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mardi 25 août 2009

Anniversaires

Il me semble que c'était hier... Il y a pourtant un an, le 25 août 2008, je venais à peine de me réveiller, j'étais en train de préparer mon petit déjeuner, quand le téléphone a sonné : c'était un fleuriste qui voulait vérifier s'il y aurait quelqu'un pour recevoir les fleurs qui m'étaient destinées. Après avoir confirmé que j'y serais, j'ai raccroché, en me demandant qui donc pouvait bien m'envoyer des fleurs. À vrai dire, je m'en doutais un peu. Mais quand, dans les minutes qui ont suivi, j'ai vu arriver toutes ces magnifiques roses, j'ai tout de suite su qu'elles étaient de lui.

J'étais si heureux ! Et j'avais si hâte qu'il rentre à la maison, après une longue journée de travail à l'urgence et quelques heures passées au chevet de sa grand-mère qu'il avait fait admettre à son hôpital et qui allait y passer quelques semaines au cours desquelles Alexander serait là, chaque jour avant ou après son travail. J'avais hâte de le remercier et, comme je savais que sa journée aurait été difficile, j'avais hâte de pouvoir lui redire combien je l'aimais et d'essayer de lui faire oublier la fatigue, l'angoisse... Je ne sais pas si j'y parvenais toujours, mais je suis sûr que ces quelques heures de conversation que nous avions pratiquement chaque jour étaient pour lui, comme pour moi, des rendez-vous d'amoureux plus importants encore que l'alimentation et le sommeil. S'il prévoyait être en retard, ne serait-ce que de cinq minutes, il trouvait le moyen de me prévenir.

Cette journée d'anniversaire, l'an dernier, aura donc été faite de joie, de moments de tendresse partagée, mais je ne peux pas m'empêcher de penser aussi combien cette journée avait été difficile pour lui ; même s'il n'en parlait pas, je sentais la fatigue, l'inquiétude, l'angoisse. Je sais qu'il aurait voulu que nous puissions célébrer mon anniversaire dans d'autres conditions. Et moi je n'aurais voulu qu'une chose : pouvoir le serrer dans mes bras et lui faire oublier toute sa peine. Cette année, il n'y aura pas de fleurs, il n'y aura pas d'anniversaire, sinon l'anniversaire de cet anniversaire. Je penserai à tout l'amour que j'ai reçu, à tout l'amour que nous avons partagé, en essayant de ne pas trop penser à tout ce que nous n'avons pas eu le temps de vivre ensemble.

Quelques jours plus tôt, Alexander m'avait envoyé de Bordeaux
une carte postale, la première qui me livrait son écriture. Il avait mis tellement d'attention, tellement d'amour dans le choix de la carte, le choix du timbre... Je savais que rien n'était laissé au hasard : le violet de l'image reprenant la couleur que j'utilisais en lui écrivant, le timbre illustrant la fondation de Québec, son écriture au stylo-plume Montblanc... Je me réjouissais d'avance de ces quelques jours qu'il allait passer à Bordeaux, en pensant au château où il irait rencontrer le châtelain, voir la vigne et acheter du vin ; il m'avait dit vouloir, si c'était possible, assister à un ballet... Mais ce séjour avait été rendu difficile par l'inquiétude que lui avait apportée dès le premier matin un appel téléphonique venu d'Angleterre ; il avait vécu cette journée dans l'attente et l'anxiété. Le soir venu, même s'il ne voulait pas m'en parler, car Alexander essayait toujours de ne pas « embêter » les autres avec ses craintes, ses préoccupations, il m'avait écrit une longue lettre pleine d'amour que j'ai relue ces derniers jours et qui, malgré tout, laissait transparaître sa détresse. La journée avait été difficile, il était inquiet, il se sentait seul dans cette belle et grande ville (où il voulait retourner avec moi) et il aurait tellement voulu que je sois là pour le serrer dans mes bras. Quand il pensait à moi, disait-il, il sentait la force et le courage remonter en lui. Oui, j'aurais voulu être là ce soir-là, et tant d'autres soirs.

De Bordeaux aussi, il avait expédié un colis qu'il avait apporté de Londres et qui m'était destiné. Le colis contenait de nombreux petits objets, absolument charmants, chacun plein de sens et exprimant tout son amour, mais il contenait surtout
un adorable petit lapin à qui Alexander avait expliqué qu'il allait faire un long voyage, traverser l'Atlantique, et qu'il serait reçu par « un gentil monsieur » qui allait l'aimer toujours et lui donner tous les jours plein de câlins. Ce petit lapin a toute une histoire qui mériterait à elle seule un billet, que j'écrirai peut-être un jour. Il évoque notamment cet autre petit lapin. Quand vint le temps de lui trouver un nom, j'ai suggéré à Alexander une liste de prénoms qui, bien entendu, devaient être des prénoms anglais. Parmi eux, il y avait celui de « James » ; immédiatement, Alexander m'a dit que mon lapin ne pouvait pas s'appeler James car c'est ainsi qu'il appelle son aspirateur. Finalement, j'ai retenu le premier prénom auquel j'ai pensé, le plus beau de tous : Alexander. Mon merveilleux amoureux était content de ce choix. J'ai relu il y a deux jours plus de deux cents pages de correspondance (pour le mois d'août 2008 seulement, sans compter les heures de conversation quotidienne) ; dans l'un de ses messages, Alexander disait qu'il était heureux que j'aie donné son prénom à notre petit lapin car ainsi, disait-il, « je serai toujours près de toi, avec toi ». Ces mots prennent aujourd'hui un sens plus dramatique que celui que j'avais voulu comprendre il y a un an. De toute façon, Alexander dort avec moi toutes les nuits et il est avec moi à chaque instant.

samedi 23 août 2008

Résultats du jeu-concours

Vous vous souvenez de cette carte postale représentant une fontaine que je vous demandais d'identifier ? Sept personnes ont participé au jeu-concours pour essayer trouver la ville où se trouve cette fontaine ainsi que l'expéditeur de la carte postale.

Voici une autre vue de la même fontaine, empruntée à un autre blogue (la provenance de l'image est indiquée ci-dessous) :

La photo ci-dessus vient d'ici

Une seule personne a identifié correctement l'expéditeur ; la gagnante est Dr CaSo, qui recevra bientôt une carte postale (j'ai déjà son adresse). L'expéditeur est en effet Alexander, qui n'a pas encore de blogue mais qui, depuis quelques mois déjà, laisse assez régulièrement des commentaires ici.



Trois personnes ont identifié correctement la fontaine des Girondins, à Bordeaux. Ces trois gagnantes sont Anne fra Sveits, Drine et Fuligineuse, qui recevront aussi une carte de Montréal ou du Québec, selon leur préférence, si elles m'envoient leur adresse postale à l'adresse suivante : mercurejm @ yahoo . com (sans les espaces).


J'avais retiré de l'enveloppe les images de la bande de gauche, images qui auraient permis d'identifier la ville d'où provient la carte postale.

Sylviane mériterait aussi une carte pour avoir mentionné que l'expéditeur était « une personne de qualité » ; il s'agit ici d'un euphémisme, vraiment. J'enverrai donc une carte à Sylviane, à Brigetoun et à Béo, pour les remercier de leur participation si elles veulent bien m'envoyer leur adresse (j'ai déjà celle de Béo).

Merci à toutes de votre participation.

samedi 19 août 2006

Abbaye à vendre...

La photo vient de ce site

Bien qu'en matière de vin, je sois plutôt amateur de bordeaux que de bourgogne (« vins de Bordeaux » ou « vins de Bourgogne », corrigerait Louise de Vilmorin si elle le pouvait encore, elle qui aimait surtout le « vin de Champagne », semble-t-il), je suis tout de même touché par cette nouvelle qui concerne un élément du patrimoine de la Bourgogne et qui a longtemps été associé au milieu littéraire français.

Je n'y ai pas participé moi-même, bien entendu, mais j'ai si souvent lu dans l'histoire de la littérature contemporaine, dans les journaux de quelques écrivains que j'ai fréquentés (sur papier imprimé), le nom de Pontigny, associé à une abbaye principalement connue à une certaine époque du début du vingtième siècle pour ses réunions d'écrivains et d'intellectuels, les « décades de Pontigny ». J'apprends que l'abbaye et les terrains qui la bordent, jusqu'à maintenant propriété de l'État français (à moins que ce ne soit de la mairie), seront vendus à des intérêts privés. Et, semble-t-il, comme on le fait souvent dans ce genre de situation, les négociations se feraient dans le plus grand secret, privant de leur droit de parole les citoyens, véritables propriétaires de ce patrimoine...

Cet article était publié dans le journal Le Monde du mardi 15 août :


L'abbaye de Pontigny mise en vente


L'abbaye cistercienne de Pontigny (Yonne) est mise en vente. En 2003, le conseil régional de Bourgogne avait acquis pour 1,46 million d'euros les bâtiments, remaniés ou reconstruits au fil du temps, avec son parc d'une dizaine d'hectares. Il souhaite aujourd'hui s'en séparer. Ce qui suscite l'inquiétude de nombreuses associations, soucieuses de la préservation de ce patrimoine.
L'abbaye de Pontigny, seconde fille de Cîteaux, a été fondée en 1114 par des bénédictins. De nombreuses personnalités de l'époque y ont séjourné, parmi lesquelles Thomas Becket, l'archevêque de Cantorbéry, qui y vint en exil entre 1164 et 1166. A la Révolution, l'abbaye et ses possessions furent vendues comme biens nationaux - et l'abbatiale du XIIe siècle devint l'église paroissiale, propriété de la commune.
Mais
c'est surtout à partir de 1908 que l'abbaye a connu une renommée nationale. Paul Desjardins, le propriétaire du site depuis 1906, y organisait les Décades de Pontigny. Dix jours par an, cette manifestation réunissait des intellectuels plus ou moins célèbres pour discuter de littérature ou de philosophie : André Gide, Roger Martin du Gard, André Maurois ou Jacques Rivière participèrent régulièrement à ces joutes, qui durèrent jusqu'en 1939.

Après la guerre, l'abbaye connut une succession de propriétaires. En 1968, elle est achetée par un centre de Ladapt (Ligue pour l'adaptation des diminués physiques au travail), devenue locataire à partir de 2003 après son rachat par le conseil régional, alors présidé par Jean-Pierre Soissons (UMP), qui désirait redonner à Pontigny une vocation culturelle. Mais le conseil régional bascule à gauche en 2004, et la nouvelle majorité, n'ayant pas "trouvé de partenaires publics souhaitant investir dans le site", décide de mettre en vente l'abbaye.


Claire Frayssinet Le Monde 15.08.06


On pourra en apprendre un peu plus en lisant ce blogue.