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mardi 16 juin 2015

Franz Pforr : 5 avril 1788 - 16 juin 1812

J'ai parlé déjà dans ce blogue de Franz Pforr, jeune peintre allemand qui a commencé ses études artistiques à l'Académie de Vienne avant de partir s'installer à Rome avec quelques collègues, dont son ami Friedrich Overbeck. C'est par la lecture d'un roman de Dominique Fernandez, L'Amour, que j'ai fait la connaissance de ce peintre ; mais je dois dire que ce qui m'a d'abord intéressé dans ce roman, ce n'est pas la démarche esthétique de Franz Pforr et de Friedrich Overbeck, mais leur amitié et l'histoire de leur amour.

J'étais loin de me douter, le 16 juin 2007, qu'un peu moins d'un an plus tard, un jeune Anglais qui avait lu ce roman de Dominique Fernandez et qui, comme moi, aimait bien trouver des images pour illustrer les livres que l'on a lus, surtout lorsqu'ils traitent de personnes qui ont existé ou de sujets réels, aboutirait sur ce blogue en cherchant des images de Franz Pforr. Je ne sais pas si Alexander avait remarqué que ce peintre et lui étaient tous deux nés un 5 avril, mais c'est l'une des choses que je me suis empressé de souligner en réponse à l'un de ses premiers messages.... La discrétion d'Alexander l'avait sûrement empêché de souligner lui-même la similitude de leur date de naissance... à plusieurs années près...  Franz Pforr et Friedrich Overbeck nous sont devenus très familiers ; nous parlions souvent d'eux dans nos conversations et dans notre correspondance, comme nous le faisions d'autres amis, d'autres membres de notre petite famille, contemporains ou non. Ni Alexander ni moi n'avons oublié un instant que nous devions notre rencontre à Franz Pforr et, bien entendu, à Dominique Fernandez qui nous en a magnifiquement raconté l'histoire.


Bien entendu, je n'oublierai jamais cette la date du  5 avril, mais je n'oublierai pas, non plus, celle du 16 juin.

Je crois, comme me le disait souvent mon amie Danielle, décédée en novembre dernier, qui avait des dons de voyance, que le cumul de certaines coïncidences dans nos vies n'est pas tout à fait le fruit du hasard et que, si nous nous donnions la peine d'approfondir davantage ces observations, nous pourrions être étonnés de voir à quel point elles ne sont pas, ces coïncidences, si innocentes. Nous faisons partie d'un même tout et, à un certain niveau, le temps n'a plus d'importance...

dimanche 5 avril 2009

Pierre blanche - 5 avril

Franz Pforr, Saint-Georges et le dragon

S'il est une date parmi les autres qu'il convient de marquer d'une pierre blanche, c'est bien celle du 5 avril, et cela pour plusieurs raisons. La plus immédiate et la plus importante à mes yeux, c'est celle de l'anniversaire de naissance de quelqu'un que j'aime par-dessous tout et à qui j'ai offert en privé tous mes meilleurs voeux. Depuis plus de 51 semaines et quelques jours, j'attendais ce jour, en y pensant toujours, en rendant grâce pour ce cadeau du ciel.


Il est un autre anniversaire à souligner, le 5 avril ; c'est celui de la naissance d'un peintre allemand dont j'ai déjà parlé à quelques reprises dans ces pages, Franz Pforr, peintre dont j'ignorais l'existence il y a quelques années encore, que j'ai découvert en lisant l'un des romans de Dominique Fernandez, au titre évocateur et prémonitoire, L'Amour. Ce que je ne savais pas, alors, c'est que, plusieurs années plus tard, ce peintre disparu en 1812 jouerait un rôle si important dans ma vie, déterminant. Je lui en serai toujours reconnaissant et je le considèrerai toujours comme l'un de nos anges tutélaires.

Portrait de Franz Pforr, par
son ami Johann Friedrich Overbeck

samedi 16 juin 2007

« Vienne la nuit sonne l'heure...

... les jours s'en vont je demeure. »

Si ces deux lignes du poème fameux de Wilhelm Albert Vladimir Popowski de La Selvade Apollinaris de Wąż-Kostrowitcky, mieux connu (heureusement) sous le pseudonyme de Guillaume Apollinaire ont titillé votre âme poétique, et que vous souhaitez voir le pont Mirabeau* sous les mots d'Apolinaire, vous ferez bien de cliquer sur le lien qui précède. Si vous souhaitez entendre Apollinaire lui-même réciter son poème (entre deux autres), c'est plutôt ici.

*Ce sacré Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau qui a donné son nom à un pont aurait bien pu donner ce nom à un tunnel car, s'il était l'ami du peuple dont il défendait la cause à l'Assemblée nationale, il conseillait secrètement Louis XVI sur la stratégie à adopter pour sauver la monarchie. Hélas, Mirabeau a eu la mauvaise idée de mourir le 2 avril 1791, empoisonné ou victime des suites de ses débauches, trop tôt, donc, pour empêcher Louis XVI d'écouter Axel de Fersen, l'amant de Marie-Antoinette, et de prendre la fuite en pleine nuit le 21 juin 1791. Il faut toutefois remercier de façon posthume ce Mirabeau car, s'il avait vécu quelques mois de plus, Ettore Scola n'aurait pas pu nous donner ce chef-d'oeuvre, la Nuit de Varennes, avec une remarquable distribution, dont Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni, Anna Schygulla, Michel Piccoli, Jean-Claude Brialy, Jean-Louis Trintignant...

Le temps passe, en effet et, à peine a-t-on amorcé un jour nouveau que déjà il s'achève. Et les semaines, et les mois font de même... Et par l'aimable divertissement qui précède, je voulais simplement souligner deux événements survenus un 16 juin :

Le premier intéressera les Français qui voudraient venir s'établir au Québec (je suppose que cela vaut aussi pour le Canada, car à l'étranger on ne fait pas toujours la distinction. Et pourtant !). Le 16 juin 1659, le roi Louis XIV décida d'accorder des subventions aux émigrants qui partaient s'installer au Canada. Coïncidence : c'est précisément ce 16 juin 1659 que débarquera (le terme est juste : on débarque d'une embarcation ; on descend d'une voiture, d'un avion) à Québec François de Montmorency-Laval, qui fut le premier évêque de Québec et, à deux occasions, gouverneur provisoire de la Nouvelle-France ; on soulignera en 2008 le tricentenaire de sa mort en même temps que le quatre centième anniversaire de la ville de Québec (j'aurai certainement l'occasion de reparler de ces célébrations).

Ni moi ni mes ancêtres n'avons bénéficié de cette subvention : mon ancêtre paternel, originaire de la région du Mans, était déjà sur place puisqu'il s'est marié à Sainte-Anne-de-la-Pérade, au Québec, en 1656. En évoquant cette décision royale de 1659, les Français qui souhaitent venir s'installer au Québec ne pourraient-ils pas demander à l'empereur Sarko de se montrer aussi généreux ?

Il ne faut toutefois pas oublier que :
« Le Canada de 1659 était, à vrai dire, bien peu de chose. La population française n’y atteignait pas 2 000 âmes, partagées entre trois centres de peuplement, sur une distance de plus de 60 lieues. La région de Québec, formée de la ville proprement dite et des seigneuries de Beauport, Beaupré, Notre-Dame-des-Anges et Lauson, présentait la plus forte concentration de population, avec près de 1 200 habitants ; quelques centaines de colons étaient établis à Trois-Rivières ou dans les seigneuries voisines du Cap-de-la-Madeleine, de Sainte-Anne et de Champlain, qui commençaient à peine à se développer ; aux avant-postes, l’île de Montréal était le dernier centre habité. »
Extrait du Dictionnaire biographique du Canada en ligne.

Il faut cependant prendre en considération que le faible taux de natalité actuel fait que, alors que le Québec avait jusqu'à maintenant quatre personnes qui payaient des impôts pour une personne retraitée, si j'ai bien compris, il n'aura plus bientôt que deux contribuables par personne à la retraite. Le faible taux de natalité et de l'augmentation des coûts de santé répartis sur de moins en moins de contribuables incitent les gouvernements à miser sur l'accroissement rapide de l'immigration ; attention, disent certains : cette stratégie risque de nuire aux plus jeunes, ceux de la génération dite « écho » ou « génération Y », selon le démographe et économiste David K. Foot.

Si les questions politiques, économiques, démographiques, etc., vous ennuient et que vous préférez l'art et la littérature, ne retenez de ce billet que ce qui suit.

Le 16 juin 1812, mourait un peintre allemand du nom de Franz Pforr. Mes connaissances en histoire de l'art sont vraiment pauvres et fragmentaires. J'ai toutefois retenu le nom de ce peintre dont j'ai découvert l'existence il y a près de vingt ans. Né à Francfort le 5 avril 1788, fils de Johann Georg Pforr, peintre reconnu, Franz perd toutefois ses parents alors qu'il n'a que douze ans, et son frère l'année suivante. Il est recueilli par l'un de ses oncles, galeriste à Cassel ou Kassel, qui encourage ses dons artistiques et favorise son inscription à l'académie de Vienne. Avec des amis étudiants, Johann Friedrich Overbeck, Ludwig Vogel et Johann Konrad Hottinger, ils contestent toutefois la formation trop académique et finissent par se faire évincer de l'institution.

Portrait de Franz Pforr par son ami Friedrich Overbeck

Ses amis et lui quittent Vienne et, en 1810, s'installent à Rome où la lumière italienne correspond davantage à leur conception de l'art que les couleurs sombres de la peinture allemande de l'époque. Ils s'établissent dans un ancien monastère franciscain où ils vivent en communauté. Ils fondent le mouvement nazaréen qui eut une influence sur l'art romantique allemand de la première moitié du XIXe siècle, semble-t-il. Franz Pforr n'avait que 24 ans quand il fut emporté par la tuberculose le 16 juin 1812.

Si cette période de la peinture allemande vous intéresse autant que les comparaisons entre l'art allemand et l'art italien ; si vous voulez revivre cette époque comme si vous y étiez à travers les yeux de ces jeunes peintres allemands (surtout ceux de Friedrich Overbeck) qui découvrent la lumière et la beauté de l'Italie, et si en plus vous aimez les histoires amoureuses qui n'ont rien de simple, je ne saurais trop vous encourager à lire L'Amour, superbe roman de Dominique Fernandez, que j'ai eu le plaisir de rencontrer (nous sommes nés le même jour... à plusieurs années d'intervalle) et qui, je viens de l'apprendre ou peut-être l'avais-je oublié, a été élu à l'Académie française le 8 mars dernier.

Ce tableau de Johann Friedrich Overbeck représente l'amitié entre l'Allemagne et l'Italie, telle que la sentait le jeune peintre allemand. Un détail de ce tableau illustre la couverture de l'édition du « Livre de Poche » du roman de Dominique Fernandez.

Je veux souligner l'arrivée d'un nouveau blogue, celui de Vincent qui laissait parfois une trace dans les commentaires et qui met en ligne aujourd'hui même son propre blogue, Complètement à l'Ouest ; on le retrouvera dans ma liste de liens sous « Vincent à l'Ouest ».