Sa « chute » sur la Terre, le 5 avril 1982, s'est faite dans les meilleures conditions, en douceur, comme son départ. C'est à croire que le mot « discrétion » était inscrit dans les étoiles pour lui.
Alexander était pourtant ardemment désiré et attendu. À la maternité où sa mère est arrivée durant la nuit, tout était prêt pour l'accueillir. La chambre elle-même était très jolie, avec des couleurs très douces.
Sa première valise était ouverte sur un canapé, contenant plein de jolis vêtements de laine blanche ainsi qu'un charmant petit lapin tout aussi blanc.
Il n'est pas étonnant qu'il ait tant aimé ces petites bêtes de poil ou de peluche. Il aimait surtout ceux qui ont les oreilles tombantes, comme celui, rose, qui est arrivé chez moi en août 2008, en provenance de Londres et passant par Bordeaux.
Les fleurs ne tardèrent pas à arriver, que le papa avait demandé au personnel de garder en attendant la venue du Petit Prince tant attendu.
Jane, la meilleure amie de la mère est vite arrivée pour remplacer auprès d'elle le père qui avait besoin de se remettre de ses émotions. Tout vêtu de laine et de dentelle blanche, Alexander avait l'air d'un petit ange. Contrairement à bien des bébés naissants, Alexander n'était pas rouge et froissé comme quelqu'un qui vient de vivre une nuit difficile. Il était très beau, tout rose avec des petits cheveux noirs. De grands yeux verts, ouverts sur ce qui l'entourait, semblaient pressés de découvrir ce monde qui allait l'enchanter durant plusieurs années. Ses petites mains roses serrent déjà les doigts amoureux qu'on leur présente.
Alexander bébé pleurait rarement. La vie lui fournira plus tard plusieurs occasions et plusieurs raisons de pleurer. Moi-même, sans le vouloir évidemment, je l'aurai fait pleurer aussi ; j'aimerais tant pouvoir revenir en arrière pour effacer ces mauvais souvenirs.
Le soir de ce cinq avril 1982, Charles, le grand frère qui n'avait pas encore deux ans arrivait à la maternité, fou de joie de connaître enfin son petit frère. Au fil des ans, cet amour inconditionnel et réciproque n'a jamais fait défaut. Alexander lui-même m'a raconté des moments de complicité et de tendresse dont je préserverai le secret.
Quelques jours plus tard, dans le parc entourant la grande maison, sa mère plantait un marronnier rose (non, s'il avait été blanc plutôt que rose, je ne crois pas que l'orientation sexuelle d'Alexander aurait été différente). Alexander a lui-même très bien parlé de son ami le marronnier en commentaire à ce billet du 4 août 2008.
J'aurais aimé aller un jour avec Alexander embrasser son « jumeau », le grand marronnier de vingt-huit ans...
Alexander était pourtant ardemment désiré et attendu. À la maternité où sa mère est arrivée durant la nuit, tout était prêt pour l'accueillir. La chambre elle-même était très jolie, avec des couleurs très douces.
Sa première valise était ouverte sur un canapé, contenant plein de jolis vêtements de laine blanche ainsi qu'un charmant petit lapin tout aussi blanc.
Il n'est pas étonnant qu'il ait tant aimé ces petites bêtes de poil ou de peluche. Il aimait surtout ceux qui ont les oreilles tombantes, comme celui, rose, qui est arrivé chez moi en août 2008, en provenance de Londres et passant par Bordeaux.
Les fleurs ne tardèrent pas à arriver, que le papa avait demandé au personnel de garder en attendant la venue du Petit Prince tant attendu.
Jane, la meilleure amie de la mère est vite arrivée pour remplacer auprès d'elle le père qui avait besoin de se remettre de ses émotions. Tout vêtu de laine et de dentelle blanche, Alexander avait l'air d'un petit ange. Contrairement à bien des bébés naissants, Alexander n'était pas rouge et froissé comme quelqu'un qui vient de vivre une nuit difficile. Il était très beau, tout rose avec des petits cheveux noirs. De grands yeux verts, ouverts sur ce qui l'entourait, semblaient pressés de découvrir ce monde qui allait l'enchanter durant plusieurs années. Ses petites mains roses serrent déjà les doigts amoureux qu'on leur présente.
Alexander bébé pleurait rarement. La vie lui fournira plus tard plusieurs occasions et plusieurs raisons de pleurer. Moi-même, sans le vouloir évidemment, je l'aurai fait pleurer aussi ; j'aimerais tant pouvoir revenir en arrière pour effacer ces mauvais souvenirs.
Le soir de ce cinq avril 1982, Charles, le grand frère qui n'avait pas encore deux ans arrivait à la maternité, fou de joie de connaître enfin son petit frère. Au fil des ans, cet amour inconditionnel et réciproque n'a jamais fait défaut. Alexander lui-même m'a raconté des moments de complicité et de tendresse dont je préserverai le secret.
Quelques jours plus tard, dans le parc entourant la grande maison, sa mère plantait un marronnier rose (non, s'il avait été blanc plutôt que rose, je ne crois pas que l'orientation sexuelle d'Alexander aurait été différente). Alexander a lui-même très bien parlé de son ami le marronnier en commentaire à ce billet du 4 août 2008.
J'aurais aimé aller un jour avec Alexander embrasser son « jumeau », le grand marronnier de vingt-huit ans...
11 commentaires:
Voilà un beau poème à la vie, au bonheur, à l'Imaginaire, à la réconciliation. Chapeau, Alcib !
RPL : Merci. Comme Alexander ne se souvenait pas lui-même du jour de son arrivée, c'est plutôt à celle qui en reste le témoin privilégié qu'il faut lever le chapeau. Je n'ai fait que transcrire, y ajoutant quelques détails connus déjà...
Je ne sais pas si on peut vraiment parler de réconciliation. Bien entendu, je suis tout à fait en paix avec Alexander : je n'ai jamais eu et je n'aurai jamais de raison de lui en vouloir pour quoi que ce soit, bien au contraire. Mais je ne peux pas dire encore que j'accepte sereinement son départ ; aujourd'hui, ce fut même une journée très difficile, pleine d'angoisse...
Ce que nous avons partagé a été si intense et si rapide que je n'ai pas eu le temps de bien intégrer tout cela et voilà qu'il faudrait que j'y renonce ?!
Et comment vivre sans Alexander ? Il y a des moments où je ne vois vraiment pas.
Une naissance toute en douceur, une vie bousculée par bien des chagrins et votre rencontre toute en douceur avant son départ, tout en douceur aussi.
Très beau texte qui me remets Alexander en mémoire, quoiqu'il ne m'a pas quitté encore depuis son départ.
Bises!
Béo : Merci. Douceur est l'un des mots les plus importants pour décrire Alexander. On aurait dit un ange, toujours.
Il avait toutefois son caractère et il lui arrivait souvent d'être indigné, en colère, malade, devant l'insouciance, la méchanceté, la cruauté gratuite des gens envers la nature et les animaux, notamment.
Et si la vie lui a apporté si souvent de grandes épreuves, de nombreuses occasions de pleurer, Alexander était toujours émerveillé devant la beauté, la fragilité des choses, devant la nature si généreuse, la présence chaleureuse des animaux ; il a toujours su apprécier le goût d'une pomme ou d'une carotte, le réconfort d'une tasse de thé, le pouvoir évocateur des mots...
Arrivé dans des conditions privilégiées, « il avait tout pour être heureux » ; la vie ne l'a pourtant pas épargné. L'un après l'autre, il a vu disparaître tant d'êtres qu'il aimait et qui l'aimaient tant. Certains jours, il aurait eu envie, et je le comprends, de crier : « Cela suffit ! Je n'en peux plus ! Laissez-nous un peu tranquilles, mon Dieu ! »
Pourtant, plutôt que d'en vouloir à la Vie, il savait en apprécier chaque seconde. Et chaque instant était un acte d'appréciation et de création.
Son expérience de médecin à l'urgence aura été assez brève, mais je sais que chacun de ses patients aura reçu vraiment tous les soins possibles, avec la plus grande attention, la plus chaleureuse des présences.
Son énergie, il la renouvelait dans l'amour qu'il portait aux gens autour de lui et j'ai eu ce privilège de compter pour lui. Encore là, il était attentif à donner plutôt qu'à recevoir, qu'à attendre des autres.
Tu sais: je l'ai connu lors d'une grande, très grande colère.... la toute première fois que j'ai lu un de ses commentaires ici. Je partageais sa colère...
J'ai réparé le lien qui ne fonctionnait pas, vers le billet du 4 août 2008 au sujet des arbres...
Béo : Tu as tout à fait raison. On a tendance à souligner ce qui nous manque : son émerveillement, son amour, sa créativité, etc. Mais il ne faut surtout pas oublier que pour défendre ce qu'il aimait, qu'il s'agisse de personnes, d'idées ou de la vérité au sujet d'événements, il pouvait être redoutablement combattif.
Alexander t'a profondément marqué et sûrement dans des lieux de toi que tu ne connais pas encore. J'ai le sentiment qu'il sera ton guide et ton moteur tout au long de ta vie, dans le plus doux comme dans le plus difficile.
Dans tes messages, on peut déjà sentir que son amour et sa poésie t'inspirent.
Amicalement, Lux
Lux : Tu as entièrement raison, sur toute la ligne, vraiment.
Merci de ton amitié et de ta fidélité.
Que veux-tu! Tu m'inspire toi-aussi...
Lux : Sache que la flatterie ne te mènera nulle part ;o)
Sérieusement : c'est réciproque. Combien de fois ta sagesse, simple comme la vérité, m'a fait réfléchir.
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