samedi 31 décembre 2011

Bonne année 2012

Bonne année à tous !


London - Edinburgh - 1er janvier 2012


1er janvier 2011

jeudi 29 décembre 2011

samedi 24 décembre 2011

Noël 2011



On ne peut certainement pas l'accuser de ne pas sentir ce qu'elle chante :

mercredi 16 novembre 2011

Mon cheval est mort

J'ai quelques textes que je voulais mettre en ligne ces jours-ci, sur des thèmes qui me tenaient à cœur.
Or, ces jours-ci, j'ai dit, écrit quelques bêtises qui ont blessé des êtres que j'aime. Je leur en demande encore pardon.
Ne soyez pas surpris si, durant les prochains jours ou davantage, vous ne trouvez pas ici de nouveaux billets. Je vais aller faire ce que je fais de mieux : rien.

jeudi 10 novembre 2011

Anniversaires

Je voyais arriver le 10 novembre et je pensais à quelques événements à cette date précise, puis au 10 du mois. Je songeais à ce que j'allais écrire ici pour souligner cette date, sans me souvenir précisément de ce tout ce que j'ai pu écrire auparavant. Une petite vérification par mot clé m'a permis de constater que l'an dernier à cette date j'avais souligné trois de ces événements... Je radote, je parle souvent des mêmes sujets ; mais je suis comme cet académicien français qui disait : « je préfère radoter que me contredire. »

Outre l'importance, pour Alexander et moi, du dix de chaque mois, le dix novembre rappelle la disparition, en 324 av J. C., d'Héphaistion, l'ami d'Alexandre le Grand et d'Alexander notre Petit Prince.

Le 10 novembre, c'est aussi un anniversaire heureux auquel je pense depuis plusieurs jours, celui de la naissance d'un magnifique poulain, Whiteoak, né le 10 novembre 2010.

lundi 7 novembre 2011

Fin de parcours - dignité et noblesse

Sans savoir encore ce qu'elles contiendraient, j'avais l'intention d'écrire quelques lignes pour souligner qu'il y a aujourd'hui vingt-huit mois qu'Alexander est retourné sur son étoile. Je ne sais pas si on pouvait voir les étoiles dimanche soir (je ne suis pas sorti), mais notre amie la Lune était bien présente et visible aussi bien de mon salon que de ma chambre.

Éric Lamaze et Hickstead, Pékin 2008

En fin de soirée, dimanche, j'ai allumé le téléviseur pour regarder sur DVD une série télévisée que je n'avais jamais vue auparavant. Juste avant de mettre le DVD en marche, des images du bulletin de nouvelles ont attiré mon attention. On y voyait un cheval et son cavalier qui semblaient terminer un parcours ; soudain le cheval s'est couché, le cavalier est descendu, le cheval a tenté de se relever et il est retombé... Il est mort en quelques secondes, sous les yeux horrifiés des spectateurs qui assistaient à la compétition et devant les caméras de la télévision. [On peut trouver sur Internet des images vidéo des derniers instants, mais je ne voulais pas les revoir].

Avant même de connaître l'identité du cheval et du cavalier, j'ai éclaté en larmes. Je crois que les chevaux sont dans mon cœur et dans mon esprit tellement associés à Alexander, à sa famille et à ses amis qu'il était insupportable de voir l'un d'eux mourir en direct à la télévision. J'ai été vraiment bouleversé, comme si j'apprenais la disparition de quelqu'un que j'aime ou d'un proche de quelqu'un que j'aime.

Ces images étaient si tristes à voir ! Malgré tout, malgré le drame qui se déroulait devant nos yeux, malgré le choc qu'a dû subir le cavalier, il y avait beaucoup de dignité et de noblesse dans les derniers instants de ce cheval magnifique. S'il y a une mince consolation à y avoir, c'est à l'idée que cette noble bête n'a pas eu le temps de souffrir.

Il n'était plus question de regarder quoi que ce soit d'autre, et j'étais incapable de me concentrer pour écrire quelques mots ici. J'ai cherché plutôt à savoir qui étaient ce cheval et son cavalier.

Éric Lamaze et Hickstead

Au moment du drame, l’étalon Hickstead* et son cavalier Éric Lamaze venaient tout juste de terminer un parcours sans faute lors de la quatrième étape de la Coupe du monde (indoor), à Vérone. Ensemble, lors de compétitions antérieures, ils ont remporté plusieurs prix, dont une médaille d'argent au saut d'obstacles aux Olympiques de Pékin en 2008.

Éric Lamaze est actuellement numéro un mondial dans sa discipline, son parcours n'a pas toujours été facile. Il a été élevé par sa grand-mère alcoolique parce que ses parents se droguaient, peut-on lire sur Wikipédia. Il s'est intéressé aux sports équestres vers l'âge de dix ans et il a vite remporté des concours. Mais, pour des histoires de drogue, il a été banni de la compétition à quelques reprises.

En 2005, il a acheté en Belgique ce cheval caractériel dont personne ne voulait et, ensemble, ils sont devenus champions olympiques. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Bucéphale (ou Tête-de-boeuf), ce cheval dont personne ne voulait et qu'un jeune Macédonien a su comprendre, en faire son complice, son ami, pour devenir avec lui Alexandre le Grand... Alexander aurait beaucoup aimé ce rapprochement entre les deux chevaux.

La beauté et la noblesse de ce cheval me rappellent aussi qu'à la campagne, dans le nord de l'Angleterre, un cheval magnifique, cadeau de Noël 2008 de la part de notre merveilleuse amie, un pur-sang nommé Montréal qu'Alexander n'a pas vu grandir, doit maintenant faire la fierté de la grand-mère d'Alexander et de tous ceux qui ont promis à Alexander de bien soigner son poulain. Montréal a maintenant trois ans et deux mois ; il doit ressembler un peu à Hickstead

 
Photo AFP/Jörg Carstensen : Éric Lamaze et Hickstead

*Hickstead, c'est aussi le nom du principal espace de concours international de saut d'obstacles d'extérieur britannique, situé dans le Sussex de l'Ouest près de la ville de Haywards Heath au sud de l'Angleterre.

vendredi 4 novembre 2011

Vies de chiens

Rares sont les semaines où les médias ne racontent pas des histoires d’horreur au sujet des traitements que les humains font subir aux animaux.

À Moscou, plusieurs dizaines de milliers de chiens circulent librement dans la ville, à la recherche de nourriture. Ils sont partout, dans les rues, les places publiques, dans les escaliers et les couloirs du métro, etc. Certains d’entre eux viennent de la banlieue en métro, partent à la recherche de nourriture et, comme bien des ouvriers, des employés de magasins ou de bureaux, reprennent le métro en fin de journée pour retrouver un peu de tranquillité.

Depuis quelques années, les autorités moscovites ont promis de construire des refuges décents et de mener des campagnes intensives de stérilisation. Mais, faute de moyens, les résultats sont insuffisants et, dans le peu de refuges qui existent, les chiens sont souvent hébergés dans des conditions épouvantables, ne reçoivent pas les soins dont ils auraient besoin et, malgré les promesses aux organismes de protection de ne pas les tuer, les chiens sont très souvent abattus d’une balle dans la tête. Récemment, Moscou a voulu déporter douze mille chiens vers le Nord, mais la population s’est indignée, des groupes de pression ont protesté et la déportation a été annulée.

Ce chien ne sera pas mangé en Chine

En Chine, il y a deux semaines, un millier de chiens destinés à être mangés ont eu la vie sauve grâce à un groupe de défenseurs des animaux. À la suite d’un appel lancé sur Internet, deux cents militants ont bloqué une route du sud-ouest de la Chine afin d’arrêter trois camions dans lesquels s’entassaient ce millier de chiens. Après négociations, deux organisations de défenses des animaux ont pu racheter les chiens pour environ neuf mille euros.

Lily et Maddison

Et enfin, Il y a parfois des histoires heureuses. Celle de Lily et de Maddison en est une. Ces deux grandes danoises sont amies depuis cinq ans et ne se quittent plus. Depuis que Lily est devenue aveugle à la suite d’une maladie incurable, il y a près de quatre ans, Maddison a pris Lily sous son aile et lui sert de guide. À voir Lily de loin, on ne croirait pas qu’elle est aveugle car elle mène une vie normale, sachant qu’elle peut faire confiance à son amie Maddison pour la conduire partout où elles veulent aller.


Lily et Maddison

Lily et Maddison

Hélas, les personnes qui s’occupaient d’elles ne peuvent plus le faire et l’organisme britannique Dogs Trust a lancé un appel afin de trouver un nouveau foyer pour les deux amies qui, évidemment, ne peuvent pas être séparées.

 Bloodhound ou Saint-Hubert

Notre ami Alexander le Gallois a manifesté son vif désir d’adopter les deux amies. Je ne crois pas qu’il existe sur terre quelqu’un qui puisse les aimer autant que pourrait le faire notre ami gallois. Il y a un peu plus de deux ans, il a recueilli sur le bord de la route un grand chien abandonné, très malheureux, très mal en point ; il l’a d’abord conduit chez lui pour lui donner à boire et à manger, avant de le faire examiner par un vétérinaire. Depuis, ils sont inséparables, et Maurice (le grand chien, du genre Saint-Hubert ou Bloodhound) ne cesse de trouver de nouvelles façons de faire plaisir à son ami. Je sais qu’ils seraient tous les deux très heureux si on leur permettait d’adopter les deux amies danoises qui, j’en suis persuadé, recevraient toute l’attention, tous les soins et tout l’amour qu’elles méritent.

lundi 31 octobre 2011

Joyeuse Halloween

samedi 29 octobre 2011

Des humains sur le poil*

Pour cet hiver, je vais me faire
un manteau en peau de connasse !

Ça vous choque ? Pourtant c'est ce
que subissent des milliers d'animaux

Un ami m'a fait parvenir cette image en me demandant si je voulais bien écrire une note à ce sujet ; je n'ai pas eu besoin de réfléchir longtemps avant d'accepter.  Je ne prétends pas être le plus ardent militant pour la défense des animaux, mais j'ai été sensibilisé il y a un certain temps déjà à cette question de l'exploitation des animaux pour leur fourrure. Et si je ne l'avais pas été auparavant, Alexander n'aurait pas attendu longtemps pour m'en parler.  Non seulement était-il convaincu qu'il fallait lutter contre l'exploitation des animaux, mais sa vie et ses actions étaient tout à fait cohérentes avec ses valeurs, ses convictions, ses engagements. Il aimait les vêtements que créait un styliste très connu ; il appréciait tout particulièrement les pantalons de cette griffe. Un jour, il est allé à un défilé des créations du styliste en question et il a constaté qu'il utilisait de la vraie fourrure ; Alexander a décidé alors de ne plus acheter les vêtements de sa griffe, et il était vraiment embêté de devoir changer de marque d'eau de toilette... Quelques mois plus tard, j'ai acheté, moi, la même eau de toilette, pas nécessairement pour la porter moi-même mais pour que le petit lapin et le petit bulldog de peluche que m'a envoyés Alexander ne soient pas complètement dépaysés. Mais je promets que je n'achèterai rien d'autre de ce styliste ou de tout autre qui utiliserait la fourrure dans leurs créations. Je sais que l'ami qui m'a envoyé la photo, comme tous les amis d'Alexander, est aussi engagé et cohérent qu'Alexander l'a toujours été.

Depuis la fin des années 1990, le marché de la fourrure a repris du poil de la bête et les ventes ont fait une remontée extraordinaire. Chaque année, plus de 60 millions d'animaux sont tués pour leur fourrure. En 2010 seulement, le chiffre d'affaires de l'industrie de la fourrure dans le monde dépasse 14 500 milliards de dollars. Contribuons-nous, individuellement, à enrichir cette industrie sur le dos des animaux ?

* Avoir quelqu'un sur le poil : devoir supporter quelqu'un.

mardi 18 octobre 2011

lundi 17 octobre 2011

Cour de récréation

C'est mignon !

L'image vient d'ici

mercredi 12 octobre 2011

Pierrot lunaire



Pierrot Lunaire

Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin de mes oiseaux
Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin du souvenir

Du garçon tout petit
Seul au monde sur la terre
Ses cheveux plein de blé
Ses souliers délacés
Ses cheveux pleins de sable
Et ses yeux plein d'étoiles
Et son coeur plein de peine
Et son pas plein d'échos
De son âme qui s'enfuit

Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin de mes oiseaux
Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin de cette pierre

Qui s'effrite, qui nous quitte
De cet arbre invalide
De ce mot inaudible
De ce chien sans défense
De ce noir en hiver
De ce blanc en enfer
Du roman sans histoire
De ce rêve évanoui

Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin de mes oiseaux
Je m'en vais sur la lune
Prenez grand soin... de vous.

Alexander n'a pas eu le temps de connaître cette chanson de Claude Léveillée, « Pierrot lunaire », mais il l'aurait aimée, j'en suis sûr. D'abord parce qu'il aimait, notamment, la musique et la poésie, et que celle-ci parle de notre amie la Lune, et des oiseaux... Puis il aurait voulu connaître mieux Claude Léveillée et ses chansons. En écoutant « Frédéric », il aurait reconnu un autre amoureux de Chopin qu'Alexander jouait merveilleusement bien.

Claude Léveillée a écrit « Pierrot lunaire » pour son fils, Pascal, qui a décidé, lui, de retourner sur la lune ; il n'avait que vingt ans.

On peut écouter ici quelques autres chansons de Claude Léveillée.

jeudi 29 septembre 2011

Heidi de Leipzig


Je ne sais pas exactement pourquoi, l'annonce du décès de cette charmante petite bête m'attriste. Hier encore, je ne la connaissais pourtant pas et voilà qu'aujourd'hui sa disparition me fait de la peine, comme s'il s'agissait d'un animal ami de la famille. Mais, au fond, n'appartenons-nous pas tous à la même famille, celle des êtres vivants, qui comprend bien sûr tous ceux qui nous ont quittés.


Heidi, trois ans et demi, était l'une des vedettes du zoo de Leipzig, en Allemagne. Son strabisme lui avait attiré la sympathie de beaucoup de monde. Elle s'était fait connaître davantage en jouant les oracles lors de la cérémonie des Oscars, aux États-Unis. Sa page Fécebouque compte trois fois plus d'amis que celle d'Angela Merkel. « Heidi l'opossum qui louche a fermé les yeux pour toujours » ce mercredi 28 septembre 2011, disait le communiqué du zoo de Leipzig. Heidi souffrait depuis quelques semaines de différents problèmes de santé et, pour ne pas prolonger indûment ses souffrances, le zoo a mis fin à ses jours.

Cette nouvelle m'a ému et je sais qu'Alexander aurait aussi été triste de l'apprendre. J'ai immédiatement pensé en parler ici ; puis je me suis dit que ce n'était peut-être pas nécessaire car le principal lecteur de ce blogue, du haut de son étoile, peut très bien lire dans mon cœur et dans mes pensées. Je me préparais à aller dormir ; j'allais éteindre le téléviseur quand j'ai vu des images de Londres. Curieux, j'ai voulu voir la suite ; quelques minutes plus tard, l'action du film se transportait à Leipzig. Cette coïncidence, Londres et Leipzig dans les premières images d'un film, alors que je pensais à Alexander et à Heidi, ne me semblait pas gratuite. Alexander a sans doute voulu me dire qu'il était là avec Harry pour accueillir Heidi parmi les étoiles.

mardi 27 septembre 2011

Quand on aime, on a toujours vingt ans... et parfois moins encore

Hier, à la demande de mon médecin, j'ai fait quelques appels téléphoniques afin d'obtenir des rendez-vous dans diverses cliniques ou services hospitaliers, pour y subir des examens. Ça se passait assez bien et, contre toute attente, les dates que l'on me proposait n'étaient pas trop lointaines.

Au service de cardiologie de l'Hôtel-Dieu, une jeune femme m'a posé quelques questions afin de s'assurer que j'allais passer le bon examen. Puis elle a voulu vérifier les renseignements au dossier (adresse, téléphone, date d'expiration de ma carte d'assurance maladie, etc). Elle m'a ensuite demandé si ma date de naissance était bien le xx août 19xx ; j'ai confirmé que c'était exact. Elle a alors ajouté : « Donc, vous avez bien XX ans ? » J'ai aussi confirmé le chiffre en question. Et, à ma grande surprise, elle s'est exclamée : « Je croyais que vous aviez vingt ans ! Vous avez une voix tellement jeune ! »

Jared Leto dans le rôle d'Héphaistion

J'ai sans doute été influencé par Alexander. Il y a trois ans, alors qu'il était déjà spécialiste en médecine d'urgence, il avait représenté son hôpital à une réunion qui se tenait à Dublin. Au cours d'une pause, un vieux médecin lui a demandé s'il allait bientôt entreprendre des études de médecine. Par sa voix et par son apparence physique, il laissait bien des gens croire qu'il n'avait que seize ou dix-sept ans.

jeudi 15 septembre 2011

Sous le signe de la Vierge


Joyeux anniversaire, Harry !


lundi 5 septembre 2011

Il aurait 65 ans aujourd'hui



5 septembre 1946 - 24 novembre 1991

dimanche 4 septembre 2011

Rien

Rien, c'est ma vie aux yeux des autres. Je ne fais rien, du moins rien de concret comme du pain, des meubles, des vêtements, etc. Rien, puisque je ne prends pas tous les matins le métro pour aller toute la journée m'abrutir dans un bureau avec des collègues tout aussi abrutis et, peut-on croire, heureux de l'être (ça les déculpabilise sans doute, le soir venu, de s'écraser devant le téléviseur en attendant l'heure d'aller dormir). Rien, puisque je ne fais pas vivre les marchands, que je suis un bien piètre consommateur, que je ne suis pas toujours en train de me demander comment je vais occuper mes loisirs ou comment je vais employer les quelques points accumulés sur mes achats en participant pleinement à la société de consommation ; rien, puisque je ne cherche pas la crème la plus douce pour hydrater ma peau sensible… Si je ne fais rien, je ne vaux sûrement pas grand-chose.

Une amie qui me connaît très bien depuis longtemps, m'a invité l'autre jour au restaurant. Puisqu'elle me demandait de lui rendre un service, elle a sans doute jugé équitable, après le potage, de me donner quelques conseils sur ce que je devrais faire de ma vie, avec des suggestions très précises et concrètes (il n'y manquait que des noms et des numéros de téléphone). Puis, pour bien me faire sentir à quel point ses conseils valaient de l'or, elle m'a posé une question qui n'en avait pas l'air : « Qu'as-tu fait depuis trois ans ? » Je l'ai regardée droit dans les yeux en pensant comment elle, elle tout particulièrement à qui je raconte tout, pouvait me poser cette question, et j'ai répondu : « Rien ! puisque c'est la réponse que tu avais déjà en tête avant de me poser la question. » Et nous avons changé de sujet de conversation ; le reste de la soirée, nous avons parlé de tout et de rien, mais surtout de rien…

mercredi 31 août 2011

Princesse des coeurs

Elle aurait eu cinquante ans le premier juillet dernier.
Il y a déjà quatorze ans qu'elle nous a quittés.

S'il ne la connaissait pas, je suis persuadé
qu'Alexander aurait aimé cette photo

Mais on ne l'oublie pas.
Je pense aux Petits Princes, à sa famille, aux amis...

À défaut de faire le pèlerinage à Althorp, j'aurais aimé pouvoir déposer des roses à l'entrée du pont de l'Alma. Je soulignerai à ma façon ce triste anniversaire.

dimanche 7 août 2011

Sur la Terre comme au Ciel


Tu vois, mon cher Alexander, j'ai trouvé cette plaque qui indique tes deux adresses : celle que tu avais sur Terre, dans la cité de Westminster, à Londres, et ta nouvelle adresse, sur notre amie la Lune.

Il y a vingt-cinq mois, mais il me semble que c'était hier que tu entreprenais ce long voyage dont tu ne reviendras plus. Ce sera donc à moi d'aller te rejoindre, un jour ; d'ici là, tu vivras toujours dans mon coeur et dans mes pensées.

lundi 1 août 2011

Aimer, perdre et... pleurer



Que dire à quelqu'un de très cher qui, en moins d'une semaine, a perdu sa mère et son grand-père ?
Quelqu'un qui, à peine arrivé chez des amis à la campagne, à l'autre bout du pays, pour tenter de refaire un peu ses forces après le départ de sa mère, doit refaire le chemin en sens inverse pour aller aux funérailles de son grand-père ?
Je crois qu'il n'y a rien à dire. Dans ces circonstances, les mots sont bien impuissants. Seules la présence et l'affection des amis, même à distance, peuvent tenter d'apporter un peu de soutien et de réconfort.
Il connaissait déjà l'intensité de la douleur et l'immensité du vide causés par la perte d'un être cher. Avant même de pouvoir se rendre compte de l'ampleur du désastre, on doit se demander, quand deux autres départs consécutifs viennent s'ajouter à celui dont on essayait de se remettre, quand est-ce que cela va s'arrêter.

« Aimer, perdre et grandir » : c'est le titre d'un livre de Jean Monbourquette que l'on m'a, parmi d'autres titres, suggéré de lire pour tenter de donner un sens à la perte de celui qui donnait à ma vie tout son sens. Je n'ai jamais été capable de lire ce livre, ni aucun autre du genre, qui veut nous faire croire que la perte des êtres qui nous sont chers nous fera grandir. Non, merci ! Je ne crois pas qu'il faille perdre ceux que l'on aime pour grandir. Si c'est cela, je préfère rester petit, serais-je porté à dire. Il faut être religieux, profondément croyant, et avoir abandonné pratiquement toute attache terrestre, pour pouvoir accepter la perte comme occasion de grandir. Je sais que le départ d'Alexander me force à trouver en moi des ressources que je ne me connaissais peut-être pas, mais je n'ai pas le choix ; je ne peux toutefois pas envisager sereinement « la chance » que j'ai de pouvoir « grandir ». Le seul point sur lequel j'aurai grandi, c'est sur la capacité de continuer de vivre avec la perte, malgré la perte.  Je reste toutefois convaincu que j'aurais évolué et grandi énormément plus avec la présence d'Alexander.

Cela dit, j'ai plusieurs fois eu recours aux services d'écoute de la Maison Monbourquette, au téléphone ou en personne, face à face, afin d'exprimer les trop fortes angoisses, les douleurs insoutenables, qui ont suivi le départ d'Alexander, et il m'arrive encore d'y faire appel. Il y a là des bénévoles formidables qui savent écouter sans juger, faire exprimer l'angoisse, le chagrin, en posant les bonnes questions sans suggérer eux-mêmes des réponses, et sans tenter même de faire allusion à Dieu ou aux pratiques spirituelles. Leur mission, c'est l'écoute, l'accompagnement des personnes en deuil, pas la foi.

Quand à notre ami si horriblement éprouvé, qu'il sache qu'il sera dans mon coeur et dans mes pensées, et que je serai là pour lui, aujourd'hui, demain, la semaine prochaine, dans les années à venir, aussi longtemps que je pourrai dire toujours.
Et, chez moi, de nouvelles bougies se sont ajoutées pour apporter un peu de lumière sur ces moments très sombres.

vendredi 29 juillet 2011

Rien de sérieux

Loin de moi l'idée de prolonger le silence afin d'entretenir le mystère.
Je n'ai pas écrit parce que l'utilisation du clavier m'était difficile et l'est encore un peu. Mais ça va déjà mieux.

Rassurez-vous, je n'entreprendrai pas, pour expliquer mon silence, un long récit en trois parties comme je l'avais fait les 4 juillet, 6 juillet et 6 août 2006. D'abord parce que je me sentirais incapable d'écrire autant pour ne presque rien dire. Et puis, si je parvenais à le faire, je ne suis pas sûr qu'il resterait un lecteur pour me lire.

Il m'est simplement arrivé la semaine dernière un petit accident banal, comme il en arrive souvent autour de soi. En marchant sur le trottoir, je me suis accroché les pieds dans une dénivellation et, en voulant retrouver mon équilibre, j'ai au contraire, bien involontairement, accéléré le mouvement vers l'avant et, quelques mètres plus loin, je suis tombé de tout mon poids... sur le nez. Je n'ai pas été surpris de me trouver dans cette position humiliante puisque j'avais eu le temps, entre le moment où j'ai perdu l'équilibre et celui où je me suis trouvé face à face avec les fourmis, d'imaginer ce qui m'attendait, c'est-à-dire : le pire. Je me suis vite relevé et, sans savoir exactement d'où il venait, j'ai essayé d'arrêter le sang... Une passante s'est arrêtée pour voir si elle pouvait m'être utile. Je n'avais pas de mouchoir, elle non plus ; elle a demandé à d'autres passants. J'ai remercié les trois personnes qui s'étaient inquiétées de mon sort et je suis rentré chez moi en tenant bien pressé sous mon nez le mouchoir mouillé qu'on m'avait donné.

Ma première réaction en arrivant à la maison a été de me regarder dans la glace de la salle de bain. Oh horreur ! J'avais le nez comme une tomate bien mûre, la lèvre inférieure bien fendue, et quelques autres éraflures sans gravité... J'ai téléphoné à Info-Santé, service téléphonique du ministère de la Santé pour  les situations non-urgentes. afin de savoir ce que je devais faire pour mon nez...  Après une longue série de questions pour tenter d'évaluer ma situation, on m'a dit qu'il fallait que je me rende immédiatement à l'hôpital pour recevoir une injection contre le tétanos et passer plusieurs examens car j'avais sûrement le nez cassé et peut-être un traumatisme crânien...  Après avoir appelé des amis, je n'avais plus envie de me rendre à l'hôpital et je n'y suis pas allé.

Le lendemain, je me suis levé péniblement. J'avais mal partout, comme si j'étais passé sous les roues d'un camion, et je me suis découvert d'autres contusions... Je n'avais toujours pas décidé de me rendre à l'hôpital, attendant de voir si mon état allait empirer ou s'améliorer...

Rien de vraiment sérieux dans tout cela, rien pour m'immobiliser complètement... Sauf que dans les jours qui ont suivi j'ai ressenti de vives douleurs dans la main droite, croyant un moment que je pouvais avoir des doigts cassés, mais ils n'étaient pas enflés. Toutefois, chaque fois que j'essayais de taper quelque chose sur le clavier, la douleur se répandait dans tout le bras et dans l'épaule. C'est ce qui m'a empêché d'écrire sur ce blogue, de laisser des commentaires ailleurs, de répondre aux courriels reçus... J'ai encore l'air de quelqu'un qui aurait été tabassé par des voyous : les muscles encore endoloris, le nez encore un peu enflé et rouge, des plaques noires sous les yeux, les lèvres qu'on n'aurait pas envie d'embrasser.

Tout cela n'est au fond qu'un épisode qui sera vite oublié. Il se passe dans le monde des choses beaucoup plus graves, en Norvège par exemple. Et des êtres très chers vivent des situations plus dramatiques que mes petits problèmes ; je suis avec eux de tout mon coeur.

mardi 26 juillet 2011

À bientôt

Je ne suis pas en vacances. Je ne suis pas absent.
Mais un petit accident m'empêche d'écrire.
Je reviens bientôt.

jeudi 14 juillet 2011

Intérêt public


Il y a un sujet qui est sur toutes les lèvres en ce moment au Royaume-Uni ; on en parle dans la rue, dans les pubs, dans les bureaux, au parlement de Westminster, dans les bureaux de Scotland Yard et, bien entendu, dans les médias. C'est l'arroseur arrosé. Ces dernières décennies, de nombreuses personnalités du monde de la politique, du spectacle, du jet set, de la famille royale, ont vu leur vie privée déballée sur la place publique. On devait, dans la majorité des cas, se demander comment les journalistes avaient été informés de leurs secrets, des détails de leur vie intime, etc. J'imagine que bien des amitiés et autres liens de confiance ont dû être mis à mal parce que l'on pouvait soupçonner un ami, un collègue, un collaborateur d'avoir trahi la confiance qu'on avait avait en eux.

Quand on est une personnalité publique, on sait que certains journalistes et éditeurs sont prêts à tout pour obtenir la nouvelle qui les rendra célèbres et qui enrichira leur éditeur. Dans le cas d'une photo inédite, par exemple, certains paparazzi sont devenus millionnaires du jour au lendemain. Le grand public n'y voit rien de répréhensible aussi longtemps que c'est la vie privée des personnalités publiques qui est dévoilée à la une des tabloïds. Mais on se rend compte en ce moment que les charognards n'ont pas hésité à pirater la boîte vocale des téléphones mobiles de veuves de soldats tués au combat, de jeunes personnes assassinées, etc.

Le premier ministre britannique a dû exiger la démission du responsable de ses communications, ancien journaliste du journal par qui le scandale arrive, qui aurait piraté des dizaines, des centaines, des miliers de boîtes vocales peut-être et qui est présentement interrogé par Scotland Yard.

Que résultera-t-il de tout ce scandale ? Le parlement adoptera sans doute des règles précises ; seront-elles suffisantes ?


Déjà, l'un de ces torchons que sont les tabloïds a été fermé pour tenter d'atténuer le scandale - je dirais plutôt : pour essayer de détourner les projecteurs maintenant tournés vers Rupert Murdoch, le magnat de la presse, propriétaire de plusieurs de ces torchons. L'empire Murdoch sera sous surveillance et subira d'autres conséquences économiques, les seules que ces gens peuvent comprendre.

Alexander n'aimait pas la politique et il n'aimait surtout pas ces torchons que sont les tabloïds en Angleterre. Déjà il avait eu l'occasion d'exprimer en commentaires à la suite de cet article consacré à Lady Di, dans une langue qu'il ne maîtrisait pas très bien encore mais avec la puissance d'une bête profondément blessée, son dégoût pour ces charognards et... son peu de sympathie pour ceux qui les font vivre.

À peu près tout le monde en ce moment semble scandalisé de ce que l'on découvre des décennies de violation systématique de la vie privée de milliers de Britanniques, sauf certains journalistes qui continuent d'affirmer qu'il est de l'intérêt public de pirater la boîte vocale d'un soldat tué à la guerre, par exemple, car il pourrait avoir eu des conversations juteuses avant de mourir pour la patrie. Il ne faut pas se le cacher : il y a de l'hypocrisie à se scandaliser maintenant des crimes de la presse à ragots ; s'il n'y avait pas cette curiosité maladive des lecteurs pour la vie privée des autres, il n'y aurait pas de milliardaires enrichis par cette curiosité.


P. S. : Je soupçonne Rupert Murdoch et ses charognards de pirater mon blogue : juste au moment où j'allais mettre en ligne cet article, tout le texte en a disparu, sans explication rationnelle. J'ai pu récupérer le texte grâce à l'« aperçu » que j'avais eu la sagesse de faire et que je n'avais pas encore fermé.

jeudi 7 juillet 2011

Un an de plus, cher Petit Prince


Mon Big Ben annonce le début de la nuit chez moi. La plupart des Britanniques dorment encore au moment où je commence à écrire ces lignes. Dans quelques heures, la famille rassemblée et les proches d'Alexander se retrouveront dans cette église qu'Alexander connaît si bien afin de lui rendre hommage en ce deuxième anniversaire de son départ..

Je sais qu'il y aura une messe mais, si je peux m'imaginer la suite, je ne connais pas l'ensemble du programme prévu Je n'y suis pas encore physiquement, mais une amie très chère y sera pour moi tout autant que pour elle-même. Un magnifique coussin en forme de cœur choisi par notre amie, composé de roses roses et de lys blancs, portera une petite carte blanche avec mon nom. Du haut de son étoile, Alexander sourira de bonheur en voyant toutes ces fleurs. Je crois qu'il sera content aussi que cette petite carte portant mon nom rappelle à ceux de la famille qui voudraient l'oublier qu'Alexander avait et aura toujours un amoureux qui ne l'oubliera jamais.

Je sais que pour la famille et pour les amis ce sera un anniversaire encore très douloureux, comme l'est chaque jour, chaque instant qui passe depuis deux ans. Je crois cependant qu'il y a toujours une part de réconfort à partager son chagrin avec d'autres personnes qui pleurent aussi celui que l'on aime. J'ai souvent le sentiment que la distance physique, l'éloignement géographique, me rend plus difficile l'absence d'Alexander, mais cela ne devrait pas car la distance ne nous a pas empêchés, lui et moi, de vivre si intensément ce que nous avons vécu. Et je suis toujours ému de constater que, en dépit de la distance géographique et du temps qui passe, je reste, pour ceux qui aiment Alexander, l'amoureux pour qui il aurait tout donné.

Aujourd'hui, j'irai chercher des roses roses, j'allumerai plein de bougies, j'écouterai des airs de cornemuse et... j'essaierai de me concentrer sur ce privilège immense d'avoir été choisi par Alexander pour vivre avec lui tout ce que nous avons vécu de si merveilleux.

Et si vous aviez envie vous aussi d'écouter un air de cornemuse...

mercredi 6 juillet 2011

Cy Twombly (1928-2011)

L'un des grands peintres abstraits du XXe siècle, Edwin Parker (Cy) Twombly, est décédé à Rome le 5 juillet 2001, à l'âge de 83 ans, des suites d'un cancer.


J'avais écrit un article en août 2007 après l'agression au rouge à lèvres qu'avait fait subir à l'un de ses tableaux une pseudo-artiste, dans une galerie d'Avignon. L'article avait suscité un échange assez vif dans les commentaires entre l'auteur et l'un des lecteurs. Après son procès, cette pseudo-artiste illuminée avait été condamnée à 18 840 euros d'amende pour son trop grand « amour de l'art »..

samedi 2 juillet 2011

Un week-end à la campagne anglaise



Pink Floyd - Grantchester Meadows

lundi 27 juin 2011

L'absent



Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami,
L'ami qui tous les soirs venait à cette table
Et qui ne viendra plus, la mort est misérable,
Qui poignarde le coeur et qui te déconstruit.

Il avait dit un jour: "Lorsque je partirai
Pour les lointains pays au-delà de la terre,
Vous ne pleurerez pas, vous lèverez vos verres
Et vous boirez pour moi à mon éternité."

Dans le creux de mes nuits, pourtant, je voudrais bien
Boire à son souvenir pour lui rester fidèle,
Mais j'ai trop de chagrin et sa voix qui m'appelle
Se plante comme un clou dans le creux de ma main.

Alors je reste là au bord de mon passé,
Silencieux et vaincu, pendant que sa voix passe
Et j'écoute la vie s'installer à sa place,
Sa place qui pourtant demeure abandonnée.

La vie de chaque jour aux minuscules joies
Veut remplir à tout prix le vide de l'absence
Mais elle ne pourra pas, avec ses manigances,
Me prendre mon ami pour la seconde fois.

Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami!
Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami!

Paroles : Louis Amade
Musique : Gilbert Bécaud

dimanche 26 juin 2011

Naufrage

Dans l'un des nombreux livres sur le sujet que j'ai consultés ces derniers mois, j'ai lu que pour certains, la perte d'un être cher est un épisode, alors que pour d'autres, c'est une tragédie qui engendre le naufrage du survivant.

Ai-je besoin d'ajouter que je n'appartiens pas du tout au premier groupe ?
Et que, parmi les proches d'Alexander, je ne suis pas le seul à risquer le naufrage ?

vendredi 24 juin 2011

Que s'ouvrent enfin les roses...

Les blogues permettent de belles émotions, de beaux moments, de belles rencontres, on l'a dit et écrit très souvent, depuis 2005 en ce qui me concerne.
J'ai abondamment parlé d'Alexander et je pourrais parler de lui encore et encore, si je n'étais pas soucieux de préserver un peu de son jardin secret, et surtout sa vie privée, qui concerne plusieurs membres de sa grande famille officielle (que nous distinguions de notre petite famille merveilleuse, composée des êtres choisis que nous aimons, qui nous aiment)... J'ai dit et redit à quel point ce garçon qui a découvert mon blogue en cherchant des images sur Internet a bouleversé ma vie. Et je n'aurai sans doute pas assez du reste de cette vie pour essayer de comprendre pourquoi j’ai été choisi. « Ce n’est pas un hasard, m’écrit sa grande amie ; il a été dirigé vers vous par quelqu’un qui veille sur lui. »
Grâce à ce blogue qu’ils ont découvert après son départ, des amis d'Alexander m’ont écrit, m’ont fait des confidences si bouleversantes. L’histoire de chacun de ces amis est à la fois magnifique et tragique...


Puis, tout récemment, un autre lecteur a laissé en commentaires sous l'article du 7 juin dernier une histoire qui m'a vivement ému, bouleversé. Sachant que bien des lecteurs ne reviennent pas, après avoir lu l'article du jour, vérifier les nouveaux commentaires qui s'y sont rajoutés... Avec sa permission, je veux reprendre ici l’histoire de Colin et de son jeune soldat allemand. Avec beaucoup moins, Marguerite Duras a fait un film dans lequel elle raconte la mort d'un aviateur anglais ; imaginons ce que pourrait faire Colin avec son histoire.
Je ne connais de Colin que ce qu'il a écrit en commentaires depuis quelques semaines, rien de plus.
Il est aussi un ami du Petit Prince. Je suis certain qu'Alexander aurait aussi été très ému par l'histoire qu'il raconte ici, après avoir envoyé les paroles d’une chanson que lui chantait une vieille dame chez qui il passait quelques semaines l’été et que l’on peut lire en commentaire à cet article du 7 juin dernier.
Je n’ai rien changé, même pas une virgule, au texte de Colin, que voici :

Je ne sais plus les mots perdus ce matin, il m'en est venu d'autres, différents surement, mais les souvenirs sont bien les mêmes.
Pour vous donner des nouvelles de ma rose.

Il y a un petit cimetière caché par de grands arbres en surplomb d'un petit village. Petit village où je passais quelques semaines l'été.
Là, il y a une tombe abandonnée. Les chaînes qui l'entourent sont rouillées, l'inscription sommaire, mangée par la mousse. Il n'y a pas de croix, il n'y en a jamais eu, je pense. J'ai dechiffré l'épitaphe usée par le temps, un soir d'été, attiré par l'ombre, la solitude de l'endroit, la douceur de la pierre encore chaude.
C'est la tombe d'un jeune soldat allemand, mort en 1917.
Je ne sais pas pourquoi il est enterré là, pourquoi personne ne l'a ramené chez lui, pourquoi personne n'a jamais réclamé son corps.
J'ai pensé alors que nous avions peut être eu la même enfance.
Personne dans le village n'a jamais pu me raconter son histoire. Les plus anciens, déjà en ce temps là, le temps de mes étés, ne savaient plus, ou ne voulaient plus savoir.
Mais moi, je ne sais qu'une chose. Si on a prit le soin de donner à ce jeune homme, si près encore de l'enfance, une sépulture dans ce petit cimetière si loin de chez lui, dans ces temps troublés, c'est qu'il méritait qu'on le traite en soldat, pas en ennemi.
Il s'appelait Günther Von Rosenwald.
Nom prédestiné.
Il n'avait personne pour le pleurer. J'ai été celui là.
Il a été mon ami, mon confident. Par delà le temps, les circonstances tragiques de cette guerre. Et je veux croire que dans une autre dimension, je ne sais où, là où les gens peuvent s'aimer, j'ai été le sien.
C'est près de lui, où je passais mes après midi d'été, à dessiner, à lire, à pleurer souvent, à lui parler, que l'on venait parfois me récupérer le soir quand j'en oubliais de rentrer.
On me grondait, me menaçant de me renvoyer au Foyer si je n'étais pas plus obéissant. Alors je devenais sage pour ne pas abandonner Günther trop tôt, trop vite. Il n'avait que moi...et je n'avais que lui.
J'imaginais qu'il m'attendait chaque été avec la même impatience que la mienne, sanglé dans son uniforme.
Je serais mort de chagrin si l'on m'avait envoyé dans une autre famille d'accueil pour l'été, mais celà n'est heureusement, jamais arrivé.
Le reste de l'année je lui écrivais des poèmes que je lui lisais lors de nos retrouvailles. De grandes lettres aussi.
Avant je lui apportais des fleurs des champs, des coquelicots mêlés d'épis de blé, de grandes marguerites arrachées aux fossés. Maintenant, comme la forêt de roses qui témoigne de son nom, ne fleurit plus depuis si longtemps, je lui en apporte.
Cette année, j'ai enfin son âge.
J'ai écrit son histoire. Avec rien. Deux dates, et les mots soufflés par les grands arbres qui ombragent son tombeau depuis toutes ces années.
Je viens de faire le voyage jusqu'à lui pour lui donner ma rose.
Il y avait une petite pancarte sur sa tombe. La mairie veut recupérer sa place à moins que quelqu'un ne se réclame de sa famille. C'est le lot de toutes les plus vieilles tombes qui ne sont plus à personne.
Je suis entrain d'essayer de réunir les papiers nécessaires pour que personne ne touche à cette tombe. Le maire m'a promit son soutien. J'ai effectué de nombreuses recherches dans son pays. J'ai rencontré des gens portant son patronyme. Epluché de poussiéreux dossiers militaires. Personne ne sait qui il est. Qui il était.
Ce texte que je vous ai envoyé précédemment, c'est la grand'mère de la famille qui me le chantait parce qu'elle savait, elle aussi bien sur où je passais mes après midi. Elle était la seule à me comprendre. J'aurais aimé qu'elle soit ma vraie grand'mère, comme celle de votre Alexander si tendrement chéri.
Je ne sais pas si Günther Von Rosenwald a une étoile dans le ciel, mais dans mon cœur il sait qu'il peut trouver des milliers de roses.

lundi 20 juin 2011

Rendez-vous manqués

J'avais l'intention d'écrire un billet pour souligner, ce dimanche, la fête des Pères mais, vraiment, je n'étais pas inspiré. Je n'aurais pu que rappeler cette fête du 15 juin 2008, la première que j'aie soulignée avec Alexander, sans savoir qu'elle serait aussi la dernière. Je retiens principalement l'amour d'Alexander pour son père, la fidélité envers ceux qu'il aime. Je suis encore très ému en pensant que, sur la tombe de son père, Alexander lui avait parlé de moi ; il m'avait dit au retour que son père approuvait son choix car il voulait d'abord que son fils soit heureux et qu'il était persuadé qu'il le serait avec moi.

J'ai été tenté de rédiger quelques lignes pour évoquer notre dernière conversation en direct, le 20 juin 2009, sans savoir qu'elle serait la dernière, mais c'est encore trop douloureux. Non que la conversation elle-même ait été difficile ; ce qui fait si mal c'est de penser que nous avions mis fin à cette conversation, persuadés que nous allions la poursuivre le lendemain, le surlendemain, les jours, les semaines, les mois suivants... Le dialogue s'est poursuivi jusqu'au 7 juillet, mais pas directement : Docteur Jane lui imprimait les longs messages que je lui écrivais quelques fois par jour, accompagnés toujours d'une rose virtuelle et, souvent, de photos que je prenais au cours de mes promenades et qui le faisaient rêver à sa venue à Montréal. Chaque jour, plusieurs fois par jour à l'occasion, Docteur Jane me rédigeait ses réponses et me donnait des nouvelles de toute notre petite famille.

Je ne peux pas oublier non plus qu'un autre Alexander, qui connaissait notre Petit Prince, m'écrivait l'année dernière à cette date pour me dire qu'il allait subir une opération et qu'il ne pourrait pas m'écrire durant quelques semaines. Je n'ai pas de nouvelles depuis. Chaque jour, je pense aussi à lui, à son ami Maurice.

Je m'inquiète au sujet de la santé de personnes que j'aime. Je crois que je devrais aussi commence à m'inquiéter au sujet de ma propre situation.

mardi 7 juin 2011

23

23 mois déjà ! 23 mois depuis son départ.


Mais ces chiffres qui représentent des mois n'ont aucun sens car c'est à chaque seconde que je constate que je suis resté sur terre quand Alexander a regagné son étoile.

dimanche 5 juin 2011

Un moment d'Obama... ou plutôt : d'embarras

En fin d'après-midi, samedi (je croyais que nous étions vendredi), je suis sorti faire une course et je m'étonnais de voir la plupart des magasins fermés... Je n'ai pas dépensé beaucoup d'argent mais en marchant, comme je le fais la plupart du temps quand mes neurones le permettent, je réfléchissais ou, plutôt, je dialoguais avec moi-même, en silence bien sûr. Un petit incident survenu quelques minutes plus tôt a entraîné ma pensée sur des questions de politesse, de courtoisie. Et, bien évidemment, j'ai songé à Alexander, que je pouvais imaginer dans toutes sortes d'événements, de situations, et qui jamais, jamais, n'aurait été pris en défaut. Il avait reçu une excellente éducation ; il connaissait toutes les bonnes manières, tous les codes, tous les protocoles auxquels il pouvait être exposé un jour ou l'autre. Plus important que toutes les règles, tous les codes, il possédait une noblesse naturelle, une très grande attention aux autres, la politesse du coeur.

Si la courtoisie naturelle est précieuse dans les relations personnelles, privées ou intimes, la connaissance des codes, des protocoles est indispensable dans certaines circonstances, dans les cérémonies officielles, par exemple. J'aurais aimé voir Alexander, concrètement, dans ce genre de situation : je sais qu'il aurait toujours été impeccable, mais le voir de mes yeux n'aurait fait qu'augmenter la part d'admiration que contient mon amour. Sa timidité lui aurait fait éviter de devoir prononcer une allocution comme celle que prononçait le président des États-Unis dans un dîner officiel en son honneur au Palais de Buckingham mais il aurait très bien su s'interrompre s'il avait été à la droite de la reine à la place de Barack Obama.


Cela vaut la peine, si on regarde la vidéo,
d'agrandir l'image au plein écran

Cette vidéo ne montre que la dernière minute de l'allocution du président Obama, mais une minute vraiment très embarrassante. Je ne sais pas comment lui-même a pris l'incident devant tout ce monde mais l'entourage de la reine ne savait plus où se mettre. Les joues de la duchesse de Cornouailles, sous son maquillage, étaient aussi rouges que l'uniforme de style tudor du Beefeater qui se tenait debout à l'arrière ; elle aurait eu envie de lui tirer la manche, comme on touche un chien pour le distraire d'un comportement à corriger. La reine elle-même, la seule qui pouvait vraiment faire quelque chose pendant « son » hymne national, a bien essayé de l'interrompre mais je pense que Barack Obama a voulu voir dans les gestes discrets de la reine un intérêt pour les derniers mots de son allocution, comme il a voulu croire que l'orchestre voulait donner plus d'emphase à ses derniers mots.

L'orchestre a sans doute attaqué un peu trop tôt l'hymne national britannique (et peut-être bien que le président des États-Unis a reçu des excuses pour cela) mais, dès les premières mesures, le président Obama aurait dû savoir se taire et attendre la fin de l'hymne national pour porter son toast. On ne parle pas, et surtout pas à la reine elle-même, durant le « God Save the Queen » ! Quoi qu'il arrive, le protocole veut que l'on ne mette jamais la reine dans l'embarras.

samedi 4 juin 2011

Plume d'ange

Je ne me souviens plus de la dernière que j'avais vu les étoiles. Quand il ne pleuvait pas, le ciel était couvert depuis longtemps et les étoiles n'étaient plus visibles. Je me suis senti encore plus séparé de mon Petit Prince. Cette nuit, je suis sorti et j'ai vu quelques étoiles dans le ciel. Tout va bien, alors.


Durant une dizaines de jours, alors que les étoiles n'étaient pas visibles, je voyais des petites plumes blanches partout dans l'appartement. En les voyant flotter dans l'air de ma chambre, j'ai d'abord cru qu'il s'agissait de duvet d'oie provenant de la couette sur mon lit. Mais je les voyais aussi bien dans le cuisine, dans la salle de bain que dans le salon. Puisqu'il y a des moustiquaires aux fenêtres, ces plumes ne venaient pas de l'extérieur. Il est fort possible qu'elles viennent de ma couette de duvet d'oie, mais alors, puisque cette couette se trouve sur mon lit depuis des années, pourquoi n'ai-je pas vu auparavant les plumes dans l'air ? Et si l'usure de la couette permet aux plumes de s'enfuir, pourquoi n'y en a-t-il plus dans l'air depuis quelques jours ?

J'écoutais l'autre soir Lisa Williams, cette Britannique qui vit en Californie, qui parle avec les personnes disparues et qui anime à la télévision une émission hebdomadaire au cours de laquelle elle sert d'interprète entre des personnes disparues et leurs proches curieux d'avoir de leurs nouvelles. Lisa Williams demandait à quelqu'un si elle avait remarqué des plumes autour d'elles, à la maison et même à l'extérieur ; c'était, semble-t-il l'un des moyens utilisés par une personne chère disparue pour exprimer sa présence. J'ai alors pensé que, puisqu'il n'y avait pas d'étoiles depuis quelque temps, Alexander avait aussi adopté ce moyen de manifester sa présence.

lundi 30 mai 2011

De qui s'agit-il ? réponse


Quelques personnes ont trouvé la réponse à la question posée au billet précédent. Certaines n'ont pas vraiment de mérite car elles ont trouvé le nom de l'image (que j'avais oublié de changer), mais je les remercie tout de même, comme les autres, de leur participation.

Il y avait longtemps que nous n'avions pas joué à ce jeu de trouver le nom d'une personne dont on voit le portrait. Je n'y aurais pas pensé si je n'étais pas tombé, en mettant de l'ordre dans mes papiers, sur ce portrait de Schubert. J'avais conservé ce portrait du compositeur, depuis plusieurs années : je cherchais des images de personnes qui pourraient inspirer des participants à un atelier de création littéraire, sans savoir qui étaient vraiment ces personnes. J'avais aimé cette image de Schubert car je crois qu'on ne l'avait jamais vue ailleurs...

Il n'y aurait pas pas beaucoup d'intérêt à proposer d'identifier une image très connue. Celles de Schubert sont habituellement très bien reconnaissables.

dimanche 29 mai 2011

De qui s'agit-il ?

Le reconnaissez-vous ?

Vous vous doutez bien qu'il ne s'agit pas de quelqu'un qui vit encore.
Un indice : si vous n'avez pas déjà une bonne idée, cherchez dans le monde de la musique.

Nouveaux indices :
- Il n'est pas resté aussi séduisant.
- Il n'a pas eu une vie amoureuse très satisfaisante.
- On a dit de lui qu'il devait aimer les garçons, mais on ne s'entend pas sur ce point.
- Il était entouré d'amis masculins.
- Ce n'est pas Beethoven, mais il commencé à avoir vraiment du succès après la mort de Beethoven.
- Ses cendres ont été transférées dans le même cimetière que celles de Beethoven, Brahms, Gluck, Giörgy Ligeti, la famille des Strauss, etc.

samedi 28 mai 2011

Fragilité


« Pour vous qui aimez aussi le petit prince, comme pour moi, rien de l'univers n'est semblable si quelque part, on ne sait où, un mouton que nous ne connaissons pas a, oui ou non, mangé une rose...
« Regardez le ciel. Demandez-vous : le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur ? Et vous verrez comme tout change...
« Et aucune grande personne ne comprendra jamais que ça a tellement d'importance ! »

Et, sur Terre, chaque bouton de rose est une promesse qui remplit d'espoir les coeurs tendres.
Comment alors ne pas s'inquiéter de leur fragile bien-être ?

vendredi 27 mai 2011

Fête des voisins

C'est aujourd'hui, en France, la Fête des Voisins. Je ne sais pas si vous connaissez ce événement qui revient chaque année au printemps, depuis 1999 en France et depuis 2006 au Québec.

Le principal objectif de la fête est de favoriser les échanges entre des personnes qui se côtoient tous les jours sans se connaître, sans se parler. La fête se déroule souvent autour d'un cocktail, d'un repas que l'on prépare et que l'on apporte afin de partager avec d'autres. Je trouve l'idée intéressante mais je dois dire que je ne crois pas avoir moi-même participé à un événement du genre.

Je connais tous les voisins dans mon immeuble. Je sais à peu près ce que chacun fait dans la vie, ce qui l'intéresse, etc. Plusieurs d'entre eux ont souvent et longuement entendu parler d'Alexander, par exemple. Je vais voir certains d'entre eux en spectacle ou à d'antres occasions, mais en général, dans l'immeuble, on ne se rend pas visite les uns aux autres. Ça me suffit comme vie sociale avec mes voisins. Il ne me déplairait pas d'aller à l'occasion prendre un verre ou manger avec certains d'entre eux, au restaurant de préférence (il m'est arrivé de le faire), mais les horaires souvent incompatibles des uns et des autres ne favorise pas ce genre de rencontre.

Au Québec, l'événement aura lieu la semaine prochaine, le 4 juin. Je dois dire que je ne sais pas du tout s'il y a quelque chose d'organisé dans mon quartier.



Et vous ? Connaissez-vous cette fête ? Y avez-vous déjà participé ? Le ferez-vous cette année ? Si oui, comment ça se passe ?

vendredi 20 mai 2011

Dyslexie

À entendre la lecture de cette Lettre de saint Paul aux Romains que fait ce jeune homme, vous viendrait-il à l'esprit que le jeune homme en question (James Middleton) est dyslexique ?



Sans être dyslexique, quand je viendrai à Londres, j'espère pouvoir prononcer l'anglais (« the Brit », comme disait Alexander) aussi bien que James Middleton.

I appeal to you, brothers and sisters,
by the mercies of God,
to present your bodies as a living sacrifice,
holy and acceptable to God,
which is your spiritual worship.

Do not be conformed to this world,
but be transformed by the renewing of your minds,
so that you may discern what is the will of God
- what is good and acceptable and perfect.

Let love be genuine;
hate what is evil, hold fast to what is good;
love one another with mutual affection;
outdo one another in showing honour.

Do not lag in zeal,
be ardent in spirit, serve the Lord.
Rejoice in hope,
be patient in suffering,
persevere in prayer.

Contribute to the needs of the saints;
extend hospitality to strangers.
Bless those who persecute you;
bless and do not curse them.

Rejoice with those who rejoice,
weep with those who weep.
Live in harmony with one another;
do not be haughty,
but associate with the lowly;
do not claim to be wiser than you are.

Do not repay anyone evil for evil,
but take thought for what is noble in the sight of all.
If it is possible,
so far as it depends on you,
live peaceably with all.


Lettre de saint Paul aux Romains, ch.12 v. 1-2, 9-18

Je vous exhorte donc, frères,
par les compassions de Dieu,
à offrir vos corps comme un sacrifice vivant,
saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.

Ne vous conformez pas au siècle présent,
mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence,
afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu,
ce qui est bon, agréable et parfait.

Que la charité soit sans hypocrisie.
Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien.
Par amour fraternel,
soyez pleins d'affection les uns pour les autres;
par honneur, usez de prévenances réciproques.

Ayez du zèle, et non de la paresse.
Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur.
Réjouissez-vous en espérance.
Soyez patients dans l'affliction.
Persévérez dans la prière.

Pourvoyez aux besoins des saints.
Exercez l'hospitalité.
Bénissez ceux qui vous persécutent,
bénissez et ne maudissez pas.

Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent;
pleurez avec ceux qui pleurent.
Ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres.
N'aspirez pas à ce qui est élevé,
mais laissez-vous attirer par ce qui est humble.
Ne soyez point sages à vos propres yeux.

Ne rendez à personne le mal pour le mal.
Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes.
S'il est possible,
autant que cela dépend de vous,
soyez en paix avec tous les hommes.

lundi 16 mai 2011

État d'esprit - 2

dimanche 8 mai 2011

Bonne Fête des mères


Quelques semaines en retard
pour les amies britanniques et
quelques semaines en avance
pour les amies françaises,
je veux souhaiter une
bonne fête à toutes les mamans.

samedi 7 mai 2011

Tu connaissais tous les secrets de la nuit



« Le Petit Prince »

On ne sait pas qui il est
On ne sait pas d'où il vient
Il est né avec la rosée du matin
Une rose entre ses mains
Voyageur de l'infini
Jeune Prince de la lumière
Tu connaissais tous les secrets de la nuit
Les chemins de l'univers

J'attendrai ton retour
Jusqu'à la fin des jours
J'attendrai ton retour
Ma splendeur d'amour

Il est venu sur la terre
Et n'a vu qu'un grand désert
Quelques fleurs sauvages,
Un renard argenté et un poète égaré
Il s'ennuyait bien souvent
De sa rose de ses volcans
Il a demandé au serpent son ami
De le ramener chez lui

J'attendrai ton retour
Jusqu'à la fin des jours
J'attendrai ton retour
Prince blond* de l'amour
Paroles et musique: R. Seff, D. Seff, 1971

*Lorsque l'on cherche sur Internet les paroles de cette chanson, on trouve partout le même texte. Toutefois, lorsqu'on écoute bien la chanson, on se se rend compte que les derniers mots écrits ne correspondent pas aux mots chantés. En fait, un seul des derniers mots est différent ; j'ai toujours entendu « Prince blond de l'amour » (et non pas « Prince don de l'amour », même si c'est très beau aussi, le don).

Mon Petit Prince n'avait pas les cheveux blonds ni les yeux bleus. Il avait plutôt de superbes cheveux noirs, longs, et de grands yeux verts, pleins de tendresse et brillants comme des étoiles... S'il avait la nostalgie d'un monde sans méchanceté, sans bêtise, sans cruauté, il ne s'ennuyait jamais, ayant toujours trop à explorer, à découvrir, à savourer...  Il me manque terriblement, à chaque instant du jour et de la nuit.


On peut voir et entendre ici Gérard Lenorman interpréter « Le Petit Prince »

vendredi 6 mai 2011

Étoiles du soir


« Le soir est une grande plaine
Où les anges jouent aux billes
Avec les étoiles. »

Maurice Carême, Poèmes de gosses

mercredi 4 mai 2011

Des ratons laveurs

Dans ma circonscription électorale, on a toujours dit qu'un cochon serait élu, à condition d'être rouge  (Libéral)...

« Vous avez raison: lundi, un raton laveur se serait présenté pour le NPD, il aurait été élu... » Cette phrase du chroniqueur de La Presse, Pierre Foglia, exprime bien ce qui s'est passé au Québec lundi, lors des élections fédérales.


Même si Foglia ajoute immédiatement : « C'est pas une raison pour dire que c'est tous des ratons laveurs », il n'en reste pas moins que le Nouveau Parti Démocratique (NPD) a fait élire lundi 58 ou 59 députés (il y aura au moins un dépouillement judiciaire) dont la très grande majorité avait simplement l'intention de servir de « poteaux » au NPD, sans aucun espoir d'être élus.

L'une de ces personnes, qui a passé tout le temps de la campagne électorale à Las Vegas, sans rien connaître de la circonscription qu'elle devrait représenter, sans jamais y mettre les pieds, est introuvable encore aujourd'hui. De plus, des personnes dont le nom apparaît sur le bulletin de candidature de ce fantôme affirment n'avoir jamais signé ce bulletin. Son élection pourrait être annulée.



Dans un autre article de La Presse, Patrick Lagacé raconte comment une personne voulant travailler comme bénévole s'est retrouvée candidate et... députée.

Il est normal que le NPD, qui n'avait aucune organisation au Québec, doive recruter ses candidats là où il peut les trouver, sans trop se préoccuper de leur expérience, de leurs références, de leur sérieux. Ce qui est moins compréhensible, c'est que les Québécois aient voté pour des candidats qu'ils n'ont jamais vus, dont ils n'ont jamais entendu parler. Des Québécois auraient voté pour des ratons laveurs ; ils sont nombreux à avoir voté pour des fantômes, du moment qu'ils étaient orange. Un fantôme orange reste un fantôme.

mardi 3 mai 2011

Imprévisibles Québécois !


Je n'avais pas l'intention de commenter ici le résultat des élections canadiennes d'hier. J'ai eu envie de commenter ce qu'en a dit RPL sur son blogue, Choses vues, et j'ai pensé qu'il serait peut-être temps que je publie ici un commentaire politique, ne serait-ce que pour indiquer que si la politique m'intéresse de moins en moins, mes convictions n'ont pas changé.

Les Québécois ont élu hier 60 députés au parlement canadien dont, à l'exception d'un seul, ils ne connaissaient absolument rien. Le Nouveau Parti Démocratique (NPD) n'avait qu'un seul député au Québec et aucune organisation ; pour pouvoir présenter des candidats dans toutes les circonscriptions électorales, il a demandé à environ 70 bénévoles de mettre leur nom et leur photo sur une affiche. Un très grand nombre de ces candidats sont des étudiants. L'une d'entre eux est une anglophone unilingue qui n'a jamais mis les pieds dans la circonscription où les Québécois « éclairés » l'ont élue, alors qu'elle-même était, durant la campagne, en vacances à Las Vegas. De nombreux autres n'ont absolument pas fait campagne et, maintenant qu'ils sont élus, ont annoncé qu'ils s'intéresseraient à leur circonscription... Voilà les députés que se sont choisis hier les Québécois!

Voici donc le commentaire spontané que j'ai laissé chez RPL il y a quelques minutes :

Je savais les Québécois masochistes et moutonniers, mais je n'aurais pas osé imaginer qu'ils pouvaient à ce point manquer d'intelligence et de jugement.


Avaient-ils vraiment conscience au moment de voter qu'ils allaient se donner non pas un mais deux rouleaux compresseurs (Conservateur et NPD) qui, durant les quatre prochaines années, s'emploieront à niveler toute volonté d'expression du caractère distinctif du Québec. Avec la complicité du premier ministre du Québec, Jean Charest, et du chef de l'ADQ, ils n'auront pas trop de mal.
Les Québécoises et Québécois ont-ils volontairement renoncé au droit à l'avortement, à l'abolition de la loi sur l'enregistrement des armes de chasse, au mariage des couples de même sexe, à la Commission des valeurs mobilières du Québec qui sera déménagée à Toronto, etc. ?


Déjà, en ce lendemain des élections, le premier ministre canadien Harper s'attribue le mérite d'avoir vaincu les séparatistes. Quelle hypocrisie ! Il n'a pas de quoi pavoiser, lui dont le parti n'a reçu que moins de 40 % des votes, qui a donc été rejeté par 60 % de la population canadienne, et dont le parti a été pratiquement chassé du Québec. Il est déjà à l'œuvre pour enfin mettre en place son programme inspiré des fondamentalistes, disciples de George W. Bush.


Le nouveau « chéri » des Québécois, le souriant chef de la nouvelle opposition officielle canadienne a clairement affirmé aujourd'hui qu'il n'est pas question de changer quoi que ce soit à son programme « puisque les Québécois ont voté pour ce programme. »
Masochistes les Québécois, ils auront de quoi jouir au cours des prochaines années : ils ont fait élire un gouvernement majoritaire d'extrême droite et ils ont choisi le parti le plus centralisateur du Canada comme opposition officielle.


Depuis quelques années, sans renoncer à mes valeurs, à mes convictions et à mon objectif de souveraineté du Québec, j'ai cessé de me rendre malade devant l'indécision chronique des Québécois. Sans nuire aux projets collectifs, j'ai choisi depuis quatre ans de penser un peu à moi avant de penser à l'action politique. Le jour où je sentirai un peu plus de maturité chez l'ensemble de mes concitoyens, je joindrai peut-être mes forces à celles des autres pour faire avancer les choses.


Cela dit, je ne crois pas que la flamme souverainiste soit sur le point de s'éteindre. Les Québécois se sont peut-être défaits d'une paire de bretelles à Ottawa mais il reste une ceinture à Québec pour tenir en place le pantalon des intérêts de ceux qui, parmi les Québécois, ne sont pas près de se fondre dans la sauce canadienne.


Je ne crois pas que les Québécois aient voté hier pour s'approprier une partie des Rocheuses ou qu'ils aient choisi de protéger leur passeport canadien. Ils n'ont pas été stratégiques à ce point.
Le Bloc ne survivra peut-être pas au tsunami, mais les défenseurs des intérêts de la nation québécoise sauront utiliser d'autres moyens pour atteindre les objectifs.


Comme toi, je suis dégoûté des résultats des élections d'hier ; j'ai peu d'estime pour une grande partie de mes concitoyens, mais j'ai confiance qu'avec les autres qui, comme toi et moi, refusent de s'identifier au pays de Stephen Harper, nous saurons, le temps venu, reprendre d'un pas assuré la marche vers la souveraineté du Québec.
 Dans les salles où le premier ministre canadien et le nouveau chef de l'opposition officielle célébraient avec leurs partisans leur victoire respective, il y avaient plusieurs centaines de drapeaux canadiens mais... aucun drapeau québécois. À mon avis, cela donne un bon aperçu de la façon dont les Québécois seront maintenant perçus dans la politique canadienne.