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dimanche 2 novembre 2008

Rites et traditions

Depuis des siècles, des millénaires, les sociétés humaines ont instauré des coutumes, des rituels, des rites, des traditions qui marquent la vie des personnes, des groupes, des sociétés elles-mêmes. Si les coutumes sont des pratiques répétées associées à un peuple sur un territoire donné, les traditions ont un caractère plus universel et elles se transmettent de génération. L'étymologie latine du mot « tradition » exprime l'idée d'une « transmission », de l'« acte de transmettre » quelque chose du passé au présent, de laisser en héritage à une société des valeurs, des croyances, des rituels...

Qu'elles soient de caractère religieux ou laïque, les traditions nous imposent ou nous suggèrent, selon notre degré d'attachement à l'héritage culturel ou religieux, d'adhésion aux valeurs collectives transmises par nos ancêtres, un certain nombre de rituels qui constituent des rites de passage ou des jalons marquant des cycles de vie. Parmi les rituels qui marquent les moments importants de l'individu dans la société, il y a le baptême, les fiançailles, le mariage (bien que la tendance actuelle dans nos sociétés occidentales indique que ces rituels ont perdu de l'importance par rapport aux décennies précédentes).

Quant à moi, je préfère les traditions et les rituels qui marquent les moment importants de l'année de nos sociétés. Noël, le réveillon de la Saint-Sylvestre ou le Jour de l'An, le solstice du printemps (pour les zoroastriens, en fonction du calendrier persan, le nouvel An se fête le 21 mars), les solstices d'été, d'automne et d'hiver, l'Action de grâce ou Thanksgiving, l'Halloween, etc.


En parlant avec Alexander, il y a quelques jours, j'ai appris l'existence d'une tradition que j'ignorais et qui me plaît, celle de la couronne d'automne. Nous connaissons bien la couronne de Noël que nous fabriquons avec des branches de conifères et quelques décorations de circonstance et que nous accrochons à la porte du domicile pour souhaiter la bienvenue. Moins connue, du moins autour de moi, il y a la couronne de l'Avent, que l'on prépare pour le quatrième dimanche avant Noël et qui porte quatre bougies ; chaque semaine, on allume une bougie, jusqu'à Noël.


La couronne d'automne joue le même rôle que la couronne de Noël, sauf qu'elle prend les couleurs de l'automne et que l'on peut l'accrocher entre le début du solstice d'automne et le début de l'Avent, vers le premier décembre.

Je trouve qu'il s'agit là d'une très belle coutume à perpétuer et je remercie Alexander de me l'avoir fait connaître. Dorénavant, un peu plus tôt les prochaines années, je fabriquerai chaque automne ma couronne. Depuis trois jours, j'ai cherché ce qu'il faut pour faire celle de cette année ; aller cueillir les plus belles feuilles est en soi une activité intéressante ; il serait préférable, toutefois, de s'y prendre avant la première chute de neige. Maintenant que j'ai tout, je m'y mets immédiatement et, dès ce soir ma couronne sera prête pour les quatre semaines qui restent avant le premier décembre (ce sera alors le temps de la couronne de l'Avent). Comme j'habite au sixième étage d'un immeuble et qu'en ce moment je ne reçois pas beaucoup de visiteurs, j'accrocherai plutôt ma couronne au mur, face à ma table de travail : je pourrai donc la contempler toute la journée.

Et vous ? Vous aimez ces traditions ? En connaissez-vous d'autres ? Quelles sont celles qui sont importantes pour vous ? Lesquelles perpétuez-vous ?

mardi 24 octobre 2006

Devant la porte sombre

En donnant ce titre à son Journal 1940-1943, Julien Green avait en tête la période sombre qui s'annonçait avec la Deuxième Guerre mondiale ; il évoquait sans doute aussi la part d'inconnu que représentait, pour lui personnellement, un exil au pays de ses parents, où il avait vécu durant trois ans au moment de la Première Guerre mondiale et dont il était revenu avec beaucoup de nostalgie mais avec une certitude : bien que né de parents « américains », il était vraiment français.

En mettant de côté la situation politique actuelle, on peut dire que nous sommes en ce moment devant une autre porte sombre : l'arrivée de l'automne, la diminution des heures d'ensoleillement, l'augmentation des jours gris et pluvieux. Et pour certains, l'arrivée de l'automne apporte sa dose d'angoisse à cause du froid, de la pluie et de l'hiver qui, tôt ou tard, montrera le bout de son nez.

Personnellement, l'automne ne me déplaît pas et l'hiver non plus, du moins au début. Je suis conscient toutefois que pour bien des gens les changements de saison ne se passent pas toujours en douceur ; et l'automne est particulièrement difficile pour bon nombre de personnes en raison des longues journées sans lumière. Il semble qu'une personne sur cinq souffre de troubles affectifs saisonniers, liés à la baisse d'intensité de la lumière et à la réduction des heures d'ensoleillement.


En recevant moins de lumière du jour, notre cerveau commencerait à fonctionner comme si c'était la nuit et enverrait aux corps des messages de « préparation du mode sommeil ». Cette perturbation serait d'ordre biologique, et non psychologique, et la coupable en serait une hormone, appelée mélatonine, qui joue un rôle important dans le besoin de sommeil ; la mélatonine, pour préparer au sommeil, exerce sur le corps un effet de fatigue. Nous subissons tous, à des degrés divers, les effets de la réduction de la lumière, sauf que certaines personnes en souffrent assez pour voir leur vie perturbée. Les travailleurs de nuit ou ceux qui vivent dans des endroits où il entre peu de lumière peuvent aussi en souffrir, même en été.

Si, avec l'arrivée de l'automne, vous ressentez les symptômes suivants, il y a bien des chances que vous souffriez de dépresssion saisonnière ou de troubles affectifs saisonniers :
  • changement des habitudes alimentaires, avec notamment un désir d'aliments sucrés, de féculents, de chocolat
  • prise de poids
  • baisse de l'énergie
  • plus grande sensation de fatigue
  • mauvaise humeur, irritabilité
  • tendance à dormir plus longtemps que d'habitude
  • difficulté à se concentrer
  • tendance à vouloir éviter les situations sociales
  • sentiments d'angoisse et de désespoir.

Fiat lux !

S'il n'y a pas d'autre cause, psychologique ou autre, à ces symptômes, n'allez pas dépenser une fortune en psychanalyse ou en médicaments. Le traitement pourrait être beaucoup plus simple que vous le croyez. En effet, la luminothérapie est efficace à 80 %.

C'est le Dr Norman E. Rosenthal, psychiatre et chercheur au National Institute of Mental Health, qui a été le premier à démontrer, en 1984, le lien entre lumière et dépression et à définir ce que l'on nomme maintenant la luminothérapie. « C'est en constatant que l'exposition à la lumière artificielle à large spectre pouvait bénéficier aux personnes souffrant de symptômes dépressifs pendant la saison hivernale que Rosenthal a pu démontrer le rôle joué par la luminosité sur les rythmes circadiens et l'humeur, et ainsi définir avec précision cette maladie. Rosenthal a publié de nombreux écrits, études et livres sur le sujet. Il demeure la référence incontournable en la matière. »


Pour bénéficier de la luminothérapie, il suffirait de s'exposer quotidiennement à une lumière à large spectre dont l'intensité varie entre 2 500 et 10 000 lux durant une demi-heure. L'exposition à cette lumière aurait un effet bénéfique sur notre horloge biologique qui régit un certain nombre de nos fonctions, comme la vie sexuelle, le rythme veille/sommeil, l'humeur, la capacité de concentration. Certains s'en servent pour combattre les effets du décalage horaire et l'on dit que la lumière aurait aussi un effet bénéfique sur le traitement de la maladie d'Alzheimer...


Je connais plusieurs personnes (amis, clients, psychologues) qui, souffrant des symptômes associés aux troubles saisonniers, se sont procuré des lampes spécialement conçues pour donner l'intensité lumineuse nécessaire. Il en existe différents modèles ; vous les trouverez sur ce site (français, mais l'équivalent existe au Québec et en Amérique du Nord).

Personnellement, même si je ne souffre pas trop de ces symptômes, j'ai bien l'intention de m'acheter le « simulateur d'aube », qui permet de s'éveiller en douceur, ainsi qu'une lampe de table que j'utiliserai en prenant mon petit déjeuner. Pour être efficace, la lampe doit être placée à la hauteur des yeux, car c'est par les yeux que le cerveau reçoit la lumière ; et même si l'intensité de la lumière est grande, on peut très bien continuer ses activités, que ce soit la lecture, le travail, la télévision... Il existe aussi un modèle de lampe que l'on peut fixer au-dessus de l'écran de l'ordinateur.


Il ne faut évidemment pas confondre ces lampes avec les lampes de bronzages, aux rayons UV ; celles-ci peuvent aussi avoir des effets bénfiques (je connais aussi des personnes qui utilisent les lampes solaires pour maintenir un bronzage et qui disent en tirer aussi un surplus d'énergie et une accélération de leur métabolisme), mais ces effets n'ont rien en commun avec ces lampes recommandées pour la luminothérapie. Et pour ceux qui n'aiment pas l'hiver, dites-vous que l'hiver, surtout lorsqu'il y a de la neige, est généralement plus lumineux que l'automne.

Ajout : À la demande générale, j'ajoute le site d'un distributeur nord-américain. Au Québec (et peut-être au Canada), il semble qu'il n'y ait qu'un distributeur de ces lampes. On peut bien sûr les trouver dans certaines boutiques de matériel orthopédique ; il faudrait vérifier si les prix sont moins élevés dans ces boutiques (je n'en suis pas sûr) : l'avantage, c'est qu'on peut y voir le produit avant de l'acheter. À Montréal, la boutique Medicus, par exemple, boulevard Saint-Laurent, au nord du boulevard Saint-Joseph, offre ces lampes. Autrement, on peut les commander par téléphone (un numéro sans frais) ; on trouvera les renseignements nécessaires et les coordonnées à cette adresse ; on trouvera ici aussi une liste de boutiques qui vendent ces lampes. Vous trouverez ici quelques suggestions de lecture et des liens supplémentaires.

samedi 31 décembre 2005

La magie de Noël

Chaque année durant la période des fêtes, j'essaie de retrouver un certain climat, une certaine ambiance ; j'essaie de recréer la magie de Noël... Chaque année, c'est de plus en plus difficile. Il y a un film de Bergman qui évoque pour moi ce climat de magie et de fête pour les enfants... La première partie du film Fanny et Alexandre évoque, en plus grandiose, ce que je voudrais que soit Noël si j'étais enfant. En regardant ce film, je ne peux m'empêcher de m'imaginer dans la peau d'Alexandre...


Les temps ont bien changé. Quand j'étais en
fant, mes parents recevaient la famille (mes frères et soeurs, beaux-frères et belles-soeurs, avec leurs enfants) pour le repas du « Jour de l'An », qui était le repas du soir du premier janvier. Au début de mon adolescence, il m'est arrivé une fois ou deux d'inviter deux amis dont je n'aurais jamais voulu me séparer (mais ça, c'est une autre histoire). Lors de ces repas, il devait y avoir entre 55 et 60 personnes à la maison. Il fallait bien entendu dresser des tables pour les enfants et d'autres pour les adultes... Aussi longtemps que mes parents ont été capables de le faire, ils ont poursuivi la tradition, sauf que la famille s'est un peu dispersée et, en raison des distances et parfois des tempêtes de neige, il n'était pas possible pour tous de se joindre à nous. Toutes les traditions ne se perdent pas partout : Yves, avec qui je suis allé voir le film « Capote », jeudi dernier, revenait de fêter Noël dans sa famille et, me disait-il, il y avait encore 45 personnes autour de la table.