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mercredi 31 août 2022

Lady Di... il y a 25 ans

 
 
Le 31 août 1997, Lady Di, princesse de Galles, trouvait la mort dans un accident de la circulation à Paris. Les deux fils de Lady Di, les princes William, duc de Cambridge, et Harry, duc de Sussex, souligneront chacun de son côté et à sa manière la disparition de leur mère. Nul doute que, selon la coutume, la grande famille Spencer se réunira à Althorp pour commémorer le vingt-cinquième anniversaire de la disparition de celle que les Britanniques aimaient appeler « la princesse des cœurs ». Il y aura bien sûr quelques absents, qui ne seront pas oubliés non plus.  Et la princesse des cœurs continuera longtemps de vivre dans le cœur et dans la mémoire de tous ceux qui l'ont aimée. Je serai  jusqu'à mon dernier jours parmi ceux-ci.
 
Cette superbe rose, nommée « Elegant Lady », perpétue la mémoire de Lady Di.

mercredi 24 novembre 2021

Il y a 30 ans... Freddie Mercury

 
Il y a trente ans, le 24 novembre 1991, mourait Freddie Mercury. Qui, si je ne le fais pas, soulignera ce trentième anniversaire ? Je n'ai rien vu dans les médias montréalais, québécois, au sujet de ce triste événement. En me levant, ce matin, c'est pourtant la première pensée que j'ai eue. Alexander, qui n'avait que neuf ans au moment de la disparition de celui qu'il appelait « Monsieur », et qui conservait précieusement un rosier que lui avait offert Freddie Mercury, m'en aurait voulu si je n'avais rien écrit ici aujourd'hui.

mardi 25 octobre 2016

En attente de modération...

Lorsque j'accède à la page « commentaires en attente de modération » de ce blogue, je ne peux m'empêcher de voir et de relire à chaque fois deux commentaires bouleversants qui ne seront jamais publiés.

Le premier date du 7 octobre 2009, et vient d'Alistair, un ami d'Alexander qui, tombé par hasard sur ce blogue, a reconnu dans les textes que je publiais alors l'ami avec qui il a fait une partie de ses études. Je ne pouvais pas publier ce commentaire, et je l'avais expliqué à Alistair, car il donnait le nom complet d'Alexander. Alistair avait adopté un bulldog provenant du même éleveur que celui d'Alexander Bull, qu'il avait appelé Douglas... Hélas pour moi, Douglas et Alistair sont allés, quelques mois plus tard, rejoindre Alexander sur son étoile, ou sur une étoile voisine.

L'autre vient de Colin, daté du 17 mai 2011, tout aussi bouleversant. Il ne parle pas ouvertement d'Alexander, mais il est clair que Colin a été touché par ce que j'ai écrit au sujet d'Alexander, et peut-être aussi par ce qu'Alexander avait lui-même écrit. Colin m'avait demandé lui-même de ne pas publier ce commentaire. Je n'ai malheureusement plus de nouvelles de ce garçon, dont je ne connais pas grand-chose, mais qui m'avait fortement ému par le peu qu'il a dévoilé à son sujet. J'aimerais savoir qu'il va bien.

D'autres m'ont aussi écrit, ces dernières années, parfois directement, sans laisser de commentaire sur le blogue. Je ne les oublie pas et ne les oublierai jamais non plus ; ils font partie des amis absents...

lundi 31 août 2015

Je me souviendrai toujours... Lady Di



Princesse des coeurs, elle sera toujours dans le mien, comme dans celui de ceux qui l'aiment au-delà du temps et de l'espace.

En ce 31 août 2015, comme au 31 août de chaque année, je pense à elle, à sa famille, à ses proches... Je pense à Alexander, qui avait pour elle une véritable vénération.

I think of her. I think of his family. I think of Alexander.

mardi 25 août 2015

Anniversaire d'anniversaires

En souvenir d'anniversaires précédents, je veux laisser ici un mot pour indiquer que si je continue d'avancer, jour après jour, en essayant de tirer le maximum de chaque moment pour concrétiser un certain nombre de projets, je reste fidèle à certains moments importants, notamment, en ce 25 août, à ces anniversaires de 2008 et 2009

dimanche 4 mai 2014

Écrire pour quelqu'un

Je viens de refermer ce livre, que j'ai savouré, page par page, phrase par phrase, mot par mot.
Quel émouvant témoignage ! Quelle pudeur et quelle tendresse tout au long de ce récit ! La relation avec le père occupe une grande partie de ces pages ; au delà de l'anecdote, comme le dit lui-même l'auteur dans cette vidéo sur YouTube, il s'agit d'une réflexion sur la paternité, sur la parentalité.
C'est aussi une touchante réflexion sur l'absence, sur ceux qui nous ont quitté, qu'il s'agisse de nos parents ou d'autres êtres que nous avons aimés.
J'ai versé des larmes (et j'en ai retenu bien d'autres) sur à peu près toutes les pages car, comme il est si bien écrit, « l'étrange et douloureuse survie en nous de ce qu'ont souffert les défunts » ne nous quitte pas et « va plus loin, plus profond, que la simple mémoire. »
Merci, Jean-Michel Delacomptée, que je ne connaissais pas avant que « quelqu'un », un ange sans aucun doute, ne mette ce livre sous mes yeux au moment où j'étais prêt à le recevoir.
Désormais, les livres de Jean-Michel Delacomptée seront aussi mes amis.

samedi 2 novembre 2013

Pour ceux qui nous ont quittés...

Il n'y a pas besoin d'un jour spécial pour que je pense à Alexander : à chaque instant, il est présent, dans mon cœur, dans mes pensées, dans tout ce qui m'entoure... Je pense à lui, à tous ceux qui sont partis avant lui et qui lui manquaient tellement. Je pense à ceux qui l'ont rejoint depuis, qu'aimait Alexander et qui aimaient Alexander...
Ces photophores ne sont pas les miens,
mais ils ressemblent à certains d'entre eux

Chaque soir, j'allume plusieurs bougies, que je remplace avant qu'elles ne s'éteignent. Leur flamme rappelle que nous n'oublions pas, elle sert peut-être de phare pour ceux qui n'auraient pas encore trouvé la lumière, et elle nous accompagne ainsi jusqu'au lever du jour. Je crois que c'est d'autant plus important que nous entrons dans la saison sombre, que les nuits seront plus longues... Mais en ce 2 novembre, je sais que les proches d'Alexander auront des pensées particulières pour lui et pour tous ceux qui les ont quittés. Je m'associe à eux dans leurs pensées, dans leurs prières et dans leurs diverses commémorations.

mercredi 7 mars 2012

Forget me not


L'image vient d'ici

Il y a quelques jours, en allumant la télévision, je suis tombé sur un film documentaire racontant la courte vie de Joanna Comtois, cette jeune fille à qui on a diagnostiqué à huit ans une forme rare de cancer, qu'elle a combattu durant un an, qu'elle croyait avoir surmonté et qui est revenu. Peu après avoir appris le retour du cancer de Joanna, son père s'est suicidé... Malgré tout, Joanna n'a pas baissé les bras ; elle a fait face avec courage à la nouvelle série de traitements, etc. Affirmant que tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir, elle a voulu garder le sourire, donner l'exemple, aider ses proches à garder le moral. Puis elle a créé la fondation Espoir pour amasser des fonds pour la recherche sur le cancer. Elle voulait être utile et, elle l'a dit aussi : « Je ne veux pas que l'on m'oublie ».

Ces mots, Alexander les a plusieurs fois répétés, en parlant surtout de certaines personnes qu'il aimait et qui l'ont précédé dans les étoiles. Sans qu'il ait eu besoin de m'en faire la demande, je me suis senti responsable et engagé à perpétuer, selon mes moyens, la mémoire de ces êtres aimés. Puis, un jour, il m'a dit : « J'ai peur ! » « De quoi as-tu peur ? », lui ai-je demandé. Je me doutais bien de la réponse qu'il allait me donner, mais je voulais que les mots viennent de lui. Il a dit : « J'ai peur de manquer de temps ! » Puis il a ajouté : « Je ne veux pas que l'on m'oublie. »

Tant que je vivrai, il sera présent. Je sais bien aussi qu'il vivra longtemps encore dans le coeur et dans l'esprit de ceux et celles qui l'ont connu. Mais je me sens responsable de certains de ses secrets, de certaines de ses confidences, de ses rêves, de ses espoirs... Mais je pense de plus en plus que je pourrais aussi manquer de temps. Et je me dis que je devrais trouver quelqu'un en qui je puisse avoir confiance, à qui je pourrais laisser un jour un certain nombre de choses qui sont importantes pour moi : certains objets , certains documents ; des carnets, des milliers de pages de correspondance, etc. C'est une inquiétude supplémentaire qui est toujours présente car, moi non plus, je ne voudrais pas que l'on m'oublie...

vendredi 24 juin 2011

Que s'ouvrent enfin les roses...

Les blogues permettent de belles émotions, de beaux moments, de belles rencontres, on l'a dit et écrit très souvent, depuis 2005 en ce qui me concerne.
J'ai abondamment parlé d'Alexander et je pourrais parler de lui encore et encore, si je n'étais pas soucieux de préserver un peu de son jardin secret, et surtout sa vie privée, qui concerne plusieurs membres de sa grande famille officielle (que nous distinguions de notre petite famille merveilleuse, composée des êtres choisis que nous aimons, qui nous aiment)... J'ai dit et redit à quel point ce garçon qui a découvert mon blogue en cherchant des images sur Internet a bouleversé ma vie. Et je n'aurai sans doute pas assez du reste de cette vie pour essayer de comprendre pourquoi j’ai été choisi. « Ce n’est pas un hasard, m’écrit sa grande amie ; il a été dirigé vers vous par quelqu’un qui veille sur lui. »
Grâce à ce blogue qu’ils ont découvert après son départ, des amis d'Alexander m’ont écrit, m’ont fait des confidences si bouleversantes. L’histoire de chacun de ces amis est à la fois magnifique et tragique...


Puis, tout récemment, un autre lecteur a laissé en commentaires sous l'article du 7 juin dernier une histoire qui m'a vivement ému, bouleversé. Sachant que bien des lecteurs ne reviennent pas, après avoir lu l'article du jour, vérifier les nouveaux commentaires qui s'y sont rajoutés... Avec sa permission, je veux reprendre ici l’histoire de Colin et de son jeune soldat allemand. Avec beaucoup moins, Marguerite Duras a fait un film dans lequel elle raconte la mort d'un aviateur anglais ; imaginons ce que pourrait faire Colin avec son histoire.
Je ne connais de Colin que ce qu'il a écrit en commentaires depuis quelques semaines, rien de plus.
Il est aussi un ami du Petit Prince. Je suis certain qu'Alexander aurait aussi été très ému par l'histoire qu'il raconte ici, après avoir envoyé les paroles d’une chanson que lui chantait une vieille dame chez qui il passait quelques semaines l’été et que l’on peut lire en commentaire à cet article du 7 juin dernier.
Je n’ai rien changé, même pas une virgule, au texte de Colin, que voici :

Je ne sais plus les mots perdus ce matin, il m'en est venu d'autres, différents surement, mais les souvenirs sont bien les mêmes.
Pour vous donner des nouvelles de ma rose.

Il y a un petit cimetière caché par de grands arbres en surplomb d'un petit village. Petit village où je passais quelques semaines l'été.
Là, il y a une tombe abandonnée. Les chaînes qui l'entourent sont rouillées, l'inscription sommaire, mangée par la mousse. Il n'y a pas de croix, il n'y en a jamais eu, je pense. J'ai dechiffré l'épitaphe usée par le temps, un soir d'été, attiré par l'ombre, la solitude de l'endroit, la douceur de la pierre encore chaude.
C'est la tombe d'un jeune soldat allemand, mort en 1917.
Je ne sais pas pourquoi il est enterré là, pourquoi personne ne l'a ramené chez lui, pourquoi personne n'a jamais réclamé son corps.
J'ai pensé alors que nous avions peut être eu la même enfance.
Personne dans le village n'a jamais pu me raconter son histoire. Les plus anciens, déjà en ce temps là, le temps de mes étés, ne savaient plus, ou ne voulaient plus savoir.
Mais moi, je ne sais qu'une chose. Si on a prit le soin de donner à ce jeune homme, si près encore de l'enfance, une sépulture dans ce petit cimetière si loin de chez lui, dans ces temps troublés, c'est qu'il méritait qu'on le traite en soldat, pas en ennemi.
Il s'appelait Günther Von Rosenwald.
Nom prédestiné.
Il n'avait personne pour le pleurer. J'ai été celui là.
Il a été mon ami, mon confident. Par delà le temps, les circonstances tragiques de cette guerre. Et je veux croire que dans une autre dimension, je ne sais où, là où les gens peuvent s'aimer, j'ai été le sien.
C'est près de lui, où je passais mes après midi d'été, à dessiner, à lire, à pleurer souvent, à lui parler, que l'on venait parfois me récupérer le soir quand j'en oubliais de rentrer.
On me grondait, me menaçant de me renvoyer au Foyer si je n'étais pas plus obéissant. Alors je devenais sage pour ne pas abandonner Günther trop tôt, trop vite. Il n'avait que moi...et je n'avais que lui.
J'imaginais qu'il m'attendait chaque été avec la même impatience que la mienne, sanglé dans son uniforme.
Je serais mort de chagrin si l'on m'avait envoyé dans une autre famille d'accueil pour l'été, mais celà n'est heureusement, jamais arrivé.
Le reste de l'année je lui écrivais des poèmes que je lui lisais lors de nos retrouvailles. De grandes lettres aussi.
Avant je lui apportais des fleurs des champs, des coquelicots mêlés d'épis de blé, de grandes marguerites arrachées aux fossés. Maintenant, comme la forêt de roses qui témoigne de son nom, ne fleurit plus depuis si longtemps, je lui en apporte.
Cette année, j'ai enfin son âge.
J'ai écrit son histoire. Avec rien. Deux dates, et les mots soufflés par les grands arbres qui ombragent son tombeau depuis toutes ces années.
Je viens de faire le voyage jusqu'à lui pour lui donner ma rose.
Il y avait une petite pancarte sur sa tombe. La mairie veut recupérer sa place à moins que quelqu'un ne se réclame de sa famille. C'est le lot de toutes les plus vieilles tombes qui ne sont plus à personne.
Je suis entrain d'essayer de réunir les papiers nécessaires pour que personne ne touche à cette tombe. Le maire m'a promit son soutien. J'ai effectué de nombreuses recherches dans son pays. J'ai rencontré des gens portant son patronyme. Epluché de poussiéreux dossiers militaires. Personne ne sait qui il est. Qui il était.
Ce texte que je vous ai envoyé précédemment, c'est la grand'mère de la famille qui me le chantait parce qu'elle savait, elle aussi bien sur où je passais mes après midi. Elle était la seule à me comprendre. J'aurais aimé qu'elle soit ma vraie grand'mère, comme celle de votre Alexander si tendrement chéri.
Je ne sais pas si Günther Von Rosenwald a une étoile dans le ciel, mais dans mon cœur il sait qu'il peut trouver des milliers de roses.

mardi 2 novembre 2010

Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière...

et que tu retourneras en poussière.



Le premier ami d'Alexander, en importance, était certainement le Petit Prince. De sa première enfance jusqu'au moment de son départ, ils ne se sont pas quittés un instant. Et chaque soir, comme l'aviateur, je scrute le ciel à la recherche de l'étoile qui me sourira et à partir duquel un Petit Prince m'enverra ses baisers.

Cet univers poétique était le sien. Cependant, son champ d'intérêts était infiniment plus riche et diversifié. On connaît par exemple son intérêt pour l'univers d'Alexandre le Grand. Il connaissait par cœur les univers de Tolkien, de Harry Potter ; il adorait les histoires d'horreur, particulièrement celles qui l'obligeaient à se relever la nuit pour vérifier si les fenêtres étaient bien fermées. Il tutoyait Nessie, l'ami discret du loch écossais, et s'il n'a jamais pris le thé avec l'un des nombreux fantômes britanniques, ce n'est pas faute d'avoir tout essayé pour avoir ce plaisir (je suis persuadé qu'il a, au fond, souvent pris le thé avec l'un ou l'autre de ces fantômes, mais que ceux-ci étaient, comme Alexander, discrets et courtois).

Un jour, il m'avait envoyé, comme nous le faisions souvent dans les deux sens, plusieurs images qu'il aimait. Parmi celles-ci, il y avait de tendres petits lapins, de délicieuses choses à manger et puis... une image qui m'avait beaucoup angoissé : la grande Faucheuse marchant sur la neige... Cet univers-là l'intéressait aussi et il aimait les belles images qu'avaient su créer de nombreux artistes.



Nous parlions parfois des légendes anciennes. Il connaissait bien, notamment, plusieurs légendes celtiques. Je ne sais plus par quel détour de la conversation nous en sommes arrivés à parler de l'Ankou (certains écrivent « Ankhou », avec un h).

Selon la légende, que l'on retrouve aussi bien en Bretagne qu'en Irlande, en Écosse et au pays de Galles, je crois, l'Ankou personnifie la grande Faucheuse. Généralement représenté sous la forme d'un squelette vêtu de noir, l'Ankou porte un grand chapeau de feutre noir à larges bords, deux chandelles à la place des yeux, et arbore une faux qu'il prend bien soin d'aiguiser à l'aide d'un os humain et qu'il lance devant lui pour atteindre les victimes qu'il a désignées.

Il parcourt les campagnes debout sur sa charrette à deux chevaux ; le grincement des essieux n'est pour personne un bon présage. Si on se trouve sur son passage, si on lui parle, si on entre en contact avec lui, quelle qu'en soit la façon, il est certain que nos heures, nos minutes sont comptées.

L'Ankou ne s'intéresse qu'au corps de ses victimes ; il laisse le diable s'occuper de leur âme. Et il faut redoubler d'efforts pour l'éviter le 31 décembre surtout car la dernière personne à mourir dans chaque paroisse deviendra l'Ankou de l'année suivante.

Je trouve qu'il s'agit d'une légende intéressante, que l'on apprécie davantage quand on se porte bien et que l'on n'est inquiet pour la santé de personne. Elle fait partie des légendes qui donnent un sens aux fêtes d'Halloween et du deux novembre. On peut préférer chercher le sens ailleurs. Les églises chrétiennes, notamment, préfèrent imposer d'autres croyances pour remplacer les célébrations païennes. Il y a en ce moment un mouvement qui veut que l'on affiche des images de saints, particulièrement ces jours-ci, pour essayer de remplacer les images de citrouilles et autres symboles macabres autour d'Halloween. Sans accorder trop d'importance aux croyances elles-mêmes, je commence à comprendre davantage le besoin de narguer la grande Faucheuse et de faire la fête le 31 octobre. Comme je regrette encore de n'avoir jamais pu célébrer cette fête avec Alexander (en 2008, il avait tout préparé comme il le faisait chaque année et, la veille il avait dû s'absenter...)


Ne pouvant, en ce jour consacré aux personnes disparues, me recueillir devant les cendres de mon Petit Prince, je m'associerai en pensée à ceux qui l'aiment et qui seront présents. Des bougies brûleront toute la journée, toute la nuit, comme toutes les nuits. J'irai chercher des roses roses, celles qu'Alexander aimait tant.

mardi 31 août 2010

Il y a treize ans, Lady Di...


Il y a treize ans disparaissait la princesse Diana, qui fut sans aucun doute la femme la plus populaire et la plus aimée des dernières décennies, si ce n'est davantage.



J'avais écrit, le 31 août 2008, un long billet pour souligner le onzième anniversaire de sa disparition. En rentrant chez lui, Alexander avait lu cet article et avait laissé trois mots en commentaire : « THANK YOU ALCIB ». Connaissant si bien Alexander, je savais toute l'émotion que contenaient ces trois seuls mots. Nous avions, au cours des mois précédents, parlé ensemble plusieurs fois de celle que l'on surnommait « la princesse du peuple » et « la reine des coeurs ». Nous en parlions, Alexander et moi, car j'avais été très consterné par l'annonce de sa disparition, onze ans plus tôt, et je découvrais tout ce qu'elle représentait pour Alexander... Il l'aimait ((il l'adorait serait plus juste), il l'admirait et elle aura été pour lui, à bien des égards, un exemple à suivre, une influence déterminante même après sa disparition...




Je ne sais pas comment j'ai pu, le 31 août 2009, écrire encore cet article. Dans mon coeur et dans mon esprit, mon Petit Prince et la princesse des coeurs sont si intimement liés que cette date du 31 août est aussi douloureuse à évoquer que l'est devenue en 2009 celle du 7 juillet.



En voyant cette photo des deux jeunes princes partant pour l'école, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Alexander dans les mêmes circonstances, dans une tenue qui pouvait ressembler à celle que portent William et Harry (sauf que, déjà à cet âge, Alexander n'avait plus de mère pour l'embrasser au moment de partir).



Chaque année, à la fin du mois d'août, Alexander se rendait à Paris, à l'entrée du pont de l'Alma, pour se recueillir sur les lieux de l'accident qui avait emporté sa princesse. C'était, pour Alexander, un engagement qu'il avait pris et pour lui un engagement était toujours sacré. Même quand, pour une raison sérieuse, il ne pouvait venir à l'un de nos rendez-vous, il avait l'impression de manquer à sa promesse... L'an dernier, c'est son frère Charles qui s'était rendu à Paris pour respecter l'engagement d'Alexander. Au cours des derniers mois, Jane, la meilleure amie d'Alexander s'était aussi rendue à Paris pour déposer des fleurs près de la flamme à l'entrée du tunnel de l'Alma. Puis, notre ami Alexandre le Gallois, y a déposé aussi des fleurs en mon nom, attention qui m'a profondément touché.

En août 2008, en me remerciant en privé pour l'article que j'avais écrit, Alexander m'avait mentionné qu'il était important que l'on n'oublie jamais tout ce que représentait Lady Di. Je ne me souviens plus si j'ai clairement exprimé alors mon intention (je crois que oui, mais je n'ai pas le courage en ce moment de relire notre correspondance) ; j'ai toutefois senti qu'aussi longtemps que je le pourrais, à la mesure de mes moyens, je serais lié par cet engagement envers Lady Di et envers Alexander.

J'espère, cher Alexander, que parmi toutes les étoiles que tu espérais rejoindre un jour, tu as retrouvé celle de notre princesse.


lundi 2 novembre 2009

Vous souvenez-vous de nous ?

L'image vient d'ici

...
L'enfant dont la mort cruelle
Vient de vider le berceau,
Qui tomba de la mamelle
Au lit glacé du tombeau ;
Tous ceux enfin dont la vie
Un jour ou l'autre ravie,
Emporte une part de nous,
Murmurent sous la poussière :
Vous qui voyez la lumière,
Vous souvenez-vous de nous ?

Ah! vous pleurer est le bonheur suprême,
Mânes chéris de quiconque a des pleurs !
Vous oublier c'est s'oublier soi-même :
N'êtes-vous pas un débris de nos coeurs ?

Alphonse de Lamartine


Après l'Halloween et la Toussaint vient le jour de la commémoration des défunts.

Nous n'avons pas besoin d'une journée particulière pour se souvenir de ceux que nous aimons mais en ce jour précis, il convient de penser à ceux qui nous ont quittés.

Alexander est toujours, à chaque instant, dans mes pensées, dans mon coeur, dans ma chair, dans mon âme. Où que je sois, quoi que je fasse, il m'accompagne ; mieux : il vit en moi.

Pour souligner cette journée particulière, Jane s'est rendue chez Charles, le frère d'Alexander, où une cérémonie aura lieu pour se souvenir d'Alexander, bien sûr, et de toutes les personnes aimées trop tôt disparues.

J'y serai présent de tout mon coeur, de toute mon âme. J'y serai concrètement puisque Jane a eu la très délicate attention de commander en mon nom, en même temps que les roses qu'elle commandait en son nom, un arrangement de roses roses en forme de coeur. Elle y aura ajouté un petit renard, celui qui s'est fait apprivoiser par le Petit Prince.


En rentrant chez moi, en fin de journée, je passerai aussi chez le fleuriste pour y choisir d'autres roses roses, celles qu'aimait Alexander. Elle viendront accompagner, autour des images de celui que j'aime et de quelques objets auxquels il est intimement associé, les bougies que tous les soirs j'allume parce qu'elles représentent le feu, qui symbolise la lumière, la passion, l'esprit, la connaissance, mais aussi la purification, la régénération.

lundi 31 août 2009

Pour se souvenir de Diana


Il y a aujourd'hui douze ans qu'elle nous a quittés. J'ai écrit l'an dernier un long billet pour rappeler ce que Diana représentait pour moi ; on pourra le lire ou le relire ici. Alexander en avait été très touché, m'avait-il dit à quelques reprises. Elle était ma princesse ; elle était la princesse de mon Petit Prince. Quand il avait aimé quelqu'un, il ne l'oubliait jamais, même très longtemps après sa disparition. Diana avait à jamais sa place dans le coeur d'Alexander ; Diana et Alexander auront à jamais leur place dans le mien.

Les princes William et Harry étaient âgés, respectivement, de quinze et treize ans au moment de la disparition de leur mère. On se souvient qu'ils ont longuement marché derrière le cortège funèbre qui avait quitté le palais de Kensington à 9 h 08. Le service funèbre, à l'abbaye de Westminster, a lui-même commencé à onze heures. Le prince Harry, qui pleurait abondamment, a eu un malaise et s'est effondré, d'un seul coup sans que personne puisse le retenir, exactement comme le Petit Prince avec le serpent dans le désert*.

Quand il est revenu à lui, il n'a trouvé un peu de réconfort qu'en entendant les paroles très émouvantes qu'avaient écrites Elton John et Bernie Taupin spécialement pour sa mummy, la princesse Diana, chantées par Elton John, paroles qui exprimaient parfaitement l'émotion ressentie à l'intérieur de Westminster Abbey, à l'extérieur, à Londres, dans toute l'Angleterre, dans le monde entier...

On peut voir et entendre ici (en vidéo sur le YouTube) la chanson Candle in the Wind,

* Par discrétion, la BBC (télévision britannique) n'a pas montré ces images.


P.-S. : Depuis quelques jours, je voyais venir la fin du mois et je ne voulais pas arriver au 31 sans avoir souligné, même modestement, la disparition de Diana ; je planifiais mes activités de façon à garder un peu de temps pour rédiger ce billet (les plus courts ne sont pas forcément les plus faciles à rédiger). Sur un petit secrétaire ancien, dans un coin du salon ou je travaille, avec quelques objets qui me viennent d'Alexander et des photos de lui, j'ai, dans un cadre blanc, cette photo en noir et blanc de Diana accompagnée de William et Harry ; or, ce dimanche matin, j'ai constaté que l'image s'était déplacée dans le cadre et qu'il faudrait ouvrir le cadre et recentrer la photo. Ce petit événement m'a semblé un rappel amical au sujet de ce billet à écrire.

vendredi 31 juillet 2009

Fais-moi signe....

Il nous est arrivé quelques fois de parler, Alexander et moi, des signes que pourraient nous envoyer des personnes décédées afin de nous transmettre un message ou de nous faire comprendre quelque chose. Je n'ai pas très bonne mémoire pour ce genre d'anecdotes mais je sais qu'il m'est arrivé déjà de me demander si tel ou tel événement survenu près de moi n'avait pas été provoqué par quelqu'un qui voulait me dire quelque chose. Je suis plutôt du type rationnel, en général, mais je ne suis pas non plus trop incrédule ; j'ai tendance à accorder le bénéfice du doute ; l'existence de certains phénomènes est difficile à prouver ; la non-existence de ces mêmes phénomènes l'est tout autant. Alexander m'a raconté, sans affirmer avec force que c'était la seule explication, quelques anecdotes qui permettent de croire que certains disparus peuvent vouloir communiquer avec nous. En écoutant ces anecdotes et l'interprétation qu'en faisait Alexander, j'avais vraiment envie de croire que c'était possible. J'en parlais récemment avec une amie, une autre personne très rationnelle, très pratique, qui a les deux pieds sur Terre ; elle est elle-même persuadée de la présence autour d'elle de sa mère décédée il y a plusieurs années. Dans les moments difficiles de sa vie, elle a cru bénéficier de l'aide de sa mère, car elle ne voyait pas d'autre explication aux dénouements heureux qui se présentaient.

Alexander a toujours aimé la Lune, au point de passer parfois la nuit sur son balcon afin de mieux contempler le ciel, la Lune et les étoiles. Nous avons fait de la Lune une amie qui nous aidait à transmettre nos messages de part et d'autre de l'Atlantique. Certains soirs, quand je sortais pour regarder la Lune dans le ciel, je suis tombé quelques fois sur l'un de mes voisins, Juif orthodoxe, qui me disait que dans leur religion, il y a quelques jours durant le mois où il faut prier en regardant la lune (on ne prie pas la lune, mais on prie en regardant la Lune).

À cause de la pluie, des nuages, de l'humidité de l'air, la Lune n'était pas visible à Montréal depuis plusieurs jours. Or, en rentant d'une course, jeudi soir, j'ai vu que la Lune aperçue dans l'après-midi, pâle et translucide, avait pris une belle couleur dorée lorsque la nuit est tombée. Marchant dans sa direction, je ne pouvais m'empêcher de la regarder, fasciné. J'éprouvais ce sentiment très fort qu'elle avait un message à me transmettre et qu'elle se chargerait du mien pour Alexander. Arrivé devant chez moi, je me suis arrêté durant de très longues minutes pour la contempler, pour lui parler d'Alexander, de nous. J'avais envie de demander à Alexander, s'il m'entendait, de me faire un signe quelconque, mais je n'ai pas osé, sans doute parce que je craignais d'être déçu. Je suis monté chez moi et je me suis tout de suite dirigé vers ma chambre ; la Lune, notre Lune, y était bien visible, de chacune des trois fenêtres. Puis je me suis dirigé vers le salon, j'ai allumé le téléviseur afin de vérifier s'il y aurait une émission susceptible de m'intéresser et, là, j'ai eu le signe que je n'avais pas osé demander.

J'ai immédiatement reconnu Freddie Mercury et le groupe Queen et je ne pouvais plus m'en détacher. J'ai vite compris qu'il s'agissait de la rediffusion d'un concert intitulé « Queen : rock Montréal », enregistré à Montréal en novembre 1981. Alexander n'était pas encore né mais sa marraine s'était mariée quelques mois plus tôt... En quoi la présence de Freddie Mercury était-elle un signe de la part d'Alexander ? C'est une longue histoire, complexe, mais en gros, je dirai que Freddie Mercury a joué un rôle déterminant dans la vie d'Alexander. Le chanteur était un ami de la famille et Alexander a passé énormément de temps chez lui : ensemble, ils faisaient de la musique, ils lisaient de la poésie, ils étudiaient les plantes, les fleurs, les poissons. Alexander n'avait que neuf ans lorsque le chanteur est décédé. Et jamais, jamais, pas une seconde, Alexander n'a oublié tout ce qu'il devait à Freddie ; il en parlait toujours avec tellement de respect et d'admiration ! Régulièrement, Alexander allait se recueillir, non pas sur la tombe car il n'y en a pas, mais dans une chapelle où avait eu lieu le service religieux en 1991. Bref, je pourrais vous en parler longuement mais l'important c'est de savoir que Freddie était l'une des personnes très significatives dans la vie d'Alexander et que, dix-huit ans plus tard, Alexander conservait pour lui un immense respect, beaucoup d'admiration... Freddie Mercury avait énormément de talent, et pas seulement pour la musique ; derrière l'artiste exubérant, il y avait un homme profondément humain et croyant... Alexander a toujours défendu les plus hautes valeurs que Freddie lui avait transmises... Plusieurs fois nous avons écouté ensemble certaines de ses chansons.

« Je suis [...] persuadée qu'Alexander sera toujours là pour vous. Soyez attentif aux détails, je pense qu'il vous fera parfois signe. N'avez-vous pas écrit, aujourd'hui, que le hasard n'existe pas... ? », écrivait l'autre jour ma lectrice discrète.

Or, la présence jeudi soir dans le ciel de notre Lune et la présence au même moment de Freddie Mercury à la télévision alors que j'attendais un signe d'Alexander m'a semblé une éloquente coïncidence.

samedi 25 juillet 2009

Des nouvelles du front - 2

En faisant allusion dans l'article précédent à l'absence des amis, à l'exception de quelques-uns, je ne voulais pas parler des amis rassemblés par la Toile. Je pensais plutôt aux « vrais » amis, ceux qui se croient de meilleurs amis parce que je peux les voir et leur parler directement deux ou trois fois par année, ceux qui sont toujours très sceptiques lorsque je leur parle des amis répartis un peu partout sur la planète et avec qui, grâce à la magie d'Internet, je peux communiquer aussi souvent que je le veux, alors que c'est toujours assez compliqué d'entrer en contact avec ces « vrais » amis. Certains d'entre eux, qui disent que je suis leur meilleur ami, n'ont pas répondu à mes récents messages téléphoniques et électroniques et n'ont pas donné de nouvelles depuis quatre mois déjà. J'ai hâte que le téléphone sonne, de voir leur numéro s'afficher sur mon appareil, afin d'avoir le plaisir de... ne pas répondre.

Je l'ai dit et écrit à plusieurs reprises, la communauté du Web est aussi concrète, aussi « réelle » que celle des amis qui habitent tout près de chez moi et que pourtant je ne vois que deux ou trois fois par année. Je ne dirais sans doute rien si je n'avais senti une certaine forme de mépris chaque fois que j'ai osé parler de ces relations tissées et alimentées par l'intermédiaire d'Internet. Je sais bien que les Québécois, de façon générale, souffrent selon moi d'un grave problème de la personnalité que j'essaierai peut-être de définir un jour, bien que je ne sois ni psychologue ni psychiatre (ça pourrait aider, à condition que le psychiatre parvienne lui-même à se dépêtrer de ses propres problèmes). Ce problème de la personnalité les empêche d'entrer en communication réelle, authentique, avec leurs semblables, d'être capables d'empathie et de présence réelle (à l'authenticité et à la profondeur des véritables relations humaines, ils préfèrent l'abrutissement par la télévision et autres divertissements. Il y a selon moi un grave problème quand leurs maîtres à penser sont de pauvres humoristes dont le quotient intellectuel n'est pas toujours la principale force). Quand ils auront le courage de prendre la décision politique qui s'impose, ils auront un espoir de s'en sortir, mais quand ils auront ce courage, c'est qu'ils auront mûri (et pas seulement pourri) et qu'ils seront déjà sur la voie de la guérison. D'ici là, ils continueront de s'oublier dans les spectacles d'humour ; c'est exactement ce que veulent qu'ils fassent tous les défenseurs du statu quo, les défenseurs du penser en rond qui ont tout intérêt à ce que l'humour domine à la place de l'esprit critique. Les Québécois revendiquent la liberté de pensée, celle de ne penser à rien. Mais ce n'est pas l'objet de ce billet ; j'y reviendrai peut-être un jour.

À l'exception de quelques êtres merveilleux, toujours présents, je reste persuadé que la communauté du Web est plus sensible que la communauté des « concrets » à laquelle j'appartiens (au Québec), qu'elle est vraiment plus présente que l'autre.

J'espère que cette fois-ci Alexander ne lira pas cette page par-dessus mon épaule, car il risque d'en être très triste, même si nous avons abordé cette question ensemble plusieurs fois déjà.

Une personne bien réelle, toujours présente, bien qu'elle habite très loin, dans un autre pays, l'ouest canadien, m'a demandé de proposer le thème de sa prochaine collection de photos. J'ai donc envoyé à Dr. CaSo une photo « qui rappelle quelqu'un que l'on aime » ; j'ai hâte de voir les images qu'elle recevra.

J'aurais pu lui envoyer la photo de bien des objets qui m'entourent dans cette maison, car tout évoque pour moi sa présence, pas seulement les nombreux objets qui viennent de chez lui. Il y a quelques mois, ces petits objets reçus en accompagnaient d'autres, plus importants ; plusieurs de ces petits objets se trouvent sur la porte du réfrigérateur, avec d'autres reçus précédemment.


mardi 7 juillet 2009

Il tomba doucement comme tombe un arbre

Alexander
1982 - 2009

« J'aime la nuit écouter les étoiles. »

« Et aucune grande personne ne comprendra jamais
que ça a tellement d'importance ! »

* L'image et les textes sont tirés du Petit Prince, de Saint-Exupéry.

lundi 25 mai 2009

Le pouvoir des mots

L'Écoute, Henri de Miller
L'image vient d'
ici

Samedi midi, j'écrivais à mon amoureux qu'il m'arrive par moments de faire des listes de mots. Et si j'en parlais samedi dernier, c'est que j'ai repris cette activité au cours des derniers jours. Je m'y adonne entre deux activités plus importantes ou quand j'ai du mal à me concentrer sur autre chose. J'ai souvent, depuis plusieurs années, fait ce genre listes à la plume ou au stylo dans des carnets que je conserve ; plus récemment, je les rédige à l'ordinateur. Qu'il s'agisse du vocabulaire spécialisé touchant des domaines qui m'intéressent ou simplement d'un lexique qui pourrait servir de base à une réflexion sur un sujet précis, comme un maçon qui réunirait ses pierres avant d'entreprendre un ouvrage, mes listes peuvent être courtes ou, au contraire, s'allonger presque indéfiniment. J'aime le papier, j'aime les carnets, les plumes, l'encre de diverses couleurs ; c'est un plaisir pour les sens tout autant que pour l'intellect... Toutefois, puisque, depuis une quinzaine d'années, j'ai pratiquement toujours eu besoin de l'ordinateur, j'ai plutôt tendance à utiliser maintenant le traitement de texte ou un chiffrier pour dresser mes listes ; c'est moins beau, moins sensuel, mais drôlement pratique...

En lui révélant samedi que je m'adonnais ce jour-là à cette activité somme toute banale mais tout de même pas très répandue, je savais qu'il ne me traiterait pas de cinglé. Sa réponse a tout de même été beaucoup plus émouvante que celle que j'aurais pu attendre. Je lui disais, notammement, que chaque mot que j'écrivais, machinalement, sans effort intellectuel, évoquait pour moi une image, un moment de ma vie, un endroit précis, un souvenir, une émotion, un lieu, une ville, un pays, le jour, la nuit, la ville ou la campagne, etc. Le mot « balai », par exemple, pourrait me rappeler qu'il serait temps de nettoyer l'appartement, mais il peut aussi bien me faire penser à la queue des oiseaux, au bout de la queue des chiens ou encore m'entraîner dans les nuages à la suite de Harry Potter. Sans m'attarder à aucun mot en particulier, c'est donc une séquence sans fin d'images qui défilent dans ma tête...

En parlant de listes à mon amoureux, je savais que je serais compris. Depuis qu'il est enfant, ce garçon fait des listes de mots, de phrases qu'il aime, aussi bien en français qu'en anglais. Ses lectures et ses recherches l'ont amené à établir des carnets spécialisés... Je pourrais vous en parler longuement, mais comme il s'agit non pas de mes propres des carnets mais de ceux de mon amoureux, je ne dévoilerai pas ses secrets. Ce qu'il importe de savoir, c'est que je ne suis pas seul à faire des listes, particulièrement des listes de mots. Et les mots auront toujours pour nous une très grande importance car ils ont joué pour chacun de nous et ils continuent de jouer entre nous un rôle immense.

Dimanche soir, en mettant fin à notre longue conversation, mon amoureux a souligné que nous avions parlé de choses tistes. C'est vrai : nous avons évoqué des souvenirs d'enfance et d'adolescence, des souvenirs douloureux, certes, mais nous en avons parlé sans complaisance. Si ces souvenirs sont venus spontanément dans la conversation, c'est qu'il restait en chacun de nous, pour des raisons différentes, des blessures pas tout à fait guéries, des séquelles d'événements douloureux dont nous n'avions pas entièrement fait le deuil. À l'époque où, pour l'un comme pour l'autre, ces événements sont survenus, nous n'avions pas pu en parler assez librement pour apaiser la douleur, pour cicatriser la plaie. Par la suite, un peu pour les mêmes raisons, nous n'avons probablement pas senti de la part des confidents potentiels une capacité d'écoute assez grande. Nous n'avons pas osé dire ce qui nous avait fait mal, gardant secrets depuis tout ce temps l'événement et la douleur qu'il a causé. Il était pourtant important d'en parler et nous l'avons fait simplement dimanche soir, sans avoir l'impression ni l'un ni l'autre d'être en thérapie. Ce qui m'a fait penser que le deuil de ces événements n'avait pas été fait plus tôt car nous n'avions pas su trouver les mots pour en exprimer la douleur ou parce que nous n'avions pas rencontré encore la personne à qui nous pourrions la confier. En somme, la blessure n'avait pas été complètement guérie parce qu'elle n'avait pas été mise en mots.

samedi 25 avril 2009

Saint-Marc


Le lion est l'animal associé à cet évangéliste et au prénom Marc. J'aime que cet animal soit l'un de ceux qui me représentent et qui définissent en partie mon caractère. L'agneau que l'on associe habituellement à mon autre prénom équilibre et adoucit certainement mon caractère. À moins que je ne m'identifie plutôt à l'aigle qui représente saint Jean l'évangéliste. Le mot « aigle » me rappelle toujours une phrase d'un film de Luchino Visconti, Violence et passion, phrase qui m'est revenue l'autre jour au parc en voyant des nuées de jeunes affluer vers le parc comme des nuées de fourmis pendant que j'étais seul sur mon banc, de l'autre côté de la rue : dans ce film, une famille turbulente et scandaleuse reprochait à un vieux professeur d'être trop solitaire parce qu'il vivait entouré de ses tableaux, de ses livres, de ses disques et autres collections, qui étaient sa compagnie habituelle ; celui-ci répondit : « Les corbeaux volent en bande ; l'aigle plane seul dans le ciel ». Avec le film Mort à Venise, Violence et passion est certainement l'un de mes films cultes.


À cause du film Mort à Venise, peut-être, et à tout ce que j'ai pu y associer par la suite, la basilique de Saint-Marc est sans doute l'un des lieux qui me viennent spontanément à l'esprit lorsque je pense au prénom Marc.


Le compositeur britannique Benjamin Britten a écrit un opéra intitulé Death in Venice. Il y a plusieurs années, j'avais assisté-participé à une adaptation théâtrale de cette même nouvelle de Thomas Mann ; cette pièce était magique car tous les spectateurs étaient des clients de l'Hôtel des Bains : assis à des tables sur la terrasse, ils étaient au cœur de l'action, témoins privilégiés du drame qui s'y déroulait.

jeudi 25 décembre 2008

La chevauchée fantastique

Illustration par Nathalie Huybrechts

Cette carte accompagnait un petit cadeau que m'a remis au réveillon la plus jeune de mes sœurs. J'apprécie le cadeau et je trouve cette carte très jolie. De plus, ce que je trouve amusant, c'est qu'elle représente un petit garçon sur un cheval de bois alors que mon amour retrouvait lundi soir dernier le cheval de bois de son enfance. J'aime ces coïncidences qui ne sont pas, selon moi, le fruit du hasard.

J'ai donc mis en ligne ce billet que j'avais commencé lundi soir dernier et que je n'avais pas eu le temps de terminer.

J'ai eu l'agréable surprise de trouver le film « The Homecoming » en plusieurs partie. On trouvera la suite dans cet ordre (du moins je l'espère car je n'ai pas eu le temps de tout réécouter) :

Première partie
Deuxième partie
Troisième partie
Quatrième partie
Cinquième partie
Sixième partie
Septième partie
Huitième partie
Neuvième partie
Dixième partie

mardi 23 décembre 2008

The Homecoming

Photo : Bernard Brault, La Presse, Montréal, 21 décembre 2008

Vous me pardonnerez ce titre anglais : il me trotte dans la tête depuis plusieurs jours comme une ritournelle et je n'arrive pas à m'en défaire. Il me rappelle un vieux film des années 70, que j’ai vu à la télévision, moi, dans les années 80, car il était diffusé à la télévision chaque année durant le temps de Noël.

« The Homecoming » se déroule en Virginie en 1933, durant la grande dépression économique et raconte l’histoire d’une famille nombreuse, les Waltons, vivant sur une ferme dans les montagnes. La veille de Noël, toute la famille attend le retour de John Walton, le père qui, pour faire vivre sa famille, a dû trouver du travail à la ville à environ cinquante milles de chez lui et qui doit rentrer cà la maison pour célébrer Noël avec les siens. En attendant le retour du père, on apprend à connaître les membres de la famille, le caractère et la personnalité de chacun, les valeurs, les habitudes, les traditions familiales, etc. Ce film a donné naissance, dans les années 80, à une série d’émissions, « The Waltons ». Il avait toutefois été précédé en 1963 d'un autre film, que je ne me souviens pas d'avoir vu, « Spencer's Mountain ».

À une certaine époque de ma vie, je regardais religieusement, la nuit, la rediffusion de ces émissions. Chaque épisode était raconté par John Boy Walton, le plus âgé des garçons, qui devait avoir quinze ou seize ans, qui tenait son journal tous les soirs en secret de tous, de ses parents, en particulier. Il rêve d'entreprendre des études universitaires, de devenir écrivain, mais il ne croit pas que sa famille aura les moyens de lui faire réaliser son rêve. Aussi est-il surpris de voir son père lui offrir en cadeau de Noël du papier à écrire... John Boy était un adolescent modèle, étonnamment sage pour son âge. Il était un exemple pour ses frères et sœurs, mais aussi pour les jeunes téléspectateurs. Chaque année, à Noël, je repense à ce film et à cette série télévisée qui m’a tellement fait rêver…


Le monde a bien changé depuis l'époque évoquée par John Boy Walton, même si l'on a l'impression, à lire les journaux ou à écouter les bulletins de nouvelles, qu'il y a un lien entre la situation économique des années 30 et la crise financière actuelle. Ce n'est toutefois pas ce que j'avais en tête en commençant ce billet.

Lundi dernier, je vous le disais dans ce billet, mon amour partait en voiture avec armes et bagages (les inséparables chien et chat, ses boîtes de gâteaux confectionnés pour l'occasion, vêtements, articles de toilette, lecture et tous les objets dont on ne peut se passer durant plus de quelques heures), pour aller passer Noël chez sa grand-mère, à la campagne.

Après un long trajet en voiture, quelque peu ralenti par les conditions hivernales, mon amour est enfin arrivé chez sa grand-mère qui l’attendait.


Pour faire oublier le froid et la fatigue du voyage, sa grand-mère a préparé du thé, des muffins, de la marmelade, qu’ils ont pris ensemble devant le feu qui brûlait dans la grande cheminée de la cuisine, cette cheminée que nous avions déjà évoquée, où je voudrais que l’on puisse s’asseoir un soir d’automne, lui et moi, avec sa grand-mère afin qu’elle nous parle de lui, qu’elle nous raconte des souvenirs, parmi les plus heureux de l’enfance du petit garçon.

En cette fin d’après-midi d’hiver, la nuit déjà tombée, ils ont parlé un peu de tout, du trajet en voiture, du temps, du programme des prochains jours, des invités qui viendront, très nombreux, pour le réveillon et les jours suivants. Mon amour, qui n’aime pas trop ressembler à un pingouin, aura obtenu déjà que la tenue vestimentaire ne soit pas trop rigoureuse. Pour l’occasion, le chien aura tout de même son nœud papillon noir (il est toujours très fier de porter cet ornement vestimentaire dont la couleur varie selon les occasions).


Puis il est monté à sa chambre pour y ranger ses affaires. Un gros bouquet de fleurs avait été posé sur une table. Des guirlandes d’hortensias séchés, confectionnées par les soins de la grand-mère, pendaient du haut de la corniche de la grande armoire, de la cheminée et devant la fenêtre et une couronne était accrochée à la porte. Sur un meuble, un grand compotier de clémentines et des chocolats. Il pourra déposer sur un coin du manteau de la cheminée la jolie sculpture du petit Côme en biscuit de porcelaine qui a fait le voyage avec lui.

Dans un coin de la chambre, le cheval de bois qu’il a si souvent chevauché la nuit, pour le consoler, disait-il, de ne pas être un vrai cheval. Ensemble, ils ont gagné tant de batailles et j’espère qu’ils en gagneront encore d’autres, bien réelles. Les chevaux ont bonne mémoire ; celui-ci ne fait pas exception. Et pour évoquer les belles années qu’ils ont partagées, il a conservé au cou le joli ruban écossais que le petit garçon y avait noué.

Mon amour retrouvera son grand lit à baldaquin. Le chien et le chat auront aussi chacun leur lit, joliment décoré de coussins confortables ; le chat aura droit à une bouillotte enveloppée dans un beau tissu à carreaux.

À la fin de la soirée, quand chacun regagnera sa chambre, mon amour trouvera son lit déjà réchauffé ; il n’aura qu’à s’y glisser avec un livre avec, à portée de main, des chocolats, des fruits, une boisson chaude. Le chien qui a longuement couru dans le parc en arrivant, fou de joie de retrouver les bonnes odeurs de la campagne, ne tardera pas à ronfler et le chat n’aura pas longtemps quitté sa bouillotte.

Quant à mon amour, avant de se plonger un peu dans un livre (il en a toujours plusieurs près de son lit), il m’écrira pour me raconter son arrivée, sa soirée, pour me décrire le décor et l’ambiance de sa chambre afin que je puisse mieux penser à lui dans son univers d'enfant et, même à distance, partager ses rêves.