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dimanche 4 mai 2014

Écrire pour quelqu'un

Je viens de refermer ce livre, que j'ai savouré, page par page, phrase par phrase, mot par mot.
Quel émouvant témoignage ! Quelle pudeur et quelle tendresse tout au long de ce récit ! La relation avec le père occupe une grande partie de ces pages ; au delà de l'anecdote, comme le dit lui-même l'auteur dans cette vidéo sur YouTube, il s'agit d'une réflexion sur la paternité, sur la parentalité.
C'est aussi une touchante réflexion sur l'absence, sur ceux qui nous ont quitté, qu'il s'agisse de nos parents ou d'autres êtres que nous avons aimés.
J'ai versé des larmes (et j'en ai retenu bien d'autres) sur à peu près toutes les pages car, comme il est si bien écrit, « l'étrange et douloureuse survie en nous de ce qu'ont souffert les défunts » ne nous quitte pas et « va plus loin, plus profond, que la simple mémoire. »
Merci, Jean-Michel Delacomptée, que je ne connaissais pas avant que « quelqu'un », un ange sans aucun doute, ne mette ce livre sous mes yeux au moment où j'étais prêt à le recevoir.
Désormais, les livres de Jean-Michel Delacomptée seront aussi mes amis.

vendredi 17 janvier 2014

Promesse de bonheur...


Je suis en train d'aménager dans ma chambre un bureau plus personnel, plus intime que celui sur lequel je travaille normalement depuis des années. Il ne devrait y avoir autour de moi, à ce bureau, que des objets, des images que j'aime ; l'éclairage sera choisi avec soin (il y aura des bougies, mais aussi d'autres sources de lumière). La vue, l'odorat et l'ouïe devraient y trouver du bonheur ; les papilles aussi, puisque j'y prendrai mon thé, des collations... Et tout ce que j'y toucherai devrait être agréable.

Ce petit sanctuaire, qui n'aura rien d'austère, ne ressemblera pas à ce qu'aurait pu en faire Alexander pour lui-même, mais je crois qu'il l'aurait aimé, qu'il l'aimera, puisque tous les objets, toutes les images, tous les éléments qui composeront cette ambiance sont choisis en pensant à lui. Alexander m'y reconnaîtra tel qu'il m'a connu, enrichi, intérieurement, par tout ce à quoi, souvent même sans le savoir, il m'a donné accès.

Le luxe et le bling-bling ne l'impressionnaient pas du tout, mais il savait reconnaître la qualité en tout. Il n'aurait pas acheté pour lui-même le nouveau disque dur externe de LaCie, cette sphère exécutée par les orfèvres des ateliers Christofle, mais il m'aurait encouragé à le faire en disant que je le mérite bien. Je ne l'achèterai probablement pas, mais j'aurais beaucoup de mal à le refuser si on me l'offrait... C'est un bel objet, à la fois pratique et esthétique, je dirais même sensuel.

jeudi 5 avril 2012

Son jumeau a trente ans

Depuis quelques semaines, je pensais à cette date qui arrivait et, plus la date approchait, plus mon anxiété augmentait. Depuis bientôt quatre ans, cet anniversaire est pour moi l'un des plus importants, l'un des plus chers à mon cœur, l'anniversaire de naissance de ce garçon exceptionnel qui m'a invité à faire un bout de chemin avec lui. Hélas, il n'est plus là pour que nous fêtions ensemble l'anniversaire de sa venue sur la terre, mais tous les jours seront pour moi des occasions de remercier le ciel de l'avoir envoyé sur cette planète et placé sur mon chemin.


Il n'aura jamais plus de vingt-sept ans. Mais son jumeau, lui, aura trente ans aujourd'hui. Ce marronnier rose planté par sa mère dans le vaste parc d'une grande maison du Kent n'oubliera jamais non plus ce garçon merveilleux qui, lorsqu'il était enfant, venait partager avec lui son chocolat de l'après-midi, lui raconter des histoires afin qu'il ne s'ennuie jamais, et lui prêter son cache-nez lorsqu'il faisait froid.


Au moment d'écrire ces quelques lignes, je me souviens vaguement avoir rêvé, la nuit dernière, que la grand-mère d'Alexander me parlait du petit garçon qu'il a été et qu'il est pratiquement resté jusqu'à son dernier jour sur cette terre.

lundi 5 avril 2010

Tout rose et vêtu de blanc, beau comme un ange...

Sa « chute » sur la Terre, le 5 avril 1982, s'est faite dans les meilleures conditions, en douceur, comme son départ. C'est à croire que le mot « discrétion » était inscrit dans les étoiles pour lui.

Alexander était pourtant ardemment désiré et attendu. À la maternité où sa mère est arrivée durant la nuit, tout était prêt pour l'accueillir. La chambre elle-même était très jolie, avec des couleurs très douces.

Sa première valise était ouverte sur un canapé, contenant plein de jolis vêtements de laine blanche ainsi qu'un charmant petit lapin tout aussi blanc.


Il n'est pas étonnant qu'il ait tant aimé ces petites bêtes de poil ou de peluche. Il aimait surtout ceux qui ont les oreilles tombantes, comme celui, rose, qui est arrivé chez moi en août 2008, en provenance de Londres et passant par Bordeaux.

Les fleurs ne tardèrent pas à arriver, que le papa avait demandé au personnel de garder en attendant la venue du Petit Prince tant attendu.

Jane, la meilleure amie de la mère est vite arrivée pour remplacer auprès d'elle le père qui avait besoin de se remettre de ses émotions. Tout vêtu de laine et de dentelle blanche, Alexander avait l'air d'un petit ange. Contrairement à bien des bébés naissants, Alexander n'était pas rouge et froissé comme quelqu'un qui vient de vivre une nuit difficile. Il était très beau, tout rose avec des petits cheveux noirs. De grands yeux verts, ouverts sur ce qui l'entourait, semblaient pressés de découvrir ce monde qui allait l'enchanter durant plusieurs années. Ses petites mains roses serrent déjà les doigts amoureux qu'on leur présente.

Alexander bébé pleurait rarement. La vie lui fournira plus tard plusieurs occasions et plusieurs raisons de pleurer. Moi-même, sans le vouloir évidemment, je l'aurai fait pleurer aussi ; j'aimerais tant pouvoir revenir en arrière pour effacer ces mauvais souvenirs.

Le soir de ce cinq avril 1982, Charles, le grand frère qui n'avait pas encore deux ans arrivait à la maternité, fou de joie de connaître enfin son petit frère. Au fil des ans, cet amour inconditionnel et réciproque n'a jamais fait défaut. Alexander lui-même m'a raconté des moments de complicité et de tendresse dont je préserverai le secret.

Quelques jours plus tard, dans le parc entourant la grande maison, sa mère plantait un marronnier rose (non, s'il avait été blanc plutôt que rose, je ne crois pas que l'orientation sexuelle d'Alexander aurait été différente). Alexander a lui-même très bien parlé de son ami le marronnier en commentaire à ce billet du 4 août 2008.

J'aurais aimé aller un jour avec Alexander embrasser son « jumeau », le grand marronnier de vingt-huit ans...