lundi 29 mars 2010

Émotions anticipées

Il pleuvait ce matin et je crois que la pluie a continué toute la journée (je n'ai pas mis le nez dehors depuis le matin et je n'ai pas eu le temps de regarder par la fenêtre). Quand je suis sorti, en fin d'après-midi, pour aller à un rendez-vous, la pluie était arrêtée, mais le ciel encore couvert...

En sortant de mon rendez-vous pour aller faire deux courses tout près de là, j'ai regardé le ciel et je n'ai aperçu aucune étoile. Je n'ai pas besoin des étoiles pour penser à Alexander puisqu'il est en permanence en moi, dans mes pensées, quoi que je fasse, même si je suis avec des clients.

Je ne sais pas ce qu'il en penserait, mais les médias parlaient aujourd'hui d'une décision prise par sa famille, qui suscitera encore l'intérêt au cours des prochains mois. Avant même d'avoir eu le temps de penser à quoi que ce soit, mon coeur s'est mis à battre plus vite en voyant son nom. Cela ne changera surtout rien à ma vie et Alexander me dirait, s'il était là, qu'il se sent lui-même détaché de tout cela. Il me dirait surtout que pour moi il ne voulait être qu'Alexander, un prénom, un coeur, un corps, un esprit, sans nom de famille.

À la Grande Bibliothèque où je me suis arrêté pour y prendre un livre que j'avais réservé il y a deux semaines, j'ai jeté un rapide coup d'oeil sur des rayons de livres. J'ai vu des titres, de nouveaux livres d'auteurs que nous aimions, Alexander et moi... Chaque fois que je vois, que j'entends, que je sens quelque chose que nous avons aimé ou que je sais qu'Alexander aimerait, mon coeur bondit et j'ai vite envie de rentrer chez moi pour venir partager ces découvertes avec lui, comme j'ai tellement partagé depuis avril 2008... Puis je me souviens qu'Internet ne se rend pas sur la Lune, ni sur les étoiles. Je n'ai donc pas besoin de rentrer chez moi en courant : là où je suis, Alexander sait ce qui se passe, ce que je sens...

Je suis sorti de la bibliothèque, persuadé que le ciel était toujours couvert. Puis je suis passé par le parc adjacent à la bibliothèque : sur mon circuit, c'est le meilleur endroit à Montréal, avec les environs de la rue Basset, parce qu'il n'y a pas trop de lampadaires aveuglants, pour scruter le ciel et y chercher le sourire des étoiles. À ma grande joie, elles sont là, au rendez-vous, nombreuses et enjouées. Je me suis arrêté longuement. Poursuivant ma route, je me suis senti guidé par une étoile, comme l'un des rois mages. C'est alors que j'ai vu notre Lune, ronde et dorée. Quand elle est là, entourée d'étoiles, j'ai le sentiment de mieux recevoir les sourires et les baisers d'Alexander.

J'appréhende l'arrivée du mois d'avril, avec toutes les dates significatives. Dès le premier, il y a des anniversaires à souligner. Le 5 avril, Alexander n'aura pas 28 ans ; il aura toujours 27 ans, ou quatre, ou sept, ou quinze... mais il n'aura jamais 28 ans... Puis ce sera le deuxième anniversaire de sa découverte du blogue, de ses premiers messages... Puis ce sera la Saint-Alexandre et l'anniversaire de l'ami Alexander bull... Plus encore que le printemps, il y aura de l'émotion dans l'air.

Se faire refaire le portrait

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a dû avoir cet air lorsqu'il a appris il y a deux jours que le spécialiste en « branding » qu'il avait embauché à prix d'or pour « refaire l'image de la Vieille Capitale » n'est pas exactement celui qu'il prétendait être. Le « psychanalyste » (on ne sait plus très bien ce qu'il est au fond, ayant étudié l'anthropologie médicale, se disant psychologue, etc.), spécialiste de l'image, n'a pas vraiment travaillé pour l'État français comme l'affirme son curriculum vitae et n'a pas, non plus, refait l'image de marque d'aucune ville, n'a pratiquement pas travaillé avec des autistes, etc.

Le maire de Québec vient de résilier le lucratif contrat accordé au « psychanalyste » français Clotaire Rapaille après avoir compris, un peu tard, que la principale « image de marque » sur laquelle avait précédemment travaillé M. Rapaille était celle de... Clotaire Rapaille. On ne parle pas ici d'image corporelle, bien entendu.

samedi 27 mars 2010

Une heure pour la Terre

Ce soir, à 20 h 30, heure de Montréal, j'éteindrai toutes les lumières, me joignant ainsi à des millions d'autres personnes et organisations dans le monde. Il y aura quelques bougies, comme tous les soirs d'ailleurs, pour m'éclairer. Notre Lune sera là et les étoiles souriront dans le ciel.


Agence France-Presse
Sydney

Des centaines d'édifices prestigieux, de la Tour Eiffel à la Cité interdite, seront plongés samedi dans le noir pour l'opération « Une heure pour la planète » (Earth Hour) destinée à promouvoir la lutte contre le dérèglement climatique.

Cette quatrième édition, trois mois après l'échec du sommet sur le climat de Copenhague, promet d'être la plus suivie avec 125 pays participants contre 88 l'an dernier, selon les organisateurs.

« L'accueil réservé à Earth Hour a été immense. Le taux de réponses est bien supérieur à l'an dernier », s'est félicité le fondateur du mouvement, Andy Ridley. « L'opération Earh Hour est censée dépasser les frontières géographiques et économiques », a-t-il ajouté.

Le mouvement est né à Sydney en 2007 lorsque 2,2 millions de personnes avaient plongé la ville dans le noir pendant une heure afin de sensibiliser l'opinion à la consommation excessive d'électricité et à la pollution au dioxyde de carbone.

Cette opération, organisée à l'initiative du Fonds mondial pour la nature (WWF), a pris une dimension mondiale en 2008.

Samedi, plus de 1200 bâtiments à travers le monde ont prévu d'éteindre leurs éclairages à 20h30 locales.

Des groupes multinationaux comme Google, Coca Cola, Hilton, McDonalds, Canon, HSBC et IKEA se sont associés à l'événement.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a estimé que l'opération était « à la fois un avertissement et une lueur d'espoir ».

« Le changement climatique est un sujet d'inquiétude pour chacun d'entre nous. Les solutions sont entre nos mains et sont prêtes à être appliquées par les individus, les communautés, les entreprises et les gouvernements à travers le monde », a-t-il dit.

Privilège du décalage horaire, Sydney aura les honneurs du premier « black out » avec l'extinction de l'Opéra. D'autres monuments prestigieux suivront: les Pyramides et le Sphinx en Egypte, la Fontaine de Trevi et la Tour de Pise en Italie ou encore la Tour Eiffel à Paris.

A Pékin, la Cité interdite et le «Nid d'oiseau» emblématique - stade des jeux Olympiques de Pékin en 2008 - seront également plongés dans l'obscurité. Ces extinctions des feux revêtiront un aspect particulièrement symbolique dans ce pays à la croissance économique fulgurante mais qui s'est aussi arrogé le titre de plus gros pollueur de la planète.

Au Japon, le Mémorial de la paix d'Hiroshima participera à l'opération tandis que les groupes Sony, Sharp et Asahi couperont leurs éclairages à Tokyo.

A Londres, Big Ben, le Parlement, la cathédrale Saint-Paul seront plongés dans le noir.

Les projecteurs qui éclairent l'immense statue du Christ à Rio de Janeiro seront éteints tandis que les principaux bâtiments de Mexico plangeront dans l'obscurité.

Aux Etats-Unis, de célèbres sites et monuments comme le Mont Rushmore, l'Empire State Building et le Golden Gate Bridge disparaîtront dans l'obscurité.

Enfin à Dubai, Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde culminant à 828m, sera également dans le noir.

En décembre, la conférence de Copenhague, sous l'égide de l'ONU, avait débouché sur un accord a minima conclu par moins de trente pays sur les 192 présents.

L'accord fixe comme objectif de limiter à deux degrés la hausse moyenne de la température de la planète, mais reste très évasif sur les moyens d'y parvenir, ne donnant aucun objectif chiffré à court terme (2020) ou moyen terme (2050).

Les grands pays en développement, dont la Chine et l'Inde, s'arc-boutent contre toute tentative de leur faire accepter des contraintes. Ils considèrent en outre que les objectifs de réduction annoncés par les pays industrialisés sont encore loin du compte.

Ajout, 21 h 30 : Je suis sorti marcher un peu dans le quartier durant cette période de 60 minutes. Je voulais voir si, autour de moi, on avait été sensible à l'invitation ; je dois dire que je ne suis pas très fier. Les fenêtres qui, dans les rues voisines, n'étaient pas éclairées signalaient très sûrement l'absence des occupants de l'appartement plutôt que la conscience d'une grande manifestation pour la Terre. Du haut de son étoile, Alexander avait une meilleure vue d'ensemble que moi. Si j'ai vu son étoile sourire, ce n'est sans doute pas parce qu'il était fier du mouvement de solidarité planétaire ; c'est plutôt parce qu'il savait que je la regardais et que, comme toujours, j'attendais ses baisers. Notre Lune est très belle ; elle sera bientôt complètement ronde, je crois...

samedi 20 mars 2010

Anniversaire de l'Aiglon


Fidèle à tous les êtres qu'il a aimés, Alexander soulignerait aujourd'hui 20 mars l'anniversaire de naissance de François Charles Joseph Bonaparte, fils de Napoléon 1er, roi de Rome, fait duc de Reichstadt en 1818, aussi connu comme L'Aiglon* après le poème de Victor Hugo, « Napoléon II » (1952) puis la pièce d'Edmond Rostand, L'Aiglon (1900).

*J'ai raconté dans ce billet du 7 octobre dernier,
L'Aiglon et moi, ce que l'Aiglon représentait pour Alexander.

dimanche 14 mars 2010

Amour maternel

Je n'y avais vraiment pas pensé...

Il faut dire que ma mère étant décédée depuis quelques années, à un âge très respectable (ma mère était déjà relativement âgée lorsque je suis né), et que les relations avec ma mère ressemblaient davantage aux relations que j'aurais pu avoir avec une grand-mère distante si j'étais né plusieurs années plus tôt, la fête des Mères a toujours été pour moi une fête assez « conventionnelle », sans grande connotation affective. La fête a parfois pris plus d'importance lorsqu'il s'agissait de souligner la fête des mères de certaines personnes que j'aimais car je pouvais alors y associer des émotions...

Ces deux dernières années, j'ai essayé de ne pas évoquer trop souvent la relation avec la mère car Alexander a eu le malheur de perdre la sienne alors qu'il n'avait que quatre ans. Il conservait de celle-ci de précieux souvenirs de berceuses qu'elle lui chantait, de dentelles et de petits anges voletant au-dessus de son petit lit, souvenirs ravivés bien sûr par les récits émouvants qu'on lui a souvent faits par la suite. Mais ce qu'il ressentait, surtout, c'était l'absence d'une maman. Même s'il y avait un père qui adorait ses enfants, et même s'il y avait plein de monde pour s'occuper d'eux, Charles et Alexander se sentaient souvent très seuls dans cette grande maison. « C'est difficile pour des petits garçons de grandir dans une maison où il n'y a pas de mummy », disait-il. Et je n'oublierai jamais ce récit déchirant, bouleversant, qu'il m'a fait du premier Noël sans sa mère, alors qu'il croyait qu'elle arriverait avec le Père Noël ; même s'il y en avait une tonne, il ne fallait surtout pas ouvrir les cadeaux avant l'arrivée du Père Noël car alors sa maman ne viendrait plus... Chaque Noël, Alexander revivait en silence ce premier Noël où sa mère n'est pas venue... « Il n'y a qu'à toi que je puisse raconter cela », me disait-il. Ce n'était pas parce que personne ne pouvait comprendre mais surtout parce qu'il ne voulait faire de peine à personne en exprimant la sienne. Le petit garçon n'a pourtant pas manqué d'amour : l'amour d'un père occupé mais qui adorait ses deux fils et qui savait vraiment leur faire plaisir ; Alexander n'aura jamais oublié certaines joies immenses qui l'attendaient parfois au réveil, que ce soit à son anniversaire ou en d'autres circonstances. L'amour d'une grand-mère qui n'était pas toujours là car elle vivait un peu loin mais qui aurait tout donné, et qui l'a souvent fait, pour l'amour de ces deux petits anges (les plus précieux souvenirs d'Alexander lui viennent sans doute de tout ce qu'il a pu apprendre, vivre avec sa grand-mère ; l'année dernière encore, elle l'avait invité au théâtre, voir une représentation du Petit Prince : pour l'occasion, il avait apporté avec lui, pour qu'il puisse entendre la pièce, le Petit Prince de chiffon que lui avait offert sa grand-mère alors qu'il avait quatre ans et dont il ne se séparait jamais ; usé, léché, déchiré même, si souvent recousu par ses soins, il adorait son Petit Prince et même à l'hôpital, il était là, le plus rassurant possible). L'amour d'une marraine merveilleuse qui en dépit d'un emploi du temps très chargé tenait à offrir à son filleul et à son frère des moments de vie de famille en les invitant souvent à passer du temps avec ses propres fils, leurs cousins... Puis il y a eu Jane, la meilleure amie de sa mère, qui a vu naître ce petit ange et qui l'a vu grandir ; Jane a toujours aimé Alexander et son frère Charles comme s'ils étaient ses propres fils. Et comme elle a si vite senti qu'Alexander ne serait pas « un garçon comme les autres », qu'il était dès ses premières années un véritable poète, amoureux des chevaux, des plantes, de tout ce qui vit, sachant comme saint François parler aux bêtes et consoler les fleurs, elle a eu pour Alexander une affection particulière qui, au fil des ans, s'est transformée en solide amitié.

Malgré cette rare complicité, cette indéfectible amitié, Jane a tout de même conservé envers Alexander la fibre maternelle. Et en ce dimanche 14 mars, son coeur de mère n'a pu s'empêcher de saigner en raison de l'absence du Petit Prince tant aimé. Si l'amour de ses filles et l'amour de ses gendres peuvent combler son coeur de mère, ils ne peuvent faire oublier qu'il y a quelques mois encore un Petit Prince aux cheveux de jais et aux grands yeux verts la faisait rire ou pleurer en donnant à la vie tout son sens, en faisant prendre conscience de toute sa richesse...


Je n'y avais pas pensé et je n'y aurais pas pensé avant le mois de mai... si Jane ne m'avait exprimé sa douleur en ce jour de la fête des Mères.

Au Royaume Uni et en Irlande, il y a eu, entre le seizième siècle et 1935, une fête qui s'applelait « Mothering Sunday », et qui voulait que les Chrétiens se rendent au moins une fois l'an à l'église que fréquentaient leur mère respective ; ainsi, presque chaque mère se trouvait ce jour-là en présence de ses enfants. Cette fête était célébrée le quatrième dimanche du carême ; en 2010, ce dimanche tombe le 14 mars.



À compter de 1935, Mothering Sunday n'était plus célébrée en Europe. Il aura fallu attendre quelques années pour que la fête des Mères soit remise au goût du jour par les soldats états-uniens venus combattre en Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ils célébraient cette fête le deuxième dimanche de mars mais les habitants du Royaume Uni et de l'Irlande ont tenu alors à conserver le même jour qu'ils avaient l'habitude de célébrer le Mothering Sunday, soit le quatrième dimanche du carême.

Voilà pourquoi ce dimanche 14 mars, maintenant que je le sais, j'ai une pensée particulière pour les mamans du Royaume Uni et de l'Irlande, une pensée toute spéciale et les voeux les plus cordiaux pour les mamans que je connais : Jane, Abigail...

Et comme c'était aussi la semaine dernière, dimanche 7 mars, la fête des Grands-mères, j'en profite pour offrir mes voeux à la plus extraordinaire des grands-mères, celle qui a su accompagner un petit garçon merveilleux pour en faire un garçon exceptionnel, un Petit Prince, celle qu'il adorait tant, la grand-maman d'Alexander. Meilleurs voeux aussi à toutes les grands-mères qui aiment leurs petits-enfants.

lundi 8 mars 2010

Femmes de coeur


On pourrait croire parfois que le simple fait d'être une femme dans un monde généralement fait par des hommes pour des hommes est un exploit en soi. Certaines s'en tirent mieux que d'autres. Mais rien n'est jamais vraiment gagné de façon définitive, ne serait-ce que pour les salaires.

J'ai connu plusieurs femmes formidable, des artistes, des femmes d'affaires, des dirigeantes, etc. Mais, comme pour tout le reste dans la vie, on ne connaît bien que ce que l'on apprivoise, que celles et ceux que l'on apprend patiemment à connaître. J'ai eu l'occasion, depuis quelques mois, de vérifier la qualité de la présence de certaines amies ; il y a des jours où, vraiment, je ne sais pas dans quel état j'aurais terminé la journée et commencé la nuit si je n'avais pas eu l'oreille attentive et le coeur ouvert de certaines de ces amies. Je pense notamment à Pierrette qui, à l'âge où la plupart des gens sont à la retraite depuis un bon moment, continue de travailler et de conseiller des gens qui vivent des situations difficiles. Le soir, chez elle, son téléphone ne dérougit pas car la famille et les amis veulent aussi bénéficier de son écoute et de ses conseils. Je pense à une autre amie, à l'une de mes soeurs, ... Je les remercie de leur présence réelle.


Alexander n'a pas eu la chance de bien connaître sa mère car celle-ci est décédée alors qu'il n'avait que quatre ans. Il a pu toutefois compter sur l'amour inconditionnel d'une grand-mère extraordinaire qui lui a appris énormément de choses, dont le nom des oiseaux, des plantes, etc. Il y avait tellement d'amour, d'admiration, dans ses mots lorsqu'il me parlait de sa grand-mère que je rêvais de venir avec Alexander m'asseoir au coin du feu afin qu'elle me parle du petit garçon merveilleux qu'il était. J'ai vécu avec lui, à distance, les inquiétudes que l'on ressent profondément lorsque ceux que l'on aime sont en cause.

Il a eu le malheur de perdre sa marraine alors qu'il n'avait que quinze ans. Elle était une femme remarquable, mais elle était surtout sa marraine qui l'aimait inconditionnellement et qui l'encourageait à rester lui-même, à résister aux pressions familiales qui voulaient faire de lui un garçon plus lisse, plus conventionnel. Et puis elle était la mère de cousins avec qui il aura passé beaucoup de temps pour tenter d'oublier qu'il n'y avait pas de maman à la maison.

Plus tard, à la fin de ses études de médecine, il a pris un appartement près du palais de Westminster. Il a eu la chance d'avoir comme voisine une autre femme formidable qui est vite devenue une amie, une complice... Il aimait beaucoup jouer avec elle au backgammon car, contrairement à Alexander le bouledogue, Abigail ne trichait pas ; celui ou celle qui avait remporté dix parties se faisait organiser par l'autre toute une journée, qui pouvait consister en une sortie au musée, au cinéma, au concert, repas au restaurant, etc. Même Alexander bull adorait recevoir une invitation d'Abigail ; il se faisait beau pour descendre à son appartement. Depuis le départ d'Alexander, Abigail ne pouvait plus tolérer son absence ; elle ne pourrait plus lui apporter de la soupe de légumes, un plat de lentilles, des macarons, etc. ; aller et venir dans cet immeuble en sachant qu'elle n'y retrouverait pas la présence aimante et attentive d'Alexander lui est devenu insupportable : Abigail a quitté son appartement pour aller vivre chez ses enfants à l'extérieur de Londres.

Et enfin, une autre femme a joué un rôle immense dans la vie d'Alexander. Comme elle était la meilleure amie de sa mère, Jane considérait que, d'une certaine façon, son amie lui avait confié son petit ange. Alexander a toujours eu sa chambre chez Jane, à la campagne. Encore maintenant, ses jouets d'enfant sont là, bien présents. Jane a toujours été pour Alexander comme une mère mais aussi une très précieuse amie, une grande complice. Quand Alexander ne pouvait pas communiquer avec moi, soit parce qu'il y avait une panne d'électricité ou d'Internet, soit parce qu'il était à l'hôpital, Jane était là pour me donner des nouvelles d'Alexander et pour lui transmettre mes messages, pour lui imprimer ce que je lui écrivais aussi bien que les images qui accompagnaient mes mots. Jane était là pour le rassurer lorsqu'il était inquiet, pour recevoir ses confidences, pour lui trouver des objets qui lui feraient grandement plaisir. Et surtout, elle aura été présente jour et nuit jusqu'au dernier souffle, tenant avec amour la main de notre petit prince, lui disant les mots qui apaiseraient ses angoisses, écoutant les siens. Depuis le départ d'Alexander, Jane est absolument inconsolable. Sa présence, ses messages presque quotidiens, me sont si précieux, indispensables. Et si elle n'était pas là, Alexander le bouledogue se laisserait sûrement mourir. Si je n'avais qu'une seule médaille à décerner aujourd'hui, c'est à Jane qu'il faudrait la remettre. Je sais que toutes les femmes qui ont tellement compté pour Alexander seraient d'accord avec moi. Bonne fête, Jane.
Bonne journée internationale des femmes.

dimanche 7 mars 2010

Acte de foi


« "Avoir foi" en une autre personne signifie être certain de la fidélité et de l'inaltérabilité de ses attitudes fondamentales, du coeur de sa personne, et de son amour. »
Erich Fromm, L'art d'aimer.

« L'amour est un acte de foi, et qui a peu de foi a peu d'amour. »
Erich Fromm, L'art d'aimer.


Huit mois après le départ d'Alexander, mon amour pour lui n'a rien perdu de sa force, de son intensité, de sa qualité. Et c'est grâce à la foi qu'il a eu en moi dès le début, grâce à la qualité et à l'intensité de son amour.

mardi 2 mars 2010

Ce pays n'est pas le mien !


Ce gouvernement n'est pas le mien !

Je ne me suis pas très souvent reconnu dans les politiques, les actions, les discours, l'espace géographique de ce pays qui s'appelle Canada. Ce pays est pour moi une imposture, qui se targue d'être un pays bilingue, par exemple, et qui oublie tout simplement de dire un mot en français lors de l'inauguration officielle de ses Jeux Olympiques d'hiver, alors que des centaines de millions de regards sont tournés vers la ville qui les organise. Pour un francophone vivant au Québec ou ailleurs au Canada, les manifestations de mépris ou d'ignorance (ce qui revient au même) de la part des représentants de cette imposture se multiplient au quotidien. Les citoyens du Québec ont de multiples raisons supplémentaires de lutter contre les volontés politiques de ce gouvernement centralisateur et envahissant, quel que soit le parti au pouvoir.

Le gouvernement conservateur actuel, qui n'a pas été élu par les Québécois (qui ont plutôt élu 75 députés souverainistes) n'a jamais caché sa volonté d'abolir la loi adoptée en 2005 légalisant le mariage entre personnes de même sexe. L'actuel ministre canadien de l'Immigration (le Québec a aussi son ministre de l'Immigration), alors qu'il était simple député de l'opposition, s'était vivement opposé à l'adoption de cette loi. Comme les esprits bornés de son espèce ont de la suite dans les idées, voilà qu'il profite de la mise à jour d'un guide destiné aux immigrants pour effacer toute référence aux droits des homosexuels.

Voici le contenu d'un article diffusé par la Presse canadienne :

« Le ministre fédéral de la Citoyenneté et de l'Immigration, Jason Kenney, a évacué toute référence aux droits des homosexuels dans un nouveau guide qui sera remis aux immigrants qui demandent la citoyenneté canadienne, a appris La Presse Canadienne.

« Selon des documents internes, une première version du guide révélait que l'homosexualité a été décriminalisée en 1969, que la Charte des droits et libertés interdit la discrimination en vertu de l'orientation sexuelle, et que les mariages entre personnes de même sexe sont légaux depuis 2005.

« Mais M. Kenney, qui s'est opposé au mariage homosexuel lorsque la question a été débattue au Parlement en février 2005, a ordonné le retrait de ces informations quand son cabinet a transmis ses commentaires au ministère en juin 2009.

« Le sous-ministre Neil Yates a protesté, sans succès, contre les suggestions de M. Kenney. Publié avec tambours et trompettes en novembre, le guide de 63 pages ne contient aucune mention des droits des gais et lesbiennes. »


Ce gouvernement se moque de la démocratie.
Ce gouvernement se moque des lois canadiennes.
Ce gouvernement se moque de la Charte des droits et libertés !

Ce gouvernement compte plusieurs ministres aux positions intégristes.
Ce gouvernement, avec la bénédiction du premier ministre Harper, bafoue les droits des minorités et a des prises de position ignobles.