mardi 25 novembre 2008

Avec toi


Toutes mes pensées, tout mon cœur, toute mon âme
avec mon petit lapin en ce moment difficile.

lundi 24 novembre 2008

Complément de programme

Jusqu'à la fin de mes études secondaires, j'ai été un bon élève, la plupart du temps, même, un élève modèle. Souvent premier de classe, je n'avais pas besoin de travailler fort et d'étudier beaucoup pour avoir de bonnes notes. Cela m'a parfois nuit par la suite car je n'avais pas appris une bonne méthode de travail intellectuel, pas appris à étudier sérieusement.

À la fin des études secondaires, j'avais entrepris des études en pédagogie ; je voulais devenir enseignant, comme un certain nombre de membres de ma famille. Compte tenu de mes origines, de mon milieu, l'enseignement me semblait la seule avenue possible. À seize ans, toutefois, je ne me sentais pas assez bien préparé, psychologiquement, à entreprendre des études universitaires ; je ne me sentais assez mûr. J'ai donc décidé de m'inscrire à l'université de la vie.

Pendant cinq ans, j'ai fait autre chose : j'ai occupé divers emplois, étudié le chant, un peu de piano, un peu d'art dramatique et de danse ; puis j'ai vécu la vie d'artiste à Paris, en France. Au retour à Montréal, je me suis rendu compte que je ne connaissais rien : je me suis plongé dans les livres et j'ai décidé de m'inscrire à l'université. Toutefois, mon parcours universitaire a été assez décousu ; j'ai changé de discipline à quelques reprises. Il m'a fallu plusieurs années avant de terminer un programme complet.

Mes études ont fini par me servir. Depuis plusieurs années, j'ai occupé des emplois, j'ai exercé des fonctions et assumé des responsabilités en lien avec mes études. Je ne me sens pourtant pas un « universitaire », un intellectuel ni un théoricien.

Je suis toujours un peu incrédule quand on m'invite dans les universités pour aller parler de ma profession aux étudiants ; j'ai tendance à me demander : « Pourquoi moi ? » Je ne dois pourtant pas être si mauvais car, depuis quelques années, on m'invite à quelques reprises chaque année, dans différentes universités, à venir parler sous les toits de ces vénérables institutions. Ces jours-ci, par exemple, je dois rencontrer quatre classes d'étudiants...

Vendredi dernier, j'ai reçu une lettre qui m'a encore une fois agréablement surpris. La direction d'un programme universitaire me demande de faire partie du conseil chargé d'assurer la qualité universitaire de ce programme et sa capacité à répondre aux besoins des étudiants et du milieu professionnel. Puisque je me considère toujours comme un (ancien) étudiant marginal, au parcours erratique, je suis toujours étonné que l'on me demande de venir rencontrer les étudiants et d'évaluer, avec de très respectables professeurs et autres professionnels, le contenu le contenu de leur programme.

samedi 22 novembre 2008

Merci à Bastet


J'ai des nouvelles de Harry. Il va beaucoup mieux. Il a cessé de vomir et il reprend des forces. Merci à Bastet d'écouter nos prières. L'encens et les bougies continuent de brûler devant son image.

Cette photo anonyme provient d'Internet

Quand à l'ami canin, il est comme moi : il n'a pas l'air trop malheureux mais il attend impatiemment le retour de son maître. Il traîne partout un pull que son maître lui a laissé avant de partir ; il retrouve dans ce pull l'odeur de son maître. Moi qui n'ai pas l'odorat si fin, en attendant de respirer son parfum sur lui-même, j'ouvre de temps à autre une jolie petite boîte bleue et j'y respire le parfum de celui que j'aime.

Comme le dit si bien l'amie qui me donne des nouvelles — et elle sait très bien de quoi elle parle car elle en a plusieurs chez elle — les animaux sont plein d'amour et de fidélité envers ceux qui les aiment. Certaines personnes devraient s'en inspirer.

mardi 18 novembre 2008

Prière à Bastet

Nous, les humains, avons nos divinités ; certains ne veulent croire qu'en une seule, d'autres pas du tout. La plupart de ces divinités sont représentées sous forme humaine ; d'autres cependant sont représentées par des animaux ou par des choses. Chez les anciens Égyptiens, par exemple, les divinités peuvent apparaître sous la forme de bélier, de chacal, de chat, de chien et de la famille des canidés, de cobra, de crocodile, de faucon, de gazelle, de grenouille, de hérisson, de lion, d'oiseau, de scarabée, de serpent, de vautour, et de nombreuses autres formes animales.

Parmi ces divinités, il y a la déesse Bastet ou plus vraisemblablement Bast, représentée sous forme de chat, « protectrice des femmes et des enfants, détient le pouvoir magique qui stimule l'amour et l'« énergie charnelle », peut-on lire sur Wikipédia. On y lit également ceci : « Bastet est une déesse aux caractères antagonistes, douce et cruelle, elle est aussi attirante que dangereuse. Bastet est aussi le symbole de la féminité, la protectrice du foyer et la déesse de la maternité. Mais toujours en elle, sommeille le félin... »

S'il existe une divinité qui veille sur les chats, c'est bien Bastet. C'est à titre que je l'invoque aujourd'hui, avec bougie et encens devant son image ; je n'ai pas la statuette, mais une image agrandie de celle ci :




Il y a lieu d'invoquer la déesse Bastet pour veiller sur Harry dont les problèmes d'articulations causés par un cancer ont limité grandement les déplacements et les jeux depuis deux ans, sans affecter son humeur et sa capacité d'exprimer son affection.

Harry habite chez son maître depuis 13 ans, l'âge même qu'avait son maître au moment où ils sont devenus amis. C'est donc dire qu'il aura été pour son maître depuis 13 ans le fidèle ami de tous les instants, le témoin de son adolescence, de sa vie d'étudiant et de jeune adulte, le complice de tant de moments intenses, beaux ou tristes, compagnon de ses nuits de lecture ou de ses rêveries auprès du feu.

Cette photo anonyme provient d'Internet

Depuis deux jours, Harry ne va pas bien. Il est allé trois fois chez le vétérinaire en vingt-quatre heures. Le vétérinaire viendra ce mercredi matin l'examiner et, au besoin, lui faire une injection pour calmer les vomissements. Jamais son maître n'acceptera de voir souffrir son chat ; tant qu'il pourra lui maintenir une qualité de vie, sans douleur qu'il ne pourrait atténuer, il fera tout ce qui est possible. Les deux dernières visites chez le vétérinaire ont fait beaucoup de bien à Harry et, ce mardi soir, il avait pris du mieux. Hélas, son maître doit s'absenter durant une semaine, sans possibilité de reporter à plus tard cette longue absence qui le privera de l'affection de son chat et qui l'empêchera de veiller amoureusement sur lui. Heureusement, une très aimable voisine et amie accueillera Harry durant cette semaine et en donnera quotidiennement, par téléphone , des nouvelles à son maître ; évidemment, elle communiquera immédiatement avec le vétérinaire si l'état de santé devait s'aggraver.

En l'absence de son maître, je prendrai la relève pour demander à la déesse Bastet de veiller sur Harry et de faire en sorte qu'il puisse continuer de faire le bonheur de son maître et de sa petite famille. J'ai devant moi une grande photo en noir et blanc sur laquelle on voit, en gros plan, Harry appuyé sur la poitrine de son maître, la tête posée sur son épaule ; il semble s'abandonner en toute confiance et, dans son regard qui me fixe en douceur, je peux lire : « Je compte sur toi pour m'aider à prolonger ce bonheur ! »



En 1985, Freddie Mercury avait dédié à tous les amis des chats du monde entier son premier album solo, « Mr Bad Guy ». En 1991, ce chanteur du groupe Queen a publié sur son album « Innuendo » une chanson intitulée « Delilah », dédiée à son propre chat ; dans cet enregistrement, son guitariste et lui se transforment en chats pour en imiter les miaulements. Ces chats ont tous un nom ; par exemple, le chat roux, c'est Oscar ; Delilha, c'est la chatte noir et blanc qui dort dans le panier rempli de linge ; le persan que Freddie Mercury embrasse sur le canapé, c'est Tiffany...


dimanche 16 novembre 2008

L'indispensable

L'image vient d'ici

« ... On s'habitue vite à être hypocrite avec soi-même et à croire que ce qui manque n'est pas indispensable. »
Dominique Fernandez, La Course à l'abîme

mercredi 12 novembre 2008

La lune en mouvement

La photo vient d'ici

Je n'ai vraiment pas eu le temps aujourd'hui de rêver, d'être dans la lune. On me pousse dans le dos pour que je fasse en un jour ce que je devrais faire en une semaine. Depuis ce matin, j'ai à peine pris quelques minutes pour manger et quelques autres minutes pour envoyer un message à mon amoureux.

Comme je devrai travailler toute la soirée et une bonne partie de la nuit, j'ai pris le temps vers la fin de l'après-midi d'aller faire une marche rapide au parc Jeanne-Mance ; ce ne fut au fond qu'un très rapide aller-retour. La lumière était belle et j'aurais voulu prendre des photos mais je n'en avais pas le temps (je dois dire aussi que j'ai déjà pris de nombreuses photos de ce coin du mont Royal). En redescendant l'avenue du Parc, je me suis tout de même arrêté environ quatre ou cinq minutes pour observer la lune qui m'est apparue entre deux bâtiments de l'Hôtel-Dieu. Encore très pâle, mais parfaitement ronde, elle était magnifique ! Comme on le fait dans certaines religions (juive, zoroastrisme ou mazdéisme, dans les cultures améridiennes), j'ai pris l'habitude, quand je l'aperçois, de faire mes dévotions à la lune et, sur un plan plus laïque, de lui adresser des messages pour quelqu'un que j'aime ; mais au fond, l'amour n'est-il pas aussi d'ordre spirituel ?

Pendant que je m'adressais à la lune, j'ai pu me rendre compte que ce disque lumineux que l'on croit immobile dans le ciel ne l'est pas tant que ça. En fait, c'est la terre qui tourne et qui, si je ne dis pas de bêtise, donne l'illusion que la lune se déplace autour de nous. En quelques minutes seulement, j'ai pu voir, en mesurant la distance entre le toit d'un bâtiment et la lune dans le ciel (pas la distance réelle, mais celle que mon oeil percevait en deux dimensions), que la lune ou la terre était en mouvement. La terre ne tourne pas si vite que nous en avons l'impression parfois à force de courir dans ce monde de fous mais, comme le disait si bien Galilée : « Et pourtant elle tourne » (Eppur si muove).


lundi 10 novembre 2008

Inspiration


« Le visage est le miroir de l'âme,
et les yeux, sans rien dire,
révèlent les secrets du cœur. »

Saint Jérôme, Lettre 18, à la jeune veuve Furia

Cette citation de saint Jérôme a-t-elle un sens pour vous ? Que vous inspire-t-elle ? Vous inspire-t-elle, seulement ?

Si, parmi les divinités grecques, Apollon personnifiait « tout ce qui est noble, calme et harmonieux », l'être qui m'inspire le plus en ce moment n'appartient pas aux divinités ; il est au contraire bien incarné et présent parmi nous, mais il n'en est pas moins noble et inspirant. Peut-être n'est-il pas parfait, je dis bien : peut-être, mais il réunit un très grand nombre de vertus et de qualités parmi les plus admirables ; ses valeurs profondes, son exemple, stimulent en nous ce qu'il y a de meilleur et le goût de s'en inspirer. Il conserve cependant assez d'humain pour donner envie de l'approcher, de le fréquenter, de l'aimer.

vendredi 7 novembre 2008

Tanguy


Puisque je le cite dans le billet précédent, aussi bien parler un peu ici de Michel del Castillo et, surtout, de son premier roman publié (en 1957, je crois), Tanguy, que je ne conseille pas à ceux qui cherchent de la littérature légère, de divertissement. Ce roman raconte la vie d'un petit garçon qui, pendant la guerre, abandonné par son père, manipulé par sa mère, connut les camps de concentration (entre 9 et 12 ans) ; il contient tellement d'horreurs qu'il est difficile de le lire sans pleurer à chaque page. Mais, comme il est écrit sur la quatrième de couverture de mon édition (Presses Pocket) : « ... C'est parce qu'il traversera toutes ces horreurs de la guerre et du monde des adultes avec un cœur d'enfant sans haine et sans amertume qu'il surmontera son désespoir et sera sauvé. »
J'en avais parlé une première fois en novembre 2005 et je me proposais d'en reparler ici depuis longtemps mais les livres de cet auteur ont tellement transformé ma vision des choses ces dernières années que je ne savais pas comment en parler, par quel bout l'aborder.
Au sujet de la réédition de 1994 de ce roman, Michel del Castillo écrit :
« Cette nouvelle édition d'un ouvrage que libraires et lecteurs ne cessaient de réclamer s'imposait plus encore après la parution de Rue des Archives, qui en éclaire les aspects cachés.
« Les deux ouvrages se répondent l'un l'autre. De Tanguy à Xavier, il y a toutefois plus que l'épaisseur d'une vie, il y a le vertige d'une horreur que je n'osais pas fixer, de peur de m'y abîmer. Premier roman de moi publié. Tanguy n'était pas ce cri du cœur que beaucoup voulurent y entendre. Il n'est pas le fruit de la nécessité biographique. Son modèle n'est pas le témoignage : il se trouve chez les auteurs que j'étudiais avec ferveur, notamment Dostoïevski.
« Je ne romançais pas ma vie, je biographisais le roman. C'est d'ailleurs sur ce point, l'exemplarité d'une enfance de guerre, de toutes les guerres, qu'insistait François Le Grix, mon mentor littéraire. C'est ainsi que les jeunes le lisent avec, dans leur tête, les images que la télévision leur assène. Aucun ne me demande si l'histoire est vraie, puisqu'elle se répète sous leurs yeux. Toujours et partout, du Rwanda à la Bosnie, du Viêt-Nam au Cambodge, ils reconnaissent le même enfant supplicié. »

Je ne cherche pas ce genre de littérature, habituellement ; pendant des années et des années, j'aurai été incapable de lire les livres de cet auteur, pas même Tanguy dont un ami m'avait recommandé la lecture il y a très longtemps. Bien que ce soit son premier roman, j'ai lu celui-ci une première fois il y a trois ans je crois, après avoir lu de nombreux autres livres de l'auteur. J'ai énormément pleuré en le lisant et, ces jours-ci, je suis en train de le relire et, en dépit de toutes les horreurs qu'on y trouve, je conserve le message d'espoir.
Je garde surtout une immense affection pour ce petit garçon, qui grandit peu à peu (il a maintenant 75 ans) ; et si je me suis tant attaché à lui c'est sans doute parce qu'il a traversé « toutes ces horreurs [...] avec un cœur d'enfant sans haine et sans amertume ». Il me rappelle en cela un autre cœur d'enfant, que je ne connaissais pas au moment de ma première lecture de ce roman, et qui, à le découvrir jour après jour, reste pour moi une constante source d'inspiration.

Aimer...


« ... Il ne se demandait pas "pourquoi" il l'aimait,
ni "
comment". Il l'aimait... »
Michel del Castillo, Tanguy

dimanche 2 novembre 2008

Rites et traditions

Depuis des siècles, des millénaires, les sociétés humaines ont instauré des coutumes, des rituels, des rites, des traditions qui marquent la vie des personnes, des groupes, des sociétés elles-mêmes. Si les coutumes sont des pratiques répétées associées à un peuple sur un territoire donné, les traditions ont un caractère plus universel et elles se transmettent de génération. L'étymologie latine du mot « tradition » exprime l'idée d'une « transmission », de l'« acte de transmettre » quelque chose du passé au présent, de laisser en héritage à une société des valeurs, des croyances, des rituels...

Qu'elles soient de caractère religieux ou laïque, les traditions nous imposent ou nous suggèrent, selon notre degré d'attachement à l'héritage culturel ou religieux, d'adhésion aux valeurs collectives transmises par nos ancêtres, un certain nombre de rituels qui constituent des rites de passage ou des jalons marquant des cycles de vie. Parmi les rituels qui marquent les moments importants de l'individu dans la société, il y a le baptême, les fiançailles, le mariage (bien que la tendance actuelle dans nos sociétés occidentales indique que ces rituels ont perdu de l'importance par rapport aux décennies précédentes).

Quant à moi, je préfère les traditions et les rituels qui marquent les moment importants de l'année de nos sociétés. Noël, le réveillon de la Saint-Sylvestre ou le Jour de l'An, le solstice du printemps (pour les zoroastriens, en fonction du calendrier persan, le nouvel An se fête le 21 mars), les solstices d'été, d'automne et d'hiver, l'Action de grâce ou Thanksgiving, l'Halloween, etc.


En parlant avec Alexander, il y a quelques jours, j'ai appris l'existence d'une tradition que j'ignorais et qui me plaît, celle de la couronne d'automne. Nous connaissons bien la couronne de Noël que nous fabriquons avec des branches de conifères et quelques décorations de circonstance et que nous accrochons à la porte du domicile pour souhaiter la bienvenue. Moins connue, du moins autour de moi, il y a la couronne de l'Avent, que l'on prépare pour le quatrième dimanche avant Noël et qui porte quatre bougies ; chaque semaine, on allume une bougie, jusqu'à Noël.


La couronne d'automne joue le même rôle que la couronne de Noël, sauf qu'elle prend les couleurs de l'automne et que l'on peut l'accrocher entre le début du solstice d'automne et le début de l'Avent, vers le premier décembre.

Je trouve qu'il s'agit là d'une très belle coutume à perpétuer et je remercie Alexander de me l'avoir fait connaître. Dorénavant, un peu plus tôt les prochaines années, je fabriquerai chaque automne ma couronne. Depuis trois jours, j'ai cherché ce qu'il faut pour faire celle de cette année ; aller cueillir les plus belles feuilles est en soi une activité intéressante ; il serait préférable, toutefois, de s'y prendre avant la première chute de neige. Maintenant que j'ai tout, je m'y mets immédiatement et, dès ce soir ma couronne sera prête pour les quatre semaines qui restent avant le premier décembre (ce sera alors le temps de la couronne de l'Avent). Comme j'habite au sixième étage d'un immeuble et qu'en ce moment je ne reçois pas beaucoup de visiteurs, j'accrocherai plutôt ma couronne au mur, face à ma table de travail : je pourrai donc la contempler toute la journée.

Et vous ? Vous aimez ces traditions ? En connaissez-vous d'autres ? Quelles sont celles qui sont importantes pour vous ? Lesquelles perpétuez-vous ?