Je ne nommerai pas quelqu'un qui, s'il prétendait aimer Alexander, devrait ces jours-ci mais pas uniquement, en faire la preuve.
Un adorable poulain nommé Montréal, d'autres chevaux avec qui il aura gagné des parties de polo ou avec qui il aura fait de l'exercice à la campagne ou à Hyde Park, des pigeons d'un petit parc près du British Museum avec qui il allait dialoguer en prenant son thé après avoir passé un bon moment avec Alexandre le Grand et Héphaistion dans la salle 22 du musée, de nombreux chiens que lui aura présentés son bouledogue dans les parcs préférés de Londres, des écureuils qui le remerciaient de faire comprendre à Alexander bull qu'eux aussi aimaient jouer dans le gazon, et tant d'autres animaux à poils ou à plumes, des insectes de toutes sortes, dont les fourmis qui se souviennent, doivent tous se demander où est passé leur ami...
Et combien d'animaux en cage dans les animaleries de Londres seront cette année privés de jouets, de cadeaux, parce qu'Alexander ne sera pas là pour jouer le Père Noël discret ! Depuis plusieurs années, parce qu'il ne pouvait tolérer leur solitude, surtout à Noël, Alexander avait entrepris d'offrir des cadeaux aux animaux qui n'avaient pas de foyer, personne pour les choyer. Puis, parce qu'il trouvait beaucoup trop triste de faire le tour des animaleries et de voir tous ces animaux en cages, et puisqu'il ne pouvait pas tous les adopter, il avait demandé à son vétérinaire de s'occuper de la distribution.
Alexander aimait beaucoup les oiseaux, puis les loups, et les tigres... Il avait d'ailleurs adopté au zoo de Londres un tigre blanc. Il ne s'occupait pas lui-même de nourrir et de soigner le tigre, bien entendu, mais il s'était engagé à défrayer les coûts de son alimentation... Il ne l'a pas dit, mais je suis certain qu'il aurait préféré que son tigre devienne végétarien. Et, avec sa discrétion légendaire, Alexander ne s'est jamais vanté de son grand coeur et de sa générosité ; il m'aura fallu pour écrire cet article recueillir des éléments provenant de nombreuses conversations et de quelques correspondances.
Même les chats de papier sont orphelins. À l'été 2008, je lui avais demandé la permission d'écrire un article sur une association qu'il avait fondée pour défendre les chats qui sont maltraités dans les bandes dessinées. Il avait souhaité que je n'en parle pas encore car il n'avait pas le temps de s'occuper de nouvelles adhésions.
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