mercredi 31 décembre 2014

Bonne année 2015



Tous mes vœux les plus cordiaux
à l'occasion de cette nouvelle année.

Que 2015 se déroule dans la paix
dans l'amour, la joie,
sous le signe de la santé.

Osez les plus beaux rêves !
Réalisez-en au moins un !

Bonne année !
  

mercredi 24 décembre 2014

Joyeux Noël


Joyeux Noël
et
Joyeuses Fêtes
à tous !

lundi 22 décembre 2014

Le 22 décembre 2008 - il y a exactement six ans - Alexander prenait la route pour se rendre chez sa grand-mère, dans la région de Cumbria, de Lakes District, au nord de l'Angleterre, pour y fêter Noël avec une partie de sa famille. Je me souviens de ce jour comme si c'était hier ; je me souviens des moindres détails de notre conversation de ce matin-là, comme je me souviens pratiquement de chaque instant de cette journée, des messages échangés avec notre meilleure amie qui s'inquiétait parce qu'Alexander ne répondait pas à son téléphone mobile, pas plus que le chauffeur ne répondait au téléphone de la voiture (Alexander, qui n'avait sans doute pas beaucoup dormi de la nuit, avait fermé la sonnerie de son téléphone et demandé au chauffeur de faire de même).

Après que la voiture eut quitté l'immeuble qu'Alexander habitait à Londres, le gardien avait téléphoné à notre amie, au nord-est de l'Angleterre, pour l'aviser que la voiture venait de partir, mais qu'un peu plus tôt, Alexander avait eu un petit accident... Jane s'en était inquiétée et avait voulu savoir ce qu'Alexander m'en avait dit. Il ne m'en avait pas dit grand-chose ; il avait sans doute voulu m'en parler mais, pensant qu'il s'était simplement levé en retard, je n'avais pas posé de question... Inutile de dire que nous étions tous soulagés quand, après quelques heures de route, Alexander était arrivé chez sa grand-mère ; celle-ci avait fait préparer du thé et un léger goûter qu'elle allait partager avec Alexander. Après quoi, me disait Jane qui venait de parler au téléphone à la grand-mère, Alexander allait m'écrire pour me dire qu'il était bien arrivé, me décrire sa chambre si bien aménagée pour lui, son chat Harry et son inséparable ami Alexander Bull.

Alexander était heureux de retrouver sa grand-mère, de l'aider dans ses derniers préparatifs pour la grande réception du réveillon... Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il avait l'intuition, dont il ne voulait pas vraiment parler, que ce serait le dernier Noël qu'ils allaient passer ensemble. Il m'avait pourtant dit : « L'an prochain, tu ne seras pas seul ; tu seras avec moi dans ma famille. » Mais, dans les jours suivants, je sentais qu'il était encore plus attentif à tout ce qui l'entourait : la couleur du ciel dans la campagne anglaise, la forme et le mouvement des nuages, la danse des flocons de neige dans l'air froid... Il avait pris une voiture, chez sa grand-mère, une grosse voiture qui tient bien la route et, avec son ami Alexander Bull, il était parti explorer la campagne des environs. Il avait roulé longtemps, comme il l'avait fait à moto quelques mois plus tôt, puis il s'était arrêté dans le vieux pub d'un petit village où il avait pris du thé et du pain d'épices, et il s'était joint aux gens du coin qui, la bonne bière aidant, chantaient en chœur de vieilles chansons anglaises... Même Alexander Bull, qui ne voulait rien manquer, chantait avec eux... Puis il s'était installé au vieux piano et avait joué quelques airs avant de reprendre la route.

Il était rentré fatigué mais assez content de cette longue randonnée dans la campagne anglaise sous la neige. Il avait repris du thé et quelques bonnes choses puis il était monté à sa chambre d'où il m'avait écrit avant de se mettre au lit sans attendre le dîner... (Alexander Bull était monté avec lui mais, dès qu'il a senti les bonnes odeurs de la cuisine, il était redescendu pour surveiller la préparation du dîner). Je ne sais pourquoi, mais j'avais aussi l'impression qu'Alexander savourait chacun de ces moments comme s'ils n'allaient pas revenir, comme s'il sentait qu'il ne serait plus là pour les revivre au Noël suivant...

Tout cela est bien gravé dans ma mémoire, et surtout dans mon cœur. Ces images, ces mots, ne me quittent jamais, mais ils sont plus douloureux encore durant ces jours qui précèdent Noël, et plus particulièrement en ce 22 décembre... Quand donc les oublierai-je ? Jamais ! C'est un « jamais » tout relatif, qui ne concerne que moi, bien sûr. Mais tant que je vivrai, ce passé sera présent, et jusqu'à mon dernier souffle Alexander sera vivant.

mercredi 17 décembre 2014

Let me be your Teddy Bear ou...

l'ourson en soi
 
Texte à venir

Let me be your Teddy Bear

samedi 6 décembre 2014

Désespérance

Dans les mois qui ont précédé son départ (je pourrais pratiquement, par cœur ou de mémoire, donner la date et l'heure de cette conversation), Alexander me disait qu'autour de lui la lumière n'était plus la même : les gens qui circulaient autour de lui, les maisons, les rues, les monuments, étaient les mêmes que la veille, mais l'éclairage en était différent, et il ne semblait plus reconnaître les liens familiers, affectueux, que la veille encore il entretenait avec eux.

J'étais attentif à ce qu'il me disait, mais bien plus encore aux émotions qui accompagnaient ces mots ; il n'avait pas besoin de me faire un dessin. J'avais d'autant plus de mal à trouver les mots justes que j'étais moi-même ébranlé par cette perception nouvelle qu'il exprimait, et surtout par ce qu'il pouvait ressentir. J'avais mal, mais je ne voulais pas le lui laisser sentir ; ce qui était pratiquement impossible, car Alexander devinait, sentait, ressentait tout ce que je pouvais penser ou ressentir. Un jour que j'étais angoissé et que je l'avais écrit à notre amie, « docteur Jane », elle m'avait immédiatement répondu : « Non, Alcib, je vous en prie, ne soyez pas angoissé, car Alexander le sentira. Imprégnez-vous de son amour pour vous ; exprimez-lui tout l'amour que vous avez pour lui mais, je vous en prie, ne soyez pas angoissé ».

Ai-je su trouver les mots, ce jour-là, pour le rassurer ? Je n'en sais rien. Peut-être pas si je ressens aujourd'hui encore toute la douleur de cette conversation. Je crois tout de même avoir réussi à l'apaiser en l'assurant que, moi, je n'avais pas changé, que j'étais là, avec lui, et que j'y serais encore le lendemain, les jours, les mois suivants, pour toujours, et que ni les nuages, ni les orages, ni quoi que ce soit, n'empêcheraient mon amour pour lui de grandir jour après jour.

J'ai aussi l'impression, ces jours-ci, que la lumière a changé, que l'éclairage sur les gens et sur les choses qui m'entourent, et sur tout ce qui compose ma vie intérieure, n'est plus le même. Et je ne sais à qui le dire, sinon à ce carnet que j'écris peut-être sur le sable du désert... Si au moins j'avais l'espoir d'y rencontrer un aviateur tombé du ciel sur son lourd engin, conversant avec un Petit Prince venu d'une autre étoile !


Mon amie Danielle, à qui je pouvais tout dire et qui, toujours, savait me faire sourire en parlant d'une certaine astéroïde, dans le voisinage de la B 612 ou Bésixdouze , est elle-même en route vers son étoile dans le ciel. J'espère que le voyage ne sera pas trop long ni trop difficile. Une autre amie merveilleuse, qui a connu son lot de difficultés ces deux ou trois dernières années, ne répond pas à mes demandes de ses nouvelles. Le silence en a enrobé un certain nombre d'autres, et ce n'est certes pas moi qui suis en droit de le leur reprocher.

Ces dernières semaines, de sérieuses inquiétudes ont monopolisé mon attention. Certaines conversations, certaines consultations, m'ont depuis partiellement rassuré. Certaines choses ont changé qui me forcent à modifier des habitudes de vie et, en soi, ce n'est pas réjouissant. L'automne tire à sa fin ; l'hiver est déjà à nos portes, mais ce n'est pas ce qui me préoccupe. Au delà des saisons, des températures plus froides et des périodes d'ensoleillement, quelque chose a changé en moi. Je ne reconnais plus avec ce qui m'entoure les liens familiers ; je ne me reconnais plus vraiment moi-même.

Après des semaines de stress, voici le temps de la détresse... Pourtant, la vie continue, comme si je n'y étais pas, et comme l'écrivait André Gide, « je reste seul sur la banqueroute de ma désespérance. »