lundi 30 mars 2009

30 secondes... en mars

Il y a quelques jours, Béo m'a invité à répondre à ce questionnaire. Je m'étais engagé à le faire ; il me semblait n'avoir rien à dire sur sur ces questions posées, mais en y pensant 30 secondes, il y a toujours quelque chose à dire mais il m'aura fallu un peu plus de temps.

Si tu pouvais partir n'importe où en avion, tout de suite, où irais-tu ? (3 choix possibles)
D’abord en Angleterre : Londres, la région de Cumbria, la région de Norfolk, Stonehenge ; et, pourquoi ne pas faire un saut en Écosse, visiter les châteaux hantés, le Loch Ness, et un saut en Irlande et au pays de Galles.
Ensuite, la Grèce : Athènes, quelques îles, le Péloponnèse et, évidemment, Pella. Bien entendu, tout cela a du sens à condition que je ne parte pas seul.
Finalement, après avoir vu tout cela, j’aurais sûrement de nouvelles idées pour les destinations suivantes. Mais ce pourrait être Paris, d’où je pourrais partir à la découverte de régions que je ne connais pas, et aller voir des amis. Cela dépendrait de mon amoureux, car c’est d’abord à lui que je pense.

Hammam ou sauna ?
S’il faut choisir, je choisirais le sauna, à vapeur sèche, au bain de vapeur. Cependant, j’ai été membre durant un certain temps d’un centre où je pouvais, après le gymnase, passer à la piscine, au bain à remous, au bain de vapeur, au sauna, tout cela entrecoupé de douches, bien entendu.
Je cherche un endroit semblable qui ne sera trop encombrés de tristes individus qui n’aiment rien de plus au monde que leur propre corps.

Aliments détestés ?
Je ne vois pas. J’aime tout ce qui est bon, tout ce qui se mange. Si ce n’est pas bon, c’est peut-être parce qu’on n’a pas su l’apprêter.
C’est plutôt par principe que j’éviterais de manger certains aliments, comme de la viande, et tout particulièrement la viande de certains animaux.

La dernière personne que tu as eue au téléphone ?
Je suis content de rédiger ce billet à ce moment-ci, car la dernière personne à qui j’ai parlé ce soir est ma merveilleuse amie Pierrette qui, malheureusement, a eu un grave accident il y a quelques jours. Elle s’en tire mieux que l’on pensait. Je lui apporterai des fleurs mercredi.

Ta couleur préférée ?
Oh, ça dépend pour quoi. Le noir pour bien des objets et des vêtements, de même que le gris foncé. Le rouge pour certains objets, parfois. Le rose, pour des fleurs, des nappes, de la papeterie ; j’ai souvent eu aussi des chemises roses et je rêve depuis longtemps d’intégrer du rose dans une pièce. En décoration, le choix est vaste. Ce que je n’aime pas, ce sont plutôt les contrastes violents.

Dors-tu avec une peluche ?
Oui. J’ai eu, durant plusieurs années, un bel ourson couleur caramel. L’été dernier, un magnifique petit lapin rose aux grandes oreilles tombantes est arrivé et, depuis, il dort avec moi ; quelques mois plus tard, un petit bulldog est venu lui tenir compagnie et à moi par conséquent.


À 60 ans, le prince Charles, futur roi d’Angleterre, du Royaume-Uni, dort toujours avec l’ourson de son enfance, l’emportant partout où il va dormir. J’en connais d’autres qui ne dormiraient jamais, chez eux ou ailleurs, sans leur animal ou leur personnage préféré, en peluche ou en chiffon.

Tes blogues que tu lis chaque jour ?
Depuis quelques mois, je lis moins régulièrement les blogues que j’avais l’habitude de lire et je dois dire que je n’en découvre pas de nouveaux non plus. Je reste toutefois fidèle à quelques-uns de la liste de droite (que je devrais toutefois mettre à jour).

Peux-tu toucher ton nez avec ta langue ?
Je n’en vois vraiment pas l’intérêt. Je préfère mille fois mieux utiliser ma langue pour toucher quelqu’un d’autre, et pas n’importe qui, bien entendu.

Qu'as-tu envie de changer dans ton appartement ?
Tout, ou presque. J’aimerais bien pouvoir recommencer à neuf, n’emportant que des livres, des carnets, quelques objets qui ont une valeur sentimentale (comme mes petites théières, par exemple), et le contenu de mon ordinateur. Je ne tiens pas particulièrement à l’ordinateur lui-même.
En attendant, il faudrait un peu plus de rangement et la peinture aurait besoin d’être rafraîchie. J’en profiterais pour aménager un petit coin pour manger ou prendre le thé en tête-à-tête…

Quel est ton deuxième prénom ?
J’ai deux prénoms, avec un trait d’union. Je n’ai donc qu’un seul prénom, composé. Sans Joseph, ni rien d’autre. Mon amoureux, lui, en a toute une série, et je les aime.

Et ton surnom ?
J’ai toujours détesté les surnoms. Le jour où je me suis abonné à Internet, le 5 août 2000, j’ai eu besoin d’un pseudonyme : Alcib existe depuis cette date. Des amis, français pour la majorité, qui connaissent l’existence de mon pseudo m’appellent parfois Alcibounet.

Ta série TV favorite ?
Aucune. Je ne regarde pas les séries et presque pas la télévision. Je devrais avoir le courage de ne jamais l’ouvrir et prendre plutôt un livre ou encore des carnets pour écrire. Depuis quelques mois, la correspondance occupe une bonne partie de mon temps.

Le dernier film que tu as vu au cinéma ?
Au cinéma, en salle ? Ça remonte loin. Je crois que c’était « Souvenirs de Brokeback Mountain » ou, si l’on est en France, « Le Secret de Brokeback Mountain ».

Ta brasserie préférée à Paris ?
En ce moment, je rêve plutôt de pubs, à Londres ou dans les petits villages où les gens, jeunes et vieux, et même les chiens, chantent l’après-midi.

Sais-tu changer un pneu de vélo ?
Probablement, mais je préfère payer quelqu’un pour le faire.

En boucle dans ton iPod actuellement ?
Je n'ai pas de lecteur mp3, sauf' sur mes ordinateurs. Depuis quelques mois, je n’écoute que la radio sur Internet : BBC – Radio 3.

Café ou thé ?
Le thé, depuis très longtemps. Le café, le matin, me donne envie de déménager des meubles ; il est un stimulant musculaire. Comme je préfère travailler avec ma tête, le matin surtout, je bois du thé. L’an dernier encore, il m’arrivait de prendre du café l’après-midi quand j’allais lire ou écrire à l’extérieur. Maintenant, c’est un litre de thé noir le matin, genre English Breakfast, et l’après-midi, avec mon amoureux, du thé vert ; je ne bois peut-être un café qu’une fois par deux mois.

Crois-tu au « miracle » des crèmes amincissantes ?
Je crois aux miracles, mais pas forcément à celui-là. Ces marchands de crèmes et d’illusions ne feront sûrement pas d’argent avec moi.

Pour perdre à coup sûr 5 à 6 kg sans privation, tu fais quoi ?
Je bouge ; ainsi je ne me prive pas ; au contraire, j’ajoute un plaisir à ma vie.

Comment choisis-tu tes lectures ?
Je lis beaucoup moins qu’il y a quelques années. Mon amoureux, lui, lit énormément. J’ai souvent l’impression que ce sont plutôt les lectures qui me choisissent. Et il y a les affinités électives, les amis de nos lectures deviennent parfois des amis.

Tes bonbons préférés quand tu étais petit ?
Quand j’étais enfant, je me souviens que ma mère achetait pour Noël de grandes quantités de bonbons, pour faire plaisir aux enfants, bien sûr, mais durant la période des fêtes, il me semble qu’il y avait partout des plats de bonbons, comme de petits bouquets de fleurs. C’étaient des bonbons durs, aux couleurs vives et variées ; j’aimais beaucoup les rouges, mais il fallait au moins goûter à toutes les couleurs.

Puis il y avait aussi des réglisses. Je ne me souviens pas de la marque, mais ils ressemblaient à ceux-ci.


Depuis un an, j'adore ceux-ci :


Ton meilleur souvenir de rentrée scolaire ?
Je n’ai pas de souvenir particulièrement heureux de la rentrée ; c’était toujours un moment un peu difficile. Timide et solitaire, j’appréhendais toujours l’accueil que j’allais recevoir. J’aimais les heures de classe, un peu moins les récréations. Avant la rentrée scolaire, il y avait l’achat des vêtements pour la nouvelle année scolaire ; ces semaines qui précédaient la rentrée étaient plus excitantes que la rentrée elle-même car j’aimais me sentir bien habillé.

Ta grand-mère comptait-elle beaucoup pour toi ?
J’aurais aimé, oui, mais ma grand-mère était déjà très âgée quand j’étais enfant. Je parle bien sûr de ma grand-mère maternelle ; mon père n’a pas lui-même connu sa mère. Je n’ai pas bien connu ma seule grand-mère, et elle avait un trop grand nombre de petits enfants pour les connaître vraiment. Je compense en aimant les grands-mères des autres, comme celle de mon amoureux, par exemple, que je ne connais encore qu'à travers lui.

Que préfères-tu dans ton travail actuel ?
La liberté et la créativité.

Comment s'appelle ton chien?
Je n’ai pour l’instant, chez moi, qu’un chien en peluche. J’aime celui de mon amoureux, qui porte le même nom que lui. Ce que je voudrais faire, bientôt, c’est d’aller avec mon amoureux chercher un chien chez un éleveur afin qu’il soit notre chien, même si c’est moi qui devais m’en occuper le plus souvent. En Amérique du Nord, les chiens de race ne portent pas, comme en Europe, un nom qui commence par la lettre de l’année ; tous les noms sont possibles. J'aime toutefois l'idée que chaque année le nom du chien doive commencer par la même lettre ; en sachant son nom, on sait son âge (je ne suis pas sûr que les humains aimeraient qu'il en soit ainsi pour eux).

As-tu le mal de mer ?
Le vrai mal de mer, je ne sais pas. J’ai le vertige des hauteurs. Même au cinéma ou à la télévision, je dois parfois fermer les yeux devant certaines scènes.

Où aimerais-tu prendre ta retraite ?
J’espère ne jamais prendre de retraite. Mais j’aimerais pouvoir vivre une partie de l’année au Québec et une partie en Europe, ou vice-versa.

Si tu pouvais changer de job, là tout de suite, que ferais-tu ?
Vivre de mes droits d’auteur.

Dans quelle ville irais-tu vivre et travailler pendant une année ou plus si l'occasion t'était offerte ?
L’idée de travailler pour les autres ne m’intéresse pas trop. J’aimerais pouvoir travailler n’importe où, là où¸ ça me tente, à l’hôtel, à la campagne, à la montagne, au bord de la mer, jamais loin de mon amoureux.

Comme je ne sais pas trop qui a fait ou pas cet exercice, j’invite quiconque veut jour le jeu à indiquer en commentaire lorsque ce sera fait, avec un lien vers le blogue où il publié.


samedi 28 mars 2009

Un Académicien près de chez moi


En évoquant, en août 2007, le café du coin, près de chez moi, où j'avais pris l'habitude d'aller lire chaque soir, puis, un peu plus tard, d'aller écrire l'après-midi, j'avais mentionné que dans ce café je rencontrais des écrivains, des connus, des moins connus. Parmi eux, j'ai vu un soir François Weyergans. J'ai regretté de ne pas être allé lui parler, lui demander, par exemple, ce qu'il venait chercher à Montréal (même si je peux très bien me faire une idée sur ce qui fait voyager un écrivain).

Ce jeudi 26 mars, François Weyergans est devenu membre de l'Académie française ; il a été élu au 3e tour au fauteuil de l'écrivain Maurice Rheims avec 12 voix sur 24 votants, contre 6 à Didier Van Cauwelaert, 2 à François Taillandier, 2 à Catherine Hermary-Vieille, 1 à Renaud Camus et un bulletin blanc.

À voir l'état actuel de ce café, qui ressemble à peu près à l'Irak en ce moment, on ne serait pas porté à croire que c'est un repère d'Académiciens.

vendredi 27 mars 2009

Criminels - 3 : sinistres crapules

« Ce sont tous de sinistres crapules
quand ce ne sont pas tout simplement
de sombres idiots. »
Marcel Proust, Le Côté de Guermantes

Il y a quelques jours, ici et ici, je parlais de colère ; colère contre la déclaration irresponsable (et criminelle) de Benoît XVI, contre les gens qui ne surveillent pas leurs chiens qui risquent de se faire écraser, contre les automobilistes qui ne ralentissent pas lorsqu'il y a un jeune chien fou au milieu de la rue (négligence criminelle dans les deux cas)... Chaque jour, depuis l'été dernier, je vais faire une promenade au parc Jeanne-Mance et, pratiquement tous les jours, je m'arrête un moment le long de l'avenue du Parc, face au monument que l'on voit sur la photo ci-dessous ; il y a là quelques bancs où j'aime me chauffer au soleil en attendant que la neige soit fondue dans le parc et que le sol soit sec. J'aime parfois y prendre des photos, quand la lumière est belle ou quand les nuages changent rapidement. Je disais, samedi dernier, que j'aurais voulu prendre des photos à cet endroit mais que quelque chose m'en empêchait et que je dirais pourquoi. Voilà pourquoi.

Photo : Patrick Sansfaçon, La Presse

Depuis quelques mois, même en plein hiver quand il fait moins 30 degrés Celsius, même quand la tempête est si mauvaise que personne n'ose sortir, il y a à cet endroit une bande de revendeurs de « café », une bande de sombres crapules qui abordent ouvertement à peu près toutes les personnes qui passent par là, qui se rendent au parc ou qui en reviennent, ainsi que toutes les personnes qui descendent de l'autobus à cet arrêt pour traverser le parc du côté Est et rentrer chez eux.

Combien de fois me suis-je fait aborder par l'un d'eux pour savoir si j'allais bien ! Combien de fois les ai-je vus aborder des jeunes de douze ou treize ans ! Il m'est arrivé de voir, justement, certains de ces garçons de douze ou treize ans fumer ces substances tout près de là. En restant assis là, au soleil, j'en vois de toutes les couleurs. Des employés de bureaux, d'honorables maris et pères de famille aussi sans doute, d'autres canailles, sangsues, forbans et autres voyous, qui viennent chercher là leurs doses de « café ». Les transactions se font ouvertement, à la vue de tous, aussi bien des enfants et des adolescents que de leurs parents.

À quelqu'un qui m'approchait, j'ai simplement répondu, l'autre jour : « Comment ? Vous n'êtes pas encore en prison ? » Il a eu la présence d'esprit de me répondre qu'il m'attendait, qu'il voulait y aller avec moi. J'ai eu la présence d'esprit de continuer mon chemin sans m'arrêter, sans me retourner, alors qu'il insistait pour me parler. Je n'ai que mépris pour cette faune parasitaire, où qu'elle soit ; je sais qu'elle existe même si je ne la vois pas.

Qu'ils s'entretuent, au fond, ça ne me dérangerait pas trop si j'étais certain qu'ils ne causeront pas au passage d'innocentes victimes lors de leurs exercices d'extermination mutuelle. Hélas, il y a toujours d'innocentes victimes, à commencer par ceux qu'ils entraînent dans leur déchéance, les jeunes, psrfois des enfants, qu'ils initient à la consommation afin d'augmenter leurs ventes et de recruter des revendeurs. Parmi leurs victimes, il y a les membres de leur famille et de leur entourage. Et il y a la violence. J'ai vu récemmentà la télévision un reportage sur le trafic de la drogue au Mexique, je crois. Ces trafiquants, de grande ou de petite envergure ont déclaré la guerre à la police et, pour qu'on les laisse exercer tranquillement leur commerce, n'hésitent pas à abattre froidement un policier par jour, même si ce policier n'était pas précisément en train de combattre cette misérable vermine. Ces criminels font la loi dans certaines régions du Mexique, et ailleurs bien sûr. Dans pratiquement toutes les grandes villes, et plus particulièrement dans certains quartiers, grouillent ces bandes de puantes vermines.

J'éprouve un souverain mépris pour cette racaille qui menace sans scrupule la santé, la vie, la sécurité des individus et des sociétés où elle s'installe. Je suis en faveur de tous les moyens nécessaires pour éradiquer la vermine. Et je n'ai absolument aucune sympathie pour quiconque participe à leur commerce, pour le consommateur, quel qu'il soit. Car le consommateur de ces substances interdites ne fait pas que jouer un mauvais tour aux policier en achetant et fumant ces substances sans se faire prendre ; bien plus que cela, il se fait le complice de ces trafiquants, de ces sinistres individus qui, un jour peut-être, n'hésiteront pas à tuer son frère, sa soeur, ses parents, pour continuer son commerce lucratif. Au risque de perdre quelques amis (j'ignore lesquels, exactement), je le répète : à mes yeux, aux yeux de la société, tout consommateur se fait le complice de tous les meurtres, de tous les drames qui, au nom de l'une ou l'autre de ces substances, se produisent chaque jour dans le Monde.

Ces dernières semaines, donc, je n'osais plus prendre de photos lorsque j'étais au parc, car cette sombre vermine me tournait autour et je ne voulais pas qu'ils pensent que je les prenais, eux , en photos. Je sais qu'il y a des gens susceptibles (il m'est arrivé de me faire attaquer violemment par quelqu'un qui traversait la rue au moment où j'allais prendre une photo ; il était hors de mon champ de vision et je ne vois pas comment j'aurais pu, même en le voulant, le prendre en photo ; malgré tout, il était persuadé que c'était lui que j'avais photographié). Des détraqués, il y en a partout. Et dans la vingtaine de crapules qui me tournaient autour, la très grande majorité devait avoir un quotient intellectuel de 18, avec deux neurones fonctionnels. L'individu que l'on voit sur la photo ci-dessus, photo prise hier, jeudi, est l'un des moins inquiétants.

Il y a quelques jours, alors que j'étais assis sur l'un des bancs, un individu plus dangereux est arrivé. Crâne râsé, peau olivâtre, lunettes miroirs, élégamment vêtu (comme un truand d'un plus haut niveau), le manteau ouvert flottant au vent comme une grand cape. Il a dû s'inspirer de l'un des personnages les plus inquiétants du film Diva, ou de toute autre série télévisée où la violence est le personnage principal et où le sang coule comme au Québec le sirop d'érable au printemps. Dès qu'il m'a vu, il a enlevé ses lunettes, m'a regardé longuement et, en continuant sa route, s'est retourné deux ou trois fois en me jetant des regards menaçants. Il s'est approché de quelques-uns des parasites qui traînaient là ; ils ont échangé quelque chose, de manière plus discrète que d'habitude. Voyant que je ne me gênais pas pour les regarder, ils se sont éloignés tous ensemble pour aller continuer la conversation à l'écart.

Plusieurs fois j'ai parlé aux policiers qui souvent venaient prendre là leur café. Ils étaient très conscients de ce qui se passait sous leurs yeux. N'ayant aucune confiance en leur intervention, j'avais l'intention d'écrire au maire de Montréal et aux conseillers des quartiers environnants. Je n'ai pas eu le temps de le faire. Or, aujourd'hui, j'apprends que les policiers ont arrêté hier sept individus (hier et avant-hier, je n'ai pas eu le temps d'aller par là faire ma promenade). La photo ci-dessus a été prise hier et montre justement l'une des arrestations. Aujourd'hui, je trouvais que l'endroit était plus tranquille (je ne savais pas encore qu'il y avait eu des arrestations), mais il y avait tout de même une dizaine de ces charognards qui ne semblaient pas du tout intimidés par ce qui s'était passé hier. Je me demande même si, parmi eux, il n'y avait pas l'individu que l'on voit sur la photo. Ils attendent que la neige soit complètement fondue autour du monument ; alors reviendront les joueurs et les amateurs de tams-tams et, avec eux, toute une autre faune de parasites de toutes sortes, y compris les revendeurs qui pourront, fondus dans la foule des honnêtes et des moins honnêtes gens, au nez et sous leur regard protecteur de quelques dizaines de policiers, exercer tranquillement leur petit commerce.



mercredi 25 mars 2009

Son meilleur ami

Le type de relation qu'entretiennent les gens avec leur chien serait un intéressant sujet d'enquête, il me semble, à condition, bien sûr, que tous y participent avec le plus de franchise possible. Je n'entreprendrai pas moi-même ce type d'enquête, mais je serais curieux de prendre connaissance des résultats. Que ce soit au parc où je vais tous les jours faire ma promenade ou dans la rue où je rencontre les maîtres et les maîtresses avec leur chien en laisse, je suis toujours curieux d'évaluer rapidement le type de complicité qui existe entre l'humain et son animal.

Il y a dans mon immeuble un homme qui vit seul avec son chien. Il a déjà été marié, il a un grand fils qu'on ne croise plus dans les couloirs, mais il est très sociable et reçoit de nombreux visiteurs. J'ai vu ce chien arriver dans l'immeuble il y a trois ou quatre ans ; petit bâtard vif, très gentil, il a toujours envie d'un câlin. Depuis quelques mois, il a pris beaucoup de poids. Je l'observe parfois sur le trottoir avec son maître ; le chien aurait envie de courir, de jouer, mais son maître est paresseux. Sortir son chien semble être pour lui une corvée. Parfois l'une des voisines propose d'aller jouer au parc avec le chien ; pour ce dernier, c'est une vraie fête.

L'autre jour, je regardais une femme sur le trottoir d'une rue très passante avec ses deux chiens en laisse. Ceux-ci essayaient de faire leurs besoins dans un petit carré de verdure à moitié couvert de neige. Pendant ce temps-là, leur maîtresse était au téléphone. Elle n'avait pas du tout l'air d'une femme d'affaires ou de quelqu'un dont les responsabilités exigent qu'elle ne s'éloigne pas trop du téléphone. Elle donnait plutôt l'impression d'avoir dû quitter un moment ses séries télévisées de l'après-midi. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser : « Pauvres chiens ! » Les deux chiens de cette femme doivent passer 23 heures sur 24 dans l'appartement. Et lorsqu'ils sortent prendre l'air, au lieu de courir, de jouer, ils doivent suivre leur maîtresse qui s'occupe d'eux avec la même attention que la plupart des fumeurs laissent tomber la cendre de leur cigarette. Et alors ? Il y a des gens qui s'occupent de leurs enfants de la même façon, avec la même inattention.

La photo vient d'ici

Le meilleur ami d'Alexander porte le même prénom que lui, comme il le disait en commentaire à l'article du 26 juin 2008. Je ne crois pas qu'il existe au monde un autre chien qui soit mieux traité que celui-ci. Il y a de nombreux chiens, trop nombreux, à qui leurs maîtresses névrosées offrent tout ce qu'il y a de plus luxueux, de la cuisine du traiteur aux vêtements griffés ; ces chiens deviennent vite aussi névrosés que leurs maîtresses. Ce n'est pas le cas chez Alexander ; il ne donne à son chien que ce qui est bon pour lui. Son chien est son ami, mais il reste un chien.

Ce n'est pas lui qui laisserait son chien sans surveillance près d'une rue à grande circulation. Où qu'il aille, Alexander ne perd jamais de vue son chien (ce qui lui vaut parfois de faire des rencontres très intéressantes, lorsqu'il est, par exemple, dans un parc où des personnalités promènent aussi leurs chiens). Un soir, Alexander était invité chez des gens très en vue, en même temps que d'autres habitués des bonnes adresses. Comme son chien avait été malade et qu'il ne voulait pas le laisser seul à la maison, il lui a mis au cou un joli noeud papillon et l'a emmené avec lui ; en accueillant Alexander, la maîtresse de maison ne put s'empêcher de s'écrier quelque chose du genre : « Oh ! comme c'est mignon ! Vous avez loué un chien pour la soirée ? » Devant tant de bêtise, Alexander a remercié de l'invitation, a tourné les talons et est rentré chez lui : pour lui, son chien vaut mieux que tous ces gens-là.

On sait qu'un chien, comme la plupart des animaux sinon tous, a besoin de retrouver son odeur dans son lit, sur son coussin, pour se sentir en confiance lorsqu'il est ailleurs que chez lui. Quand il sort avec son chien pour aller au parc ou dans un salon de thé, à l'hôtel ou chez des amis, Alexander apporte avec lui tout ce qu'il faut pour que son chien ne manque de rien. Dans un grand sac, il y a donc le lit pliant, la couverture, la serviette, le mouchoir, quelques jouets, l'assiette, le bol pour l'eau, une bouteille d'eau, des contenants avec les croquettes et la levure de bière (pour le poil), d'autres bonnes choses qu'aime le chien, sans oublier ce qu'il faut pour les soins à lui donner. S'il doit monter en voiture, le chien boucle bien sûr sa propre ceinture de sécurité.

Si ce chien ne parle pas, il entend parler, car Alexander lui parle beaucoup, lui explique ce qu'il fait, où il va s'il doit sortir sans lui, etc. La nuit, quand tout le monde dort autour, à la lueur de la lampe et des bougies qui font de jolis motifs au plafond, Alexander lit des poèmes ou raconte des histoires à son chien qui les écoute religieusement.

Quand Alexander doit s'absenter sans son compagnon, c'est la voisine et formidable amie qui s'occupe du chien. L'autre soir, cette amie est sortie manger avec l'une de ses amies, dans un restaurant bien connu et bien fréquenté. Bien entendu, le chien les accompagnait. Quelle ne fut pas la surprise des deux femmes de voir l'accueil qu'elles ont reçu. Elles ont eu l'impression d'accompagner au restaurant une célébrité. Le personnel, qui le reconnaissait bien, était aux petits soins avec le chien qui a eu droit à des caresses, à des gâteaux (pas trop, tout de même ; normalement, quand on lui en offre un deuxième, il regarde Alexander pour savoir s'il peut l'accepter). En l'honneur du chien d'Alexander, les deux amies se sont vu offrir le champagne. Ce qui fit dire à la voisine et amie qui croyait sortir le chien d'Alexander que c'était en fait le chien qui les avait invitées à l'un de ses restaurants préférés.

samedi 21 mars 2009

Mon coin de campagne

Depuis un bon moment, j'ai envie de changements dans ma vie et ces changements semblent devoir passer par un déménagement. Quand je regarde dans mon quartier quels sont les endroits où j'aimerais habiter, je ne trouve rien qui me tente vraiment. Je crois que je serais beaucoup plus motivé par un changement de ville, c'est-à-dire un changement de pays (car je ne vois ici une autre ville où j'aimerais habiter). Cette semaine, je crois avoir trouvé ce qu'il me faut : un petit village anglais verdoyant, à 120 kilomères au sud-ouest de Londres, avec un joli manoir. Ce serait pour moi l'occasion de devenir propriétaire. Il ne me manque qu'une chose : quelqu'un pourrait-il me prêter 41 millions de dollars ? (voir mon adresse dans la colonne de droite ; j'accepte les chèques).

Photo : AP
Pittoresque village anglais cherche acquéreur

Jennifer Quinn
Associated Press
Linkelholt, Angleterre

Des moutons sur les collines, des faisans le long des routes, des maisons pittoresques autour d'une petite église en pierre. Pour 23 millions de livres (41 millions $ CAN), le village de Linkelholt, un petit morceau verdoyant d'Angleterre, est à vendre.

Avec ses 21 maisons, son grand manoir, et son terrain de cricket, le domaine compte 607 hectares de fermages et 172 hectares de forêts. Le tout est à vendre, à l'exception de l'église Saint Peter.

La quarantaine d'habitants, dont beaucoup ont vécu là toute leur vie, espère que le nouveau propriétaire conservera le domaine dans son intégralité, et résistera à la tentation de vendre la propriété parcelle par parcelle, à seulement 120 kilomètres au sud-ouest de Londres.

«Le jardin d'Eden, c'est ici», lance Alan Smith, 84 ans, habitant du village depuis 1948. «Je ne veux rien d'autre, je n'ai besoin de rien», ajoute sa femme Betty, 79 ans, née à Linkenholt. «Nous sommes juste heureux».

Les habitants du village vivent des récoltes de blé, d'orge et d'avoine, et de l'élevage de bovins et de moutons.

Linkenholt appartient dans son intégralité au propriétaire du domaine, qui loue les maisons aux habitants. Les loyers vont de 600 livres (1 000 $ canadiens) à 5000 livres (8 800 $) par mois, selon l'agent immobilier Tim Sherston, qui précise que le bail a été prolongé d'au moins deux ans.

Ce n'est pas la première fois que le village est à vendre. En 1629, il a été acheté pour 2000 livres - et revendu 12 000 livres soixante ans plus tard. Restée dans la même famille jusqu'au 19e siècle, la propriété a été acquise par Roland Dudley dans les années 1920, puis par Herbert Blagrave dans les années 1960. Après la mort de ce dernier, sans héritiers, c'est sa fondation de charité qui est devenue propriétaire.

Selon Tim Sherston, le domaine pourrait attirer de nombreux acheteurs, malgré la crise économique. «Il n'y a vraiment rien de semblable sur le marché», souligne-t-il.

Une seule chose manque à Linkenholt: un pub, le dernier ayant fermé il y a quelques années. Mais les personnes assoiffées peuvent toujours se rendre dans les villes voisines.

Tina Abbott tient l'épicerie du village, où elle habite depuis 39 ans. «Il n'y a rien à faire» concernant la vente du domaine, admet-elle. «A moins d'avoir assez d'argent pour se l'offrir soi-même!», suggère-t-elle dans un sourire.

Criminels - 2

Je parlais hier à l'une de mes nièces d'un petit malaise, pas trop grave, mais qui m'enlevait l'envie d'aller manger au restaurant avec elle et son mari. La réponse de ma nièce fut immédiate : c'est de la colère en toi qui cherche s'exprime ainsi. Il me semblait éprouver d'autres sentiments (comme de la peine, de la frustration, etc.), mais je ne voyais pas vraiment pourquoi je serais en colère. Et puis, j'ai vite donné raison à ma nièce en identifiant plusieurs raisons d'éprouver de la colère : la déclaration criminelle de Benoît XVI, ces deux adolescents qui ont mis le feu à un chat après l'avoir arrosé d'essence, et d'autres sujets dont je parlerai plus tard.


Hier, j'étais assis le long de l'avenue du Parc, à me faire chauffer au soleil. La lumière était belle, le ciel était sans nuages. J'aurais voulu prendre des photos, mais quelque chose me retenait de le faire (je dirai pourquoi un autre jour). J'avais de quoi lire et de quoi écrire, mais j'aurais gelé les doigts car si le soleil était beau, l'air était encore froid. J'observais les gens qui arrivaient à pied, à vélo, avec leurs enfants ou leurs chiens, ceux qui traversaient la rue pour aller au parc du Mont-Royal, de l'autre côté, ou qui en revenaient. Il y avait beaucoup de mouvement et de circulation car il était plus de cinq heures.


Mon attention a été attirée par un jeune chien fou, qui ressemblait à un Jack Russell Terrier mais qui n'en était pas un ; il courait partout et puis il a traversé l'avenue en même temps que plusieurs piétons. J'ai été intrigué car ce chien ne me semblait suivre personne en particulier, ne se préoccupant pas du feu de circulation qui allait bientôt changer de couleur. J'ai essayé d'identifier qui, parmi les piétons qui avaient traversé, allait enfin appeler son chien. Personne.

Le chien s'est mis à courir partout encore une fois, autour de moi et de tous ceux qui parmi les plus honnêtes, se chauffaient aux soleil. Puis... mon cœur s'est arrêté de battre. Avec la même allégresse que s'il avait retrouvé sa liberté après une longue journée enfermé à l'intérieur, ce jeune chien fou s'est à lancé dans la circulation pour retraverser l'avenue, sans attendre le feu vert et sans se préoccuper des voitures qui passaient à toute vitesse sur quatre voies vers le Nord et quatre voies vers le Sud. J'étais persuadé qu'il allait se faire écraser sous mes yeux.

Soudain le chien s'est arrêté au milieu de l'avenue, quelques secondes, puis il s'est mis à tourner sur lui-même. Il ne semblait pas blessé, mais il était sonné, c'était clair. Il n'avait pas été frappé par une voiture mais il avait dû lui-même se cogner aux roues d'une voiture. Avec moins d'assurance qu'auparavant, il a fini par se rendre de l'autre ôté. J'ai vu quelqu'un, environ trois cents mètre plus loin, qui semblait chercher quelque chose. Il s'est dirigé vers le chien s'est penché vers lui, a fini par lui mettre sa laisse pour rentrer chez lui.

J'étais choqué. D'abord, je n'en revenais pas que quelqu'un laisse un tel chien faire ce qu'il veut en plein milieu de la circulation. Si j'avais eu un téléphone sous la main, j'aurais tout de suite appelé la Société protectrice des animaux, quitte à suivre l'abruti qui ne s'occupait pas de son chien, afin de savoir où il habitait. J'ai pensé à Alexander : il aurait réagi comme moi, avec plus de colère encore contre cet individu qui ne mérite pas d'avoir un chien. En Angleterre, celui-ci serait poursuivi. Mais au Québec, nous sommes des gentils, des tolérants qui ne s'indignent de rien, ou le moins possible... Et, de tous ces automobilistes qui, par dizaines, ont passé à toute vitesse alors qu'il y avait un chien qui traversait la rue, personne ne s'est arrêté, personne n'a ralenti. La prochaine fois, ce sera peut-être un enfant qui traversera la rue ; on ne le verra, comme on n'a pas vu le chien. Ou serait-ce que la vie d'un chien ne vaut rien en comparaison de trente secondes du temps précieux de ces automobilistes ? Voilà donc plusieurs criminels en puissance...

vendredi 20 mars 2009

Criminels : au nom de la vie

Ces jours-ci, je vois des criminels partout ! Hélas, ce ne sont pas que des créations de mon esprit : ils existent bel et bien ; ils sont partout : à Rome, au Cameroun, à New York, en Autriche, à Montréal, dans les parcs, dans la rue... Hier, je dénonçais, comme la plupart des personnes intelligentes du monde entier, les propos dangereux du pape qui, à mon avis, sont criminels dans la mesure où il sait très bien que des centaines de milliers de catholiques, en Afrique et ailleurs, écouteront ses paroles et que, parc conséquent, la propagation du sida augmentera de façon exponentielle et entraînera la mort de millions de personnes. Dans l'esprit du pape, ce n'est pas grave peut-être, car ces millions de personnes qui vont mourir croient en Dieu et c'est ce qui compte. Il me semble, et Benoît XVI doit l'avoir oublié, qu'il y a un principe divin qui dit : « Aide-toi et le Ciel t'aidera ». Autrement dit : « Ne mets pas inutilement ta vie en danger » et, surtout, « Ne mets pas en danger la vie d'autrui ». C'est dans cet esprit que je n'hésite pas à inscrire dans la liste des criminels Benoît XVI et ceux qui, comme l'archevêque brésilien et de nombreux autres, mettent sciemment en danger la vie de millions de personnes. Prêcher l'abstinence totale dans les pays pauvres, c'est irréaliste ; c'est retirer à ces populations le seul plaisir qui leur soit accessible.

Je suis en faveur du respect de la vie. Je crois, par exemple, que l'avortement n'est pas un moyen de contraception. Toutefois, je crois que le droit à l'avortement doit être maintenu et défendu. Je crois que, dans la très grande majorité des cas, l'avortement est un acte mûrement réfléchi et justifié. L'archevêque brésilien qui excommunie la mère d'une fillette de neuf ans enceinte à la suite d'un viol, ainsi que l'équipe médicale qui a pratiqué l'avortement, est un imbécile, un irresponsable. Au Québec, et dans bien d'autres pays, l'excommunication pourrait ne pas avoir de conséquences négatives sur les personnes visées. Mais dans un pays comme le Brésil où la religion est très présente, constitue un solide liant social, l'excommunication par l'Église est automatiquement une condamnation, un ostracisme social. Malheureusement, cet archevêque n'est pas seul au sein de son Église. L'intégrisme aveugle n'est pas réservé à une seule religion.

Le respect de la vie, ça ne concerne pas que les êtres humains. Quelqu'un qui, volontairement, maltraite, fait souffrir ou mourir sans raison sérieuse, un animal et même un arbre ou une plante, commet selon moi un crime contre la vie. Certains peuples qui vivaient de la chasse avaient l'habitude, avant de tuer un animal nécessaire à leur alimentation, de leur demander au moins pardon avant de leur enlever la vie. On souhaiterait que le pape ait le même respect et la même honnêteté envers les Africains, qu'il ait le courage de leur dire : « Je vous interdit d'utiliser le préservatif que nous, pauvres vieillards, ne pouvons pas accepter ; en disant cela je sais que je vous expose à des années de maladie et de souffrances terribles, puis à la mort certaine ; je vous en demande pardon et je vous remercie d'avance de vous sacrifier au nom de la Vie. »

Que faut-il penser de cette inculpation de deux adolescents de 17 et 18 ans, à New York, pour avoir aspergé d'un liquide inflammable un chat qu'ils ont amené dans un appartement inoccupé de Brooklyn et d'y avoir mis le feu ? Le chat qui a été retrouvé presque entièrement brûlé était incapable de bouger mais encore vivant ; on l'a euthanasié. Après une enquête de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux, on a retrouvé les coupables. Ils seront accusés d'incendie volontaire, de saccage du bien d'autrui et de cruauté aggravée envers des animaux. S'ils sont reconnus coupables, ils encourent jusqu'à 25 ans de prison.

Il ne m'appartient pas de dire quelle est la peine que méritent ces deux garçons mais ils est important qu'on leur fasse prendre conscience de la gravité de leurs gestes. Dans une société (pas seulement au États-Unis) où le mot « vie » ne veut plus dire grand chose, où même les adolescents n'hésitent plus à tuer leurs camarades pour un téléphone portable, par jalousie ou pour un simple désaccord, il n'est pas étonnant de voir tant de cruauté !

Pour illustrer ce billet, j'ai cherché des images de « cruauté ». Je n'ai eu le courage de regarder vraiment aucune des images proposées ; je n'aurai certainement pas envie de vous en proposer une. Si vous avez le coeur bien accroché, faites vous-même cette recherche et choisissez l'image qui vous convient

jeudi 19 mars 2009

L'infaillibilité en question

Caricature : Serge Chapleau, Cyberpresse

Si l'on observe quelque peu ce qui se passe du côté du Vatican ces derniers mois, on serait porté à croire que le pape est devenu gâteux. L'Église catholique et le pape ont abondamment alimenté la polémique un peu partout dans le monde, grâce à la réintégration controversée d'évêques excommuniés, à l'appui à l'archevêque brésilien qui a excommunié la famille et l'équipe médicale d'une fillette de neuf ans à qui on a fait un avortement, comme le prévoit la loi brésilienne dans des cas semblables, car elle était enceinte des oeuvres de son beau-père qui la violait depuis qu'elle avait six ans.

Plus récemment, à son arrivée au Cameroun où il était attendu par une population catholique, probablement la seule au monde qui a connu une croissance ces dernières années, le pape a déclaré que, loin de protéger contre la propagation du sida, le préservatif aggravait le problème. Quand on connaît le taux de propagation du sida en Afrique (je crois que c'est 8 000 personnes qui chaque jour y meurent du sida), quand on connaît les efforts des équipes médicales et d'autres organisations pour sensibiliser la population aux moyens d'enrayer la propagation du sida, notamment par l'utilisation du préservatif, on se dit d'abord que les propos du pape sont irresponsables et dangereux.

Si le pape était gâteux, on pourrait comprendre et souhaiter que son entourage veille désormais à l'enfermer dans ses appartements en évitant de lui mettre un micro sous le nez afin de réduire les chances qu'il continue de dire des bêtises. Mais, hélas, ces propos ne sont pas nouveaux ; ils reflètent la position de l'Église catholique. Le prédécesseur de Benoît XVI disait la même chose ; Jean-Paul II soulevait peut-être moins de controverses (il en soulevait tout de même) car il était un très grand communicateur et son message, aussi irresponsable quant au contenu, insultait moins l'intelligence par sa forme.

S'il s'agissait d'une étourderie, on se dirait que Benoît XVI est un peu con ! Mais comme il s'agit de la position officielle de l'Église et comme les populations catholiques africaines écouteront sagement leur guide spirituel, on peut dire que les propos de Benoit XVI, comme ceux de Jean-Paul II sur ce point, sont carrément criminels. Ces propos viennent en effet démolir le travail d'éducation qu'ont pu faire les organisations de la santé et de lutte contre le sida. Et si Benoît XVI ne connaît pas les conséquences de ses propos qui, dans un autre contexte, seraient considérés comme une incitation au génocide, il appartient à ses conseillers de l'en informer.

J'entendais hier des évêques parisiens dire qu'on avait mal compris, qu'on n'avait pas bien compris le message du pape. Si Benoît XVI était un petit prêtre de province, je pourrais comprendre que son message soit maladroitement exprimé ; le pape peut être personnellement maladroit, mais lorsqu'il exprime la position de l'Église, il n'a pas le droit à l'erreur.

Comme Benoît XVI était déjà fortement, avant d'être pape, derrière la doctrine que répandait Jean-Paul II, il n'est pas étonnant que ses positions soient aussi peu adaptées au monde moderne dans lequel nous vivons. Si Jésus devait revenir sur Terre, il ne reconnaîtrait certainement pas son Église dans la façon dont une bande de vieillards complètement coupés du monde répand la Bonne Nouvelle. Où est passé l'amour ? où sont passées la charité, la compassion ? Quand le monde entier s'indigne des propos de son chef, l'Église catholique devrait se poser des questions ? Si cela avait un sens, il faudrait faire comme ce prêtre français de 81 ans, dont j'oublie le nom et qui, ayant honte des propos du pape l'a tout simplement « excommunié » en ne prononçant plus son nom dans ses prières.

mercredi 11 mars 2009

Fleurs des champs

En épigraphe à son Journal de la création (Éditions du Seuil, 1990 ; collection « Babel » Actes Sud, 2001), la romancière et essayiste canadienne Nancy Huston cite un extrait du Journal d'Henry David Thoreau. Je ne sais pas si on lit encore beaucoup Henry David Thoreau de nos jours, mais ce prolifique auteur a influencé la pensée d'autres grands esprits tels que Tolstoï, Gandhi, Martin Luther King. On évoque notamment Henry Thoreau dans un film qu'il faut voir et revoir, La Société des poètes disparus, au Québec, ou Le Cercle des poètes disparus, ailleurs dans la francophonie. Je n'ai moi-même lu qu'un seul de ses livres, Walden ou la vie dans les bois. Il fut sans doute l'un des grands inspirateurs des mouvements écologiques, comme il a inspiré les contestations de Mai 68 en France.

Voici l'extrait cité par Nancy Huston : « Je me demande si les pensées écrites à la suite dans un journal ne gagneraient pas à être imprimées telles quelles au lieu d'être réunies, d'après leur nature, en essais séparés. Elles sont ainsi liées à la vie et le lecteur ne se dit pas qu'on est allé les chercher loin [...]. Est-ce dans le bouquet que la fleur est belle* ou bien dans le pré où elle pousse, quand nous nous sommes mouillé les pieds pour aller la chercher ? »


© Alexander, 2008

En ce qui me concerne, j'aime les fleurs coupées, en bouquet ou non. J'aime les fleurs, ou qu'elles soient, dans les jardins, dans les champs. En lisant ces lignes, il m'est immédiatement venu à l'esprit une image de champs fleuris que m'a envoyée Alexander l'été dernier. Parti faire une balade à moto (il aime faire de la vitesse à moto quand son chien ne l'accompagne pas dans le side-car), Alexander s'était arrêté le long de la route pour photographier ces fleurs à mon intention.

Alexander n'a jamais besoin d'aller loin pour trouver et apprécier les fleurs ; il les aime toutes, si modestes soit-elles. Il sait voir celles que personne ne remarquerait et, où que ce soit, même lorsqu'elles sont absentes, il sait créer leur beauté et leur parfum pour les partager avec ceux qu'il aime.

* Je crois que la citation exacte serait plutôt : « ... Est-ce dans le bouquet que la fleur est plus belle ou bien dans le pré... » (Henry David Thoreau, Journal, janvier 1852).

lundi 9 mars 2009

Pour celui que j'aime...


C'est aujourd'hui une étape importante
pour la santé de celui que j'aime.


On attend énormément d'un traitement
qu'il doit recevoir ce matin.


Toute énergie positive,
toutes les pensées de guériso
n,
toutes les prières sont les bienvenues.


dimanche 8 mars 2009

Journée internationale des femmes

L'image vient d'ici

Bonne fête
à toutes les femmes
en cette
Journée internationale des femmes



« C'est en croyant aux roses
qu'on les fait éclore. »

Anatole France

samedi 7 mars 2009

La tête dans les nuages

« Temps couvert », Jean-Pierre Desclozeaux

« Il faut savoir tremper sa plume dans le bleu du ciel. »
Félix Leclerc

Je ne sais peut-être pas toujours tremper ma plume dans le bleu du ciel, mais chaque jour j'y plonge mon nez, mon regard. Dès que je mets le pieds dehors, je lève les yeux au ciel. Parfois, c'est pour vérifier s'il fait beau ou s'il y aura de la pluie ; la plupart du temps, c'est pour y observer la couleur, si nuancée d'un moment à l'autre, d'un endroit à l'autre. Quand il y a des nuages, c'est souvent merveilleux. Les nuages sont la plupart du temps si beaux ! Blancs, gris, roses, mauves, violet, orangés, ... leurs couleurs sont douces et nuancées ou, au contraire, très contrastées, mais c'est toujours si beaux à contempler. Je pourrais m'asseoir sur un banc ou, encore mieux, m'allonger dans l'herbe (quand il y en a) et observer le jeu des nuages. Chaque fois que je lève les yeux au ciel, je voudrais pouvoir en parler immédiatement avec mon amoureux car il adore aussi les nuages et son sens poétique est plus développé que le mien, du moins sa capacité à l'exprimer. À Montréal, la lumière est toujours si belle ! En observant les nuages vers la fin de l'après-midi, j'ai parfois l'agréable surprise d'y voir aussi notre amie la Lune.

mardi 3 mars 2009

Gastronomie... française ?

Le mot qui, selon les grands chefs, désigne la nouvelle gastronomie française (hexagonale) serait le « fooding » !

Sans commentaire.

Nous ne t'oublions pas

La photo vient d'ici

Il y a déjà deux mois que tu es parti, Harry, au royaume des chats. Nous n'oublierons jamais les treize années de bonheur partagé.

lundi 2 mars 2009

En bonne compagnie

Alexander me demande régulièrement des nouvelles de Claudia. J'en avais parlé ici en juin dernier : la fidélité d'Alexander envers les animaux qu'il aime (et il les aime tous, de la fourmi au cheval, de la chauve-souris à l'éléphant) est au moins aussi indéfectible que celle qu'il voue aux êtres humains. D'une intégrité sans faille, il se sentirait le premier trahi s'il devait manquer à l'un de ses engagements. Il serait très malheureux s'il devait, même sans le vouloir, faire de la peine à un ami ou à un animal. Comme il a été attendri par Claudia lorsqu'il a vu l'image de la pauvre bête prise dans la glace, il l'a adoptée et elle fait désormais partie de ses attachements.


Dimanche après-midi, même s'il faisait encore très froid, j'ai profité du soleil pour emprunter la rue Sherbrooke, de chez moi jusqu'au Musée des beaux-arts de Montréal où je savais que Claudia m'attendait.


En route, j'ai croisé d'autres nobles bêtes, comme ce cheval.


Il ne semblait pas affecté par le vent et le froid glacial.


Et ces orignaux (élans d'Amérique), porteurs de messages sur l'art, quartier des musées oblige.



Claudia n'a pas été surprise de me voir. Je lui ai donné les baisers et les caresses qu'Alexander m'a demandé de lui faire. Elle aime beaucoup ce jeune homme qui s'intéresse à elle. J'ai passé là un bon moment ; même s'il y avait un incessant va-et-vient près de nous, nous étions seuls. Elle attend encore les pâquerettes ; elle sait bien qu'il lui faudra être patiente : au Québec, les pâquerettes ne sortiront pas de terre avant plusieurs semaines. D'ici là, elle rêvera aux pâquerettes que, la semaine dernière déjà, la cuisinière avait cueillies aux jardin pour en fleurir le plateau qu'elle avait préparé pour Alexander.


Au moment où j'allais partir, elle m'a prié de redire à Alexander qu'elle espérait bientôt recevoir la visite de ce charmant jeune homme qui lui témoigne tant d'affection. Elle l'attendra.

dimanche 1 mars 2009

Bonne fête, grand-mère !

Depuis 1987, le premier dimanche du mois de mars, c'est la fête des Grands-mères. Même si la fête avait un caractère commercial au début (créée par une marque de café), je trouve que l'idée est excellente. Les mères, les pères, les vieilles filles, tout le monde a sa fête ; pourquoi pas célébrer aussi nos grands-mères, comme le sont aussi les grands-pères ? Je connais un jeune homme qui ne sera pas fâché de cette toute jeune tradition, même s'il n'attend pas ce jour de la fête des grands-mères pour célébrer la sienne, qu'il adore et qui le lui rend si bien.

Vous aurez reconnu Colette

Non, ce n'est pas une photo de ma propre grand-mère. Celle-ci avait un très fort accent bourguignon, alors que la mienne avait plutôt un très accent irlandais. Je dis « la mienne », car je n'en ai connu qu'une, ma grand-mère maternelle. Ma grand-mère paternelle est décédée peu après la naissance de mon père ; il n'a donc pas connu sa mère et, par conséquent, je n'ai pas connu cette grand-mère.

Quant à ma grand-mère maternelle, elle était déjà âgée quand j'étais enfant. Je la voyais une fois ou deux par année. Nous avions des rapports très distants, très respectueux. J'envie ceux qui ont eu une grand-mère complice, une grand-mère amie, confidente...

Ma grand-mère maternelle devait ressembler davantage à celle-ci car,
sur ce portrait de la Reine Mère, par Michael Noakes, je croirais
reconnaître ma mère, à l'époque où elle portait encore des chapeaux.


En ce moment, je me donne une grand-mère par procuration. J'ai fait de la grand-mère de celui que j'aime ma grand-mère car j'aurais adoré avoir une grand-mère comme elle. Elle fut la première à apprendre mon existence quand mon amoureux a senti le besoin de confier qu'il avait fait la connaissance de quelqu'un dont il était amoureux. J'admire leur complicité, leur amour total, sans condition, l'un pour l'autre. Si je devais m'inventer une grand-mère, c'est comme celle de ce garçon que je la voudrais. Très respectueuse des traditions et des protocoles, elle est toutefois très moderne, préférant Internet et MSN à la communication téléphonique, par exemple...


Je ne crois pas que la fête des Gands-mères soit très répandue en dehors de la France. Néanmoins, je saisis cette occasion pour souhaiter, discrètement et très respectueusement, à cette grand-mère que je m'approprie, qui connaît l'existence de ce blogue mais je ne crois pas qu'elle le consulte, une très belle fête des grands-mères. Tous mes voeux de bonne santé et de longue vie.