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dimanche 11 juin 2017

Rule Britania*

Quand il a su que j'étais d'abord et surtout « Québécois », et non pas « Canadien » (sinon par la force politique, surtout pas de cœur ni d'esprit), Alexander a immédiatement posé sur son sac à dos le drapeau du Québec. De même que, peu de temps après notre première conversation, il est allé jouer au polo dans le comté de sa grande famille ; pour cette occasion, il avait accroché à la bride de son cheval un ruban bleu et un ruban blanc, « les couleurs de [son] cœur ».

Si je n'avais pas connu Alexander et son amour pour son chien, je n'aurais fort probablement pas de chien, pas de bulldog. Puisque Rupert est un bulldog anglais (et que je suis parfois agacé d'entendre les gens dire n'importe quoi qui insulte Rupert au sujet de sa race), je voulais depuis longtemps lui acheter une médaille qui permette de l'identifier, de l'associer davantage à ses origines. Je n'avais pas l'occasion de le faire. Or, il y a quelques jours, j'ai décidé de prendre le bus et d'aller lui acheter une médaille qui me fait plaisir, qui aurait beaucoup plu à Alexander, et qui suscite parfois des conversations avec les gens que l'on rencontre. À l'endos de ce drapeau britannique en forme d'os, j'ai fait graver le nom de mon compagnon et son numéro de téléphone ; j'avais l'intention de faire graver aussi son adresse de courrier électronique, mais je ne l'ai pas fait car l'espace disponible étant limité, il aurait fallu opter pour des caractères plus petits. Si nous partageons le même numéro de téléphone, Rupert a cependant sa propre adresse de courrier électronique (que je ne dévoilerai qu'aux personnes bien intentionnées).


*Rule Britania

lundi 7 avril 2014

L'âme d'une nation



« La langue, c'est l'ADN d'un peuple », disait Gilles Vigneault.
J'ajouterais que sa culture est l'âme d'une nation.

Si l'on en croit la rumeur, un fort pourcentage de Québécois en âge de voter s'apprêtent à troquer leur langue et leur culture contre de très vagues promesses de « vraies affaires ». Au terme d’une campagne électorale où les propositions de certains – ou plutôt : de certain, pour ne pas le nommer – se résument en phrases creuses, en vagues promesses de richesses – sans préciser à qui l’on destine ces richesses –, en tentatives de manipulation et de peur, les Québécois n’auraient-ils le choix que de renoncer à leur langue, à leur culture, à leurs valeurs communes, à leur identité collective, pour avoir accès aux « vraies affaires » ? Le gouvernement sortant n’est-il pas à la fois capable, s’il était réélu, de favoriser le développement économique tout en assurant la défense de tout ce qui fait la spécificité du Québec (non pas le caractère « distinct », qui ne peut que se comparer aux autres, mais la spécificité, son identité, sa culture, son âme) ?

Combien vaut un plat de lentilles ? Combien vaut l’âme des Québécois, que certains s’apprêtent à troquer ? Quel serait, au bout du compte, le prix réel des « vraies affaires » que l’on agite devant leurs yeux comme des hochets devant ceux d’un bébé ?

Au terme de cette campagne, les Québécois doivent choisir lequel des partis politiques formera leur prochain gouvernement ; seules deux options réalistes se présentent : d’une part, un parti d’affairistes sans intérêt pour la langue, pour la culture, pour l’identité québécoise, un parti dont le nom du chef rime avec brouillard et cauchemar, et, d’autre part, un parti pour qui « les vraies affaires » ne sont pas un idéal, pas une religion, mais un moyen d’assurer, dans le quotidien et dans l’avenir, la vitalité de notre langue, de notre culture, de notre identité.

Devant le choix à faire, des questions se posent : Y aura-t-il demain un avenir pour la langue et la culture, pour l’ADN et l’âme Québécoise ? ou accorderons-nous un mandat en blanc pour remettre, sur un plateau d’argent (les seules « vraies affaires » ?) le sort du Québec entre les mains d’Ottawa, que leur chef en soit le lobbyiste de l’industrie du pétrole ou le fils de celui qui a berné, menotté et soumis les Québécois par un contrat que nous n’avons pas signé ?

Ne nous laissons pas induire à la tentation. Les enveloppes brunes et les « post-it » ne sont pas très loin. La bouche parlant de l’abondance du cœur, ceux qui n’ont à la bouche que de « vraies affaires » démontrent par là la pauvreté et la superficialité de leur engagement.

Combien vaut un plat de lentilles ?
Combien vaut l’âme québécoise ?
« À quoi sert au Québec de gagner l’univers de vraies affaires s’il vient à perdre son âme ? »


Brouillard, cauchemar, Philippe Couillard
Le parti des «affaires », pas souvent claires
L'ami de la tyrannie d'Arabie saoudite
L'éventuel signataire, sans consultation du peuple,
de la constitution canadienne rejetée par les Québécois

Vraiment !
Québécois, réveillez-vous !


L'heure est grave !

Le choix est on ne peut plus clair

L'expérience : Pauline Marois,
Première ministre du Québec

La jeunesse : Léo Bureau-Blouin,
plus jeune député du Québec


L'expérience et la jeunesse au service des Québécois

mardi 16 juillet 2013

lundi 29 mars 2010

Se faire refaire le portrait

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a dû avoir cet air lorsqu'il a appris il y a deux jours que le spécialiste en « branding » qu'il avait embauché à prix d'or pour « refaire l'image de la Vieille Capitale » n'est pas exactement celui qu'il prétendait être. Le « psychanalyste » (on ne sait plus très bien ce qu'il est au fond, ayant étudié l'anthropologie médicale, se disant psychologue, etc.), spécialiste de l'image, n'a pas vraiment travaillé pour l'État français comme l'affirme son curriculum vitae et n'a pas, non plus, refait l'image de marque d'aucune ville, n'a pratiquement pas travaillé avec des autistes, etc.

Le maire de Québec vient de résilier le lucratif contrat accordé au « psychanalyste » français Clotaire Rapaille après avoir compris, un peu tard, que la principale « image de marque » sur laquelle avait précédemment travaillé M. Rapaille était celle de... Clotaire Rapaille. On ne parle pas ici d'image corporelle, bien entendu.

jeudi 25 juin 2009

Michael Jackson, l'essentiel

Michael Jackson (1958-2009)

Comme des centaines de millions de personnes dans le monde, j’ai appris hier avec stupéfaction la mort de Michael Jackson. À l’exception de quelques membres de son entourage immédiat, peut-être, personne ne pouvait prévoir la mort à cinquante ans du roi de ma musique pop. La nouvelle semble s’être répandue comme une traînée de poudre.

Je n’étais pas particulièrement amateur de la musique de Michael Jackson, non par choix en faveur d’autres musiques du genre, mais simplement parce qu’à l’époque où Michael Jackson est arrivé et, durant de très nombreuses années après, chez moi j’écoutais principalement de la musique classique. J’ai tout de même beaucoup entendu de chansons de Michael lorsque je sortais dans les endroits publics, en particulier dans les quelques boîtes où j’allais voir danser les autres. Au début, je reconnaissais des chansons sans même savoir qui les chantait et, du jour où j’ai pu mettre un nom sur cette voix hors du commun, je ne l’ai jamais oublié. Par la télévision, je ne pouvais pas non plus passer à côté de ce phénomène qu’était déjà Michael Jackson et je dois dire que sans me ruer chez les disquaires chaque fois que sortait un disque ou une nouvelle vidéo, le personnage ne pouvait passer inaperçu, même pour moi. Depuis sa toute première enfance, ce garçon était doué d’un talent exceptionnel et il a su l’exploiter de manière prodigieuse.

Rassurez-vous, je n’essaierai pas de faire un rappel de la carrière de Michael Jackson ; d’une part, à moins de recopier du texte trouvé ailleurs, j’en serais bien incapable et, d’autre part, on trouvera partout sur Internet ce genre de renseignement. Très conscient du rôle immense qu’aura joué Michael Jackson dans l’histoire de la musique moderne, au même titre qu’Elvis Presley et quelques autres (non, je regrette d’en décevoir certains, je ne pense pas du tout à Johnny Halliday), je pense aussi à ce qu’il lui en a coûté, personnellement, pour exploiter à l’extrême sa créativité et connaître le succès planétaire.

Ce qui pour moi est le plus triste dans la disparition subite de Michael « Bambi » Jackson, cet enfant prodige et génie de la musique, ce n’est pas la perte pour le monde de la musique et ses admirateurs ; ce que qui me fait le plus de peine, c’est le départ trop tôt de cet enfant qui a mal grandi parce que, selon moi, il était mal parti. Ce garçon m’a toujours donné l’impression d’une biche aux abois, d’un animal traqué, qui était tenté, et il en avait le talent, d’en faire trop en public pour compenser un mal-être intérieur.

Il a très rapidement connu la célébrité et la gloire. Bien des gens auront cru au génie musical de M. Jackson ; c’était facile, c’était évident. Mais combien auront su comprendre le garçon blessé ? Combien, dans son entourage, auront su croire à Michael le petit garçon ? A-t-il jamais eu près de lui quelqu’un qui sache l’écouter, le comprendre vraiment ? Est-il jamais arrivé à ce garçon de se sentir totalement accepté et aimé, vraiment confirmé dans son être le plus intime, le plus profond ? Aura-t-il jamais eu l’occasion, seul ou avec des gens qui l’aimaient, de prendre conscience de ce qu’il était au fond de lui-même, d’entrer en contact avec son être essentiel ? Sans vouloir faire de psychologie de cuisine ni vouloir proposer un sens à l’expérience d’un autre, l’essentiel, pour moi, il est là.

mardi 15 novembre 2005

Question d'identité

Relu ce matin une phrase de Camus, que j’avais sans doute notée de mémoire après l’avoir entendu à la télévision, il y a près de six ans ; cette phrase exprime très bien un immense besoin, une quête essentielle qui m’obsède depuis longtemps. Cette phrase, la voici : « Il faut des lieux pour prendre congé de l’Histoire ». C’est-à-dire qu’il faut pouvoir, à certains moments de la journée, de la semaine, pouvoir prendre du recul par rapport à l’actualité, par rapport au quotidien, savoir se retrouver, se recentrer afin de, conscient de son identité profonde, pouvoir appréhender la vie avec ses véritables valeurs, sa vision personnelle, avec le sens profond que l’on peut donner aux mots « personne » et « personnel »...