Je n'ai jamais été très intéressé par le sport, ni pour le pratiquer moi-même, ni pour pour suivre, dans les stades ou à la télévision, les exploits des autres. Pourtant, je crois que, si les conditions avaient été réunies pour m'en faciliter l'accès, j'aurais aimé pratiquer certains sports, comme le tennis, la natation, et quelques autres. J'avais commencé un jour des cours d'escrime, que j'avais dû abandonner pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la discipline elle-même.
Contrairement à moi, Alexander a commencé très jeune à faire du sport. Peut-être qu'au départ, il n'a pas eu tellement le choix : à l'école, au collège, à l'université, le sport était de rigueur. Il aurait certainement préféré se laisser enfermer dans la bibliothèque ou s'allonger par terre pour observer le travail des fourmis plutôt que de se joindre à ses camarades pour pratiquer des sports parfois violents. Son emploi du temps était bien organisé ; à l'acquisition du savoir scolaire, des connaissances intellectuelles, il ajoutait la pratique du chant, du piano, de l'aquarelle, de la couture, de la broderie, etc. Ce qu'il n'apprenait pas à l'école, enfant, il demandait aux autres, à sa grand-mère notamment, de le lui enseigner. C'est son frère qui lui apprit à se battre afin de pouvoir se défendre.
Son sport préféré, qu'il avait choisi très tôt, c'était le polo, qui lui permettait d'exprimer son agilité et son son sens de la stratégie tout en jouant avec l'animal le plus noble qui soit : le cheval. J'étais si fier lorsqu'il quittait Londres, habituellement le dimanche, pour aller vers le nord de l'Angleterre rejoindre son équipe de polo. En me disant qu'il allait jouer pour moi, il le pensait vraiment ; un jour, il a provoqué un petit scandale en attachant à la bride de son cheval un ruban bleu et un ruban blanc, qui n'étaient ni les couleurs de sa région, ni les couleurs de sa famille, ni les couleurs de son équipe, mais « les couleurs de son amour, les couleurs du Québec ». J'avais plusieurs raisons d'être très fier : il était un excellent joueur (il ne le disait pas lui-même, mais d'autres sources me l'ont confirmé), souple, agile, faisant corps avec son cheval ; il jouerait pour moi et remporterait la partie. Il ne s'attribuait jamais le mérite des bons coups ; c'était un sport d'équipe et s'il y avait des louanges à distribuer, c'était aux chevaux qu'il fallait les attribuer.
Nous n'avons pas beaucoup parlé de football, le sujet n'étant pas vraiment d'actualité durant cette période. Je savais cependant que, s'il ne jouait pas lui-même au football, il encourageait sans réserve ses clubs préférés, Man U (Manchester United) notamment.
Jane me rappelle l'enthousiasme d'Alexander lors de l'édition 2006 de la Coupe du Monde et sa fierté de mettre sur sa voiture (« une voiture noire ») le drapeau aux couleurs de son pays portant, comme un cri du coeur, la mention « Come on England ».
Sachant qu'Alexander serait fébrile en ce moment, encourageant son équipe (il a sans doute en ce moment le meilleur point de vue pour ne rien manquer et il fait sûrement tout ce qu'il peut pour soutenir les siens), et pour partager l'enthousiasme de mon ami gallois qui ne verra peut-être pas le prochain match, j'ai commencé à m'intéresser aux compétitions actuelles et, pour rien au monde, je ne voudrais manquer d'encourager l'équipe d'Alexander. Dimanche matin, donc, je serai devant mon téléviseur et si je ne crie pas très fort ces mots, je les penserai et les sentirai fortement : « Come on England ! »
9 commentaires:
Hélas, ça n'aura pas suffit: l'Angleterre est éliminée par l'Allemagne 4-1
Oui, Béo. Mais l'un des buts reconnus à l'Allemagne a été compté sur un hors-jeu. Hélas, l'arbitre dormait et n'a rien vu.
L'un des buts de de l'Angleterre, clairement visible par tout le monde, n'a pas été reconnu parce que, encore une fois, l'arbitre dormait dans un coin.
Dans ce cas, le résultat devrait être un match nul. Mais si les Anglais avaient eu confiance dans la vigilance des arbitres, il auraient peut-être compté encore.
Ça ne changera rien de dire cela, mais il faut dire la vérité : dans le pire des cas, ce devrait être un match nul.
Le pire dans ce sport.... c'est que bien souvent l'arbitre fait la différence. Je préfère de loin le hockey! Au moins il y a revisionnement de l'action :)
J'étais persuadé qu'après avoir vu les images l'arbitre accorderait le but aux Anglais. Mais il semble que ça ne se fait pas : ce que l'arbitre n'a pas vu directement, ou pas voulu voir, n'existe pas.
Je crois bien que mon intérêt pour le sport de ce genre sera mis en veilleuse... durant les quatre prochaines années.
C'est exactement ce qui se passe dans mon cas sauf que....ce n'est que pour 2 ans vu qu'en alternance c'est l'Euro....
Je verrai bien. Peut-être que je me découvrirai d'autres intérêts d'ici 2014.
Ou mieux encore: que je vienne voir sur place divers clubs britanniques ;o)
Pourquoi pas? ;)))
Béo : Cette dernière hypothèse est mon premier choix. ;o)
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