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vendredi 20 mai 2016

C'est du sport !

Je pensais hier à ce que m'écrivait Jane, il y a un peu plus de cinq ans, au sujet de l'inquiétude qu'entretenait Alexander de ne pas me plaire lorsque nous pourrions enfin nous rencontrer. Jane essayait bien entendu de le rassurer en lui répétant que c'est lui que j'aimais (et que j'aime toujours), que je n'étais pas spécialement attiré par les sportifs musclés (Alexander avait plutôt l'air d'un adolescent androgyne), mais que, dès que je pourrais le voir jouer au polo, je serais définitivement séduit. Elle précisait à mon intention que le polo est un sport d'équipe, rude, qui exige de la force, de l'endurance, de l'habileté, de la souplesse, etc., et qu'il fallait voir à quel point Alexander était magnifique en selle, établissant une excellente complicité avec son cheval qu'il contrôlait de ses genoux en ne perdant pas de vue la petite boule blanche... Alexander n'avait pas eu besoin de m'en parler longtemps pour me dire à quel point il était fier et heureux de pouvoir jouer à dos de cheval et d'aider son équipe à compter des points. Au retour d'une partie que son équipe avait remportée, alors que je l'en félicitais, Alexander m'avait répondu qu'après une partie, ce sont les chevaux qui méritent tous les éloges, et je sais qu'il était sincère...


Aux gens qui s'arrêtent pour regarder et caresser Rupert, je mentionne parfois, et ce n'est presque pas de l'humour, que le sport préféré de Rupert, c'est de dormir ou, quand il est à l'extérieur, de s'assoir et de regarder passer les gens (avec le secret espoir que certains viendront lui faire un câlin ou, mieux encore, jouer avec lui). Ces derniers jours, j'ai toutefois décidé qu'il était temps qu'il bouge davantage et, pour le motiver un peu, je l'ai fait sortir de sa « zone de confort », c'est-à-dire : le segment de rue qu'il connaît si bien depuis son arrivée et que, pourtant, il inspecte minutieusement à chaque sortie, sentant pratiquement chaque brin d'herbe, saluant personnellement chacune des fourmis qu'il rencontre... Dès qu'il a dépassé la limite du territoire qu'il connaît si bien, il commence à marcher sérieusement, la tête bien droite, le nez vers l'avant, bien concentré sur le trottoir ou sur le terrain devant lui. Il marche alors à mes côtés (il change parfois de côté plutôt que de rester à ma gauche ou à ma droite, mais je lui apprendrai plus tard à marcher au pied ; pour l'instant, je suis déjà heureux qu'il marche bien). Hier, je l'ai amené deux fois au grand parc près de chez moi ; une première fois le matin et, plus tard, au milieu de l'après-midi. Et puisque nous étions en chemin, j'ai décidé que nous passerions à la clinique vétérinaire prendre des objets que nous y avions laissés lors de son opération.

En route, nous avons croisé plusieurs chiens que Rupert voulait saluer, dont un magnifique dogue de Bordeaux (de la famille des molosses aussi), appelé Cousteau (je n'ai pas demandé pourquoi), qui accompagnait un charmant jeune couple séduit aussi par la beauté de Rupert, et un sympathique bouledogue français nommé Achille en compagnie d'une charmante jeune fille française, Marie-Charlotte, avec qui j'ai eu une longue conversation pendant qu'Achille et Rupert faisaient connaissance. Alexander aurait été curieux de faire connaissance avec cet Achille, lui qui aimait tant l'autre Achille et son compagnon Patrocle...  À la clinique, plusieurs membres du personnel sont venus saluer Rupert (il en est toujours heureux) ; l'une des secrétaires me disait que la clinique reçoit toujours de nombreux commentaires positifs au sujet de la photo de Rupert sur leur page Facebook... Au retour, nous (Rupert et moi) avons longuement parlé avec deux jeunes anglophones magnifiques : Samantha et Derrick, qui, en jouant abondamment avec lui (Rupert se roulait littéralement sur le sol sous leurs caresses : je l'avais rarement vu si heureux), ne tarissaient pas d'éloges au sujet de Rupert. Ils ont réussi à me faire verser des larmes en leur disant pourquoi j'avais un bulldog et pourquoi il s'appelait Rupert...

Il y a presque six ans, j'avais écrit un article intitulé Dépendance affective, exprimant mon amour des bulldogs et ma joie d'en rencontrer quelques-uns dans le quartier : Owen, Buster, Olive... Il y a quelques jours, j'ai croisé Owen pour la première fois depuis longtemps ; il n'est plus l'adolescent que j'ai connu, mais un adulte sérieux. Et hier après-midi, j'ai reconnu Olive qui faisait sa promenade au parc ; elle a maintenant... six ans de plus. Son maître ne voulait pas laisser Rupert s'approcher, disant qu'Olive n'était pas très gentille avec les autres bulldogs. Pourtant Rupert s'est approché, l'a sentie, et il n'y a pas eu d'histoire. Et le compagnon d'Olive ne cessait de me dire à quel point Rupert était magnifique... Nous avons évoqué la Dora de Jane Birkin qui, selon ce qu'elle m'avait écrit il y a sept ans, avait mordu le mollet d'une jeune fille dans la rue... la coquine. J'espère bien que Rupert ne me causera jamais d'ennui de ce genre.


Rupert a sept mois aujourd'hui...


mardi 5 avril 2011

Son anniversaire de naissance

Depuis que je tiens ce blogue, j'ai souvent souligné l'anniversaire de personnes qui, d'une façon ou d'une autre, ont compté pour moi : Alexandre le Grand, Héphaistion, Franz Pforr, et tant d'autres.

Si je ne devais désormais me souvenir que d'un seul anniversaire de naissance, ce serait celui d'un garçon merveilleux, tout à fait exceptionnel, tout aussi important pour moi qu'Héphaistion pour Alexandre, que Patrocle pour Achille, qu'Antinoüs pour Hadrien, .. un garçon anglais qui a bouleversé ma vie et lui a donné tout son sens.


Pas besoin d'un anniversaire pour penser à Alexander. Au réveil, ma première pensée est pour lui ; avant de sombrer dans le sommeil, c'est lui encore qui occupe mes pensées ; entre les deux, il est là, présent dans tout ce que je pense, tout ce que je dis, tout ce que je fais. En plaisantant, Alexander disait que c'était du thé qui circulait dans les veines des Anglais. De la même manière, je peux affirmer que c'est Alexander qui circule dans mes voies respiratoires et dans mes veines...

En ce 5 avril, je veux remercier le Ciel de nous avoir envoyé sur Terre ce Petit Prince merveilleux et de m'avoir permis de me trouver sur sa route. Je pense à ceux et celles qui l'ont connu bien avant moi et qui restent inconsolables : Charles, leur grand-mère, Jane, Abigail, son cousin préféré, des amis, ... et en particulier à ceux et celles qui se souviennent de l'arrivée de ce petit ange, un 5 avril, il y a déjà... 29 ans.

mardi 10 novembre 2009

10 novembre 324 av. J.-C.

Alexander aimait voyager dans le temps et les personnages du temps d'Alexandre le Grand, par exemple, avaient pour lui une réalité aussi actuelle que les pantins politiques actuels que l'on voit trop souvent dans les médias.

Si Alexander avait pu remonter le temps, il aurait très certainement voulu remonter au moins jusqu'à l'an 356 a. J.-C. Il aurait voulu renaître à Pella avec Héphaistion, fils d'Amyntas (on ne semble pas connaître la date exacte de sa naissance, certains le faisant naître exactement le même jour que son ami le plus cher, son compagnon qui fut sans doute pour lui ce que fut Achille pour Patrocle, un ami, un amant, Alexandre, fils de Philippe II, roi de Macédoine, né le 21 juillet).

Il aurait voulu accompagner Alexandre et Héphaistion lorsqu'ils déposèrent, en 334 av. J.-C., près de Troie, une gerbe de fleurs sur les tombes de deux autres amis-amants célèbres, Achille et Patrocle. Il était si fier que les cendres de ces deux amants soient réunies.

Il aurait surtout voulu être là, en 324 av. J.-C., quand Héphaistion fut pris d'une fièvre violente, qui pouvait être la typhoïde ou bien la malaria. Alexander aurait voulu être médecin à cette époque afin de sauver la vie de celui qui fut toujours son héros le plus cher, un modèle incomparable de dévouement et de fidélité. Avec ses connaissances actuelles il aurait certainement pu empêcher que la fièvre emporte Héphaistion, ce 10 novembre 324 av. J.-C. Il serait triste en ce jour anniversaire. Je le suis pour lui, doublement.

J'aurais tellement voulu, et je ne suis pas le seul, qu'Alexander puisse terminer la rédaction du livre qu'il préparait sur cette époque, sur son ami Héphaistion, surtout. Plusieurs fois, nous avons évoqué ensemble ce livre, ses recherches, sa correspondance avec des universitaires renommés afin de valider des renseignements recueillis. Je n'ai pas vu son manuscrit et nous avons aussi manqué de temps pour parler plus sérieusement de ce projet, mais Jane me disait que le manuscrit était déjà très avancé.

Il déplorait aussi que personne ne semble avoir songé à réunir les cendres d'Alexandre le Grand et de son fidèle Héphaistion.


Les cendres d'Héphaistion furent sans doute déposées dans une urne qui pouvait ressembler à celle-ci.

Maintenant qu'il est dans une dimension où le temps n'existe pas, sans début et sans fin, Alexander a très certainement retrouvé ceux qui, parmi les êtres qu'il aimait, l'ont précédé dans cette dimension. Il aura reconnu celle qui chantait à son petit ange de si douces berceuses, son père qui adorait son petit garçon, sa marraine qui l'encourageait à rester lui-même sans laisser ceux qui prétendent l'aimer essayer de le transformer ; il aura retrouvé Freddy, Tony, ... mais aussi quelques écrivains qu'il aimait tant, tout le cercle autour d'Alexandre le Grand, à qui il pourra reprocher d'avoir trop souvent fait pleurer Héphaistion et, avec celui-ci, il pourra se rassurer : il aura été à la hauteur de ses exigences en matière de dévouement, de loyauté, de fidélité, d'amour sans arrière-pensée.

lundi 3 août 2009

D'un lac à l'autre

L'image vient d'ici>

Tout me rappelle Alexander. Et c'est normal, car Alexander a été associé à tout ce que je pense, tout ce que je fais depuis près de seize mois. Et avant même que, grâce à ce blogue, Alexander ait pu constater que nous avions en commun tant d'intérêts, tant de lectures faites chacun de notre côté, tant d'écrivains fétiches, nous avions déjà été émus par les mêmes images, les mêmes musiques, les mêmes films... Avant même que j'apprenne l'existence d'Alexander, nous avions pleuré ensemble à certains moments... J'ai vite compris que, sans le savoir, j'avais eu à un moment donné énormément de peine pour Alexander (que je ne connaissais pas encore, mais je me disais qu'il devait exister et, sans pouvoir imaginer exactement à quoi il pouvait ressembler, je m'étais fait tout de même une idée assez ressemblante), sans oser croire qu'un jour j'aurais l'occasion de lui exprimer ma douleur qui n'était, en comparaison avec la sienne, qu'une goutte dans l'océan. Je ne savais pas encore qu'à la suite de cette tragédie, Alexander adolescent avait senti le besoin de partir quelques semaines, sans en avertir sa famille ou ce qui lui en restait (il avait dit aller étudier chez un copain), pour aller seul faire du camping sauvage, en plein mois de novembre, sur les bords du Loch Ness. Sachant cela, il n'est donc pas étonnant qu'Alexander ait pu parler avec familiarité de Nessie, le gentil monstre du lac écossais.

L'image vient d'ici>

Une visite au Loch Ness, ainsi que la tournée des châteaux hantés d'Écosse, faisait évidemment partie des très nombreux projets que nous faisions, projets désormais orphelins. Si je fais un jour cette tournée, ce que j'espère bien, il me manquera les commentaires si fins, si pertinents, de celui dont la sensibilité, la clairvoyance et la culture m'impressionnent toujours.

L'image vient d'ici>

Hier, allant faire ma promenade au mont Royal, je pensais aux dernières volontés d'Alexander au sujet de son écorce terrestre. Si quelques-unes de ses volontés ont jusqu'ici été respectées, il en reste une à exécuter, très importante : celle de répandre ses cendres près du « Round Pond », dans les Jardins de Kensington. Charles, le grand frère d'Alexander (pas si grand que ça : il n'a pas encore trente ans) ne semble pas encore prêt à se séparer des cendres du petit frère adoré ; quand il le sera, il devra aussi être très fort pour résister au clan familial qui insiste pour que les cendres soient déposées dans le caveau familial. Je considère que les dernières volontés sont sacrées et que les héritiers, en particulier l'exécuteur testamentaire, doivent les exécuter. Nous serons quelques-uns à appuyer Charles contre la volonté tyrannique du clan... Il me plaît davantage de penser qu'Alexander appréciera éternellement le grand air, la beauté et la vie des Jardins de Kensington plutôt que d'être éternellement enfermé dans un sombre caveau. Je pourrai un jour aller m'entretenir avec lui près de l'étang rond, ce que je ne pourrais sans doute jamais faire au caveau familial... Je pensais à cela, en remontant l'avenue du Parc et, en me souvenant du regret d'Alexander que les cendres d'Alexandre le Grand et celles de son fidèle Héphaistion n'aient pas été réunies comme le furent celles d'un autre couple célèbre, Achille et Patrocle, je me disais que je devrais dès maintenant, même si j'espère vivre encore un peu, assez pour réaliser quelques projets pour Alexander, rédiger un testament officiel, notarié, spécifiant que je voudrais que mes cendres soient aussi répandues dans les jardins de Kensington...


Je pensais à tout cela lorsque j'ai vu venir vers moi une voiture comme celle-ci : un authentique taxi londonien. Alexander adorait ces taxis, les vrais classiques anciens et, bien entendu, noirs, et non pas multicolores ou transformés en panneaux publicitaires. Le plus possible, Alexander se déplaçait dans Londres à pied ou en métro (il aimait vraiment son Tube) ; mais lorsqu'il devait prendre lui-même une voiture, il prenait toujours un bon vieux taxi noir, confortable, avec de la place pour son fidèle ami... En voyant cette voiture se diriger vers moi, je me suis dit qu'il s'agissait encore d'un signe que me faisait Alexander. J'aurais tellement aimé que la voiture s'arrête à ma hauteur et qu'Alexander me fasse signe d'y monter...


Photo : Alexander

Je lisais ce matin quelques pages du journal en ligne d'une lectrice de ce blogue. Elle y parlait de son chat, vieux compagnon de quinze ans, qu'elle avait dû amener chez le vétérinaire et qu'elle en était revenue avec son panier vide... Je n'ai pu m'empêcher de penser douloureusement à Harry, l'adorable félin qui durant treize ans a tenu compagnie à Alexander. Le pauvre Harry souffrait d'un cancer et, le trois janvier dernier, alors qu'Alexander, Harry et Alexander se trouvaient à la campagne, chez la grand-mère où ils avaient passé la période des fêtes de Noël et du Nouvel an, Alexander avait dû lui-même (il avait promis à Harry qu'il serait là le temps venu et il a tenu sa promesse) lui administrer trois injections avant de s'effondrer lui-même de douleur et de chagrin. Il y a exactement sept mois aujourd'hui que Harry repose au jardin où l'avait recueilli la grand-mère d'Alexander. Celui-ci était si fier de m'envoyer, l'été dernier cette photo qu'il a prise dans les rues de Londres, car il y voyait un hommage à « son » Harry, de son vrai nom Harry Potter mais, comme pour les membres de la famille royale, le prénom suffisait ; on ajoutait Potter s'il fallait préciser.



Le 3 août 1954, disparaissait Colette, écrivain français, qu'Alexander aimait beaucoup, sans doute sous l'influence de sa grand-mère qui lui ressemble pas seulement par l'apparence physique, disait Alexander. Il m'en parlait avec tant d'amour, de vénération, que je ne peux penser à Alexander sans penser à sa grand-mère, que j'aime comme si elle était la mienne. Cet amour entre Alexander et sa grand-mère était bien partagé ; en apprenant le départ d'Alexander, sa grand-mère a dû être hospitalisée. Elle ne s'en remet pas, considérant que ce n'était pas le tour d'Alexander, et elle n'a qu'une idée en tête, celle d'aller le rejoindre.


vendredi 17 juillet 2009

Pour toujours

Tu te souviens, Alexander, de notre conversation du 17 juillet 2008 ? Il y a tout juste un an. Il nous avait été évident assez tôt que nous serions ensemble jusqu'à la fin, et au-delà. La question ne s'était pas posée : tu m'aimais et, comme tu me l'avais dit et comme me l'a confirmé notre amie très chère, quand tu aimes, c'est pour la vie. De mon côté, je n'avais pas vraiment réfléchi à la question, mais je sentais bien que cet amour serait sans fin, que jamais je n'aurais envie qu'il se termine. Il arrive, lorsqu'on est amoureux, que l'on souhaite que ça dure toujours, mais qu'il subsiste toujours un doute sur la durée. Entre nous, ce n'était pas le cas : c'était une certitude absolue.

Ce 17 juillet de l'an dernier, tu m'as donné l'occasion d'affirmer haut et fort cet engagement. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y avait énormément d'émotion dans cette conversation. J'imagine ta peur et ton angoisse dans les heures qui l'ont précédée, compte tenu de ce que tu voulais me dire. Je n'oublierai jamais cette conversation, l'une des plus fortes en émotion de toutes celles que nous avions eues jusque-là. Tu te souviens de cet engagement de ma part de t'aimer toujours et d'être toujours à tes côtés ?

Je n'ai jamais regretté un quart de seconde d'avoir pris et respecté cet engagement. Je sais que tu ne l'as jamais regretté non plus.

Le destin a voulu que tu partes le premier, et beaucoup trop tôt. Mais cela ne change rien à ma promesse, à mon engagement total. Je l'ai écrit et je l'écrirai encore : « Tant que je vivrai, tu vivras en moi et tout ce que je ferai, je le ferai autant pour toi que pour moi. » Et ces mots des Amitiés particulières restent pertinents : « Ainsi que nous l'avions souhaité, nous serons désormais toujours ensemble, et c'est à moi de redire : « Que c'est beau: toujours ! »