Loin de moi l'idée de prolonger le silence afin d'entretenir le mystère.
Je n'ai pas écrit parce que l'utilisation du clavier m'était difficile et l'est encore un peu. Mais ça va déjà mieux.
Rassurez-vous, je n'entreprendrai pas, pour expliquer mon silence, un long récit en trois parties comme je l'avais fait les 4 juillet, 6 juillet et 6 août 2006. D'abord parce que je me sentirais incapable d'écrire autant pour ne presque rien dire. Et puis, si je parvenais à le faire, je ne suis pas sûr qu'il resterait un lecteur pour me lire.
Il m'est simplement arrivé la semaine dernière un petit accident banal, comme il en arrive souvent autour de soi. En marchant sur le trottoir, je me suis accroché les pieds dans une dénivellation et, en voulant retrouver mon équilibre, j'ai au contraire, bien involontairement, accéléré le mouvement vers l'avant et, quelques mètres plus loin, je suis tombé de tout mon poids... sur le nez. Je n'ai pas été surpris de me trouver dans cette position humiliante puisque j'avais eu le temps, entre le moment où j'ai perdu l'équilibre et celui où je me suis trouvé face à face avec les fourmis, d'imaginer ce qui m'attendait, c'est-à-dire : le pire. Je me suis vite relevé et, sans savoir exactement d'où il venait, j'ai essayé d'arrêter le sang... Une passante s'est arrêtée pour voir si elle pouvait m'être utile. Je n'avais pas de mouchoir, elle non plus ; elle a demandé à d'autres passants. J'ai remercié les trois personnes qui s'étaient inquiétées de mon sort et je suis rentré chez moi en tenant bien pressé sous mon nez le mouchoir mouillé qu'on m'avait donné.
Ma première réaction en arrivant à la maison a été de me regarder dans la glace de la salle de bain. Oh horreur ! J'avais le nez comme une tomate bien mûre, la lèvre inférieure bien fendue, et quelques autres éraflures sans gravité... J'ai téléphoné à Info-Santé, service téléphonique du ministère de la Santé pour les situations non-urgentes. afin de savoir ce que je devais faire pour mon nez... Après une longue série de questions pour tenter d'évaluer ma situation, on m'a dit qu'il fallait que je me rende immédiatement à l'hôpital pour recevoir une injection contre le tétanos et passer plusieurs examens car j'avais sûrement le nez cassé et peut-être un traumatisme crânien... Après avoir appelé des amis, je n'avais plus envie de me rendre à l'hôpital et je n'y suis pas allé.
Le lendemain, je me suis levé péniblement. J'avais mal partout, comme si j'étais passé sous les roues d'un camion, et je me suis découvert d'autres contusions... Je n'avais toujours pas décidé de me rendre à l'hôpital, attendant de voir si mon état allait empirer ou s'améliorer...
Rien de vraiment sérieux dans tout cela, rien pour m'immobiliser complètement... Sauf que dans les jours qui ont suivi j'ai ressenti de vives douleurs dans la main droite, croyant un moment que je pouvais avoir des doigts cassés, mais ils n'étaient pas enflés. Toutefois, chaque fois que j'essayais de taper quelque chose sur le clavier, la douleur se répandait dans tout le bras et dans l'épaule. C'est ce qui m'a empêché d'écrire sur ce blogue, de laisser des commentaires ailleurs, de répondre aux courriels reçus... J'ai encore l'air de quelqu'un qui aurait été tabassé par des voyous : les muscles encore endoloris, le nez encore un peu enflé et rouge, des plaques noires sous les yeux, les lèvres qu'on n'aurait pas envie d'embrasser.
Tout cela n'est au fond qu'un épisode qui sera vite oublié. Il se passe dans le monde des choses beaucoup plus graves, en Norvège par exemple. Et des êtres très chers vivent des situations plus dramatiques que mes petits problèmes ; je suis avec eux de tout mon coeur.
18 commentaires:
Je suis vraiment désolée de ce qui t'est arrivé.
Je te souhaite un prompt rétablissement.
RAnnieB : Merci. Ne t'en fais pas. Bientôt, je l'espère, il n'y paraîtra plus rien.
J'espère que ça ira mieux très bientôt. Prompt rétablissement. J'aime bien lire votre blogue. Merci.
Anonyme : Merci de me lire. Et merci de vos voeux de rétablissement. Physiquement, ça va déjà beaucoup mieux. Mais on dirait que mes neurones sont encore sous le choc ; je ne décèle encore aucune activité intellectuelle :o)
Cher Alcib, je pense bien à toi.
Bon rétablissement
Mince, je suis tout de même content d'apprendre que ça va mieux...
Mais finalement vous n'avez vu aucun médecin ?
s.h.
Eliot : Merci. Je pense à toi aussi. Je vais répondre à ton courriel. Bon séjour à la campagne, chez toi.
seb haton : Merci. Oui, ça va beaucoup mieux déjà. Il y aura des séquelles durant quelques jours encore, mais le pire est passé.
Non, je n'ai vu aucun médecin. J'ai tendance à essayer de me guérir moi-même avant d'aller les voir... Aux amis qui me demandaient parfois si j'allais voir mon médecin, j'ai souvent répondu que j'attendais d'aller mieux pour y aller.
Depuis près d'un an, j'ai reporté plusieurs rendez-vous de routine ;; le prochain est fixé en septembre : il est bien possible que je demande le reporter en novembre, le temps d'aller mieux :o)
J'ajoute à ma liste, à droite, un lien vers vos blogues.
Je suis probablement d'un naturel plus inquiet pour les autres que pour moi; alors, Alcib, si la douleur persiste, si des couleurs étranges apparaissent, ou pire, si tu te mets à apprécier notre Harper fédéral... Tu commencera alors à délirer. Si c'est le cas, va voir un médecin, avant de souhaiter qu'un "Tea Party" se développe au Québec ;-)
Trêve de plaisanterie: prends bien soin de toi.
Un ami qui te veut du bien
Lux : Merci.
À l'exception de quelques bleus et d'un peu de rouge, quelqu'un dirait plutôt que je manque de couleur, surtout au milieu de l'été. Mais ces chaleurs torrides ne m'appellent pas beaucoup à l'extérieur.
Le seul « Tea Party » que je tolère, que j'aime, en fait, c'est celui que l'on organise chez des amis ou chez moi, avec du bon thé, des scones, de la crème fraîche, du lemon curd, de délicieux petits sandwichs, canapés et petits fours... Mais comme je suis la plupart du temps seul, l'heure du thé est habituellement plus frugale et austère.
Ne travaille pas trop et profite bien de l'été.
Je comprends votre difficulté à voir des médecins sans nécessité absolue... mais la description de votre accident était tellement spectaculaire que même moi, et pourtant je suis difficile à envoyer chez le médecin, j'aurais sans doute consulté.
C'est d'une grande gentillesse de votre part de m'avoir mis en lien.
Faites attention à vous et ne vous laissez pas mourir !
sébastien h.
OK
P.S. J' avais écrit un beau 4 lignes que je n'ai pas le courage de répéter mais il a disparu hélas!
Lux
Sébastien : Vous avez raison ; j'aurais dû me rendre à l'hôpital. Il y en a quelques-uns tout près de chez moi. J'aurais dû y aller directement après ma chute. Mais, une fois rentré chez moi, je n'avais plus envie de ressortir. L'infirmière, au téléphone, m'avait dit qu'il fallait demander à quelqu'un de m'appeler, de me réveiller toutes les deux heures, et de s'assurer que je pouvais répondre intelligemment aux questions, que je pouvais m'exprimer clairement... Mais comme j'ai passé une bonne partie de la soirée au téléphone et que je me suis couché très tard, j'ai cru que le danger était passé.
Alors c'est surtout la paresse et le manque d'envie de sortir dans une chaleur accablante qui m'ont empêché d'y aller. Et puis si les choses s'étaient aggravées, je serais allé à l'urgence.
La prochaine fois que je raconterai un petit problème, j'essaierai de mettre des bémols sur ce que j'écris :o)
Ne vous inquiétez pas : même si le désir et la raison de vivre ne sont pas si grands, je ne ferai rien pour abréger volontairement mes jours.
Lux : Il faudrait que tu installes sur ton ordinateur un logiciel espion : ainsi, lorsque tu perdras du texte, tu n'auras qu'à demander à ton espion :o)
Mais, sans plaisanter, je sais à quel point c'est frustrant de perdre ce que l'on a écrit avant d'avoir soi-même décidé de le faire disparaître.
J'espère que tu vas mieux maintenant. J'arrive bien tard mais mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ? Bon rétablissement donc et attention aux méchants trottoirs...
Elisabeth : Oui, je vais beaucoup mieux, merci. Il reste à peine une plaque noire sous un oeil : j'imagine que ce sont de petites veines qui ont éclaté quand le nez a encaissé le choc.
Mais il n'y avait vraiment pas de quoi alerter les médias ni Médecins sas frontières.
J'espère que tu as pu prendre des vacances. En Grèce, peut-être ?
Ah lala: c'est vrai qu'à lire ta description ça fait peur!
Tant mieux si tout est revenu à la normale et je suis bien mal placée pour te chicaner de ne pas être allé à l'hôpital.
Par contre tu devrais avoir sous la main à la maison des granules d'Arnica montana -qui soignent bleus et bosses-, et aussi de l'aconit.
Bises
Béo : Merci du renseignement. Je vais me faire une petite note pour me rappeler d'acheter ce que tu suggères, même si je ne me propose pas d'avoir d'autres bleus ou bosses :o) Bises et câlins à Loukoum.
Je ne te souhaite en rien d'autres bleus ou bosses mais je t'assures que quand tu a ces granulés de base sous la main: ça atténue le mal et les marques dans les premières heures.
Loukoum te rends tes câlins et moi je te refais la bise!
Merci, Béo.
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