mardi 31 août 2010

Il y a treize ans, Lady Di...


Il y a treize ans disparaissait la princesse Diana, qui fut sans aucun doute la femme la plus populaire et la plus aimée des dernières décennies, si ce n'est davantage.



J'avais écrit, le 31 août 2008, un long billet pour souligner le onzième anniversaire de sa disparition. En rentrant chez lui, Alexander avait lu cet article et avait laissé trois mots en commentaire : « THANK YOU ALCIB ». Connaissant si bien Alexander, je savais toute l'émotion que contenaient ces trois seuls mots. Nous avions, au cours des mois précédents, parlé ensemble plusieurs fois de celle que l'on surnommait « la princesse du peuple » et « la reine des coeurs ». Nous en parlions, Alexander et moi, car j'avais été très consterné par l'annonce de sa disparition, onze ans plus tôt, et je découvrais tout ce qu'elle représentait pour Alexander... Il l'aimait ((il l'adorait serait plus juste), il l'admirait et elle aura été pour lui, à bien des égards, un exemple à suivre, une influence déterminante même après sa disparition...




Je ne sais pas comment j'ai pu, le 31 août 2009, écrire encore cet article. Dans mon coeur et dans mon esprit, mon Petit Prince et la princesse des coeurs sont si intimement liés que cette date du 31 août est aussi douloureuse à évoquer que l'est devenue en 2009 celle du 7 juillet.



En voyant cette photo des deux jeunes princes partant pour l'école, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Alexander dans les mêmes circonstances, dans une tenue qui pouvait ressembler à celle que portent William et Harry (sauf que, déjà à cet âge, Alexander n'avait plus de mère pour l'embrasser au moment de partir).



Chaque année, à la fin du mois d'août, Alexander se rendait à Paris, à l'entrée du pont de l'Alma, pour se recueillir sur les lieux de l'accident qui avait emporté sa princesse. C'était, pour Alexander, un engagement qu'il avait pris et pour lui un engagement était toujours sacré. Même quand, pour une raison sérieuse, il ne pouvait venir à l'un de nos rendez-vous, il avait l'impression de manquer à sa promesse... L'an dernier, c'est son frère Charles qui s'était rendu à Paris pour respecter l'engagement d'Alexander. Au cours des derniers mois, Jane, la meilleure amie d'Alexander s'était aussi rendue à Paris pour déposer des fleurs près de la flamme à l'entrée du tunnel de l'Alma. Puis, notre ami Alexandre le Gallois, y a déposé aussi des fleurs en mon nom, attention qui m'a profondément touché.

En août 2008, en me remerciant en privé pour l'article que j'avais écrit, Alexander m'avait mentionné qu'il était important que l'on n'oublie jamais tout ce que représentait Lady Di. Je ne me souviens plus si j'ai clairement exprimé alors mon intention (je crois que oui, mais je n'ai pas le courage en ce moment de relire notre correspondance) ; j'ai toutefois senti qu'aussi longtemps que je le pourrais, à la mesure de mes moyens, je serais lié par cet engagement envers Lady Di et envers Alexander.

J'espère, cher Alexander, que parmi toutes les étoiles que tu espérais rejoindre un jour, tu as retrouvé celle de notre princesse.


lundi 30 août 2010

D'étoile à étoile...

« J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ;
des guirlandes de fenêtre à fenêtre ;
des chaînes d'or d'étoile à étoile,
et je danse. »

Ces mots d'Arthur Rimbaud pourraient avoir été écrits par Alexander. Spontanément c'est à lui que j'ai pensé en les retrouvant. Je ne vois personne qui pourrait, mieux qu'Alexander, tendre ces cordes, ces guirlandes, ces chaînes d'or...

Ils me rappellent ces lignes du Petit chose d'Alphonse Daudet qu'Alexander aimait tant, qu'il avait recopiées dans l'un de ses nombreux carnets et qu'il avait tenu à retranscrire pour me les envoyer, sachant que je les aimerais. J'en étais très ému, et je le suis encore autant, car j'y retrouvais, en quelques lignes seulement, tant d'images importantes à Alexander : des cloches, de la musique, des carillons, des clochers, des fenêtres, des larmes, des anges, des ailes secouées...

Le ménage fini, Jacques s'en allait chez son marquis, et je ne le revoyais plus que dans la soirée. Je passais mes journées tout seul, en tête-à-tête avec la Muse ou ce que j'appelais la Muse. Du matin au soir, la fenêtre restait ouverte avec ma table devant, et sur cet établi, du matin au soir j'enfilais des rimes. De temps en temps un pierrot venait boire à ma gouttière ; il me regardait un moment d'un air effronté, puis il allait dire aux autres ce que je faisais, et j'entendais le bruit sec de leurs petites pattes sur les ardoises... J'avais aussi les cloches de Saint-Germain qui me rendaient visite plusieurs fois dans le jour. J'aimais bien quand elles venaient me voir. Elles entraient bruyamment par la fenêtre et remplissaient la chambre de musique. Tantôt des carillons joyeux et fous précipitaient leurs doubles croches, tantôt des glas noirs, lugubres, dont les notes tombaient une à une comme des larmes. Puis j'avais les angélus : l'angélus de midi, un archange aux habits de soleil qui entrait chez moi tout resplendissant de lumière ; l'angélus du soir, un séraphin mélancolique qui descendait dans un rayon de lune et faisait toute la chambre humide en y secouant ses grandes ailes...

jeudi 26 août 2010

Cachez-moi cette fesse...

... que les puritains ne sauraient voir


Voilà un roman qu'Alexander s'empresserait de commander et de dévorer. Ce roman d'Annabel Lyon raconte l'adolescence d'Alexandre le Grand vue par son précepteur, nul autre que le grand Aristote. Voilà bien un philosophe, un précepteur, que l'on ne peut pas taxer de pédérastie, que l'on ne peut pas accuser de « pervertir la jeunesse », du moins pas de son temps.

Ce premier roman a remporté le prestigieux prix Rogers Writers' Trust et était finaliste pour le prix du Gouverneur général du Canada. Il semble très bien accueilli par la critique. On en parle comme d'un roman riche d'érudition et de sensibilité. Il est favorablement reçu chez les libraires... sauf sur les bateaux de la Colombie-Britannique. En effet, la British Columbia Ferry Services inc. refuse de vendre le livre dans les boutiques de ses traversiers reliant les îles au continent, pour la bonne raison que la couverture montre les fesses d'un jeune homme sur un cheval. « Cela pourrait choquer les enfants ! » J'imagine que ces bons parents de la Colombie-Britannique interdiraient à leurs enfant l'entrée dans les musées européens où la nudité est largement exposée, soit sur les tableaux ou en sculpture. B-C Ferry Service inc. consentirait à vendre le livre si l'éditeur acceptait de recouvrir d'un bandeau pudique ces fesses trop offensantes.

La pudibonderie canadienne fait réagir des journaux du monde, notamment The Guardian de Londres.

L'auteur Annabel Lyon, qui vit en Colombie-Britannique, a un site web.

C'est à ce prix...

L'image vient d'ici

Au XVIIIe siècle, Voltaire a écrit le magnifique conte qu'il faut lire et relire encore, Candide où l'optimisme. Il y a toute une analyse à faire de ce conte, qui a souvent été faite et que je n'aborderai pas ici. Mais il y dénonce, entre autres, l'esclavage et ses conditions :

En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? – J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. – Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? – Oui, monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : " Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. " Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible. »


Trois siècles plus tard, les médias nous rappellent tous les jours qu'en bien des endroits sur la Terre, la seule chose qui ait changé, ce sont les moyens plus sophistiqués d'exercer la torture pour mieux exploiter ses semblables.

Au Mexique, par exemple (mais ce n'est pas le seul endroit sur la Terre où cela se produise), la guerre entre les cartels de la drogue a causé environ 28 000 morts depuis 2007. Le Mexique est devenu le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes ; 35 d'entre eux y ont été assassinés. Il s'agit d'un commerce qui rapporte et les criminels n'ont pas l'intention de laisser qui que ce soit ralentir leurs activités. « Le National Drug Intelligence Center – estime que les trafiquants mexicains opérant aux États-Unis génèrent entre 17 et 38 milliards de dollars par an de revenus (entre 13 et 29 milliards d’euros) » révèle Gilles Biassette dans un article très élaboré du journal La Croix (14 avril 2009). Ce sont, pour les États-Unis seulement, des revenus beaucoup plus importants que le budget de leur ministère de la Défense. On se souvient qu'il n'y a pas très longtemps, un groupe de ces criminels a déclaré que si l'État mexicain ne cessait pas ses opérations policières, il abattraient un policier par jour, et ils ont fait la démonstration que ce n'était pas des paroles en l'air. Je ne suis pas un spécialiste de la question et je n'écrirai l'article fouillé qui ferait la lumière sur ce sujet qui ne fera pas couler que de l'encre... L'Europe n'échappera aux tentacules de plus en plus longues et omniprésentes du crime organisé.

Aujourd'hui, nous apprenons la découverte d'un charnier contenant les restes de 72 hommes et femmes victimes de ces activités criminelles. Certains diront que ce sont « juste des immigrants illégaux » (comme on dit que ce sont « juste des chats » pour tenter d'atténuer la gravité des actes de cruauté...) Si la guerre des clans criminels ne se faisait qu'entre eux, je serais peut-être aussi porté à dire que ce sont « juste des criminels » et que s'ils peuvent s'éliminer entre eux, cela fera économiser des milliards de dollars à nos gouvernements. Mais ces gens n'ont aucun scrupule et ne respectent absolument rien, à l'exception de leurs profits faramineux : chaque jour, des innocents sont victimes de leur violence.

Alors, mon voisin, ou le vôtre, votre ami ou votre conjoint, votre collègue ou votre vendeur de fruits et légumes, qui fume son « pétard » chaque soir en rentrant de l'université ou du travail, participe à cette vaste organisation criminelle. C'est à ce prix que que les adeptes de la fumée euphorisante ou de la poudre blanche savourent leur minute d'évasion.

mercredi 25 août 2010

Désespérant !

La cruauté humaine envers les animaux est un gouffre sans fond.



Au réveil, ce matin, je suis tombé sur cette nouvelle : à Coventry, en Angleterre, une femme sera interrogée après avoir jeté dans une poubelle un jeune chat qui n'a été retrouvé que quinze heures plus tard. On trouvera ici des commentaires en anglais et ici un article en français (étrangement, La Presse publie cette nouvelle dans la section « insolite » : si l'on enfermait le chef de pupitre de La Presse dans une cage sans fenêtre durant quinze heures, serait-ce traité uniquement comme une nouvelle insolite ?)

Je voulais écrire ce matin un article à ce sujet. Dr. CaSo m'a devancé et je vous invite à lire chez elle ce qu'elle en dit.


En fin de soirée, hier, je rentrais chez moi à vélo, par une rue passante qui longe le mont Royal, bordée de maisons cossues. Sur la piste cyclable, j'ai vu devant moi deux gros « chats » qui me regardaient venir. J'ai continué ma route en me disant qu'ils ne resteraient pas sur la piste. Quand je suis arrivé près d'eux, ils se sont simplement éloignés sur le gazon à côté de la piste. J'ai pu alors constater que ces deux chats étaient en fait des... ratons-laveurs. J'ai ralenti et je leur ai fait un beau sourire en passant ; une jeune femme qui marchait sur le trottoir a eu le même réflexe : je ne sais pas exactement si son sourire était destiné aux ratons-laveurs ou à moi.

Anniversaire non fleuri

C'est aujourd'hui le deuxième anniversaire de « notre » anniversaire.

Il n'y aura pas de fleurs et sans doute rien d'autre.

Justice !


La violence envers les autres est inacceptable. La violence contre les animaux, qui font généralement confiance aux humains aussi longtemps qu'ils n'ont pas été victimes de leur cruauté, est absolument révoltante.
La condamnation de criminels ne réparent pas le mal qu'ils ont causé mais au moins elle permet au criminel de s'arrêter et de réfléchir à la cruauté de ses actes.
En Alabama, un pitbull de sept ans a obtenu justice. Son tortionnaire a été condamné a neuf ans de prison. Mais après trois ans de pénitencier, celui-ci a demandé une libération conditionnelle qui... lui a été refusée. Bravo ! Je ne sais pas à combien d'années de prison il faut condamner un individu qui arrose d'essence son chien avant d'y mettre le feu... Je suis toujours révolté d'apprendre qu'il y ait encore sur Terre de tels individus...
J'applaudis ici la décision de ce tribunal de l'Alabama qui a refusé d'accorder la libération conditionnelle demandée. Et je ne peux m'empêcher de penser que bon nombre de noirs des années 1950 auraient bien aimé avoir en Alabama les même droits que l'on reconnaît aujourd'hui aux animaux.
Les efforts pour la reconnaissance des droits de tous les êtres vivants ne doivent pas cesser.


Publié le 24 août 2010 à 17h44
Un pitbull témoigne contre son maître qui l'a maltraité



Agence France-Presse
Washington

Le comité des grâces de l'Alabama a refusé mardi la libération conditionnelle de Juan Daniels, 26 ans, condamné à neuf de prison en 2007 pour avoir brûlé et frappé Louis Vuitton, un pitbull de 7 ans, a-t-on appris auprès du comité.

Selon la presse locale, qui publie de nombreuses photos de l'animal aujourd'hui complètement remis, le chien a comparu comme témoin à l'audience.

Juan Daniels pourra procéder à une nouvelle demande de libération conditionnelle en juillet 2012, a précisé le comité des grâces.

Il avait été condamné pour avoir battu son chien avec une pelle puis l'avoir aspergé d'alcool à brûler et mis le feu. Brûlé à 60 %, Louis Vuitton avait dû subir une convalescence de plusieurs mois.


Source : Cyberpresse

dimanche 22 août 2010

Inquiétudes

Lundi dernier, c'était l'anniversaire d'un ami, Michel, qui habite juste au nord de Montréal (ainsi que l'anniversaire d'Erwan, l'ami français avec qui je suis allé quelques fois prendre un verre l'été dernier, alors qu'il était de passage à Montréal). J'avais tenté de joindre Michel au téléphone dimanche dernier, la veille de son anniversaire ; il n'était pas chez lui : je lui ai donc envoyé mes voeux par courrier électronique. Il les a reçus en arrivant au bureau le matin de son anniversaire, et il m'a envoyé un mot pour me remercier. (J'avais aussi envoyé un message à Erwan, qui m'a très gentiment répondu en me donnant de ses nouvelles ; on peux donc affirmer que les voeux d'anniversaire, s'ils sont envoyés par courrier électronique, parviennent aussi vite à destination en France qu'à Montréal).

Comme c'est mon anniversaire neuf jours après le sien, Michel avait décidé vendredi de m'inviter chez lui le lendemain, avec d'autres de ses amis. Vendredi après-midi, pendant que j'étais parti à la bibliothèque, Michel a laissé chez moi un message vocal. Je suis rentré tard et comme mon téléphone ne sonne pratiquement jamais, je n'ai pas vérifié si j'avais des messages.

Ce matin (dimanche), le téléphone m'a réveillé tôt. Comme le répondeur, toujours branché, se met en marche au deuxième coup de sonnerie, je n'ai pas pris la peine de me lever ; je ne veux pas laisser croire qu'on peut m'appeler tôt le matin, surtout le dimanche, pour me parler de la pluie et du beau temps. J'aime me lever tôt justement pour lire ou écrire avant que ne commence l'agitation de ceux qui ne peuvent jamais rester tranquilles ni respecter la paix d'autrui.

En me levant, j'ai pris connaissance des deux messages : celui de vendredi, (dont j'ignorais l'existence) pour m'inviter le lendemain, et celui de ce matin, beaucoup plus sérieux,; Michel se disait inquiet car il n'avait pas eu de mes nouvelles « depuis longtemps » et il aimerait que, si quelqu'un écoutait ce message, on l'appelle pour lui donner de mes nouvelles.

J'ai rappelé plus tard, après avoir pris mon petit déjeuner et lu un moment. Michel n'était plus là (il ne peut pas rester en place). L'ami qui partage la maison avec lui m'a expliqué que Michel était très inquiet. Samedi midi, ils sont venus tous les deux sonner chez moi. J'étais sorti faire des courses mais, même si j'avais été là, n'attendant personne, je n'aurais pas répondu. Ils sont repartis plus inquiets encore. En passant devant un poste de police, ils sont entrés et ont demandé si la police pouvait faire quelque chose... (Heureusement, les policiers ne sont pas venus enfoncer la porte de l'appartement !) On leur a expliqué que si j'avais été victime d'un accident ou d'un malaise, c'est la famille qui aurait été prévenue... De plus en plus inquiet, Michel voulait s'arrêter dans une église pour... allumer un cierge. Avec les amis qui l'accompagnaient, il était déjà en train de composer mon éloge funèbre.

J'écoutais tout cela et je ne savais pas ce que je devais penser. C'est rassurant de savoir que j'ai au moins un ami qui peut s'inquiéter de mon sort (il a déjà été échaudé : il y a quelques années, un ami commun est décédé à Paris et, si nous n'avions pas fait une enquête, nous n'aurions même jamais su qu'il était décédé : la famille n'a pas jugé utile de prévenir les amis). Mais c'est aussi très inquiétant d'apprendre que si l'on ne répond pas immédiatement aux messages d'un ami, on risque de voir arriver chez soi les policiers, les pompiers, les ambulanciers, le serrurier... alors que l'on voudrait simplement boire son thé en paix.



Quand Alexander, après avoir été renversé par une voiture, s'est retrouvé sur une civière à l'urgence de l'hôpital où il travaillait, il était très inquiet : il pensait bien sûr à son chat, à son chien, aux êtres qu'il aimait... J'étais l'un d'eux et, comme il était déjà amoureux, il aurait voulu que je sois là pour le rassurer, le serrer dans mes bras ou, tout au moins, lui tenir la main... Mais si quelques personnes de son entourage connaissaient mon existence et tout l'amour qu'Alexander éprouvait déjà pour moi, personne n'avait mes coordonnées. « Et si j'étais vraiment parti sur la Lune, il n'y aurait même eu personne pour te le dire... », m'a-t-il écrit deux jours plus tard. Je sens encore toute l'angoisse qu'il y avait dans ces mots. C'est vite devenu l'une de mes inquiétudes aussi : s'il arrivait quelque chose à l'un d'entre nous, comment l'autre en serait-il informé ? Quand Alexander a été obligé de s'absenter un peu plus longtemps que prévu, sans pouvoir communiquer avec moi, j'ai d'abord été inquiet puis rassuré de recevoir un message de « docteure Jane » ; nous avions désormais un ange qui assurerait la communication entre nous... De mon côté, j'ai demandé à un ami s'il voudrait bien communiquer avec Alexander s'il m'arrivait quelque chose, puis j'ai donné son nom et ses coordonnées à Alexander.

En lisant ce blogue, deux compatriotes d'Alexander ont vite reconnu le Petit Prince dont je parlais. Alistair a connu Alexander au début de leur adolescence : ils étaient pensionnaires au même collège et puisqu'ils se ressemblaient beaucoup, ils sont assez rapidement devenus amis... Depuis le jour où, « par hasard », il a découvert le blogue (moi, je crois plutôt qu'Alexander l'a guidé), Alistair m'a écrit tous les jours... jusqu'au 10 décembre dernier. Nous avons appris, après Noël, qu'Alistair avait eu un très grave accident le 12 décembre et qu'il était encore aux soins intensifs d'un hôpital de Londres. « Docteure Jane » s'est immédiatement rendue à Londres mais, puisqu'elle n'était pas de la famille officielle, on n'a rien voulu lui dire sauf... un petit détail qui a échappé au personnel médical et qui nous a bouleversés. Dès sa première rencontre avec Alistair, Jane l'avait adopté : Alistair est vraiment comme un petit frère d'Alexander ; c'est ce que j'avais perçu dans sa correspondance... Alistair fait partie de notre petite famille d'êtres chers. Il me manque. Nous avons su, début janvier, que son père est venu le chercher à l'hôpital mais nous sommes depuis sans nouvelle. Je continue de lui écrire, en espérant recevoir bientôt une réponse...

L'autre Britannique, lecteur de ce blogue, n'a pas connu Alexander personnellement ; Alexander ne savait pas qui il est mais lui sait très bien qui est Alexander : il l'a aperçu quelques fois à Londres et il le trouvait très beau, toujours très élégant avec une pointe d'excentricité. Alexandre (c'est son nom. En fait il s'appelle aussi Alexander mais pour ne pas me faire de peine, il signe « Alexandre ») est aussi très digne d'être un ami d'Alexander. C'est aussi un garçon extraordinaire et sa vie est un roman, à la fois merveilleux et tragique. Alexandre m'a écrit vers la fin du mois de juin pour me confirmer qu'il allait subir une opération qui nécessiterait ensuite au moins quelques semaines de convalescence et de réadaptation... Il n'avait pas envie de cette opération et surtout, il n'avait pas envie de se séparer durant tout ce temps de son ami Maurice, un grand chien très doux. Je savais que je n'aurais pas de ses nouvelles durant quelques semaines, car il n'aurait pas accès à Internet ; mais nous arrivons à la fin du mois d'août... Alexandre, vous me manquez. Donnez-moi vite de vos nouvelles.

Ces dernières semaines, d'autres inquiétudes sont venues d'Angleterre, dont je ne connais pas encore toutes les répercussions. L'encens et les bougies occupent tout un coin de mon salon et je demande plusieurs fois par jour que les anges veillent sur tous les membres de notre petite famille...

mercredi 18 août 2010

Un taureau change les règles du jeu

En Espagne, un taureau qui croyait que la corrida était interdite partout a décidé qu'il ne voulait plus jouer les perdants. Il a sauté dans la foule de spectateurs qui étaient venus le voir mis à mort. Plus de trente spectateurs ont failli goûter la médecine généralement imposée au taureau. Un garçon de dix ans était dans un état critique après avoir eu l'estomac perforé. C'est triste pour les blessés : peut-être qu'ils deviendront maintenant des militants pour l'interdiction de ce jeu barbare qu'est la corrida.

Cliquez deux fois sur l'image pour ouvrir la vidéo dans une nouvelle fenêtre afin de pouvoir agrandir l'image.

Cent commanterre

L'hymaje vien dissi

mardi 17 août 2010

Internet et l'amour


Nous le savions déjà, bien sûr...


Plus de chance d'être amoureux avec internet à la maison
Agence France-Presse (Washington)
16 août 2010
| 08 h 59

Les adultes ayant un accès à internet à domicile ont plus de chances d'avoir une relation amoureuse que ceux qui n'en ont pas, révèle une étude publiée lundi aux États-Unis.

Un peu plus de 82% des adultes ayant accès à internet chez eux sont mariés ou en couple, alors que ceux n'ayant pas internet à la maison sont un peu moins de 63% dans cette situation, souligne l'étude présentée à la rencontre annuelle de l'Association américaine de sociologie.

«Nos recherches révèlent que l'accès à internet joue un rôle important pour aider les Américains à trouver leur partenaire amoureux», explique Michael Rosenfeld, professeur de sociologie associé à l'Université de Stanford et auteur principal de l'étude.

Parallèlement, les chercheurs ont découvert qu'internet constitue de plus en plus un lieu de rencontres amoureuses, en particulier pour les couples de même sexe.

«Il est possible que dans les prochaines années, internet supplante les amis comme moyen le plus efficace de faire des rencontres amoureuses, évinçant les amis de la première place pour la première fois depuis le début des années 1940», ajoute M. Rosenfeld.

Parmi les couples qui se rencontrent en ligne, 61% sont de même sexe, précise l'étude.

«Les couples qui se rencontrent en ligne ont de plus grandes probabilités d'être de même sexe et ont un peu plus de probabilités d'être de confession religieuse différente», explique-t-il.

«Internet n'est pas simplement une façon nouvelle et plus efficace de nous faire garder le contact avec notre réseau d'amis. Internet est une nouvelle forme d'intermédiaire social qui peut redessiner le type de partenaires et de relations que nous avons», conclut-il.

L'étude a analysé les données d'une enquête réalisée auprès de 4002 adultes.

dimanche 15 août 2010

Présent

L'image vient d'ici


Si, par leur nature même,
le passé attriste et
le futur inquiète,
il ne reste de
sérénité possible
que dans le présent.


samedi 7 août 2010

« Je n'aurais pas pu dormir... »

Amour


Alexander avait une hantise : celle de la panne d'électricité ou d'internet qui nous priverait de notre principal moyen de communication. Il avait raison d'appréhender la panne car il est arrivé plusieurs fois que des orages entraînent des coupures de courant ou que, pour diverses raisons, le service Internet ne soit disponible.
Il lui est arrivé quelques fois, et même au milieu de la nuit, de sortir pour trouver un café d'où il pourrait m'envoyer un message me disant de ne pas m'inquiéter s'il ne répondait pas rapidement à mes messages parce qu' une interruption de service l'empêchait d'utiliser son ordinateur à la maison. Plusieurs fois, il m'a écrit pour me dire qu'un orage se préparait et que nous ne pourrions peut-être pas nous écrire durant quelques heures.
Bien sûr, il trépignait d'impatience s'il ne pouvait pas communiquer avec moi ni même recevoir mes messages. Mais il craignait surtout que je m'inquiète à son sujet si je ne recevais rien de sa part.
Je connaissais assez bien les horaires, les habitudes et les rituels d'Alexander. Et nous avions entre nous une intuition incroyable pour sentir si quelque chose n'allait pas. Très souvent il m'est arrivé de lui écrire rapidement quelques lignes pour lui demander quelque chose et, avant même que j'aie fini d'écrire mon message, le sien m'attendait. Il m'est arrivé aussi, devant un silence inhabituel, d'envoyer quelques mots à Jane qui, de sa campagne ou de la pièce à côté, selon les circonstances, communiquait avec Alexander et, dans les minutes suivantes, je recevais de Jane ou d'Alexander lui-même l'explication de ce silence...

Il est arrivé plusieurs fois qu'une panne survienne durant nos conversations. La plupart du temps cette interruption ne durait que quelques minutes, qui nous semblaient toutefois une éternité. Quelques fois, la panne durait plus longtemps et, chacun de notre côté, nous attendions impatiemment le retour du service. Le plus cruel, c'était peut-être que la panne de courant survienne au moment où, après deux heures ou plus de conversation, nous allions nous arracher difficilement l'un à l'autre en nous adressant les mots les plus doux accompagnés d'adorables petits lapins roses et autres petits anges chargés d'amour et de baisers...

Je me souviens d'un soir, d'une nuit pour lui, où l'interruption de service s'étirait. Je pouvais lui envoyer un courriel pour lui dire de ne pas s'inquiéter, que j'allais rester devant mon ordinateur un bon moment encore, mais que je voudrais qu'il ne s'impatiente pas à essayer de rétablir la communication, qu'il devrait plutôt sagement aller dormir, je savais cependant qu'il ne pourrait pas lire mon message et qu'il attendrait jusqu'à ce qu'il puisse me rassurer, me dire qu'il ne lui était rien arrivé à lui.

Ce soir-là, cette nuit-là, il avait attendu que le service Internet soit accessible. Il s'était reconnecté à MSN et je n'oublierai jamais ses premiers mots : « Je n'aurais pas pu dormir si je n'avais pas pu te dire encore que je t'aime. »

Et moi, Alexander, crois-tu que je pourrais dormir la nuit si je ne pouvais te dire plus de cent fois par jour que je t'aime. Je ne reçois plus les mots qui me disent ton amour mais, exactement treize mois après ton départ, j'ai la même certitude, cette certitude qui , il y a trois jours à peine, faisait dire à quelqu'un qui a très bien saisi la force de notre amour : « Il n'y a aucun doute au sujet de votre amour réciproque. C'est un amour si pur et si absolu ! Cet amour, je le sens si fort que je ne serais pas étonnée qu'un jour un livre vienne nous le faire partager. »

mardi 3 août 2010

Colette

Photo de Paris-Match annonçant
le décès de Colette le 3 août 1954


Il y a près d'un mois, après la commémoration du premier anniversaire du départ d'Alexander, notre amie Jane s'est sauvée à Paris avec l'intention de faire le pèlerinage que faisait Alexander au moins une fois par année, au mois d'août : le pont de l'Alma, les Invalides pour le tombeau de l'Aiglon, puis le cimetière du Père-Lachaise pour se recueillir sur les tombes d'Oscar, de Colette et de Frédéric Chopin. Je constate que je n'a pas parlé souvent, dans ces pages, d'Oscar Wilde (que les vrais amis appellent Oscar) ; Alexander et moi parlions souvent de lui pourtant. Je crois n'avoir jamais parlé non plus de Chopin et pourtant Alexander jouait merveilleusement sa musique (je me souviens d'un jour d'hiver où, durant une panne d'électricité, Alexander avait joué du piano pour divertir sa grand-mère et ses invités). J'ai toutefois évoqué Colette à quelques reprises.
Aujourd'hui, en cherchant quelque chose sur Internet (je ne me souviens plus ce que c'était mais cela n'avait aucun rapport avec Colette), je suis tombé sur une page du cimetière du Père Lachaise, justement la page consacrée à Colette. Comme je crois qu'il n'y a pas de hasard, je pense qu'un ange a voulu me rappeler que c'était, ce 3 août, l'anniversaire du décès de notre Colette.