mercredi 31 décembre 2014

Bonne année 2015



Tous mes vœux les plus cordiaux
à l'occasion de cette nouvelle année.

Que 2015 se déroule dans la paix
dans l'amour, la joie,
sous le signe de la santé.

Osez les plus beaux rêves !
Réalisez-en au moins un !

Bonne année !
  

mercredi 24 décembre 2014

Joyeux Noël


Joyeux Noël
et
Joyeuses Fêtes
à tous !

lundi 22 décembre 2014

Le 22 décembre 2008 - il y a exactement six ans - Alexander prenait la route pour se rendre chez sa grand-mère, dans la région de Cumbria, de Lakes District, au nord de l'Angleterre, pour y fêter Noël avec une partie de sa famille. Je me souviens de ce jour comme si c'était hier ; je me souviens des moindres détails de notre conversation de ce matin-là, comme je me souviens pratiquement de chaque instant de cette journée, des messages échangés avec notre meilleure amie qui s'inquiétait parce qu'Alexander ne répondait pas à son téléphone mobile, pas plus que le chauffeur ne répondait au téléphone de la voiture (Alexander, qui n'avait sans doute pas beaucoup dormi de la nuit, avait fermé la sonnerie de son téléphone et demandé au chauffeur de faire de même).

Après que la voiture eut quitté l'immeuble qu'Alexander habitait à Londres, le gardien avait téléphoné à notre amie, au nord-est de l'Angleterre, pour l'aviser que la voiture venait de partir, mais qu'un peu plus tôt, Alexander avait eu un petit accident... Jane s'en était inquiétée et avait voulu savoir ce qu'Alexander m'en avait dit. Il ne m'en avait pas dit grand-chose ; il avait sans doute voulu m'en parler mais, pensant qu'il s'était simplement levé en retard, je n'avais pas posé de question... Inutile de dire que nous étions tous soulagés quand, après quelques heures de route, Alexander était arrivé chez sa grand-mère ; celle-ci avait fait préparer du thé et un léger goûter qu'elle allait partager avec Alexander. Après quoi, me disait Jane qui venait de parler au téléphone à la grand-mère, Alexander allait m'écrire pour me dire qu'il était bien arrivé, me décrire sa chambre si bien aménagée pour lui, son chat Harry et son inséparable ami Alexander Bull.

Alexander était heureux de retrouver sa grand-mère, de l'aider dans ses derniers préparatifs pour la grande réception du réveillon... Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il avait l'intuition, dont il ne voulait pas vraiment parler, que ce serait le dernier Noël qu'ils allaient passer ensemble. Il m'avait pourtant dit : « L'an prochain, tu ne seras pas seul ; tu seras avec moi dans ma famille. » Mais, dans les jours suivants, je sentais qu'il était encore plus attentif à tout ce qui l'entourait : la couleur du ciel dans la campagne anglaise, la forme et le mouvement des nuages, la danse des flocons de neige dans l'air froid... Il avait pris une voiture, chez sa grand-mère, une grosse voiture qui tient bien la route et, avec son ami Alexander Bull, il était parti explorer la campagne des environs. Il avait roulé longtemps, comme il l'avait fait à moto quelques mois plus tôt, puis il s'était arrêté dans le vieux pub d'un petit village où il avait pris du thé et du pain d'épices, et il s'était joint aux gens du coin qui, la bonne bière aidant, chantaient en chœur de vieilles chansons anglaises... Même Alexander Bull, qui ne voulait rien manquer, chantait avec eux... Puis il s'était installé au vieux piano et avait joué quelques airs avant de reprendre la route.

Il était rentré fatigué mais assez content de cette longue randonnée dans la campagne anglaise sous la neige. Il avait repris du thé et quelques bonnes choses puis il était monté à sa chambre d'où il m'avait écrit avant de se mettre au lit sans attendre le dîner... (Alexander Bull était monté avec lui mais, dès qu'il a senti les bonnes odeurs de la cuisine, il était redescendu pour surveiller la préparation du dîner). Je ne sais pourquoi, mais j'avais aussi l'impression qu'Alexander savourait chacun de ces moments comme s'ils n'allaient pas revenir, comme s'il sentait qu'il ne serait plus là pour les revivre au Noël suivant...

Tout cela est bien gravé dans ma mémoire, et surtout dans mon cœur. Ces images, ces mots, ne me quittent jamais, mais ils sont plus douloureux encore durant ces jours qui précèdent Noël, et plus particulièrement en ce 22 décembre... Quand donc les oublierai-je ? Jamais ! C'est un « jamais » tout relatif, qui ne concerne que moi, bien sûr. Mais tant que je vivrai, ce passé sera présent, et jusqu'à mon dernier souffle Alexander sera vivant.

mercredi 17 décembre 2014

Let me be your Teddy Bear ou...

l'ourson en soi
 
Texte à venir

Let me be your Teddy Bear

samedi 6 décembre 2014

Désespérance

Dans les mois qui ont précédé son départ (je pourrais pratiquement, par cœur ou de mémoire, donner la date et l'heure de cette conversation), Alexander me disait qu'autour de lui la lumière n'était plus la même : les gens qui circulaient autour de lui, les maisons, les rues, les monuments, étaient les mêmes que la veille, mais l'éclairage en était différent, et il ne semblait plus reconnaître les liens familiers, affectueux, que la veille encore il entretenait avec eux.

J'étais attentif à ce qu'il me disait, mais bien plus encore aux émotions qui accompagnaient ces mots ; il n'avait pas besoin de me faire un dessin. J'avais d'autant plus de mal à trouver les mots justes que j'étais moi-même ébranlé par cette perception nouvelle qu'il exprimait, et surtout par ce qu'il pouvait ressentir. J'avais mal, mais je ne voulais pas le lui laisser sentir ; ce qui était pratiquement impossible, car Alexander devinait, sentait, ressentait tout ce que je pouvais penser ou ressentir. Un jour que j'étais angoissé et que je l'avais écrit à notre amie, « docteur Jane », elle m'avait immédiatement répondu : « Non, Alcib, je vous en prie, ne soyez pas angoissé, car Alexander le sentira. Imprégnez-vous de son amour pour vous ; exprimez-lui tout l'amour que vous avez pour lui mais, je vous en prie, ne soyez pas angoissé ».

Ai-je su trouver les mots, ce jour-là, pour le rassurer ? Je n'en sais rien. Peut-être pas si je ressens aujourd'hui encore toute la douleur de cette conversation. Je crois tout de même avoir réussi à l'apaiser en l'assurant que, moi, je n'avais pas changé, que j'étais là, avec lui, et que j'y serais encore le lendemain, les jours, les mois suivants, pour toujours, et que ni les nuages, ni les orages, ni quoi que ce soit, n'empêcheraient mon amour pour lui de grandir jour après jour.

J'ai aussi l'impression, ces jours-ci, que la lumière a changé, que l'éclairage sur les gens et sur les choses qui m'entourent, et sur tout ce qui compose ma vie intérieure, n'est plus le même. Et je ne sais à qui le dire, sinon à ce carnet que j'écris peut-être sur le sable du désert... Si au moins j'avais l'espoir d'y rencontrer un aviateur tombé du ciel sur son lourd engin, conversant avec un Petit Prince venu d'une autre étoile !


Mon amie Danielle, à qui je pouvais tout dire et qui, toujours, savait me faire sourire en parlant d'une certaine astéroïde, dans le voisinage de la B 612 ou Bésixdouze , est elle-même en route vers son étoile dans le ciel. J'espère que le voyage ne sera pas trop long ni trop difficile. Une autre amie merveilleuse, qui a connu son lot de difficultés ces deux ou trois dernières années, ne répond pas à mes demandes de ses nouvelles. Le silence en a enrobé un certain nombre d'autres, et ce n'est certes pas moi qui suis en droit de le leur reprocher.

Ces dernières semaines, de sérieuses inquiétudes ont monopolisé mon attention. Certaines conversations, certaines consultations, m'ont depuis partiellement rassuré. Certaines choses ont changé qui me forcent à modifier des habitudes de vie et, en soi, ce n'est pas réjouissant. L'automne tire à sa fin ; l'hiver est déjà à nos portes, mais ce n'est pas ce qui me préoccupe. Au delà des saisons, des températures plus froides et des périodes d'ensoleillement, quelque chose a changé en moi. Je ne reconnais plus avec ce qui m'entoure les liens familiers ; je ne me reconnais plus vraiment moi-même.

Après des semaines de stress, voici le temps de la détresse... Pourtant, la vie continue, comme si je n'y étais pas, et comme l'écrivait André Gide, « je reste seul sur la banqueroute de ma désespérance. »

lundi 24 novembre 2014

Des hauts... et des bas

Les mots viennent parfois aisément pour exprimer clairement ce qui est bien conçu... J'aimerais pouvoir exprimer simplement ce que, de toute évidence, je ne conçois pas bien ; les mots qui se présentent en voulant me servir s'en retournent penauds d'être venus inutilement.

J'aimerais pouvoir énoncer en quelques lignes les raisons de mon long silence, mais je ne suis pas sûr d'y arriver.

Les trois derniers mois ont été pour moi bien remplis... J'ai assumé la responsabilité de quelques dossiers qui m'ont sans cesse tenu en haleine pratiquement tout le temps, sans beaucoup de répit. Les gens autour de moi ne cessent de me féliciter et de me remercier pour le travail accompli et les résultats obtenus ; je crois que ce qui les impressionne le plus, c'est rapidité avec laquelle j'ai su comprendre la complexité de la situation et proposer les solutions les plus appropriées. Je ne l'ai pas fait pour impressionner qui que ce soit ; je suis moi-même, non pas très surpris de ma « performance », mais plutôt étonné de voir le chemin parcouru en si peu de temps et les résultats obtenus dans des domaines où je ne connaissais rien la veille.
Mais tout cela a un prix. Au bout de quelques semaines, je me suis rendu compte que j'étais épuisé par les heures de travail, par la tension constante qui me tenait. Il aurait fallu y aller plus modérément mais, à mon avis, les circonstances ne le permettaient pas.

De petits problèmes de santé sont apparus peu à peu... Puis des problèmes informatiques que nous n'arrivions pas à régler... Pour agrémenter le tout, j'ai perdu un bon montant d'argent dont j'avais pourtant bien besoin dans l'immédiat. Quand je dis « perdu », c'est au sens propre : j'ai retiré une somme d'argent, que j'ai mise dans mes poches pour rentrer chez moi, sans m'arrêter en chemin. Or, en rentrant chez moi, j'ai constaté que je n'avais plus cet argent sur moi : il a dû tomber sans que je m'en aperçoive et... permettre à quelques étudiants du quartier de s'offrir quelques fantaisies... à ma santé (qui aurait bien besoin de ce soutien moral).

Justement, sur le plan de la santé, je n'ai cessé de me faire annoncer des mauvaises nouvelles. Alors que je me sentais bien en allant passer des examens de routine, je suis rentré à chaque fois avec une mauvaise nouvelle, chacune d'entre elles contribuant à miner mon moral... et mes espoirs de réaliser un certain nombre de choses. Je dois dire qu'en ce moment, je ne sais pas trop ce qui m'attend. 
Ce dimanche après-midi, voulant me faire rassurer un peu, j'ai raconté à l'une de mes voisines qui travaille dans les hôpitaux et qui, sans être médecin, connaît bien la médecine, mes dernières consultations. Au lieu de me rassurer, elle a plutôt accentué l'importance d'agir rapidement. Si je l'avais écoutée, je ne serais pas assis devant mon ordinateur en ce moment, mais plutôt allongé sur une civière aux urgences ou, si j'avais de la chance, sur un lit du même hôpital. Je ne prends pas à la légère ses recommandations, mais j'ai des rendez-vous ce lundi et mardi ; je vais tenter d'attendre à mercredi pour me rendre à l'hôpital... à moins que d'ici là quelqu'un (mon médecin, ou un autre) insiste pour que je m'y rende immédiatement.

Et, à travers tout cela, j'ai perdu il y a quelques jours ma merveilleuse amie et complice Danielle, ma voisine au grand coeur, ma sorcière bien aimée, ma voyante, mon guide aussi bien à travers le passé lointain ou immédiat que vers l'avenir, ma confidente de tous les instants, un membre de notre famille choisie que j'espérais croiser chaque fois que j'ouvrais ma porte, l'ange qui sans cesse me parlait d'Alexander car elle savait que notre rencontre avait des origines très lointaines, du temps d'Alexandre le Grand et au delà... Elle est allée le rejoindre.
Elle pouvait m'appeler à trois heures du matin pour aller prendre un café (il m'est arrivé de me retrouver, en pleine nuit, en pyjama, au café du coin)... Elle me cuisinait de bonnes choses ou bien elle me rapportait un sandwich quand elle allait faire une course rapide... Toujours elle m'adressait des petits mots, poétiques, lumineux... souvent sur des cartes qu'elle avait elle-même fabriquées de ses mains.

Danielle
Étoile du Nord - département des Anges

samedi 22 novembre 2014

Je suis vraiment désolé...


 ... de vous avoir fait attendre.

Je reviens très bientôt.

mardi 16 septembre 2014

Intro ou extra... ?

Dans un billet intitulé timide intimité, qu'elle publie aujourd'hui sur son blogue, notre collègue et amie, Dr CaSo, se demande si, à partir d'une liste de dix points relevés dans un article sur l'introversion, elle ne serait pas introvertie. Après y avoir laissé un long commentaire, en réponse à chacun des points, je me suis dit qu'il y aurait peut-être sur mon propre blogue un lecteur, curieux ou ayant besoin d'une distraction, qui pourrait vouloir lire ma réaction ce que l'on dit des introvertis. Je me reconnais plus ou moins dans plusieurs des points qu'elle mentionne (je n’ai pas fait le compte : c’est lorsque j’arriverai à la fin de mon commentaire que je saurai), mais je ne crois pas être introverti pour autant. Jugez-en par vous-même et, si le cœur vous en dit, donnez-moi votre opinion. 

1. C’est normal qu’après une dépense (d’énergie, d’argent, etc.), on ait besoin ou simplement envie de refaire le plein. Après une activité d’animation, de formation, de communication, je suis parfois fatigué mais, la plupart du temps, heureux, et stimulé, mais pas déprimé. J’ai plutôt envie de continuer à faire quelque chose d’intéressant, avec ou sans les autres. 

2. Je n’aime pas les foules ou, plus précisément : je n’aime pas être dans la foule. Mais je n’ai pas peur de m’adresser à des foules (si j’ai quelque chose à leur dire) ; 500, 3 000 ou… des millions (à la radio ou à la télévision), je préfère m’adresser à eux que d’être au milieu d’eux. D’une part je suis un peu claustrophobe (et non agoraphobe), mais si on a un message à livrer, c’est moins embarrassant que de devoir parler de la pluie et du beau temps avec des inconnus. 

3 Le silence, la solitude, sont pour moi de vrais amis. Autant j’aime à l’occasion être avec un certain nombre (pas trop grand) de personnes avec qui j’ai des affinités, des intérêts communs, autant je peux rester chez moi plusieurs jours sans sortir, sans utiliser le téléphone. 

4. J’ai été, les 30 premières années de ma vie, assez timide (dans la classe, à l’université, j’essayais de me cacher derrière les autres afin que le professeur ne remarque pas si je ne comprenais pas). Mais j’ai vite constaté que les autres n’étaient pas toujours plus à l’aise que moi ; alors j’ai commencé à aller vers eux. Et, si j’ai quelque chose à lui dire, je peux aussi bien appeler la reine d’Angleterre et du Royaume-Uni que… n’importe qui d’autre. L’ennui, c’est que la plupart d’entre eux ne m’intéressent pas. 

5. J’aime aussi écouter, observer… Mais si je suis dans un petit groupe, je crois que la politesse exige qu’au moins les autres entendent ma voix une ou deux fois, ne serait-ce que pour leur faire comprendre que, sur certains points, je ne suis pas différent d’eux ou… tout le contraire. 

6. C’est vrai que je suis parfois content si un projet est annulé ou reporté, mais c’est surtout parce que ce n’était pas pour moi le moment le mieux choisi ou parce que j’ai déjà pas mal trop d’autres choses à faire. 

7. Les introvertis espèrent secrètement qu'on les invitera au cinéma ou au restaurant (pourquoi pas les deux, l'un après l'autre ?) Pas vraiment en ce qui me concerne. Ma hantise : recevoir une invitation sans avoir eu le temps de trouver une bonne raison de refuser ou de… demander à réfléchir. Spontanément, je dirais plutôt : non. 

8. Tout cela est relatif. Je peux facilement établir une communication avec les autres s’il y a un intérêt commun, connu ou prévisible, ou si on n’a pas le choix : si on doit passer un long moment ensemble sans possibilité de fuite. 

9. J’ai plein de choses à dire, mais je ne suis pas sûr que les autres soient intéressés à ce que je le dise. Et je pense aussi à ce qu’écrivait quelqu’un (je ne sais plus qui) : « Je n’ai rien à dire, mais je tiens à le dire moi-même. » 

10. Que ce soit dans la vie personnelle, professionnelle ou sociale, je crois qu’il nous arrive tous de devoir faire des efforts pour se montrer polis, à défaut de se montrer solidaires ou aimables. Certains sont mieux entraînés que d’autres à ce genre de représentation. J’essaie souvent d’éviter ces occasions mais, si je ne peux y échapper, j’essaie de ne pas faire subir aux autres, amis, proches, collègues… ma frustration ou ma mauvaise humeur… à moins que ce ne soit le message que j’aie envie de faire passer. 

Alors, Docteur, suis-je normal ? Si oui, suis-je intro ou extraverti ?

jeudi 11 septembre 2014

11 septembre

Pour la plupart des gens sur cette planète, sans doute que cette date du 11 septembre évoque l'attaque terroriste sur les deux tours du World Trade Center, en 2001, attaque qui aura tué plusieurs milliers de personnes et transformé, pas souvent pour le mieux, la vie de millions d'autres. Pas plus que la plupart des gens, je ne saurais oublier cette date et cet événement. Je m'en souviens d'autant plus facilement que ce matin-là, avant même de savoir ce qui se déroulait à quelques centaines de kilomètres au sud de chez moi, j'essayais d'acheter un billet d'avion Montréal-Bruxelles et Paris-Montréal ; on m'a vite fait comprendre que ce n'était pas le moment. Je crois que pour le reste de ma vie, à moins de souffrir de dégénérescence ou de sénilité, je me souviendrai clairement de cette journée.
Cet événement a pris tellement de place dans l'esprit des gens et cette date est tellement restée associée à cette tragédie qu'un ami très cher, dont c'est l'anniversaire de naissance ce jour-là, ce jour-ci, s'en veut presque d'être né ce jour-là ou, du moins, si on lui demande la date de son anniversaire, il hésite à prononcer cette date fatidique. Et pourtant, dans mon cœur et dans mon esprit, cette date est vraiment, depuis près de cinq ans, la date d'anniversaire de celui que j'appelle mon ami même si je n'ai plus de ses nouvelles depuis plus d'un an ; ce sera toujours pour moi la date de naissance d'Alexander de Galles, qui a l'âge d'un autre Alexander dont j'ai abondamment parlé dans ces pages et dont je parlerai certainement encore longtemps.

J'ai si souvent rêvé de me tremper les pieds dans l'eau, sans doute froide, de la Taff, cette rivière le long de laquelle Alexander de Galles et son ami Maurice, le fidèle et inséparable ami canin, ont si souvent fait des promenades et de longues pauses. Cette seule image, avec son vieux pont de pierres et sa charmante petite maison, qui provient d'ici me fait tellement rêver à un éventuel séjour à Cardiff et ailleurs au pays de Galles, que je me permets de l'imprimer et de l'encadrer afin de l'avoir toujours sous les yeux Et il y en a tellement d'autres !

Caernarfon Castle - source

Je veux donc profiter de ce jour pour souhaiter à mon ami Alexander de Galles (« de Galles » n'est pas son vrai nom ; je lui ai donné ce nom pour le distinguer de celui que nous appelons le Petit Prince. Mais si Alexander de Galles n'est pas pour tous Le Petit Prince, il est vraiment son frère par son caractère, ses valeurs, sa façon d'être et de vivre). Je suis malheureux de ne plus avoir de ses nouvelles, mais je ne l'oublie pas, je ne l'oublierai jamais. Je rêve de visiter un jour son pays magnifique, en sa compagnie j'espère, car il en est pour moi, peut-être ne le sait-il pas, le meilleur ambassadeur.

 
Oscar, comme Oscar Wilde, un autre Oscar que nous aimons

Ce 11 septembre 2014, c'est aussi la date où la juge Thokozile Masipa doit commencer, après six mois de procès, à Pretoria, à rendre durant plusieurs heures ou quelques jours, son verdict dans la cause accusant le jeune champion olympique sud-africain d'avoir tué sa fiancée. Je ne résumerai pas ici ce procès de six mois. Oscar Pistorius reconnaît bien sûr avoir tiré sur Reeva Steenkamp, sa petite amie, alors qu'elle était dans la salle de bain. Mais Oscar Pistorius soutient avoir tiré à travers la porte après avoir entendu du bruit au milieu de la nuit et croyant sa vie en danger, qu'un voleur était entré par effraction, alors qu'il croyait son amie endormie près de lui. Les accusations sont nombreuses et il serait étonnant qu'Oscar Pistorius soit totalement innocenté. S'il est reconnu coupable de meurtre prémédité, il est passible de prison à perpétuité (vingt-cinq ans incompressibles).



J'ai commencé à m'intéresser à Oscar Pistorius parce que mon ami Alexander de Galles m'avait parlé de lui au moment où Oscar Pistorius, qui a les deux jambes amputées, a voulu participer avec les athlètes non handicapés aux compétitions olympiques des Jeux de Londres 2012, où il s'est admirablement bien distingué.


Oscar Pistorius, en raison de son handicap (qui lui a tout de même permis de devenir champion olympique) était, et est resté j'en suis sûr, une immense source d'inspiration pour mon ami gallois. Ce procès et son issue possible a fortement inquiété mon ami gallois, et je le comprends ; j'ai partagé son inquiétude et je sais que cette date du 11 septembre sera déterminante pour la suite des choses. Je crois personnellement, et je suis sûr que mon ami gallois en est convaincu, que la thèse de l'accident mortel qui a enlevé la vie à Reeva Steenkamp est la vérité, que ce champion olympique, vedette mondiale n'a pas intentionnellement causé la mort de sa petite amie. S'il avait prémédité de la faire disparaître, je ne crois absolument pas qu'il aurait envisagé la solution de l'arme à feu dans sa propre chambre. Je sais que mon ami gallois doit attendre dans l'angoisse le verdict qui sera rendu aux cours des prochaines heures ou des prochains jours. Je suis de tout cœur avec Oscar et ses proches, avec mon ami Alexander le Gallois. Je croise les doigts et je prie pour que ce 11 septembre soit enfin un jour de libération plutôt qu'un sombre jour de condamnation.


dimanche 31 août 2014

Il y a 17 ans, Lady Di...


Il y a dix-sept ans, disparaissait Lady Di, la princesse de Galles, princesse des cœurs, princesse des deux Petits Princes dont elle était si fière et qui sera toujours pour eux leur mère partie trop tôt, princesse de mon Petit Prince qui ne l'oubliait pas...


Je suis heureux d'avoir pu lui rendre, le 31 août 2008, un hommage qu'Alexander a pu lire et commenter. En dépit des commentaires discordants, Alexander était heureux que j'aie pu contribuer modestement à perpétuer la mémoire de sa princesse, lui qui jamais ne manquait une occasion de lui témoigner son amour et sa fidélité, en se rendant régulièrement à Paris, par exemple, pour déposer des fleurs sur le pont de l'Alma où a pris fin son existence terrestre. Dans mon cœur et dans mon esprit, Alexander et Lady Di sont et seront à jamais réunis.

samedi 23 août 2014

La fête des roses


« Cueillez dès aujourd'hui
les roses de la vie. »
Pierre de Ronsard


Le 23 août, c'est la Sainte-Rose et c'est aussi la fête des roses...

dimanche 17 août 2014

Schlafe,mein Prinzchen, schlaf ein - Dors, mon Petit Prince



Dors, mon Petit Prince

Schlafe, mein Prinzchen, schlaf' ein,
Schäfchen ruh'n und Vögelein,
Garten und Wiesen verstummt,
auch nicht ein Bienchen mehr summt,
Luna mit silbernem Schein
gucket zum Fenster herein,
schlafe bei silbernem Schein,
schlafe, mein Prinzchen, schlaf' ein,
schlaf' ein, schlaf' ein!

Alles im Schlosse schon liegt,
Alles im Schlummer gewiegt,
reget kein Mäuschen sich mehr,
Keller und Küche sind leer,
nur in der Zofe Gemach
tönet ein schmachtendes Ach!
Was für ein Ach mag das sein?
Schlafe, mein Prinzchen, schlaf' ein,
schlaf' ein, schlaf' ein!

Wer ist beglückter als du?
Nichts als Vergnügen und Ruh'!
Spielwerk und Zucker vollauf
und noch Karossen im Lauf,
Alles besorgt und bereit,
dass nur mein Prinzchen nicht schreit.
Was wird da künftig erst sein?
Schlafe, mein Prinzchen, schlaf' ein,
schlaf' ein, schlaf' ein!

Longtemps attribuée à Mozart, cette berceuse, l'une des plus célèbres, aurait plutôt été composée par Bernard Flies, dont on ne connaît pas grand-chose, sauf qu'il serait né à Berlin vers 1770. Des sources plus récentes indiquent que la berceuse aurait plutôt été composée au XVIIIe siècle par Johann Friedrich Anton Fleischmann, compositeur allemand.

J'aurais aimé, enfant, m'endormir au son de cette berceuse ; mais je ne me souviens pas avoir jamais entendu ma mère chanter. Je suis toutefois persuadé, même si nous n'avons pas eu l'occasion de parler de celle-ci, qu'Alexander a dû l'entendre souvent, et peut-être même en allemand car je crois que sa mère avait du sang allemand.

lundi 11 août 2014

Ô Capitaine, mon capitaine

Triste journée que ce 11 août 2014 !

L'acteur Robin Williams, qui a fait rire et pleurer tant de spectateurs, que ce soit au théâtre, au cinéma, à la télévision... est décédé aujourd'hui, à 63 ans. Il se serait suicidé.


« Carpe diem »

« Peu importe ce qu’on pourra vous dire,
les mots et les idées peuvent changer le monde. »

Ceux qui ont vu ce magnifique film, « Le Cercle des poètes disparus », ou, au Québec, « La société des poètes disparus », ne l'oublieront jamais. Même un de mes neveux qui, adolescent, n'était pas trop porté sur la poésie, a adoré ce film, au point de m'en parler plusieurs fois (peut-être y voyait-il une similitude entre mon non-conformisme et l'enseignement de M. Keating ; j'ai toujours été touché qu'il ait envie de m'en parler, avec émotion et admiration) ; je crois qu'il l'a compris un peu à la manière des étudiants de M. Keating dans le film.


«  C’est dans ses rêves que l’homme trouve la liberté,
cela fut, est, et restera la vérité. »

Voici ce que l'on dit sur Wikipédia au sujet de ce film : « En 1959, aux États-Unis, Todd Anderson, un garçon timide, est envoyé dans la prestigieuse académie de Welton (lieu fictif1), dans le Vermont, réputée pour être l'une des plus fermées et austères du pays et où son frère a suivi de brillantes études. Il y fait la rencontre d'un professeur de lettres anglaises aux pratiques plutôt originales, M. Keating, qui encourage le refus du conformisme, l'épanouissement des personnalités et le goût de la liberté. Voulant au maximum suivre la voie nouvelle qui leur est présentée, certains élèves vont redonner vie au cercle des poètes disparus, un groupe d'esprits libres et oniriques, dont M. Keating fut, en son temps, l'un des membres influents. La découverte d'une autre vie va à jamais bouleverser l'avenir de ces lycéens. En effet, les situations des divers personnages ne se prêtent guère à l'exercice de ces libertés récemment découvertes. »

« On ne lit pas et on n’écrit pas de la poésie parce que ça fait joli. Nous lisons et nous écrivons de la poésie parce que nous faisons partie de la race humaine ; et que cette même race foisonne de passions. La médecine, la loi, le commerce et l’industrie sont de nobles occupations, et nécessaires pour la survie de l’humanité. Mais la poésie, la beauté et la dépassement de soi, l’amour : c’est tout ce pour quoi nous vivons. Écoutez ce que dit Whitman : « Ô moi ! Ô vie !... Ces questions qui me hantent, ces cortèges sans fin d’incrédules, ces villes peuplées de fous. Quoi de bon parmi tout cela ? Ô moi ! Ô vie ! ». Réponse : que tu es ici, que la vie existe, et l’identité. Que le spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime. Que le spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime... Quelle sera votre rime ? »
Le Cercle des poètes disparus


Nous n'oublierons jamais non plus l'excellent psychologue qu'interprète Robin Williams dans  « Will Hunting ».




Et, dans un tout autre genre, Mrs Doubtfire.

Triste journée, en effet !
Merci, Robin Williams, pour tout ce que vous nous avez donné !
Soyez en paix ! Vous l'avez mérité.


O Captain! my Captain!

O Captain! my Captain! our fearful trip is done;
The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won;
The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring:
But O heart! heart! heart!
O the bleeding drops of red,
Where on the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.

O Captain! my Captain! rise up and hear the bells;
Rise up--for you the flag is flung--for you the bugle trills;
For you bouquets and ribbon'd wreaths--for you the shores a-crowding;
For you they call, the swaying mass, their eager faces turning;
Here Captain! dear father!
This arm beneath your head;
It is some dream that on the deck,
You've fallen cold and dead.

My Captain does not answer, his lips are pale and still;
My father does not feel my arm, he has no pulse nor will;
The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done;
From fearful trip, the victor ship, comes in with object won;
Exult, O shores, and ring, O bells!
But I, with mournful tread,
Walk the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.

Poème de Walt Whitman 

 Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Finie notre effrayante traversée !
Le navire a tous écueils franchi, le trophée que nous cherchions est conquis
Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,
En suivant la stable carène des yeux, le vaisseau brave et farouche.
Mais ô cœur ! cœur ! cœur !
Ô les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Étendu, froid et sans vie.

Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Dresse-toi, entends les cloches.
Dresse-toi - pour toi le drapeau est hissé - pour toi le clairon vibre,
Pour toi bouquets et couronnes enrubannées - pour toi les rives noires de monde,
Vers toi qu'elle réclame, la masse mouvante tourne ses faces ardentes.
Tiens, Capitaine ! Père chéri !
Ce bras passé sous ta tête,
C'est un rêve que sur le pont
Tu es étendu, froid et sans vie.

Mon Capitaine ne répond pas, ses lèvres sont livides et immobiles;
Mon père ne sent pas mon bras, il n'a plus pouls ni volonté.
Le navire est ancré sain et sauf, son périple clos et conclu.
De l'effrayante traversée le navire rentre victorieux avec son trophée.
Ô rives, exultez, et sonnez, ô cloches !
Mais moi d'un pas accablé,
j'arpente le pont où gît mon capitaine,
Étendu, froid et sans vie.
 

mardi 5 août 2014

La Justice assassinée ?

Publié le 05 août 2014 à 15h30 | Mis à jour à 15h30

Cadavre découvert derrière la Cour suprême

Le Droit - Ottawa.
Publié le 05 août 2014 à 15h30 | Mis à jour à 15h30
Un cadavre a été découvert derrière la Cour suprême, à Ottawa, mardi. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a averti la police d'Ottawa, qui a ensuite ouvert sa propre enquête, vers 12h55. Un périmètre de sécurité a été érigé derrière le bâtiment situé sur la rue Wellington, à deux pas du parlement. Les autorités étaient encore sur les lieux de la macabre découverte, à 15h30. La police d'Ottawa a dit ignorer la cause du décès, refusant d'indiquer s'il s'agit du corps d'un homme ou d'une femme, de plus que l'âge apparent de la personne sans vie. 

Certaines mauvaises langues prétendent que le cadavre serait celui... de la Justice elle-même. 

dimanche 3 août 2014

Anniversaires du 3 août

C'est aujourd'hui l'anniversaire de naissance de ce poète anglais, magnifique de bien des façons - et notamment pour sa poésie - et qui de plus a pour moi valeur de symbole, Rupert Chawner (Chaucer) Brooke, né le 3 août 1887, à Rugby (ville du nord de l'Angleterre que les amateurs de cette sorte de football devenu le rugby doivent connaître).
 Avant d'apprendre à le connaître mieux à travers mes conversations avec Alexander, j'avais entendu parler de ce poète, que Yeats considérait comme « le plus beau jeune homme d'Angleterre ». Je me souviens notamment que dans un des premiers films hollywoodiens à traiter sans répugnance l'homosexualité, Making Love, sorti en 1982, l'année de naissance d'Alexander, il était question de ce poète anglais. Alexander et moi avions parlé de lui dès nos premières conversations en direct ; nous avions surtout évoqué, à ce moment-là, l'un de ses poèmes les plus connus, The Soldier.
Trois mois exactement après le départ d'Alexander, un ami avait découvert ce blogue par hasard et, à travers mes mots, il avait reconnu cet ancien camarade d'école devenu un ami. Alistair avait tellement été séduit par Alexander Bull qu'il avait voulu en avoir un semblable ; il était allé chercher Douglas chez le même éleveur. Alistair est immédiatement devenu l'un de mes amis ; il m'a écrit tous les jours, jusqu'au 10 décembre 2009. Alistair était comme un petit frère d'Alexander ; il m'a envoyé de nombreuses photos qu'il faisait, superbes, que je conserve précieusement, notamment les photos de Douglas, le jeune et magnifique bulldog. Deux jours plus tard, il a connu une fin tragique, que je n'arrive pas à oublier non plus. Dans l'un de ses messages, il m'avait écrit avec fierté qu'il était en train de relire les Lettres d'Amérique, de Rupert Brooke.
En janvier 2010, un autre jeune Britannique, né au Pays de Galles mais vivant désormais à Londres la plupart du temps, découvrait aussi par hasard ce blogue et reconnaissait Alexander dans ce que j'écrivais. Lui aussi avait tenu à me dire qu'il connaissait le nom de ce garçon dont je pleurais la perte, qu'il l'avait aperçu à quelques reprises lors de déplacements dans la ville, et reconnu. Alexander le Gallois, de l'âge d'Alexander, est devenu aussi un ami précieux, dont je n'ai plus de nouvelle depuis son départ pour une excursion en Écosse, pour aller voir un petit arbre qu'il y avait planté et qui avait pour lui une signification particulière. Il me manque énormément, mais j'ose espérer qu'il est revenu de cette excursion, avec Maurice son chien fidèle et ami, et que son silence ne concerne que moi. Ensemble, nous avions évoqué un autre poème de Rupert Brooke, The Old Vicarage, Grantchester.
Ce petit village de Grantchester a souvent été un lieu de villégiature pour les étudiants de l'université de Cambridge, à proximité. La poésie anglaise lui doit beaucoup. 



Vous trouverez ici les paroles, en anglais et en français, de cette chanson de Pink Floyd.

* * * * *

Je dois à de nombreux écrivains un très grand nombre de mes découvertes, de mes joies, de mes plaisirs, de mes révélations, de mes prises de conscience, de mes émerveillements, etc. Certains de ces écrivains ont eu sur ma vie, sur ma pensée, sur ma façon de concevoir le monde, une influence considérable. Mais il y a peu de ces écrivains à qui j'aie vraiment eu envie de dire, d'écrire mon admiration, la place qu'ils ont prise dans mon panthéon, dans ma vie. Michel del Castillo est de ceux-ci.


Il m'a fallu de très nombreuses années pour me « résigner » à entreprendre la lecture de l'un de ses livres. Un ami m'avait parlé de lui il y a très longtemps, à un moment où je n'avais pas encore beaucoup lu. Cet ami, qui a échangé une correspondance avec Michel del Castillo, me faisait l'éloge de son premier roman, Tanguy. Ce livre parle de l'enfance de l'auteur, à Madrid pendant la guerre, de sa mère qui sera toujours pour lui un personnage énorme, énigmatique, qu'il n'arrive toujours pas à comprendre. Il parle du rejet par son père français. Puis des camps de prisonniers où sa mère et lui finissent par aboutir. Pour s'en échapper, elle n'hésitera pas à laisser derrière lui son fils de six ans... Un auteur au nom espagnol, qui parle de l'Espagne, de la guerre civile, des camps de prisonniers, tout cela n'avait rien pour me séduire. Combien de fois, dans une librairie ou dans une bibliothèque, j'ai ouvert l'un des nombreux livres de Michel del Castillo sans avoir le goût de poursuivre ma lecture. Il aura fallu attendre de tomber, ces dernières années, sur deux de ses récits, fortement autobiographiques : De père français et Le crime des pères. Ces deux livres m'ont bouleversé et, depuis, je veux lire tout ce qu'a écrit Michel del Castillo ; ils m'ont donné la clé pour comprendre et apprécier tous les romans que je n'avais pas envie de lire, et tous ceux qu'il a publiés par la suite.
Je n'hésite pas à dire qu'il y a trois grandes périodes dans ma vie : une trop longue période d'ignorance, d'inconscience, qui correspond à peu près à mes vingt premières années (ça ne se tranche pas vraiment au couteau, mais c'est assez exact pour l'instant). Puis il y a eu la période d'émerveillement, à partir du roman des Amitiés particulières, la découverte de la Grèce et de la Rome antiques, avec tous leurs grands personnages, et plus particulièrement l'empereur Hadrien et Alexandre le Grand, et leur univers respectif. Puis il y a celle, ces dernières années, peu avant de faire la connaissance d'Alexander, de cette période que, sous l'influence de Michel del Castillo, j'appellerais simplement la période du début de la lucidité. L'univers que décrit Michel del Castillo est loin d'être un univers du merveilleux, de la magie, de la beauté, de l'idéal, ... C'est plutôt celui de la vérité, de la réalité telle qu'elle est, de la méchanceté, de la cruauté. Dostoïevski est son maître.
J'ai hésité à parler à Alexander des livres de Michel del Castillo. Je ne voulais pas assombrir sa vision des choses. Et pourtant, il en a connu de ces réalités dramatiques, douloureuses, dans sa courte vie... Mais je lui ai parlé de Tanguy ; c'est le seul roman de cet auteur qu'il ait eu le temps de lire, mais il l'a trouvé très beau, en dépit de cet univers très sombre. Aussitôt après en avoir fait la lecture, il m'a écrit (je résume tout en conservant ses mots) : « Merci énormément de m'avoir parlé de Tanguy... c'est un livre très bouleversant. Plein de mots si terribles et d'autres si plein d'amour. [...] Le monde terrifiant de la guerre qui a permis de laisser s'épanouir un amitié si belle entre Tanguy et Gunther, dans cet enfer du camp de concentration, qui a permis aussi a un religieux d'ouvrir son cœur pour aider cet enfant très meurtri. Et d'autres merveilleux moments que personne, après les avoir lus, ne pourra oublier. Je crois que Tanguy peut être le petit frère de tous ceux qui souffrent de la guerre en ce moment, partout sur la planète. J'espère qu'il y a encore des Gunther et des Père Pardo pour les aimer et les soutenir. Merci Alcib. »

La vie de Michel del Castillo a commencé sur des bases si peu solides que lui-même n'était plus sûr de la date de sa naissance. Il a longtemps cru être né le 3 août 1933, qui est la date que j'ai conservée en mémoire. Mais il aurait constaté, longtemps après être devenu adulte, qu'il serait plutôt né le 2 août 1933 ; il faudra que je noue une ficelle à ma mémoire afin de ne plus oublier.

J'aimerais avoir un jour le courage de lui écrire pour lui dire un peu ce que je lui dois. 

jeudi 31 juillet 2014

Une étoile qui chante...

À quatre heures, ce matin, je suis descendu sur le trottoir devant mon immeuble... Avant de remonter, j'ai cherché dans le ciel couvert une petite éclaircie qui pourrait laisser apercevoir une étoile. Ce n'est pas facile, car il y a de nombreux lampadaires et il faut faire des acrobaties pour pouvoir scruter le ciel sans être aveuglé par leur lumière. Bien qu'il y ait chez moi de nombreuses étoiles, je ne peux pas dire que j'habite parmi elles (ce serait plutôt elles qui vivent en moi), mais j'habite au-dessus des lampadaires ; il m'est souvent plus facile de voir les étoiles de ma fenêtre que de l'extérieur, à condition que les étoiles, parfois solitaires, soient de mon côté... Je ne sors jamais le soir ou la nuit sans essayer d'en apercevoir au moins une, celle qui compte. 

J'aurais été triste de remonter sans avoir pu saluer cette étoile. Il m'a fallu un peu de temps avant d'apercevoir au loin, vers le Nord-Ouest, une petite éclaircie dans laquelle scintillait faiblement cette étoile à qui j'ai souri et envoyé des baisers. Et, au même moment, j'ai entendu, venant de la même direction, le chant d'un rossignol dont la musique enchantait déjà les Grecs anciens. Comme l'écrivait Alexander dans un commentaire de l'été 2008, le rossignol est un oiseau symbolique car, selon les Grecs, son chant merveilleux inspirait les amoureux. Et, ajoutait Alexander, quand ils parlent d'amour, les Grecs savent de quoi ils parlent...

Le chant discret de ce matin provenait-il de l'étoile qui scintillait pour moi dans ce lagon céleste ? Ou bien le chant amoureux était-il relayé par un rossignol plus près de chez moi, à plusieurs dizaines de mètres tout de même ? Était-ce le même rossignol qui, comme je l'avais constaté en juin 2010, semblait ne chanter que pour moi ? Je suis persuadé que c'est lui, car j'ai reconnu sa musique et ses mots.

Moi aussi, je t'aime, Alexander !

mardi 22 juillet 2014

Joyeux anniversaire, prince George !

Photo officielle du premier anniversaire
du prince George

Le prince George Alexander Louis, né le 22 juillet 2013,
célèbre aujourd'hui son premier anniversaire.

Comme son père et les autres mâles de la famille,
il aimera sans aucun doute le polo.

Il s'y prépare déjà.


Alexander aimait beaucoup son pays, ses institutions et, plus encore, le prince Charles et la duchesse de Cornouailles, les princes Williams et Harry ; il serait fier de ce nouveau prince de Cambridge. Je me réjouis pour lui et, surtout, avec lui.

lundi 21 juillet 2014

Blessé de guerre...

Il y a six semaines, j'ai fait une chute sur le trottoir, dont je me suis relevé aussitôt, sans autre blessure apparente que celle faite à mon orgueil.

Mais dans les jours suivants, j'ai commencé à sentir des douleurs dans la main et le bras droits. Je n'y ai pas accordé trop d'attention car je me disais qu'il était normal que me je sois étiré un muscle en voulant me retenir, et que tout cela passerait rapidement.

Il m'est devenu de plus en plus difficile d'écrire, autant à la main qu'à l'ordinateur. S'il m'arrivait de poursuivre en dépit de la douleur ressentie, je le payais chèrement dans les jours suivants.

Malgré tout, je devais poursuivre ma vie à peu près normalement, à condition de ne pas trop m'attarder à l'ordinateur. J'en étais venu à ne plus trop y penser... sauf, si j'en avais le temps, quand l'envie me prenait d'écrire, que ce soit des notes pour moi-même ou des messages à envoyer à mes amis.

La douleur devenait de plus en plus insistante ; elle se déplaçait de la main à l'épaule et de l'épaule à la main, enrichie de ce qui me semblait du rhumatisme dans les articulations. Pour calmer cette douleur, j'ai commencé à prendre régulièrement, en respectant la posologie, des comprimés d'acétaminophène, et cela jusqu'à vendredi soir dernier... Je me suis levé samedi matin avec une légère nausée, mais avec une douleur au ventre, au foie surtout. Comme je me sentais de moins en moins bien à mesure que la journée avançait, je suis allé faire une recherche rapide sur Internet avec les mots « Tylénol » (marque d'acétaminophène) et « foie ». Je me suis rendu compte que ce médicament que je croyais sans danger peut effectivement empoisonner le foie et conduire rapidement à la mort. (voir Ajout)

Je n'ai pas dépassé la posologie recommandée et je n'ai pas de pathologie particulière qui puisse me rendre plus vulnérable qu'un autre, mais j'étais persuadé que cette forte et persistante douleur au foie était causée par l'acétaminophène. J'ai appelé la ligne d'Info-santé : on m'a posé une longue série de questions, puis on m'a conseillé de cesser de prendre ces comprimés, de surveiller certains symptômes et, si nécessaire, de me rendre directement à l'hôpital.

Il m'a fallu deux jours de jeûne et de repos pour retrouver mon état à peu près normal. Et j'ai téléphoné ce matin à une clinique de médecine sportive où j'avais reçu des traitements il y a quelques années. Mon jeune et séduisant physiothérapeute (kinésithérapeute pour les Européens, ou, plus familièrement « kiné ») ne travaille plus à cette clinique, mais j'ai vite obtenu, grâce à une annulation, un rendez-vous en fin de journée.

J'y ai rencontré une charmante jeune fille, qui s'est très bien occupée de moi. Avec elle, j'ai beaucoup ri, ce qui est déjà le meilleur remède à bien des maux, et j'ai aussi pleuré, ce qui est souvent la conséquence d'autres mots. Elle m'a ordonné de ne rien faire pour aggraver ma situation (muscle déchiré) et, moi dont le seul sport en ce moment consiste à faire l'aller-retour en ascenseur dans mon immeuble de sept étages et à monter et descendre les sept* marches de mon appartement, j'ai la semaine prochaine un autre rendez-vous à la clinique de médecine sportive.

p. s. : Je pensais n'écrire que quelques lignes pour expliquer mon silence et je me suis laissé emporter. Au moins, j'ai fait plus court cette fois-ci que pour les quelques articles racontant mon court séjour à l'hôpital en juillet 2006.

*J'écrirai dans quelques jours un billet sur la présence du chiffre « 7 » dans ma vie.

Ajout du 31 juillet 2014 :  J'ai raconté mon histoire à l'une de mes voisines qui travaille à l'Hôtel-Dieu. Elle me disait qu'en effet, le nombre de suicides au Tylénol est effarant. Très souvent, les malheureux n'en meurent pas immédiatement mais les dommages au foie sont si importants, et irréversibles, qu'ils en meurent dans les jours suivant leur hospitalisation s'ils ne reçoivent pas rapidement une greffe du foie. La semaine dernière, dans son département, il y avait, parmi de nombreuses autres victimes, une femme de 21 ans qui allait mourir dans les heures suivantes si elle ne recevait pas immédiatement une greffe... Et dire qu'une autre voisine m'avait fortement recommandé de ne pas prendre l'antidouleur qu'on m'avait prescrit puisqu'il était « très mauvais pour le foie », me suggérant de prendre plutôt du Tylénol (acétaminophène).

lundi 7 juillet 2014

5 ans après ton départ, tu me manques autant

Sa meilleure et fidèle amie, qui fut d'abord la meilleure amie de sa mère, m'écrivait, au sujet d'Alexander, bien entendu : « Un coeur pur, tout comme son visage, fragile comme la porcelaine, mais radieux. Il était une lumière dans ma vie. Il m'a apporté tellement de joie, toute sa vie, depuis sa naissance. Je l'aime terriblement ! J'étais fière de lui. J'ai toujours pleuré avec tous ses chagrins, et ri avec lui pour tous ses bonheurs. D'une immense sensibilité, toujours attentif aux autres, attentionné, et surtout d'une grande noblesse de coeur et d'esprit. Délicat, adorable et charmant... »

Ce n'est pas moi qui, même cinq ans après son départ, dirais le contraire de cette amie si précieuse qui m'avait adopté puisque j'étais l'amoureux de ce garçon merveilleux qu'elle aimait comme son fils, mais aussi comme un être exceptionnel que l'on n'a pas tous le privilège de rencontrer, même une seule fois, dans sa vie.


Pour commémorer le premier anniversaire de son départ, lors de la cérémonie réunissant la grande famille, notre amie me disait : « J'ai fait commander en votre nom un coeur de roses, avec une carte sur laquelle tout le monde pourra lire votre nom... Je suis sûre que si vous écoutez bien dans la nuit, vous entendrez les cornemuses qui, à l'église, joueront durant vingt-quatre heures, pour dire à Alexander combien nous l'aimons. »


Je suis, en ce cinquième anniversaire, de tout coeur avec sa famille, ses amis, toute la petite famille que nous aimions, que j'aime...

mardi 1 juillet 2014

Lady Diana - 53e anniversaire

Elle aurait aujourd'hui 53 ans. Mais, pour tous ceux qui l'aiment, pour tous ceux qu'elle a aimés, elle sera éternellement belle et jeune.

vendredi 20 juin 2014


Le chagrin, la douleur de la perte, de l'absence, du manque de la moitié de soi, ... sont toujours là ; mais je n'aurais pas dû relire notre conversation d'il y a cinq ans, qui devait être notre dernière conversation. Bien sûr, je n'en avais rien oublié, mais cette relecture m'a donné durant plusieurs minutes l'impression d'y être encore...

Je sais que deux ou trois lecteurs comprendront très bien, pour le vivre aussi de leur côté...

Il me redisait notamment, dans cette dernière conversation, que son seul désir, c'était d'être dans mon coeur, pour toujours. Et il ajoutait : « Je sais que tu m'aimes aussi et que jamais tu ne diras, même dans plusieurs années : « Ah oui, j'ai connu un jour un garçon qui s'appelait Alexander... » Parfois je me demande comment quelqu'un comme toi peut m'aimer, mais j'ai confiance en toi et j'ai confiance en ton amour. Et tu ne me parles toujours qu'avec ton coeur... »

Oui, Alexander, tu es et tu seras toujours dans mon coeur, comme tu l'as été depuis que tu es entré dans ma vie, « dirigé vers [moi] par quelqu'un qui t'aime et qui veille sur toi », aimait répéter notre meilleure amie. Et tout le temps qu'il me reste à vivre, que ce soit un jour, un mois, des années, je vivrai avec toi, pour nous. Je crois que j'essaie parfois de m'étourdir dans l'action pour ne pas trop me rendre compte de ton absence, comme si à la fin de mes agitations, de mes pérégrinations, j'allais te retrouver pour poursuivre nos échanges quotidiens...

Mais cette nuit, c'est le grand vertige...

Et d'autres douloureux silences sont venus s'ajouter, qui  attristent et inquiètent, et sont par moments difficiles à « gérer »...

Je sais cependant que tu n'as plus peur de me perdre, puisque tu es avec moi pour toujours, que tu comprends et que tu m'encourages à cultiver quelques vraies et précieuses amitiés, sans lesquelles la vie sur terre serait vraiment trop ardue. Je sais qu'avec moi tu les remercies de leur présence chaleureuse, même à distance.

lundi 26 mai 2014

... J'écris ton nom


Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom

Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer Liberté.

Paul Éluard, in Poésies et vérités 1942 Éditions de Minuit, Paris, 1942.
Pour Éluard, ce prénom qu'il écrit partout, est féminin, celui de la Liberté. Je peux aussi l'écrire au masculin, partout : Alexander.

vendredi 23 mai 2014

Xavier, quoi qu'il advienne...

ces jours-ci à Cannes,
je suis et je serai fier de toi.


Cent fois : bravo !

Merci, Xavier Dolan

dimanche 4 mai 2014

Écrire pour quelqu'un

Je viens de refermer ce livre, que j'ai savouré, page par page, phrase par phrase, mot par mot.
Quel émouvant témoignage ! Quelle pudeur et quelle tendresse tout au long de ce récit ! La relation avec le père occupe une grande partie de ces pages ; au delà de l'anecdote, comme le dit lui-même l'auteur dans cette vidéo sur YouTube, il s'agit d'une réflexion sur la paternité, sur la parentalité.
C'est aussi une touchante réflexion sur l'absence, sur ceux qui nous ont quitté, qu'il s'agisse de nos parents ou d'autres êtres que nous avons aimés.
J'ai versé des larmes (et j'en ai retenu bien d'autres) sur à peu près toutes les pages car, comme il est si bien écrit, « l'étrange et douloureuse survie en nous de ce qu'ont souffert les défunts » ne nous quitte pas et « va plus loin, plus profond, que la simple mémoire. »
Merci, Jean-Michel Delacomptée, que je ne connaissais pas avant que « quelqu'un », un ange sans aucun doute, ne mette ce livre sous mes yeux au moment où j'étais prêt à le recevoir.
Désormais, les livres de Jean-Michel Delacomptée seront aussi mes amis.

mercredi 23 avril 2014

Saint-Georges - Fête de l'Angleterre



The Soldier

If I should die, think only this of me:
That there's some corner of a foreign field
That is for ever England. There shall be
In that rich earth a richer dust conceal'd;
A dust whom England bore, shaped, made aware,
Gave, once, her flowers to love, her ways to roam,
A body of England's, breathing English air.
Wash'd by the rivers, blest by suns of home.

And think, this heart, all evil shed away,
A pulse in the eternal mind, no less
Gives somewhere back the thoughts by England given;
Her sights and sounds; dreams happy as her day;
And laughter, learnt of friends; and gentleness,
In hearts at peace, under an English heaven.

Rupert Brooke a écrit ce poème à Noël 1914, quelques mois avant sa mort.

Il y a 99 ans ce 23 avril 2014, mourait, à l'âge de 27 ans, le même âge qu'Alexander, d'un empoisonnement à la suite d'une piqûre de moustique, circonstances différentes de celle du départ d'Alexander, mais avec tout de même une certaine similitude, le poète Rupert Brooke, enterré sur l'île de Skyros, en Grèce. 

Je me souviens très bien que lorsque pour la première fois nous avons parlé de sa venue à Montréal, Alexander m'avait fait promettre une chose : que si jamais, au cours de son séjour à Montréal, il lui arrivait quelque chose qui ne soit pas voulu, je devais le faire rapatrier dans son pays, sa patrie, sur le sol de sa naissance, de sa famille. Il était, disait-il, très attaché à l'Angleterre, son pays, celui de ses ancêtres, au point, ajoutait-il, d'apporter toujours avec lui, lorsqu'il quittait l'Angleterre, une poignée de la terre de son pays.

Et je ne me souviens plus exactement de l'enchaînement de nos idées lors de cette conversation, mais je me souviens très bien que, ce soir-là, il m'avait parlé de Rupert Brooke, qu'il aimait beaucoup, et tout particulièrement de ce poème, The Soldier.

 

Ce 23 avril, fête de saint Georges, c'est donc aussi la fête du fils du duc et de la duchesse de Cambridge, le prince George Alexander Louis.

Saint Georges, patron de l'Angleterre


 Saint Georges et le dragon, par  Briton Rivière

23 avril, fête de saint Georges, de l'Angleterre, et du prince George Alexander Louis.

mardi 22 avril 2014

Alexander, Alexander, Alexandre. Alistair, ...

Je souhaite à tous les Alexander, Alexandre, Alistair, ... et à tous ceux qui sont associés à ce prénom, dans quelque langue que ce soit, une très bonne Saint-Alexandre. 

 
Et puis, à mon très cher ami Alexander bull, un très bon anniversaire. Je n'ai pas reçu cette fois d'invitation à la fête, mais je suis persuadé qu'il y aura un délicieux gâteau et bien d'autres choses à manger, et de nombreux cadeaux, qu'Alexander bull s'empressera de partager comme il le fait toujours avec son Gus, l'ami, bulldog aussi, qu'il a ramené de Barcelone il y a maintenant quatre ans.

lundi 21 avril 2014

L'amour conditionnel


L'amour inconditionnel, il semble que ce ne soit pas donné à tout le monde de l'éprouver, de le vivre, de le partager. Bien sûr, si je compare à Alexander, la barre est haute, pratiquement impossible à dépasser, même à atteindre.

Je me sens sacrilège d'associer le nom d'Alexander à ce qui suit mais, quand je vois ce genre de choses, je ne peux pas m'empêcher de penser à lui (et en fait, il n'y a vraiment pas grand-chose dans la vie qui, dans mon esprit, ne soit, d'une manière ou d'une autre, associée à Alexander). C'est que, je crois, je vois toute la vie, celle à laquelle j'ai accès de manière concrète ou abstraite, avec le regard d'Alexander en même temps qu'avec le mien. Peut-être qu'au fond, ils ne sont pas distincts l'un de l'autre.


Il y a quelques jours, un petit sondage du journal La Presse, le journal de la bourgeoisie, de la droite (même si bon nombre de leurs lecteurs refusent de se faire identifier à la droite ; ils peuvent le nier autant qu'ils le voudront, la réalité n'en sera pas changée), un petit sondage, donc, demandait aux lecteurs de La Presse, s'ils seraient prêts « à dépenser plusieurs milliers de dollars pour soigner [leur] animal de compagnie ». J'ai eu un choc en regardant les réponses : 83 % des 11 205 répondants (l'image affiche 5846 répondants, mais au final, leur nombre était beaucoup plus élevé, mais le pourcentage le même) disent « NON » ! 

On a beau se dire qu'il s'agit des réponses de lecteurs de droite, les mêmes qui viennent d'élire au Québec le Parti libéral, le plus corrompu que le Québec ait connu depuis bon nombre de décennies, dont la plupart des députés sont ceux dont tout le Québec voulait absolument se débarrasser il y a moins de deux ans, en raison de la corruption, des scandales, des enquêtes policières sur les membres du gouvernement, pour collusion, favoritisme, fraudes et autres choses aussi aimables.

Mais les réponses à ce sondage font lever le coeur. Comment peut-on adopter un animal, prétendre l'aimer et, au moindre ennui de santé, préférer le faire euthanasier (ou pire : le laisser souffrir) plutôt que de lui offrir les soins appropriés. Je ne dis pas que je n'aurais jamais recours à l'euthanasie dans le cas où il n'y aurait vraiment plus d'autre solution. Alexander, comme il l'avait promis à son siamois Harry, était là pour donner lui-même - il était médecin - l'injection fatale quand il est devenu clair que le pauvre Harry avait atteint la limite de sa vie supportable. J'en ai encore les larmes au yeux, la gorge serrée, en pensant qu'au moment où il posait ce geste d'amour ultime, d'amour certes mais absolument déchirant, envers son chat, son compagnon des treize années précédentes, Alexander ne pouvait pas ne pas penser qu'il le rejoindrait peut-être dans peu de temps. Le crabe maudit ne fait pas de discrimination et, trop souvent, il est sans pitié, d'une volonté implacable... Dans une situation comme celle d'Alexander avec son ami Harry, il est certain que je ferais comme lui ; j'essaierais d'assurer le mieux-être de l'animal, la meilleure qualité de vie, tant que cela serait possible. Mais je n'aurais ni les aptitudes ni le courage qu'a eu Alexander envers son ami ; s'il le fallait, je demanderais au vétérinaire de le faire.
Mais je suis choqué du manque de sensibilité de ces lecteurs pour qui « les vraies affaires » (entendons ici les affaires d'« argin », de confort et de biens matériels), passent bien avant, même en théorie, quand la situation ne se présente pas vraiment, bien avant la vie de leur compagnon animal. Choqué, mais au fond, pas surpris. « Plus je vois les hommes et plus j'aime mon chien. »
Ce chien, cet ami qui n'est pas encore là, fait de plus en plus sa place chez moi, concrètement car j'essaie de lui aménager de l'espace où il sera heureux ; quant à sa place dans mon coeur, elle est acquise depuis bien longtemps et elle y restera toujours, même si les circonstances devaient faire que cet ami ne s'installe jamais chez moi. Chaque jour, je consulte les naissances chez les éleveurs de bulldogs ; je leur écris, j'accumule de grandes quantités de renseignements bien concrets, en plus de lire tous les livres que je peux trouver sur les chiens en général, et sur les bulldogs en particulier. J'ai même commencé à lui acheter des jouets.