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dimanche 11 juin 2017

Rule Britania*

Quand il a su que j'étais d'abord et surtout « Québécois », et non pas « Canadien » (sinon par la force politique, surtout pas de cœur ni d'esprit), Alexander a immédiatement posé sur son sac à dos le drapeau du Québec. De même que, peu de temps après notre première conversation, il est allé jouer au polo dans le comté de sa grande famille ; pour cette occasion, il avait accroché à la bride de son cheval un ruban bleu et un ruban blanc, « les couleurs de [son] cœur ».

Si je n'avais pas connu Alexander et son amour pour son chien, je n'aurais fort probablement pas de chien, pas de bulldog. Puisque Rupert est un bulldog anglais (et que je suis parfois agacé d'entendre les gens dire n'importe quoi qui insulte Rupert au sujet de sa race), je voulais depuis longtemps lui acheter une médaille qui permette de l'identifier, de l'associer davantage à ses origines. Je n'avais pas l'occasion de le faire. Or, il y a quelques jours, j'ai décidé de prendre le bus et d'aller lui acheter une médaille qui me fait plaisir, qui aurait beaucoup plu à Alexander, et qui suscite parfois des conversations avec les gens que l'on rencontre. À l'endos de ce drapeau britannique en forme d'os, j'ai fait graver le nom de mon compagnon et son numéro de téléphone ; j'avais l'intention de faire graver aussi son adresse de courrier électronique, mais je ne l'ai pas fait car l'espace disponible étant limité, il aurait fallu opter pour des caractères plus petits. Si nous partageons le même numéro de téléphone, Rupert a cependant sa propre adresse de courrier électronique (que je ne dévoilerai qu'aux personnes bien intentionnées).


*Rule Britania

vendredi 20 mai 2016

C'est du sport !

Je pensais hier à ce que m'écrivait Jane, il y a un peu plus de cinq ans, au sujet de l'inquiétude qu'entretenait Alexander de ne pas me plaire lorsque nous pourrions enfin nous rencontrer. Jane essayait bien entendu de le rassurer en lui répétant que c'est lui que j'aimais (et que j'aime toujours), que je n'étais pas spécialement attiré par les sportifs musclés (Alexander avait plutôt l'air d'un adolescent androgyne), mais que, dès que je pourrais le voir jouer au polo, je serais définitivement séduit. Elle précisait à mon intention que le polo est un sport d'équipe, rude, qui exige de la force, de l'endurance, de l'habileté, de la souplesse, etc., et qu'il fallait voir à quel point Alexander était magnifique en selle, établissant une excellente complicité avec son cheval qu'il contrôlait de ses genoux en ne perdant pas de vue la petite boule blanche... Alexander n'avait pas eu besoin de m'en parler longtemps pour me dire à quel point il était fier et heureux de pouvoir jouer à dos de cheval et d'aider son équipe à compter des points. Au retour d'une partie que son équipe avait remportée, alors que je l'en félicitais, Alexander m'avait répondu qu'après une partie, ce sont les chevaux qui méritent tous les éloges, et je sais qu'il était sincère...


Aux gens qui s'arrêtent pour regarder et caresser Rupert, je mentionne parfois, et ce n'est presque pas de l'humour, que le sport préféré de Rupert, c'est de dormir ou, quand il est à l'extérieur, de s'assoir et de regarder passer les gens (avec le secret espoir que certains viendront lui faire un câlin ou, mieux encore, jouer avec lui). Ces derniers jours, j'ai toutefois décidé qu'il était temps qu'il bouge davantage et, pour le motiver un peu, je l'ai fait sortir de sa « zone de confort », c'est-à-dire : le segment de rue qu'il connaît si bien depuis son arrivée et que, pourtant, il inspecte minutieusement à chaque sortie, sentant pratiquement chaque brin d'herbe, saluant personnellement chacune des fourmis qu'il rencontre... Dès qu'il a dépassé la limite du territoire qu'il connaît si bien, il commence à marcher sérieusement, la tête bien droite, le nez vers l'avant, bien concentré sur le trottoir ou sur le terrain devant lui. Il marche alors à mes côtés (il change parfois de côté plutôt que de rester à ma gauche ou à ma droite, mais je lui apprendrai plus tard à marcher au pied ; pour l'instant, je suis déjà heureux qu'il marche bien). Hier, je l'ai amené deux fois au grand parc près de chez moi ; une première fois le matin et, plus tard, au milieu de l'après-midi. Et puisque nous étions en chemin, j'ai décidé que nous passerions à la clinique vétérinaire prendre des objets que nous y avions laissés lors de son opération.

En route, nous avons croisé plusieurs chiens que Rupert voulait saluer, dont un magnifique dogue de Bordeaux (de la famille des molosses aussi), appelé Cousteau (je n'ai pas demandé pourquoi), qui accompagnait un charmant jeune couple séduit aussi par la beauté de Rupert, et un sympathique bouledogue français nommé Achille en compagnie d'une charmante jeune fille française, Marie-Charlotte, avec qui j'ai eu une longue conversation pendant qu'Achille et Rupert faisaient connaissance. Alexander aurait été curieux de faire connaissance avec cet Achille, lui qui aimait tant l'autre Achille et son compagnon Patrocle...  À la clinique, plusieurs membres du personnel sont venus saluer Rupert (il en est toujours heureux) ; l'une des secrétaires me disait que la clinique reçoit toujours de nombreux commentaires positifs au sujet de la photo de Rupert sur leur page Facebook... Au retour, nous (Rupert et moi) avons longuement parlé avec deux jeunes anglophones magnifiques : Samantha et Derrick, qui, en jouant abondamment avec lui (Rupert se roulait littéralement sur le sol sous leurs caresses : je l'avais rarement vu si heureux), ne tarissaient pas d'éloges au sujet de Rupert. Ils ont réussi à me faire verser des larmes en leur disant pourquoi j'avais un bulldog et pourquoi il s'appelait Rupert...

Il y a presque six ans, j'avais écrit un article intitulé Dépendance affective, exprimant mon amour des bulldogs et ma joie d'en rencontrer quelques-uns dans le quartier : Owen, Buster, Olive... Il y a quelques jours, j'ai croisé Owen pour la première fois depuis longtemps ; il n'est plus l'adolescent que j'ai connu, mais un adulte sérieux. Et hier après-midi, j'ai reconnu Olive qui faisait sa promenade au parc ; elle a maintenant... six ans de plus. Son maître ne voulait pas laisser Rupert s'approcher, disant qu'Olive n'était pas très gentille avec les autres bulldogs. Pourtant Rupert s'est approché, l'a sentie, et il n'y a pas eu d'histoire. Et le compagnon d'Olive ne cessait de me dire à quel point Rupert était magnifique... Nous avons évoqué la Dora de Jane Birkin qui, selon ce qu'elle m'avait écrit il y a sept ans, avait mordu le mollet d'une jeune fille dans la rue... la coquine. J'espère bien que Rupert ne me causera jamais d'ennui de ce genre.


Rupert a sept mois aujourd'hui...


samedi 26 juin 2010

Come on England !


Je n'ai jamais été très intéressé par le sport, ni pour le pratiquer moi-même, ni pour pour suivre, dans les stades ou à la télévision, les exploits des autres. Pourtant, je crois que, si les conditions avaient été réunies pour m'en faciliter l'accès, j'aurais aimé pratiquer certains sports, comme le tennis, la natation, et quelques autres. J'avais commencé un jour des cours d'escrime, que j'avais dû abandonner pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la discipline elle-même.

Contrairement à moi, Alexander a commencé très jeune à faire du sport. Peut-être qu'au départ, il n'a pas eu tellement le choix : à l'école, au collège, à l'université, le sport était de rigueur. Il aurait certainement préféré se laisser enfermer dans la bibliothèque ou s'allonger par terre pour observer le travail des fourmis plutôt que de se joindre à ses camarades pour pratiquer des sports parfois violents. Son emploi du temps était bien organisé ; à l'acquisition du savoir scolaire, des connaissances intellectuelles, il ajoutait la pratique du chant, du piano, de l'aquarelle, de la couture, de la broderie, etc. Ce qu'il n'apprenait pas à l'école, enfant, il demandait aux autres, à sa grand-mère notamment, de le lui enseigner. C'est son frère qui lui apprit à se battre afin de pouvoir se défendre.

Son sport préféré, qu'il avait choisi très tôt, c'était le polo, qui lui permettait d'exprimer son agilité et son son sens de la stratégie tout en jouant avec l'animal le plus noble qui soit : le cheval. J'étais si fier lorsqu'il quittait Londres, habituellement le dimanche, pour aller vers le nord de l'Angleterre rejoindre son équipe de polo. En me disant qu'il allait jouer pour moi, il le pensait vraiment ; un jour, il a provoqué un petit scandale en attachant à la bride de son cheval un ruban bleu et un ruban blanc, qui n'étaient ni les couleurs de sa région, ni les couleurs de sa famille, ni les couleurs de son équipe, mais « les couleurs de son amour, les couleurs du Québec ». J'avais plusieurs raisons d'être très fier : il était un excellent joueur (il ne le disait pas lui-même, mais d'autres sources me l'ont confirmé), souple, agile, faisant corps avec son cheval ; il jouerait pour moi et remporterait la partie. Il ne s'attribuait jamais le mérite des bons coups ; c'était un sport d'équipe et s'il y avait des louanges à distribuer, c'était aux chevaux qu'il fallait les attribuer.


Nous n'avons pas beaucoup parlé de football, le sujet n'étant pas vraiment d'actualité durant cette période. Je savais cependant que, s'il ne jouait pas lui-même au football, il encourageait sans réserve ses clubs préférés, Man U (Manchester United) notamment.

Jane me rappelle l'enthousiasme d'Alexander lors de l'édition 2006 de la Coupe du Monde et sa fierté de mettre sur sa voiture (« une voiture noire ») le drapeau aux couleurs de son pays portant, comme un cri du coeur, la mention « Come on England ».

Sachant qu'Alexander serait fébrile en ce moment, encourageant son équipe (il a sans doute en ce moment le meilleur point de vue pour ne rien manquer et il fait sûrement tout ce qu'il peut pour soutenir les siens), et pour partager l'enthousiasme de mon ami gallois qui ne verra peut-être pas le prochain match, j'ai commencé à m'intéresser aux compétitions actuelles et, pour rien au monde, je ne voudrais manquer d'encourager l'équipe d'Alexander. Dimanche matin, donc, je serai devant mon téléviseur et si je ne crie pas très fort ces mots, je les penserai et les sentirai fortement : « Come on England ! »