mercredi 7 mars 2012

Forget me not


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Il y a quelques jours, en allumant la télévision, je suis tombé sur un film documentaire racontant la courte vie de Joanna Comtois, cette jeune fille à qui on a diagnostiqué à huit ans une forme rare de cancer, qu'elle a combattu durant un an, qu'elle croyait avoir surmonté et qui est revenu. Peu après avoir appris le retour du cancer de Joanna, son père s'est suicidé... Malgré tout, Joanna n'a pas baissé les bras ; elle a fait face avec courage à la nouvelle série de traitements, etc. Affirmant que tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir, elle a voulu garder le sourire, donner l'exemple, aider ses proches à garder le moral. Puis elle a créé la fondation Espoir pour amasser des fonds pour la recherche sur le cancer. Elle voulait être utile et, elle l'a dit aussi : « Je ne veux pas que l'on m'oublie ».

Ces mots, Alexander les a plusieurs fois répétés, en parlant surtout de certaines personnes qu'il aimait et qui l'ont précédé dans les étoiles. Sans qu'il ait eu besoin de m'en faire la demande, je me suis senti responsable et engagé à perpétuer, selon mes moyens, la mémoire de ces êtres aimés. Puis, un jour, il m'a dit : « J'ai peur ! » « De quoi as-tu peur ? », lui ai-je demandé. Je me doutais bien de la réponse qu'il allait me donner, mais je voulais que les mots viennent de lui. Il a dit : « J'ai peur de manquer de temps ! » Puis il a ajouté : « Je ne veux pas que l'on m'oublie. »

Tant que je vivrai, il sera présent. Je sais bien aussi qu'il vivra longtemps encore dans le coeur et dans l'esprit de ceux et celles qui l'ont connu. Mais je me sens responsable de certains de ses secrets, de certaines de ses confidences, de ses rêves, de ses espoirs... Mais je pense de plus en plus que je pourrais aussi manquer de temps. Et je me dis que je devrais trouver quelqu'un en qui je puisse avoir confiance, à qui je pourrais laisser un jour un certain nombre de choses qui sont importantes pour moi : certains objets , certains documents ; des carnets, des milliers de pages de correspondance, etc. C'est une inquiétude supplémentaire qui est toujours présente car, moi non plus, je ne voudrais pas que l'on m'oublie...

5 commentaires:

Sylvia a dit…

C'est bien d'être revenu. C'est un bon moyen de perpétuer la mémoire, parce que les mots seront toujours là. À bientôt.

Alcib a dit…

Sylvia : Merci de votre fidélité.

Je voulais revenir depuis un moment mais... je n'arrivais plus à me souvenir de mon mot de passe.

Vous avez sûrement raison. Et Alexander a toujours tellement aimé les mots ! Je me sens souvent coupable de ne pas lui en proposer de nouveaux.

Il me semble qu'il y a longtemps que vous n'avez pas publié non plus.

Chroniqueur a dit…

En tout cas, voilà une bonne raison pour écrire, mon cher ami. Et je devrais m'en dire autant. Se survivre, laisser une trace... Dans ton cas, ce sera la trace d'un incontestable talent, et d'une immense capacité d'aimer.

Alcib a dit…

Richard : Tu es trop gentil d'avoir cette confiance en mon talent. Alexander avait sur la porte de son réfrigérateur un « aimantin » (ou « aimant décoratif ») sur lequel on pouvait lire : « I kiss better than I cook », que l'on pourrait traduire par : « Mes baisers sont meilleurs que ma cuisine ». De la même manière, je pourrais dire que j'ai plus de talent pour aimer que pour écrire.

Paradoxal : J'ai peur de manquer de temps et, cependant, je passe beaucoup de temps à faire des choses inutiles au lieu de faire ce qui me tient le plus à cour.

Mais sur le fond, tu as raison : je t'en dis autant ! Tu devrais écrire aussi.

Alcib a dit…

« ... ce qui me tient le plus à CŒUR », évidemment (et non « à cour »).