçon, La Presse

Depuis quelques mois, même en plein hiver quand il fait moins 30 degrés Celsius, même quand la tempête est si mauvaise que personne n'ose sortir, il y a à cet endroit une bande de revendeurs de « café », une bande de sombres crapules qui abordent ouvertement à peu près toutes les personnes qui passent par là, qui se rendent au parc ou qui en reviennent, ainsi que toutes les personnes qui descendent de l'autobus à cet arrêt pour traverser le parc du côté Est et rentrer chez eux.

Combien de fois me suis-je fait aborder par l'un d'eux pour savoir si j'allais bien ! Combien de fois les ai-je vus aborder des jeunes de douze ou treize ans ! Il m'est arrivé de voir, justement, certains de ces garçons de douze ou treize ans fumer ces substances tout près de là. En restant assis là, au soleil, j'en vois de toutes les couleurs. Des employés de bureaux, d'honorables maris et pères de famille aussi sans doute, d'autres canailles, sangsues, forbans et autres voyous, qui viennent chercher là leurs doses de « café ». Les transactions se font ouvertement, à la vue de tous, aussi bien des enfants et des adolescents que de leurs parents.

À quelqu'un qui m'approchait, j'ai simplement répondu, l'autre jour : « Comment ? Vous n'êtes pas encore en prison ? » Il a eu la présence d'esprit de me répondre qu'il m'attendait, qu'il voulait y aller avec moi. J'ai eu la présence d'esprit de continuer mon chemin sans m'arrêter, sans me retourner, alors qu'il insistait pour me parler. Je n'ai que mépris pour cette faune parasitaire, où qu'elle soit ; je sais qu'elle existe même si je ne la vois pas.

Qu'ils s'entretuent, au fond, ça ne me dérangerait pas trop si j'étais certain qu'ils ne causeront pas au passage d'innocentes victimes lors de leurs exercices d'extermination mutuelle. Hélas, il y a toujours d'innocentes victimes, à commencer par ceux qu'ils entraînent dans leur déchéance, les jeunes, psrfois des enfants, qu'ils initient à la consommation afin d'augmenter leurs ventes et de recruter des revendeurs. Parmi leurs victimes, il y a les membres de leur famille et de leur entourage. Et il y a la violence. J'ai vu récemmentà la télévision un reportage sur le trafic de la drogue au Mexique, je crois. Ces trafiquants, de grande ou de petite envergure ont déclaré la guerre à la police et, pour qu'on les laisse exercer tranquillement leur commerce, n'hésitent pas à abattre froidement un policier par jour, même si ce policier n'était pas précisément en train de combattre cette misérable vermine. Ces criminels font la loi dans certaines régions du Mexique, et ailleurs bien sûr. Dans pratiquement toutes les grandes villes, et plus particulièrement dans certains quartiers, grouillent ces bandes de puantes vermines.

J'éprouve un souverain mépris pour cette racaille qui menace sans scrupule la santé, la vie, la sécurité des individus et des sociétés où elle s'installe. Je suis en faveur de tous les moyens nécessaires pour éradiquer la vermine. Et je n'ai absolument aucune sympathie pour quiconque participe à leur commerce, pour le consommateur, quel qu'il soit. Car le consommateur de ces substances interdites ne fait pas que jouer un mauvais tour aux policier en achetant et fumant ces substances sans se faire prendre ; bien plus que cela, il se fait le complice de ces trafiquants, de ces sinistres individus qui, un jour peut-être, n'hésiteront pas à tuer son frère, sa soeur, ses parents, pour continuer son commerce lucratif. Au risque de perdre quelques amis (j'ignore lesquels, exactement), je le répète : à mes yeux, aux yeux de la société, tout consommateur se fait le complice de tous les meurtres, de tous les drames qui, au nom de l'une ou l'autre de ces substances, se produisent chaque jour dans le Monde.

Ces dernières semaines, donc, je n'osais plus prendre de photos lorsque j'étais au parc, car cette sombre vermine me tournait autour et je ne voulais pas qu'ils pensent que je les prenais, eux , en photos. Je sais qu'il y a des gens susceptibles (il m'est arrivé de me faire attaquer violemment par quelqu'un qui traversait la rue au moment où j'allais prendre une photo ; il était hors de mon champ de vision et je ne vois pas comment j'aurais pu, même en le voulant, le prendre en photo ; malgré tout, il était persuadé que c'était lui que j'avais photographié). Des détraqués, il y en a partout. Et dans la vingtaine de crapules qui me tournaient autour, la très grande majorité devait avoir un quotient intellectuel de 18, avec deux neurones fonctionnels. L'individu que l'on voit sur la photo ci-dessus, photo prise hier, jeudi, est l'un des moins inquiétants.

Il y a quelques jours, alors que j'étais assis sur l'un des bancs, un individu plus dangereux est arrivé. Crâne râsé, peau olivâtre, lunettes miroirs, élégamment vêtu (comme un truand d'un plus haut niveau), le manteau ouvert flottant au vent comme une grand cape. Il a dû s'inspirer de l'un des personnages les plus inquiétants du film Diva, ou de toute autre série télévisée où la violence est le personnage principal et où le sang coule comme au Québec le sirop d'érable au printemps. Dès qu'il m'a vu, il a enlevé ses lunettes, m'a regardé longuement et, en continuant sa route, s'est retourné deux ou trois fois en me jetant des regards menaçants. Il s'est approché de quelques-uns des parasites qui traînaient là ; ils ont échangé quelque chose, de manière plus discrète que d'habitude. Voyant que je ne me gênais pas pour les regarder, ils se sont éloignés tous ensemble pour aller continuer la conversation à l'écart.

Plusieurs fois j'ai parlé aux policiers qui souvent venaient prendre là leur café. Ils étaient très conscients de ce qui se passait sous leurs yeux. N'ayant aucune confiance en leur intervention, j'avais l'intention d'écrire au maire de Montréal et aux conseillers des quartiers environnants. Je n'ai pas eu le temps de le faire. Or, aujourd'hui, j'apprends que les policiers ont arrêté hier sept individus (hier et avant-hier, je n'ai pas eu le temps d'aller par là faire ma promenade). La photo ci-dessus a été prise hier et montre justement l'une des arrestations. Aujourd'hui, je trouvais que l'endroit était plus tranquille (je ne savais pas encore qu'il y avait eu des arrestations), mais il y avait tout de même une dizaine de ces charognards qui ne semblaient pas du tout intimidés par ce qui s'était passé hier. Je me demande même si, parmi eux, il n'y avait pas l'individu que l'on voit sur la photo. Ils attendent que la neige soit complètement fondue autour du monument ; alors reviendront les joueurs et les amateurs de tams-tams et, avec eux, toute une autre faune de parasites de toutes sortes, y compris les revendeurs qui pourront, fondus dans la foule des honnêtes et des moins honnêtes gens, au nez et sous leur regard protecteur de quelques dizaines de policiers, exercer tranquillement leur petit commerce.



samedi 21 mars 2009

Criminels - 2

Je parlais hier à l'une de mes nièces d'un petit malaise, pas trop grave, mais qui m'enlevait l'envie d'aller manger au restaurant avec elle et son mari. La réponse de ma nièce fut immédiate : c'est de la colère en toi qui cherche s'exprime ainsi. Il me semblait éprouver d'autres sentiments (comme de la peine, de la frustration, etc.), mais je ne voyais pas vraiment pourquoi je serais en colère. Et puis, j'ai vite donné raison à ma nièce en identifiant plusieurs raisons d'éprouver de la colère : la déclaration criminelle de Benoît XVI, ces deux adolescents qui ont mis le feu à un chat après l'avoir arrosé d'essence, et d'autres sujets dont je parlerai plus tard.


Hier, j'étais assis le long de l'avenue du Parc, à me faire chauffer au soleil. La lumière était belle, le ciel était sans nuages. J'aurais voulu prendre des photos, mais quelque chose me retenait de le faire (je dirai pourquoi un autre jour). J'avais de quoi lire et de quoi écrire, mais j'aurais gelé les doigts car si le soleil était beau, l'air était encore froid. J'observais les gens qui arrivaient à pied, à vélo, avec leurs enfants ou leurs chiens, ceux qui traversaient la rue pour aller au parc du Mont-Royal, de l'autre côté, ou qui en revenaient. Il y avait beaucoup de mouvement et de circulation car il était plus de cinq heures.


Mon attention a été attirée par un jeune chien fou, qui ressemblait à un Jack Russell Terrier mais qui n'en était pas un ; il courait partout et puis il a traversé l'avenue en même temps que plusieurs piétons. J'ai été intrigué car ce chien ne me semblait suivre personne en particulier, ne se préoccupant pas du feu de circulation qui allait bientôt changer de couleur. J'ai essayé d'identifier qui, parmi les piétons qui avaient traversé, allait enfin appeler son chien. Personne.

Le chien s'est mis à courir partout encore une fois, autour de moi et de tous ceux qui parmi les plus honnêtes, se chauffaient aux soleil. Puis... mon cœur s'est arrêté de battre. Avec la même allégresse que s'il avait retrouvé sa liberté après une longue journée enfermé à l'intérieur, ce jeune chien fou s'est à lancé dans la circulation pour retraverser l'avenue, sans attendre le feu vert et sans se préoccuper des voitures qui passaient à toute vitesse sur quatre voies vers le Nord et quatre voies vers le Sud. J'étais persuadé qu'il allait se faire écraser sous mes yeux.

Soudain le chien s'est arrêté au milieu de l'avenue, quelques secondes, puis il s'est mis à tourner sur lui-même. Il ne semblait pas blessé, mais il était sonné, c'était clair. Il n'avait pas été frappé par une voiture mais il avait dû lui-même se cogner aux roues d'une voiture. Avec moins d'assurance qu'auparavant, il a fini par se rendre de l'autre ôté. J'ai vu quelqu'un, environ trois cents mètre plus loin, qui semblait chercher quelque chose. Il s'est dirigé vers le chien s'est penché vers lui, a fini par lui mettre sa laisse pour rentrer chez lui.

J'étais choqué. D'abord, je n'en revenais pas que quelqu'un laisse un tel chien faire ce qu'il veut en plein milieu de la circulation. Si j'avais eu un téléphone sous la main, j'aurais tout de suite appelé la Société protectrice des animaux, quitte à suivre l'abruti qui ne s'occupait pas de son chien, afin de savoir où il habitait. J'ai pensé à Alexander : il aurait réagi comme moi, avec plus de colère encore contre cet individu qui ne mérite pas d'avoir un chien. En Angleterre, celui-ci serait poursuivi. Mais au Québec, nous sommes des gentils, des tolérants qui ne s'indignent de rien, ou le moins possible... Et, de tous ces automobilistes qui, par dizaines, ont passé à toute vitesse alors qu'il y avait un chien qui traversait la rue, personne ne s'est arrêté, personne n'a ralenti. La prochaine fois, ce sera peut-être un enfant qui traversera la rue ; on ne le verra, comme on n'a pas vu le chien. Ou serait-ce que la vie d'un chien ne vaut rien en comparaison de trente secondes du temps précieux de ces automobilistes ? Voilà donc plusieurs criminels en puissance...

vendredi 20 mars 2009

Criminels : au nom de la vie

Ces jours-ci, je vois des criminels partout ! Hélas, ce ne sont pas que des créations de mon esprit : ils existent bel et bien ; ils sont partout : à Rome, au Cameroun, à New York, en Autriche, à Montréal, dans les parcs, dans la rue... Hier, je dénonçais, comme la plupart des personnes intelligentes du monde entier, les propos dangereux du pape qui, à mon avis, sont criminels dans la mesure où il sait très bien que des centaines de milliers de catholiques, en Afrique et ailleurs, écouteront ses paroles et que, parc conséquent, la propagation du sida augmentera de façon exponentielle et entraînera la mort de millions de personnes. Dans l'esprit du pape, ce n'est pas grave peut-être, car ces millions de personnes qui vont mourir croient en Dieu et c'est ce qui compte. Il me semble, et Benoît XVI doit l'avoir oublié, qu'il y a un principe divin qui dit : « Aide-toi et le Ciel t'aidera ». Autrement dit : « Ne mets pas inutilement ta vie en danger » et, surtout, « Ne mets pas en danger la vie d'autrui ». C'est dans cet esprit que je n'hésite pas à inscrire dans la liste des criminels Benoît XVI et ceux qui, comme l'archevêque brésilien et de nombreux autres, mettent sciemment en danger la vie de millions de personnes. Prêcher l'abstinence totale dans les pays pauvres, c'est irréaliste ; c'est retirer à ces populations le seul plaisir qui leur soit accessible.

Je suis en faveur du respect de la vie. Je crois, par exemple, que l'avortement n'est pas un moyen de contraception. Toutefois, je crois que le droit à l'avortement doit être maintenu et défendu. Je crois que, dans la très grande majorité des cas, l'avortement est un acte mûrement réfléchi et justifié. L'archevêque brésilien qui excommunie la mère d'une fillette de neuf ans enceinte à la suite d'un viol, ainsi que l'équipe médicale qui a pratiqué l'avortement, est un imbécile, un irresponsable. Au Québec, et dans bien d'autres pays, l'excommunication pourrait ne pas avoir de conséquences négatives sur les personnes visées. Mais dans un pays comme le Brésil où la religion est très présente, constitue un solide liant social, l'excommunication par l'Église est automatiquement une condamnation, un ostracisme social. Malheureusement, cet archevêque n'est pas seul au sein de son Église. L'intégrisme aveugle n'est pas réservé à une seule religion.

Le respect de la vie, ça ne concerne pas que les êtres humains. Quelqu'un qui, volontairement, maltraite, fait souffrir ou mourir sans raison sérieuse, un animal et même un arbre ou une plante, commet selon moi un crime contre la vie. Certains peuples qui vivaient de la chasse avaient l'habitude, avant de tuer un animal nécessaire à leur alimentation, de leur demander au moins pardon avant de leur enlever la vie. On souhaiterait que le pape ait le même respect et la même honnêteté envers les Africains, qu'il ait le courage de leur dire : « Je vous interdit d'utiliser le préservatif que nous, pauvres vieillards, ne pouvons pas accepter ; en disant cela je sais que je vous expose à des années de maladie et de souffrances terribles, puis à la mort certaine ; je vous en demande pardon et je vous remercie d'avance de vous sacrifier au nom de la Vie. »

Que faut-il penser de cette inculpation de deux adolescents de 17 et 18 ans, à New York, pour avoir aspergé d'un liquide inflammable un chat qu'ils ont amené dans un appartement inoccupé de Brooklyn et d'y avoir mis le feu ? Le chat qui a été retrouvé presque entièrement brûlé était incapable de bouger mais encore vivant ; on l'a euthanasié. Après une enquête de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux, on a retrouvé les coupables. Ils seront accusés d'incendie volontaire, de saccage du bien d'autrui et de cruauté aggravée envers des animaux. S'ils sont reconnus coupables, ils encourent jusqu'à 25 ans de prison.

Il ne m'appartient pas de dire quelle est la peine que méritent ces deux garçons mais ils est important qu'on leur fasse prendre conscience de la gravité de leurs gestes. Dans une société (pas seulement au États-Unis) où le mot « vie » ne veut plus dire grand chose, où même les adolescents n'hésitent plus à tuer leurs camarades pour un téléphone portable, par jalousie ou pour un simple désaccord, il n'est pas étonnant de voir tant de cruauté !

Pour illustrer ce billet, j'ai cherché des images de « cruauté ». Je n'ai eu le courage de regarder vraiment aucune des images proposées ; je n'aurai certainement pas envie de vous en proposer une. Si vous avez le coeur bien accroché, faites vous-même cette recherche et choisissez l'image qui vous convient

jeudi 19 mars 2009

L'infaillibilité en question

Caricature : Serge Chapleau, Cyberpresse

Si l'on observe quelque peu ce qui se passe du côté du Vatican ces derniers mois, on serait porté à croire que le pape est devenu gâteux. L'Église catholique et le pape ont abondamment alimenté la polémique un peu partout dans le monde, grâce à la réintégration controversée d'évêques excommuniés, à l'appui à l'archevêque brésilien qui a excommunié la famille et l'équipe médicale d'une fillette de neuf ans à qui on a fait un avortement, comme le prévoit la loi brésilienne dans des cas semblables, car elle était enceinte des oeuvres de son beau-père qui la violait depuis qu'elle avait six ans.

Plus récemment, à son arrivée au Cameroun où il était attendu par une population catholique, probablement la seule au monde qui a connu une croissance ces dernières années, le pape a déclaré que, loin de protéger contre la propagation du sida, le préservatif aggravait le problème. Quand on connaît le taux de propagation du sida en Afrique (je crois que c'est 8 000 personnes qui chaque jour y meurent du sida), quand on connaît les efforts des équipes médicales et d'autres organisations pour sensibiliser la population aux moyens d'enrayer la propagation du sida, notamment par l'utilisation du préservatif, on se dit d'abord que les propos du pape sont irresponsables et dangereux.

Si le pape était gâteux, on pourrait comprendre et souhaiter que son entourage veille désormais à l'enfermer dans ses appartements en évitant de lui mettre un micro sous le nez afin de réduire les chances qu'il continue de dire des bêtises. Mais, hélas, ces propos ne sont pas nouveaux ; ils reflètent la position de l'Église catholique. Le prédécesseur de Benoît XVI disait la même chose ; Jean-Paul II soulevait peut-être moins de controverses (il en soulevait tout de même) car il était un très grand communicateur et son message, aussi irresponsable quant au contenu, insultait moins l'intelligence par sa forme.

S'il s'agissait d'une étourderie, on se dirait que Benoît XVI est un peu con ! Mais comme il s'agit de la position officielle de l'Église et comme les populations catholiques africaines écouteront sagement leur guide spirituel, on peut dire que les propos de Benoit XVI, comme ceux de Jean-Paul II sur ce point, sont carrément criminels. Ces propos viennent en effet démolir le travail d'éducation qu'ont pu faire les organisations de la santé et de lutte contre le sida. Et si Benoît XVI ne connaît pas les conséquences de ses propos qui, dans un autre contexte, seraient considérés comme une incitation au génocide, il appartient à ses conseillers de l'en informer.

J'entendais hier des évêques parisiens dire qu'on avait mal compris, qu'on n'avait pas bien compris le message du pape. Si Benoît XVI était un petit prêtre de province, je pourrais comprendre que son message soit maladroitement exprimé ; le pape peut être personnellement maladroit, mais lorsqu'il exprime la position de l'Église, il n'a pas le droit à l'erreur.

Comme Benoît XVI était déjà fortement, avant d'être pape, derrière la doctrine que répandait Jean-Paul II, il n'est pas étonnant que ses positions soient aussi peu adaptées au monde moderne dans lequel nous vivons. Si Jésus devait revenir sur Terre, il ne reconnaîtrait certainement pas son Église dans la façon dont une bande de vieillards complètement coupés du monde répand la Bonne Nouvelle. Où est passé l'amour ? où sont passées la charité, la compassion ? Quand le monde entier s'indigne des propos de son chef, l'Église catholique devrait se poser des questions ? Si cela avait un sens, il faudrait faire comme ce prêtre français de 81 ans, dont j'oublie le nom et qui, ayant honte des propos du pape l'a tout simplement « excommunié » en ne prononçant plus son nom dans ses prières.

jeudi 18 décembre 2008

Criminels au volant

Parmi les dangers qui nous guettent chaque jour, que l'on soit piéton, conducteur ou passager dans une voiture, il y a les conducteurs dangereux, les inconscients qui ne pensent pas un instant que leur façon de conduire est une menace pour leur propre sécurité ou pour celle des gens qui se trouvent sur leur chemin. J'en avais parlé dans un billet l'automne dernier sur « Les fous du volant » ; c'était le sujet de la rédaction du mois d'octobre 2007.


La Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) estime que 80 % des accidents de la route sont causés par de mauvais comportements des conducteurs.


Parmi les comportements dangereux, de plus en plus répandus, il y a celui des personnes qui téléphonent en conduisant. Toujours selon la SAAQ, l’utilisation du cellulaire au volant fait hausser d’environ 38 % les risques de collision.

Si encore les conducteurs ne faisaient que parler au téléphone ! Non : ils transforment leur voiture en bureau. Téléphone d'une main, agenda, carnet de notes ou autre document de l'autre, ils continuent de rouler à toute vitesse sur les autoroutes ou dans les rues des villes. Combien de fois ai-je vu moi-même ces conducteurs dont les deux mains et le regard étaient occupés à autre chose qu'à conduire. Même si en apparence ils ont une main libre, bien des gens tiennent à l'oreille leur téléphone d'une main et de l'autre, ... ils s'expriment, gesticulant comme le font bien des Latins ou des Méditerranéens. Piéton et cycliste, combien de fois ai-je failli me faire renverser par ces conducteurs inconscients, véritables dangers publics, qui ne m'avaient pas vu !

Aujourd'hui, quelqu'un que j'aime revenait de chez le vétérinaire avec son chat malade ; lui-même, inquiet des réactions de son chat à des nouveaux médicaments, était très fatigué car il n'avait pas beaucoup dormi la nuit précédente. Assis sur la banquette arrière d'une voiture conduite par un chauffeur prudent, avec son chat dans un panier à ses côtés, il se croyait en sécurité. Erreur ! C'était sans compter sur les autres conducteurs. Il s'est demandé ce qui lui arrivait lorsqu'une autre voiture a violemment embouti l'arrière de celle dans laquelle il prenait place. Le panier du chat a été projeté par terre, renversé entre les deux banquettes. Mon ami s'est empressé de ramasser le panier et de vérifier l'état de son chat ; celui-ci a été secoué comme le conducteur et son passager mais, heureusement, ne semblait pas avoir été blessé. Il leur a fallu de longues secondes pour se rendre compte qu'ils étaient victimes d'un accident qui, à voir l'état des deux véhicules, aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves. Avant de pouvoir rentrer chez lui et se mettre au lit, son chat à ses côtés, pour se remettre de leurs émotions, il aura appris que l'oiseau sans cervelle qui a embouti la voiture qui le ramenait chez lui n'avait pas vu la voiture en question car... elle était occupée à parler au téléphone !

Le Québec a adopté en avril dernier une loi interdisant l'usage du téléphone au volant, à moins qu'il soit équipé d'un dispositif mains libres. Or, de nombreuses études le démontrent, ce n'est pas seulement le fait de tenir le téléphone qui représente un danger, mais le fait même d'avoir une conversation avec une personne que l'on ne voit pas augmente grandement le risque de distraction et d'accident.

Depuis l'entrée en vigueur de cette nouvelle loi au Québec, le premier juillet dernier, le nombre constats d'infractions est plutôt à la hausse. Selon la Sûreté du Québec (police nationale), de 1 114 en juillet et août, le nombre d'infractions est passé à 1 308 en septembre et octobre, ce qui représente une augmentation de 17 pour cent.

Je crois que le Québec, et tous les pays dits civilisés, devraient imiter l'Angleterre et imposer la prison aux conducteurs pris en flagrant délit d'utilisation du cellulaire. L'Angleterre, qui a interdit l'usage du « mobile phone » au volant depuis 2003, annonçait en effet le 20 décembre 2007 que les personnes qui ne respecteraient pas la loi seraient passibles d'une peine de deux ans de d'emprisonnement. Les peines seraient évidemment plus sévères pour les cas de récidives, par exemple. Un très grand pourcentage des gens étant incapables d'agir en adultes responsables s'il n'y a pas la crainte de la punition, je crois qu'il s'agit là d'une mesure qui en dissuadera plusieurs. Encore faudra-t-il que les infractions soient constatées et que les délinquants soient arrêtés. J'ai bien peur qu'il faudrait alors des policiers à tous les trois mètres.

Tant que les lois ne seront pas rigoureusement appliquées, les infractions sévèrement punies, les conducteurs continueront de jouer aux plus fins, de griller les feux rouges en ville, de téléphoner, de manger, de se maquiller au volant de leur voiture en marche. Le Québec est reconnu pour sa « tolérance » ; dans bien des cas, j'appellerais plutôt cela de la « mollesse » ; on ne veut tellement pas faire de peine à qui que ce soit que l'on permet aux délinquants récidivistes de continuer de faucher les piétons sur les trottoirs ou en bordure des routes, d'emboutir les voitures d'innocentes personnes... Selon moi, l'usage du téléphone au volant, dispositif mains libres ou pas, est aussi dangereux et meurtrier que la conduite en état d'ébriété.