Alexander disait de lui-même qu'il était « un coeur d'artichaut ». Dans son esprit, surtout s'il l'utilisait pour se décrire lui-même, cette expression ne signifiait pas « tomber facilement amoureux, être volage », mais plutôt : « avoir le coeur tendre, s'émouvoir facilement, avoir rapidement les larmes aux yeux ». L'expression m'est revenue à l'esprit ce dimanche matin après avoir fondu en larmes en entendant par hasard une vieille chanson. Je n'ai pas compris immédiatement ce qui a déclenché ce torrent mais en faisant le lien entre la chanson et ce qui occupait mon esprit depuis mon réveil, j'ai compris. Depuis plusieurs jours, je me remémore des extraits du Petit Prince, sans relire le texte lui-même, en essayant d'en comprendre le sens profond.
Le Petit Prince a toujours été, dès ses premières années, non seulement l'un des livres préférés d'Alexander, mais son personnage principal vivait vraiment avec lui, en lui. « Le Petit Prince est un ami très cher », écrivait-il le printemps dernier. Il n'est pas le seul à aimer ce livre, cette histoire, ce conte, ce traité de philosophie, car Le Petit Prince est, immédiatement après la Bible, le livre le plus vendu au monde. Mais, comme le dit si bien le renard, « on ne connaît que les choses que l'on apprivoise » : nous pourrions être des millions, des milliards à aimer Le Petit Prince, la relation de chacun avec l'esprit du Petit Prince sera toujours unique puisque chacun, s'il veut le connaître, devra l'apprivoiser à sa manière.
Depuis près de deux ans, et plus particulièrement ces jours derniers, j'essaie de distinguer ce qu'il y a du Petit Prince en Alexander et pourquoi ce livre me touche autant moi-même. Il y a dans ces pages beaucoup plus qu'une jolie histoire pour les enfants, beaucoup plus qu'un beau conte pour les adultes : ce livre contient une philosophie de vie, accessible à tous ceux qui voudront se donner la peine de l'apprivoiser.
Ce dimanche matin, je réfléchissais plus précisément à deux qualités essentielles du Petit Prince : l'importance d'être tout entier dans l'instant présent et l'importance de conserver son coeur d'enfant. Alexander possédait au plus haut point ces deux qualités ; grâce à lui, j'ai appris et j'apprends encore à les approfondir.
Je crois que ce qui a déclenché la crise de larmes de ce dimanche matin, c'est le lien qui s'est fait à mon insu entre les paroles de cette chanson et ces qualités du Petit Prince : le moment présent et l'esprit d'enfance. La chanson entendue ce matin est une chanson banale, un succès des années soixante que je connaissais en français, mais interprétée ici, sans doute dans sa version originale, en italien. Elle raconte l'histoire d'un garçon qui a grandi à la campagne, dans une maison tranquille, loin de la ville (déjà, je peux m'y reconnaître) ; il a un jour quitté la maison familiale, les arbres, les champs, ses amis, pour s'en aller vivre à la ville... Un jour il a la nostalgie de son enfance, de la maison familiale... Il pourrait l'acheter mais là où il y avait quelques maisons, des arbres, de l'herbe, une ville a poussé, faite de béton, de goudron...
Questa è la storia
di uno di noi
anche lui nato per caso in via Gluck
in una casa fuori città
gente tranquilla che lavorava.
Là dove c'era l'erba ora c'è
una città
e quella casa in mezzo al verde ormai
dove sarà
questo ragazzo della via Gluck
si divertiva a giocare con me
ma un giorno disse: "vado in città"
e lo diceva mentre piangeva
io gli domando: "amico non sei contento?
vai finalmente a stare in città
là troverai le cose che non hai avuto qui.
Potrai lavarti in casa senza andar
giù nel cortile".
"Mio caro amico" disse "qui sono nato
e in questa strada ora lascio il mio cuore
ma come fai a non capire
che è una fortuna per voi che restate
a piedi nudi a giocare nei prati
mentre là in centro io respiro il cemento
ma verrà un giorno che ritornerò
ancora qui
e sentirò l'amico treno che
fischia così.... ua ua".
passano gli anni ma otto son lunghi
però quel ragazzo ne ha fatta di strada
ma non si scorda la sua prima casa
ora coi soldi lui può comperarla
torna e non trova gli amici che aveva
solo case su case catrame e cemento
là dove c'era l'erba ora c'e
una città
e quella casa in mezzo al verde ormai
dove sarà
non so, non so perché continuano
a costruire le case
e non lasciano l'erba, non lasciano l'erba
non lasciano l'erba, non lasciano l'erba
e non so se andiamo avanti così
chissà come si farà
chissà chissà come si farà.
Si vous avez quelque peu la nostalgie des années soixante, de la télévision en noir et blanc, écoutez et regardez Adriano Celentano interpréter Il ragazzo della via Gluck (le garçon de la rue Gluck)
Françoise Hardy a repris cette chanson, intitulée La maison où j'ai grandi.
La chanson elle-même n'a pas vraiment d'importance ; ce qui a déclenché la crise de larmes, c'est l'évocation de l'enfance à la campagne, associée à l'esprit de l'enfance. J'ai vivement ressenti l'absence de mon complice de l'enfance retrouvée, de mon inspiration...
Ce dimanche soir, j'ai croisé l'une de mes voisines qui m'a prêté un exemplaire du Petit Prince en bandes dessinées. J'ai ouvert l'album vers la fin, aux dernières pages, et j'ai dû le refermer aussitôt ; je ne pouvais pas relire ces mots évoquant le serpent, la morsure... « Ça ne fit même pas de bruit... »
Plus tard, en fin de soirée, je suis sorti sur le trottoir, quelques minutes ; j'ai cherché les étoiles, tout particulièrement celles qui rient car un Petit Prince y habite... Il m'a fallu un moment avant d'en trouver une, puis une autre... L'une d'entre elles scintillait vraiment ; sa lumière semblait vaciller comme la flamme d'une bougie dans le vent (« A Candle in the Wind »).
« Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. » (Le Petit Prince)
« La nuit, tu regarderas le ciel, la Lune, les étoiles ; tu verras que je t'envoie des baisers. (Alexander)
Le Petit Prince a toujours été, dès ses premières années, non seulement l'un des livres préférés d'Alexander, mais son personnage principal vivait vraiment avec lui, en lui. « Le Petit Prince est un ami très cher », écrivait-il le printemps dernier. Il n'est pas le seul à aimer ce livre, cette histoire, ce conte, ce traité de philosophie, car Le Petit Prince est, immédiatement après la Bible, le livre le plus vendu au monde. Mais, comme le dit si bien le renard, « on ne connaît que les choses que l'on apprivoise » : nous pourrions être des millions, des milliards à aimer Le Petit Prince, la relation de chacun avec l'esprit du Petit Prince sera toujours unique puisque chacun, s'il veut le connaître, devra l'apprivoiser à sa manière.
Depuis près de deux ans, et plus particulièrement ces jours derniers, j'essaie de distinguer ce qu'il y a du Petit Prince en Alexander et pourquoi ce livre me touche autant moi-même. Il y a dans ces pages beaucoup plus qu'une jolie histoire pour les enfants, beaucoup plus qu'un beau conte pour les adultes : ce livre contient une philosophie de vie, accessible à tous ceux qui voudront se donner la peine de l'apprivoiser.
Ce dimanche matin, je réfléchissais plus précisément à deux qualités essentielles du Petit Prince : l'importance d'être tout entier dans l'instant présent et l'importance de conserver son coeur d'enfant. Alexander possédait au plus haut point ces deux qualités ; grâce à lui, j'ai appris et j'apprends encore à les approfondir.
Je crois que ce qui a déclenché la crise de larmes de ce dimanche matin, c'est le lien qui s'est fait à mon insu entre les paroles de cette chanson et ces qualités du Petit Prince : le moment présent et l'esprit d'enfance. La chanson entendue ce matin est une chanson banale, un succès des années soixante que je connaissais en français, mais interprétée ici, sans doute dans sa version originale, en italien. Elle raconte l'histoire d'un garçon qui a grandi à la campagne, dans une maison tranquille, loin de la ville (déjà, je peux m'y reconnaître) ; il a un jour quitté la maison familiale, les arbres, les champs, ses amis, pour s'en aller vivre à la ville... Un jour il a la nostalgie de son enfance, de la maison familiale... Il pourrait l'acheter mais là où il y avait quelques maisons, des arbres, de l'herbe, une ville a poussé, faite de béton, de goudron...
Questa è la storia
di uno di noi
anche lui nato per caso in via Gluck
in una casa fuori città
gente tranquilla che lavorava.
Là dove c'era l'erba ora c'è
una città
e quella casa in mezzo al verde ormai
dove sarà
questo ragazzo della via Gluck
si divertiva a giocare con me
ma un giorno disse: "vado in città"
e lo diceva mentre piangeva
io gli domando: "amico non sei contento?
vai finalmente a stare in città
là troverai le cose che non hai avuto qui.
Potrai lavarti in casa senza andar
giù nel cortile".
"Mio caro amico" disse "qui sono nato
e in questa strada ora lascio il mio cuore
ma come fai a non capire
che è una fortuna per voi che restate
a piedi nudi a giocare nei prati
mentre là in centro io respiro il cemento
ma verrà un giorno che ritornerò
ancora qui
e sentirò l'amico treno che
fischia così.... ua ua".
passano gli anni ma otto son lunghi
però quel ragazzo ne ha fatta di strada
ma non si scorda la sua prima casa
ora coi soldi lui può comperarla
torna e non trova gli amici che aveva
solo case su case catrame e cemento
là dove c'era l'erba ora c'e
una città
e quella casa in mezzo al verde ormai
dove sarà
non so, non so perché continuano
a costruire le case
e non lasciano l'erba, non lasciano l'erba
non lasciano l'erba, non lasciano l'erba
e non so se andiamo avanti così
chissà come si farà
chissà chissà come si farà.
Si vous avez quelque peu la nostalgie des années soixante, de la télévision en noir et blanc, écoutez et regardez Adriano Celentano interpréter Il ragazzo della via Gluck (le garçon de la rue Gluck)
Françoise Hardy a repris cette chanson, intitulée La maison où j'ai grandi.
La chanson elle-même n'a pas vraiment d'importance ; ce qui a déclenché la crise de larmes, c'est l'évocation de l'enfance à la campagne, associée à l'esprit de l'enfance. J'ai vivement ressenti l'absence de mon complice de l'enfance retrouvée, de mon inspiration...
Ce dimanche soir, j'ai croisé l'une de mes voisines qui m'a prêté un exemplaire du Petit Prince en bandes dessinées. J'ai ouvert l'album vers la fin, aux dernières pages, et j'ai dû le refermer aussitôt ; je ne pouvais pas relire ces mots évoquant le serpent, la morsure... « Ça ne fit même pas de bruit... »
Plus tard, en fin de soirée, je suis sorti sur le trottoir, quelques minutes ; j'ai cherché les étoiles, tout particulièrement celles qui rient car un Petit Prince y habite... Il m'a fallu un moment avant d'en trouver une, puis une autre... L'une d'entre elles scintillait vraiment ; sa lumière semblait vaciller comme la flamme d'une bougie dans le vent (« A Candle in the Wind »).
« Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. » (Le Petit Prince)
« La nuit, tu regarderas le ciel, la Lune, les étoiles ; tu verras que je t'envoie des baisers. (Alexander)
16 commentaires:
Une absence d'une semanaine..
Tu es revenu..
L'enfance..Le seul paradis perdu.
Au-delà des nuages... : Je ne suis jamais très loin... Les occupations, le manque de temps et les problèmes techniques m'empêchent d'écrire autant que je le voudrais.
Je reste sans voix...
.../...
Tellement c'est beau...
Les larmes coulent aussi ...
Kty : Merci.
Je ne sais pas si tu as un coeur d'artichaut, mais je sais qu'il est sensible et à la bonne place.
Sans doute le plus beau des textes que je n'ai jamais lu... (j'en ai fait un copier coller dans ma messagerie... depuis je n'arrete pas de le lire ... 7eme fois aujourd'hui)
Mercciiiii...
Kty
Kty : Je te remercie vraiment. À lire tes commentaires, je pourrais croire que j'ai réussi à exprimer une émotion fortement ressentie. Je ne me rends pas bien compte ; j'avais pourtant encore bien des choses à dire sur le même sujet, sur mes réfexions de ce dimanche, mais il m'a fallu abréger la rédaction du billet car la nuit était déjà pas mal avancée et qu'il falllait aller dormir...
J'aimerais dire que l'essen-ciel est dit a travers de message ... Bises chaleureuses
Kty : Merci.
L'essen-ciel, c'est vraiment ce que je cherche`à trouver et à garder à l'esprit. Ce n'est pas si facile car chaque seconde est suivie d'une autre et chacune amène l'occasion de s'éloigner de l'essentiel.
Et je dois faire attention de ne pas prêter à Alexander des traits qui ne sont pas les siens.
Tu as reçu mon mail?
Très, très beau texte, Alcib. Je ne peux pas, je n'ai jamais pu, comme toi, souhaiter retrouver l'époque de mon enfance... et même mon coeur d'enfant. C'est pour moi une notion assez abstraite - disons. Cela ne m'empêche pas de voir le beau, et de pouvoir m'émerveiller encore, et je m'émerveille devant ce texte où tu t'es surpassé. Merci !
Au-delà des nuages... : Il n'est pas nécessaire de me dire ici que tu m'as envoyé un message car, surtout en ce moment, je ne consulte pas le blogue plusieurs fois par jour, alors que je vérifie mes messages assez souvent durant la journée.
Je n'ai pas toujours le temps de répondre immédiatement car il faut assi que je travaille. Et, ces jours-ci, je suis fatigué : ma capacité de concentration n'est pas très grande.
RPL : Merci, vraiment.
Je ne souhaite pas et je n'ai jamais souhaité non plus retrouver mon enfance. Je n'ai pas vraiment de mauvais souvenirs de mon enfance mais je n'ai pas de souvenirs particulièrement heureux non plus.
Ce n'est pas mon enfance que je cherche à retrouver, mais l'esprit de l'enfance, le coeur d'enfant, la capacité d'émerveillement... Je ne sais plus qui, Picasso peut-être, disait avoir mis beaucoup de temps à devenir jeune. Il faut parfois beaucoup de patience et souvent l'aide de quelqu'un d'autre pour arriver à nous défaire des fausses valeurs qu'on nous a inculquées, des façons conventionnelles de voir, de sentir les choses...
Pour vivre vraiment, pour étabklir des relations authentiques avec les autres, pour bien apprécier le réel, il faut que vive en nous l'enfant, avec sa spontanéité, son état mental, sa capacité d'émerveillement, etc.
C'est cela aussi qu'Alexander m'apprenait à vivre ; c'est cela aussi l'héritage d'Alexander.
C'est tellement plus facile et tellement plus agréable à vivre quand on peut faire cette démarche avec quelqu'un que l'on aime...
Peut-être que ton enfance a toujours été vivante à l'intérieur et que cela transpirait déjà, dès l'ouverture de ton blog, même à ton insu.
Et gageons que c'est ce qui a touché Alexander et l'a attiré vers toi car tu lui permettais d'exprimer lui aussi sa fraicheur, son émotivité.
On peut sûrement accorder à Alexander le crédit de t'avoir révélé à toi-même. Il a su voir l'étoile derrière la planète.
Je sais bien que le plus grand défi et souvent le plus douloureux c'est de t'alimenter à l'âme d'Alexander en toi... sans sa présence physique.
Je t'envoie des pensées d'amitié, de paix, de sérénité.
Lux
Lux : Merci de ce commentaire intelligent et sensible, qui me touche énormément.
Je crois en effet qu'au moment où j'ai commencé à écrire le blogue, j'avais déjà entrepris de rétablir une plus grande complicité avec l'enfant en moi.
Arrivé par « hasard » sur le blogue, Alexander a vite perçu que je pouvais être celui qui saurait le comprendre, avec qui il pourrait en effet être lui-même. Il ne s'attendait peut-être pas à ce que je l'aime autant mais au fond il l'espérait. Moi, je n'attendais rien et ce garçon exceptionnel a senti que j'avais aussi besoin de lui... Comme tu le dis si bien, il a su voir l'étoile derrière la planète. C'est tout à fait Alexander, ça.
L'esprit d'Alexander est toujours en moi ; il est présent dans tout ce que je fais. Ce qui est difficile souvent, c'est de ne pas avoir la confirmation que ce que je fais correspond assez bien à ses valeurs, à celles que je partage avec lui. Ce qui est tout à fait clair, cependant, c'est qu'Alexander est et sera toujours mon inspiration.
Merci de tes pensées d'amitié. Paix et sérénité sont parmi les mots que je répète le plus souvent dans une journée, tous les jours.
Je viens de relire "Le Petit Prince". Et j'ai pleure.
Je lis ce blog depuis longtemps, en silence et aujourd'hui, je me decide a vous laisser un petit signe d'amitie virtuelle. J'ai si souvent ete emue et tellement triste pour vous. Par pudeur je n'ai jamais laisse de message. L'impuissance et la peur de ne pas trouver le mot pour juste essayer de consoler. "Il y avait, sur une etoile, une planete, la mienne, la Terre, un petit prince a consoler! Je le pris dans mes bras, je le bercai." C'est grace a vous et Alexander que j'ai repris ce livre.
La sincerite de vos mots, la force de votre amour, la presence d'Alexander dans votre ciel me touchent infiniment et je souhaite que toutes les etoiles vous fassent des petits clins d'oeil et illuminent la douceur de votre coeur et vous prennent dans leurs bras.
A bientot.
Makpela : Merci, du fond du coeur. Vraiment, c'est moi qui suis sans mot en lisant votre commentaire. Je suis profondément touché que les mots de ce blogue vous émeuvent à ce point. Comme je le disais précédemment, je ne me rends pas compte ; j'essaie simplement d'exprimer des émotions. Comme mes plus fortes émotions sont associées à Alexander, il y a une continuité dans ce que j'écris, tout particulièrement depuis juillet dernier.
Vous écrivez : « Par pudeur je n'ai jamais laissé de message. » Je comprends très bien. Je me sens parfois impudique moi-même de dévoiler à ce point nos sentiments. Alexander était tellement discret que je faisais attention à ce que je pouvais écrire à son sujet. Il me parlait ouvertement de son coeur, de ses sentiments, de ce qu'il aimait, etc., mais si peu de lui-même ; j'ai dû deviner bien des choses à son sujet car pour lui c'étaient des détails qui n'étaient pas essentiels... Je sais que ce qui comptait le plus pour lui, c'était de rester bien présent dans mon coeur, que le reste avait moins d'importance. Mais je sais aussi qu'il est heureux que l'on apprenne à le découvrir tel qu'il était sur Terre, tel qu'il voulait se faire connaître.
Je ne peux pas tout dire ici, mais Alexander aimait aussi les mots et il me semble que les miens doivent lui rendre hommage le plus possible. À mes yeux, ce ne sera jamais assez.
Vous le rappelez : « Il y avait, sur une étoile, une planète, la mienne, la Terre, un petit prince à consoler ! » J'ai essayé, le plus possible, de consoler et j'ai tenté d'être digne de son amour.
« Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m'avoir connu. Tu seras toujous mon ami. Tu auras envie de rire avec moi... » dit le Petit Prince. Je ne sais pas si un jour je serai consolé (en ce moment, cela me semble impossible), mais je n'ai pas besoin d'être consolé pour être si heureux d'avoir connu un être aussi merveilleux. C'est véritablement un privilège d'avoir été choisi par Alexander et d'avoir pu faire un bout de route avec lui. Il m'a confié tant de secrets (non pas des secrets d'État, mais des secrets d'enfant) en me disant souvent qu'il ne pouvait les dire qu'à moi. Pour dresser un portrait ressemblant au véritable Alexander, il faudrait trois livres, je crois. Un jour, peut-être...
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